1. Le démon qui contrôlait les glaces
Jeudi soir. Le soir propice aux fêtes étudiantes.
Pourquoi pas le vendredi, dernier jour avant le week-end ? Car pour poursuivre leurs études, la plupart des étudiants se retrouvent souvent contraints de s'éloigner de la ville où ils ont grandi. Du, le vendredi après les cours, ils ont plutôt tendance à rentrer revoir leur famille avec leur sac rempli de linges sales.
Le jeudi soir est donc le dernier créneau disponible pour LA soirée de décompression. Elle commence habituellement chez l'un des étudiants qui sert d'hôte, pour se terminer dans un bar ou une boîte de nuit. Bien sûr, tous ne participent pas systématiquement à ces festivités. Noé, par exemple, a toujours préféré passer ses jeudis soirs dans son appartement, profitant de sa solitude pour réviser, tandis que Fey servait toute la soirée dans le bar où elle travaillait.
Malheureusement, les plans de révisions de Noé avaient, ce soir-là, connu quelques perturbations. La faute en revenait malgré elle à Odessa. Quelques minutes auparavant alors qu'il avait voulu vérifier un point abordé lors d'un cours de l'année précédente, Noé était tombé sur un petit mot que son ex-petite amie avait à l'époque glissé dans ses notes.
« Bon courage pour tes révisions ! Bisous mon cœur ! ».
Ce simple message écrit au stylo rose, suivi d'un dessin de smiley envoyant un baiser, Noé ne l'avait pas découvert jusque-là. Odessa l'avait laissé par erreur dans des fiches relatives à un partiel qui, à l'époque, avait déjà eu lieu.
Et c'est ainsi que le pauvre jeune homme se retrouva seul un jeudi soir à se lamenter sur sa relation passée, à décortiquer ses actes manquées. Puis, le visage éclairé par la lueur blafarde de son écran de portable, Noé se lança dans un débat interne pour estimer si oui et non, c'était une bonne idée de lui envoyer un message dans cet état d'esprit.
Tandis qu'il rédigeait une énième version d'un SMS « banal » à Odessa, David Bowie le fit sursauter alors qu'il entonna soudain le refrain de Starman sur son téléphone.
C'était Fey.
Noé vérifia qu'il n'ait pas appuyé par erreur sur « envoyer » puis, soulagé, glissa son doigt sur l'écran pour décrocher.
− Allô ?
− Noé, c'est Fey ! Désolée de te déranger pendant ta « super soirée révision ».
Le jeune homme s'interrogea sur la signification des guillemets exprimés oralement par la déesse. Se moquait-elle du fait qu'il passe son jeudi soir à réviser ? Ou bien avait-elle une nouvelle fois deviné par d'obscurs moyens que, présentement, il faisait tout sauf travailler ?
− N... non, ça va, je faisais une pause, mentit-il en rangeant la note d'Odessa au fond d'un tiroir. Qu'est-ce qu'il t'arrive ?
À l'autre bout de la ligne, Fey jetait un coup d'œil à l'attroupement derrière elle composé en partie de ses camarades étudiants. Au milieu de la foule paniquée trônait un énorme bloc de glace rouge en forme de fusée. À l'intérieur, un homme de forte stature restait figé, les yeux écarquillés.
− Au bar, il y a un type qui s'est pointé, complètement bourré. Il en a bousculé un autre, tout aussi éméché. Et alors le premier gars a juste touché le second qui s'est retrouvé en un instant piégé à l'intérieur d'un bloc de glace !
− Ça s'est passé quand ?
− Y a une minute à peine ! L'homme a piqué une bouteille sur le comptoir et s'est barré !
− OK, j'arrive, annonça Noé, comprenant de quoi il retournait et y voyant une bonne excuse pour mettre un terme à cette désastreuse soirée-révision.
Quand l'exorciste rejoignit Fey quelques minutes plus tard, vêtu de sa veste d'un blanc immaculé, la déesse était dissimulée à l'abri d'un arrêt de bus. À cette heure tardive, seul le chant pathétique d'un homme aviné, à plusieurs mètres sur le trottoir d'en face, résonnait dans les rues paisibles de la ville.
