10-Changement et appartenance
-23 Mars 2059-
Le mot juste est : étouffer. Je manque littéralement d'air. Je suis de plus en plus détraquée par cette routine. Le matin à la salle de sport, l'après-midi apprentissage de divers sciences et à chaque repas cette même bouillie.
J'ai quitté ce qui me sert de chambre pour la bibliothèque. Je noie mon chagrin dans ces pages à la recherche de celles qui me mèneront le plus loin de ce bunker. C'est ma petite île secrète excentrée de tout le chahut qu'il peut y avoir.
Le matin, deux heures sont consacrées à de l'entraînement mais peut-on vraiment l'appeler comme ça ? Nous sommes formés par des animations, sur un ou deux écrans, dans le but de nous apprendre comment manier une arme. Ce projet a été créé dans un but précis, lequel ? Pensent-ils vraiment que neuf adolescents armés vont éliminer je-ne-sais-quoi ? Ou comptent-ils faire pire de nous ...
Je ne préfère pas y penser, me retrouver à des milliers de kilomètres de chez moi me fou les jetons.
A mon arrivée, je pensais que, ici, les gens avait des liens fort mais c'est tout le contraire. Ils ne savent que s'étriper les uns les autres et plus particulièrement Caleb que je tiens à l'œil. Les seuls moment que j'accorde à me sociabiliser sont avec Simon. Il est la seule personne que je juge fiable.
Thomas, lui, a totalement disparu. Je me demande même s'il n'était pas un fantôme créer de toute pièce par mon imagination. La seule possibilité est qu'il nous évite en vivant en horaire décalé, pourtant, c'est interdit. Enfin, je crois ... Quand les étoiles s'élèvent dans le ciel, mes oreilles attestent de sa présence dans la salle d'entrainement.
J'ai à présent délaissé ma paire de ciseaux bien abîmés pour un couteau cuisine. Chaque soir, je me demande s'ils font exprès de ne pas me voir. J'attends avec crainte le moment ou la sanction tombera. Or, je n'ai jamais été aussi près du but qu'à ce jour. Hier, j'ai découvert une trappe, à quelques mètres au-dessus de la porte, elle est presque inaccessible et pour la voir, je peux vous assurer, qu'il faut avoir l'œil.
Je me dirige vers la salle principale pour clignoter alors que Crystal et Caleb sont déjà en train de ce prendre le bec. Comme on dit : qui s'aime bien charrie bien.
- Quoi, tu me traites de menteuse ? Ça se trouve c'est toi !
Je souffle. C'est vrai, Caleb et son histoire de taupe. Depuis mon arrivée, il est persuadé que l'un d'entre nous est le pantin des Autres. Ce garçon me dégoûte, il est prétentieux, instable et provocateur.
- Comment ! Allô, je viens du 9 jamais je ne coopérerais avec l'ennemis.
Et sa cible favorite et sa petite amie Crystal, aussi entêté soit-elle. Le machisme de Caleb n'arrange pas les choses.
- Oh on se calme, s'interpose Orion.
- Ferme la. Je ne t'ai pas parlé.
Sa main envoie valser le paquet de carte qui se trouvait face à son interlocuteur. D'un pas qui se veut ferme, il me percute l'épaule. Nous nous retournons au même instant en nous fusillant du regard. Il m'a reconnu. Dans nos yeux, les cinq années qui nous séparaient de notre rencontre s'envolent. Je le revois, assis nonchalamment sur l'épave d'un bloc de béton, ses pupilles un peu trop appuyé sur mon corps et le rire de ses amis. S'il peut vraiment en avoir.
- Fait attention.
Il se détourne pour rejoindre le couloir. Je regrette ma voix tremblante.
- Laisse-le. Caleb est comme il est. Ça se trouve on va devoir le supporter toute notre vie, m'annonce Simon.
Il est rare que le pessimisme prenne une place importante dans les pensées de mon camarde.
- Tu me fais un café, s'il te plait.
Il se tourne et fait couler l'élixir marron foncé dans la tasse avant de me la tendre.
- Tu as passé une mauvaise nuit toi.
- J'ai des cernes si prononcées que ça ?
- Oui. Mais ce n'est pas le seul changement. Tes cheveux.
