Exercice n°1 - Les cartes
Hello !!!
Alors, voilà le principe du premier exercice : ma professeure m'a donné quatre cartes, sur lesquelles il y avait un évènement, un lieu, un personnage et une phrase à intégrer dans l'histoire. Voici ce que j'avais :
Personnage : mendiant
Lieu : les souterrains
Évènement : qui sème la zizanie
Phrase : et sa mère fut ravie de recevoir un cadeau aussi peu ordinaire.
Voilà ce que j'ai rendu. Bonne lecture ! ;)
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Un merveilleux anniversaire
De : Cléo Delaunay *
( *Ceci est mon nom d'auteure )
Savez-vous à quel moment on se rend compte que l'argent gouverne notre monde ? Lorsqu'on n'en possède pas assez. Et juste à cause de cela, nous nous retrouvons à la rue, à genoux, en suppliant les autres de nous aider. Et tout cela pour quoi ? L'argent. Toujours l'argent.
Gus en avait parfaitement conscience ; il devait mendier les quelques sous qui lui permettraient de tenir une semaine entière, et ce, chaque matin. Et, comme les Hommes sont connus pour leur bonté vertigineuse, Gus rentrait souvent bredouille – lorsqu'il ne s'était pas pris quelques coups de pied de passants bien sympathiques. Comme si ça ne suffisait pas, Gus devait rentrer chaque soir à son domicile. J'entends par « domicile »que le vieil homme regagnait les souterrains de la ville où flottait sans cesse une odeur insupportable, mélange d'urine, de pourriture et d'humidité. Ne parlons pas du petit cabanon de fortune, caché entre deux bennes à ordure, où il avait installé un vieux matelas usé sur lequel il s'endormait chaque soir, observant les deux planches de bois pleines de mites qui menaçaient de s'écrouler sur lui à tout instant. La vie de Gus était tout sauf enviable, d'un point de vue unanime. Pourtant, il ne s'en plaignait jamais. La raison ? Gus possédait ce qu'il y avait de plus précieux :un ami, un camarade, un compagnon. Il l'avait rencontré sept ans plus tôt, alors qu'il venait juste d'être mis à la rue. A l'époque, il était très mécontent de sa situation, et accusait tout ce qu'il pouvait d'être responsable de ses malheurs.
Un jour qu'il était allé mendier, comme à l'habitude, il avait rencontré un petit garçon qui passait par là. Le jeunot ( qui disait s'appeler Oscar ) ne devait pas avoir plus de quatre ans, et était dans un état assez désolant : sale, les cheveux en désordre et grelottant de froid. Sans un mot, Gus l'avait alors accueilli sous la petite couverture qu'il avait déniché quelques heures plus tôt, et de ce geste naquit une complicité et un attachement qui ne firent que se renforcer au fil des jours. Oscar habitait avec sa mère et ses deux frères dans un petit appartement à la surface. Comme il était le plus âgé, il était chargé de mendier et de récupérer tout ce qu'il pouvait trouver d'utile. Et ce jour-là, il avait trouvé quelque chose de merveilleux : un ami. Et cet ami, il allait le garder pendant sept longues années.
Gus sortit de son matelas et étira son dos tout ankylosé, avant d'attraper d'une main le bout de bois qui lui servait de canne. Il aperçut ensuite Oscar qui arrivait, tout sourire, un sac à la main.
« Cap'taine !Regarde ce qu'on m'a donné ce matin ! » s'écria-t-il. Il arriva à sa hauteur, essoufflé et les joues rouges, avant d'ouvrir le petit sac en papier, dans lequel se trouvait deux croissants bien dorés. Devant les yeux ébahis du vieillard, Oscar annonça :
« Il devait y en avoir une dizaine ! Je suis allé à la maison avant de passer ici. J'allais quand même pas t'oublier Gugus !
-Tues trop gentil, mon garçon. » Gus avait un sourire aux lèvres,et toutes ses courbatures de la nuit semblaient s'être envolées. Il piocha un croissant dans le sac d'Oscar, puis en prit une bouchée,avant de conclure que la journée s'annonçait merveilleuse.
Gus révisa son jugement lorsque, plus tard, alors qu'il mendiait, il vit arriver dans la rue plusieurs policiers qui couraient après un garçon, dont il n'arrivait pas à distinguer le visage, et qui tenait quelque chose dans sa main. Aussitôt les passants se rapprochèrent pour regarder la scène qui se déroulait, commérant à tout va. La confusion ne tarda pas à régner, lorsque le garçon que poursuivaient les policiers se mit à pousser tout le monde pour se frayer un passage. Il bouscula une femme, qui trébucha, donnant un coup de coude à un vieillard qui poussa un homme cravaté, qui s'étala sur la chaussée, pile dans une flaque d'eau. Celui-ci se releva et, fou de rage, cria sur le vieil homme qui l'avait poussé,qui lui-même faisait la morale à la femme, qui insultait le petit garçon. Interpellé par ce tumulte, les passants voulurent ajouter leur grain de sel, impliquant dans cette affaire bon nombre de personnes qui au départ, faisaient simplement du lèche-vitrines sans causer de tort à quiconque. Au milieu de toute cette agitation,Gus ne savait plus où donner de la tête. Jouant des coudes, il parvint à sortir de la mêlée, en même temps que le petit garçon en cavale. Gus écarquilla les yeux lorsqu'il le reconnut.