− C'est lui ?
− Ouais. Encore un démon chanteur !
− Un démon hein...
Noé inspecta plus en détail l'ivrogne. Il traversait une route en titubant, sans faire attention à la voiture qui passait par là. La conductrice, une étudiante qui se rendait en soirée, freina à temps, faisant crisser ses pneus, pour ne pas l'écraser.
− Bon sang de merde ! s'exclama-t-elle avant de passer sa tête par la fenêtre de sa portière. Ç... ça va, monsieur ?
L'inconnu ne daigna pas lui accorder le moindre regard, poursuivant l'interprétation de son horrible chanson de soulard. Il se contenta de poser sa main sur le capot de la petite 106 qui se transforma instantanément en un gigantesque bloc de glace bleu, fiché d'un grand bâtonnet, avant de continuer son chemin. Après avoir été témoin de cette épouvantable prouesse et ressenti par la même l'énergie dégagée par l'étrange individu, Noé confirma les soupçons de Fey : ce type était bien un démon.
« Deux démons en deux semaines... sacrée chance... »
Dès que le poivrot fut suffisamment éloigné, Noé et Fey sortirent de leur cachette et s'approchèrent pour découvrir la conductrice. La jeune étudiante se retrouvait figée à l'intérieur d'une couche de glace trop épaisse pour qu'ils puissent espérer la dégager. Son salut reposait désormais sur l'exorcisme que pratiquerait Noé pour se débarrasser du démon et annihiler tous les effets de son pouvoir. Mû par ce nouvel objectif concret et pressant, il revêtit sa capuche dont l'ombre dissimula les traits de son visage, puis partit à la poursuite de l'être maléfique qui venait de disparaître parmi les arbres et buissons d'un parc municipal.
Du fait de la politique d'économie d'énergie de la ville, l'éclairage de l'endroit se limitait à son strict minimum. Seul un lampadaire sur deux fonctionnait pour des raisons de sécurité. Mais aucun ne dévoilait le démon qui, en plus, avait arrêté de chanter, au grand bonheur de Fey.
− Où est-il ? angoissa Noé en inspectant toutes les directions.
La déesse tendit l'oreille jusqu'à entendre le léger crissement d'une botte sur le sol gravillonné
− Là !
Noé tourna la tête vers la direction indiquée par Fey. Émergeant de l'ombre, le fameux démon les apostropha d'une voix forte et traînante :
− Z'êtes qui vous ? P-pourquoi est-ce que vous m'suivez, vous ?!
La créature avait adopté l'apparence d'un homme d'une trentaine d'années, au visage creusé arborant des piercings et une barbe mal taillée. Vêtu d'un imperméable sale et d'un pantalon treillis déchirés aux genoux, il portait dans sa main droite l'une des bouteilles d'alcool volées dans le bar de tout à l'heure.
« Il ne lui manque que le gros chien » se moqua intérieurement Noé.
Le démon considéra à son tour le jeune homme encapuchonné, concluant son examen par un grognement. Puis il reporta son attention sur Fey et s'illumina :
− Hé ! T'es pas mal du tout, toi ! constata-t-il en s'approchant.
Bien que la seule peur de la jolie déesse fût d'être intoxiquée par l'haleine fortement alcoolisée de la créature, Noé s'interposa, pour signifier qu'il serait son adversaire.
− Du calme, toi ! fit le démon en reculant d'un pas sans paraître le moins du monde effrayé. J'crois que tu sais pas bien à qui t'as affaire, toi.
− Je m'en fiche ! lâcha Noé d'une voix tranchante.
Cette réaction, loin de l'avoir impressionné, provoqua chez l'ivrogne un rictus moqueur, révélant ses dents sales et jaunies. L'exorciste prit cette grande confiance au sérieux et se mit en garde.
− Moi, j'm'appelle Häagen. Le démon des glaces ! se présenta-t-il tout en transformant en un tour de main la bouteille volée en un sorbet alcoolisé. Et toi, l'futur glaçon, t'es qui ?
