Épilogue : Murmures

Plus aucune lumière n’éclairait les longs couloirs de l’Exodar et le silence s’était installé partout. Il était cependant régulièrement percé par les cliquetis des pioches minant éternellement.

Cela faisait bien des années que plus personne n’avait marché dans les grandes halles qui avaient un jour été plus brillantes et bruyantes que tout ce qu’on pouvait admirer.

Toute chose semblait avoir abandonné le vieux vaisseau. Sans doute plus rien n’y était vivant. Ce qui y minait doutait de l’être encore.

Mais les Krokul étaient toujours là, dans les salles les plus oubliées. Et ils minaient. Toujours.

Parmi eux se racontait une bien étrange histoire.

Certains racontaient qu’un jour une draeneï étaient venu dans l’Exodar et était resté plusieurs jours avec son enfant. Aucun ne sait exactement ce qu’elle faisait, mais il est dit qu’ils finirent par monter dans une étrange chose et qu’une grande lumière les emmena jusqu’au ciel.

Plusieurs Roués content l’histoire d’une mère et de son fils que la Lumière aurait changé en étoiles pour qu’ils puissent parcourir les cieux à la recherche d’un nouveau monde pour les draeneï. Certains soirs, on pourrait les voir passer dans le ciel sous la forme de longues trainées blanches.

D’autres racontent encore qu’il n’y aurait jamais eu de bébé. Ils parlent d’une femme seule qui aurait perdu la raison. Ils disent qu’elle parlait à un linge, mais qu’il était vide. Que la Porte entre les mondes lui avait volé son enfant, sa grossesse n'ayant pas survécu au passage. Ils disent qu’elle a cessé d’être une draeneï et qu'elle mine désormais avec eux.

On ne sait pas ce qu'elle est devenue, ni même si elle n'est pas sorti de l'imagination des Roués qui minent. Seul un vieux journal de bord a été une fois retrouvé. Ceux qui ont perdu l’espoir voient dans les dernières lignes la preuve de sa folie. Les autres, eux, se fichent bien de connaître la vérité. Ils préfèrent se murmurer la belle histoire en regardant les étoiles.

«Je suis finalement arrivée devant la Porte qui était encore plus grande et plus terrifiante de ce côté-ci des deux mondes. J’ai laissé sa lueur verte m’attraper et me tirer, m’allonger à sa guise. Mais comme je ne bougeais plus et que mes yeux étaient ouverts, je vis le vert virer à l’ocre et puis au pourpre, un rouge plus violent que la peur, et alors le noir. Plus rien.»

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