Je défais le rapide chinions que j'ai fait ce matin et tire sur les pointes pour voir ce qui ne va pas. Malheureusement, mon carré est trop court.
- Qu'est-ce-qu'ils ont ?
Je les réaccroche aussi rapidement que tout à l'heure.
- Ils ont ... Changé de couleur, hésite-t-il.
Je me fige.
- Hein. Comment sont-ils ?
- Difficile à dire et à croire mais ils sont comme décoloré. Tu n'as plus une seule mèches rousse. Leur couleur tire vers des mèches bleutées qui se dégrade en violet. C'est très doux. Malgré que j'aimais bien ton ancienne couleur. Comment tu l'as fait ?
- Rien, c'est bien le pire.
Je bois d'une traite ma tasse et part en courant vers la salle de bain.
Simon a détaillé à la perfection ma nouvelle coloration. Mes yeux bruns sont à présent accompagnés d'un faux dégradé de mèches teintées. Mon cœur loupe un battement. Où est passé mon roux ? J'adorai tellement cette couleur dorée.
Pourtant, je dois bien avouer que cette couleur me va bien aussi. Une boule se forme dans mon ventre. Mon orangé a disparu pour laisser place à une teinte moins naturelle. Mes cheveux ne sont pas les seuls à avoir changés, mes sourcils se sont foncés. Je n'ai pourtant rien fait.
Mes poings se serrent à l'idée que ces étrangers est pût faire quelque chose à mon corps. Mais quand l'aurait-il fait ? Ils prendraient trop de risque. Est-ce l'une de leurs représailles ? Non, elle est bien trop vaine. Une moquerie de mes camarades ? Pas impossible, mais peu vraisemblable. Ils n'ont aucun accès à cette chambre.
De toute façon, je ne peux rien y faire. Après un rapide changement de tenu, je rejoins la salle d'entrainement où se trouve Simon et Aela.
- Tout est fait pour nous réunir.
Mes lèvres s'étirent et je saisis un couteau.
- Tu commences par ça ?
- Oui.
Pour les armes de point, lui est moi, sommes la jour et la nuit. Simon n'arrive pas a tenir correctement l'arme, par conséquent, son tir est raté. Moi, disons que je me débrouille comme je peux. Mes mains sont plus habilles avec un arc ou un couteau qu'avec un pistolet ou un fusil. En échange de bons procédés nous nous entraînons mutuellement.
- Va y. Commence, je regarde, l'invitai-je.
L'arme blanche se fige dans la périphérie de la cible.
- Tu ne vise pas assez. Tiens. Prends le comme ça et vise la cible. Pense qu'elle est la personne que tu détestes le plus au monde.
Après plusieurs tirs, nous inversons les rôles mais cette fois-ci avec un pistolet. Je suis encore plus nul. Simon décide de prendre les devant en se collant à moi. Son corps contre le miens. Son bras maintenant le miens. Je suis son mouvement et ferme un œil pour viser au mieux. La balle se fige au même endroit que la première flèche de mon ami.
- C'est déjà mieux, me sourit-il de toute ses dents.
- Monsieur, se présente une jeune fille en costume, bleu marine, à la porte.
Elle est toute fine, fluette.
- Oui.
- J'ai les résultats des simulations.
Elle dépose la tablette qu'elle tient entre ses mains sur le bureau et recule d'un pas. L'homme l'ouvre et lit les divers inscriptions. Les croix sont mitigés, créant une alternance avec l'acquis et le chemin qu'il reste à parcourir.
- La 6 nous pose un problème, constate-t-il.
- Effectivement. Elle rentre difficilement dans le programme par rapport à ses camarades. Il fallait s'y attendre.
L'énervement transparaît sur son visage. Il n'aime pas quand les choses se compliquent.
- Le 1 est pourtant rentré dans le moule malgré son passé ? Oui ? Non ? Alors la 6 le fera. Y a-t-il autre chose ?
- La 6 a montré des signes avant coureurs.
- Lesquels ?
- Ses cheveux ont changé de couleur. Les experts sont d'accord à l'unanimités.
Bonjour,
Un chapitre un peu long mais la suite s'annonce plus mouvementé.
Bande annonce disponible en média.
N'hésitez pas à laisser un commentaire, j'y répondrai avec plaisir !
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