À la mention de son titre, Fey et Noé se figèrent immédiatement L'exorciste se rappela d'un avertissement de sa mère. Parmi les dieux et les démons, il existe une catégorie bien plus puissante que les autres : les Supérieurs. Ils auraient acquis une telle quantité d'énergie spirituelles qu'ils seraient capables de maîtriser les éléments fondamentaux comme le Feu, l'Air ou la Glace, de bouleverser les lois de la physique sur lesquelles repose l'équilibre de l'univers. Leurs grands pouvoirs sont d'ailleurs à l'origine des différentes mythologies du monde, dont les Supérieurs constituent leurs panthéons principaux. Bien entendu, pour un humain, affronter seul de tels monstres équivalait à un suicide pur et simple. Toutefois, leur puissance ainsi que leur capacité à donner naissance à d'autres dieux ou démons avaient justement fait d'eux les cibles privilégiées des premières générations d'exorcistes qui, avec patience et méthode, avaient fini par les vaincre. On prétendait ainsi qu'ils avaient disparu à ce jour. Pourtant...
« Comment est-ce possible ? Comment un type comme lui pourrait-il être un démon Supérieur ? »
Bien que ses yeux ne parvenaient pas à quitter Häagen, Noé entendit Fey faire un pas en arrière.
« Elle a raison. La solution la plus prudente, c'est la fuite. »
− On s'en va !
− Ah ça, j'crois pas, moi !!! hurla le démon des glaces en se lançant à leur poursuite.
L'exorciste jeta à ses pieds une fiole sortie de sa poche. En éclatant par terre, elle provoqua un épais nuage de fumée. Fey et lui en profitèrent pour s'enfuir à toute jambe. Soudain, une couche de glace se forma sous leurs pieds, pour créer un cercle de 30 mètres de diamètre autour d'Häagen. Cette brusque apparition fit perdre leurs appuis aux fuyards qui glissèrent avant de s'effondrer lamentablement, face contre sol. Le démon à l'imperméable usé s'extirpa alors de la fumée artificielle et marcha vers ses ennemis d'un pas assuré, nullement gêné par l'absence d'adhérence de la glace qu'il avait créé.
Noé, lui, peina à se relever. Mais une fois debout, il réussit rapidement à trouver son équilibre. Fey, bien moins à l'aise sur l'étendue gelée, ne parvenait pas à décoller son visage du sol de manière permanente. Häagen se rapprochait de plus en plus, obligeant l'exorciste à prendre une décision.
« Pas le choix ! Il va falloir que je le retienne, au moins le temps que Fey s'en aille »
− Attends ! l'interpela-t-elle, devinant ses pensées
Le jeune homme se retourna et vit la déesse humer la glace avant de la lécher.
− Qu'est-ce que tu fais ?!
− ... De la menthe. Noé, c'est de la glace à la menthe ! s'exclama-t-elle en crachant. Pouah ! Je déteste ça !
− Quoi ?!
− On n'a pas de raison de paniquer. Ce type n'est qu'un imposteur !
− Tu veux dire que...
− Ce n'est pas le démon des Glaces, expliqua Fey, en pointant du doigt Häagen, toujours allongée par terre. Mais celui des glaces.
Bien qu'elle ait accentué à l'oral la majuscule du premier « glace », Noé fixa sa partenaire d'un air ahuri. La déesse parvint à se relever, non sans mal, puis poursuivit, agacée de ne pas avoir été comprise :
− Les glaces quoi. Les friandises sucrées que tu lèches en été !
L'exorciste constata enfin que la pellicule de gel recouvrant le sol n'était pas transparente tel qu'elle aurait dû être. Mais bleu. Un bleu à la teinte très artificielle. Et l'on pouvait effectivement sentir une légère odeur de menthe en émanant.
− Ha ! Ha ! Ha ! Le démon des Glaces, moi ?!, s'esclaffa-t-il soudain. Non, ça, c'était mon grand-père. Moi, je suis Häagen Sorbetto, le démon des glaces, se présenta-t-il à nouveau en variant également le ton pour différencier les deux homonymes.
Noé se souvint d'un second enseignement de sa mère. Un enseignement que les rencontres successives d'une déesse des plaisirs féminins puis des démons du faux prince charmant et des glaces (friandises) confirmaient : il existait vraiment des dieux et des démons pour tout et n'importe quoi.
− Noé, je sais exactement à quoi tu penses. Mais ne le sous-estime pas lui non plus.
− Je sais ! Je sais ! s'agaça l'exorciste qui avait encore en tête le combat difficile contre Édouard Coulant. Au fait, vas-tu finir par me dire si tu as oui ou non la capacité de lire dans les pensées ?!
La déesse ne répondit que par un haussement d'épaules que Noé n'eut pas le temps de déchiffrer. Häagen Sorbetto, les mains luisantes d'une énergie rouge vif, le chargeait en hurlant et se léchant les babines :
− J'vais te transformer en glace à la fraise, toi !!!
L'exorciste entraîné se mut avec rapidité sur la glace pour esquiver les assauts maléfiques de son adversaire. Lorsqu'il fut assez éloigné, Häagen Sorbetto posa une main au sol. Ressentant quelque chose se produire sous ses pieds, Noé eut le réflexe de lancer ses bandages sur la branche d'un arbre au-dessus pour s'y accrocher. Il s'y éleva tandis qu'à l'endroit où il se trouvait la seconde auparavant apparut une épaisse et gluante couche de crème glacée. Le jeune homme quitta son perchoir pour atterrir sur un sol encore vierge des maléfices d'Häagen Sorbetto. Frustré de voir sa proie s'échapper de son terrain de prédilection, le démon reporta son attention sur Fey. La pauvre déesse essayait péniblement de se faufiler en dehors de la surface glacée.
− T'en va pas, ma mignonne !
Il toucha ses vieilles chaussures docks et, sous les semelles, apparurent des banana-split. Chaussé de ces patins magiques, il se déplaçait à toute vitesse — mais sans la moindre grâce — sur la surface glacée, à la poursuite de la déesse qui enchaînait les pas maladroits dans l'espoir de s'échapper.
− Ohmerdeohmerdeohmerdeohmerde ! répéta-t-elle paniquée en entendant Häagen Sorbetto se rapprocher, glissant sur ses patins-bananes.
− Je vais faire d'toi une super glace à la bière !!! se réjouit-il en s'apprêtant à saisir Fey.
L'une de ses mains maudites fut d'un seul coup enrubanné. Puis une force tira le démon en arrière pour le projeter à toute vitesse contre le tronc épais d'un des chênes du parc.
Malheureusement, victime collatérale du sortilège d'Häagen Sorbetto, l'arbre plusieurs fois centenaire se décomposa en une multitude de buches de Noël qui engloutirent la créature.
− Ça va, Asalfé ? s'assura Noé de loin tandis que ses bandages sacrés se réenroulaient d'eux-mêmes autour de son bras.
La déesse acquiesça puis rejoignit l'exorciste qui inspectait le tas de buches glacés, à la recherche du démon. Il y aperçut une silhouette qu'il dégagea... pour découvrir un sorbet coloré à forme semi-humanoïde revêtu de l'imperméable usé d'Häagen Sorbetto.
− Il... s'est transformé en glace ?
− Non, même si j'imagine que c'est ce qu'il essaye de nous faire croire, comprit Noé en relâchant la friandise gelée. Häagen a dû volontairement transformer cet arbre en buches glacées pour couvrir sa fuite.
L'espace derrière le vieux chêne comportait bon nombre de buissons et d'arbres sans le moindre lampadaire. Supposant que le démon avait dû s'enfuir dans cette direction, Noé s'y engagea prudemment.
Et en effet, quelques dizaines de mètres plus loin, Häagen Sorbetto se frayait un chemin dans la végétation. Essoufflé et surtout assoiffé, l'homme au look de marginal voulut attraper une cannette de bière dans la poche de son long manteau avant de se rappeler qu'il l'avait laissé derrière lui. Par chance, il disposait toujours d'une flasque de cette infâme eau de vie dans la poche de son pantalon treillis. Il en versa sur sa main maudite et l'alcool se transforma instantanément en un verre de glace contenant un peu du liquide, surmonté d'une boule de glace à la poire qu'Häagen Sorbetto enfila d'une seule traite.
Requinqué par ce « trou normand », il jeta un coup d'œil derrière lui, puis courut à toute vitesse vers le portail. Il fut stoppé net par un puissant coup de poing qui semblait surgir de nulle part. Il se remit cependant du choc à temps pour apercevoir son agresseur : s'il était encapuchonné comme le précédent, il s'agissait cette fois-ci d'une femme au teint sombre vêtue d'une veste noire.
− Barre-toi, pétasse ! l'insulta-t-il en faisant luire ses yeux d'un éclat pourpre dans l'espoir que cela suffirait à la faire décamper.
Peine perdue. Abigaël lui infligea en retour un coup de pied retourné sur la tempe qui lui fit voir trente-six chandelles. Sans lui laisser le moindre répit, la combattante enchaîna de nombreux assauts à mains nues. Elle ne s'arrêta de matraquer Häagen que lorsqu'elle entendit bouger dans les fourrés.
Abi se fondit dans l'ombre juste avant que ne débarquent Noé et Fey, qui découvrirent avec surprise leur adversaire un genou au sol, couvert d'ecchymoses. Häagen en profita pour toucher des racines à ses pieds. Le démon des glaces inocula ainsi son pouvoir dans chacun des arbres à proximité pour les transformer en une avalanche de crème glacée qui s'effondra sur les trois belligérants.
Après quelques secondes, Fey parvint à extirper sa tête de l'épaisse couche.
− Beurk ! Ce chocolat est dégueu ! s'exclama-t-elle en recrachant tout ce qu'elle avait avalé en se frayant un chemin. Pas étonnant que ce soit un DÉMON des glaces !
Froissé par cette critique sur ses créations, Häagen Sorbetto jaillit tel un diable de sa boîte. Il se jeta sur la pauvre déesse dont les mouvements étaient encore entravés par le mélange collant de lait et de sucre. Le démon parvint ainsi à se saisir du bras avec lequel Fey avait vainement tenté de se protéger. La déesse ferma les yeux, s'attendant à se retrouver piégée dans elle-ne-savait quel sorbet au goût immonde. Pourtant, tout ce qu'elle ressentit fut de légers picotements sur la peau, tout autour de la surface tenue par Häagen Sorbetto. Une sensation quelque peu désagréable, mais pas autant qu'elle ne l'avait imaginé. Son bras s'était recouvert d'une fine pellicule de glace jaunâtre qui ne s'étendait que très lentement.
− Qu'est-ce que... t'es pas une humaine ?! comprit le démon. T'es une déesse, toi !!!
La puissance du pouvoir d'Häagen Sorbetto dépendant de sa connaissance quant à la nature exacte de la cible, le sortilège réadapté se répandait désormais à toute vitesse sur le bras de Fey. Heureusement, la tête de la créature fut soudain engloutie par un long bandage. Encore dans la ferveur du combat, Noé, qui venait tout juste de réussir à s'extraire de la gangue de crème glacée, déclencha l'Épiphanie pour exorciser le démon sans prononcer d'incantation.
Il ne fallut qu'un instant après qu'Häagen ait implosé en une multitude de particules de lumières bleues pour que Fey recouvre son intégrité physique. Il en fut de même pour les arbres même s'ils demeurèrent déracinés.
− J'espère que les autres victimes d'Häagen vont bien elles aussi.
− Ne t'inquiète pas, Noé. Je suis sûr qu'elles doivent avoir un petit rhume, c'est tout.
− J'espère que tu as raison...
L'exorciste préféra néanmoins s'en assurer et revint sur ses pas pour au moins confirmer le relatif bon état de santé de la jeune automobiliste de tout à l'heure.
− Au fait, bien révisé ? l'interrogea Fey.
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