« Oscar ?! Qu'est-ce que c'est que ce bazar ? S'exclama-t-il.
-Je... C'est une longue histoire, je suis sûr que tu n'as pas envie de l'entendre... », bredouilla le jeune garçon, tout en triturant la petite boîte qu'il tenait. Gus fronça les sourcils et attrapa l'oreille d'Oscar, sévèrement :
« Jeune homme, tu vas t'expliquer et vite !
-D'accord, d'accord ! S'écria-t-il, précipitamment. C'est...C'est aujourd'hui l'anniversaire de maman et je... J'en avais assez de ne rien pouvoir lui offrir... Ça m'est monté à la tête et j'ai... J'ai pris ça... ». Il tendit la petite boîte dans laquelle se trouvaient une bague et des boucles d'oreille. Gus se passa une main sur le visage tout en soupirant.
« Bon.Je vais arranger ça. » Tandis qu'Oscar le regardait avec un air interrogatif et avait les larmes aux yeux, le vieillard prit l'écrin et s'en alla voir les agents de police.
« Bonjour,messieurs les agents. Tenez, voici ce que vous cherchez ( il tendit la boîte ), ce jeune homme ne savait pas ce qu'il faisait. Il est encore petit, vous savez. Serait-il possible de passer l'éponge pour cette fois ? Exposa-t-il, en prenant son sourire de « vieil homme qui veut juste réparer les bêtises de son petit fils inconscient. » Les policiers s'entre-regardèrent, puis finirent par hocher la tête. Ils empochèrent les bijoux, et retournèrent à leurs occupations sans rien ajouter. Les passants,voyant que les perturbateurs s'en allaient, se dispersèrent petit à petit comme s'il ne s'était rien passé. Gus revint auprès d'Oscar,qui avait le visage imprégné d'une reconnaissance sans bornes.Celui-ci lui sourit, bienveillant.
« Viens avec moi, lui dit-il. Je sais ce qui ferait plus plaisir à ta maman qu'un cadeau volé. » Oscar hocha la tête, penaud, avant que le vieillard s'en aille, le petit sur ses talons.
Peu de temps après, ils arrivèrent là où vivait Gus, à savoir dans les souterrains, entre les deux bennes à ordure. Le vieil homme plongea sa main sur le côté de son matelas, et en sortit une longue boîte en bois verni. Il l'ouvrit, et dévoila un magnifique violon et son archet. Oscar restait bouche bée devant ce spectacle.
« Tu ne m'avais pas dit que tu avais été violoniste ! S'écria-t-il, émerveillé. Gus rit.
-C'est parce que je ne l'ai jamais été ! J'ai appris le violon quand j'avais ton âge, et celui que tu vois là se transmet dans ma famille depuis la nuit des temps. Il est très rare, et son son est une pure merveille. Je pense que ta mère serait ravie si tu lui chantais un petit quelque chose ; et grâce à ce bijou, je pourrai t'accompagner ! » Lui dit-il, avec un petit clin d'œil. Des étoiles vinrent s'installer dans les yeux écarquillés du petit garçon.
« Oh oui ! C'est une super idée ! Acquiesça-t-il. Alors,qu'est-ce qu'on attend pour s'y mettre ? » Gus rit de plus belle, et d'un commun accord, ils commencèrent à répéter.
Le soir, les deux amis se rendirent à l'appartement où vivait la famille du plus jeune, Gus portant son violon, et Oscar faisant des gammes pour s'échauffer la voix. La mère de l'enfant leur ouvrit,et adressa un sourire à Gus.
« Monsieur Lemoine ? Ça faisait longtemps ! Contente de vous revoir.
-De même, Madame.
-Alors, dites-moi, qu'est-ce qui vous amène ? Demanda-t-elle en les faisant entrer.
-Et bien, j'ai appris par votre fils que c'était votre anniversaire aujourd'hui. Alors nous vous avons prévu un petit quelque chose. »La femme aux cheveux bruns eut un air surpris, et ému.
« Vous êtes sérieux ? » Demanda-t-elle. Gus hocha la tête avant de sortir le violon de son étui, tandis que Oscar se repassait les paroles de la chanson dans sa tête, afin d'être sûr de ne rien oublier. Sa mère alla s'asseoir sur une caisse de bois retournée,leur accordant toute son attention. Gus commença alors à jouer,faisant glisser son archet sur les cordes de l'instrument. Un sublime son cristallin résonna dans la pièce, régalant les oreilles de son auditoire. Peu de temps après, Oscar se mit à chanter, et sa belle voix claire et enfantine allait parfaitement avec la mélodie jouée par son ami. Lorsque la chanson fut terminée, leur spectatrice applaudit à s'en rompre les doigts, les yeux emplis d'émerveillement. A cet instant, on aurait facilement pu la confondre avec un jeune enfant qu'on emmènerait à la fête foraine.Oscar courut se jeter dans ses bras en criant :
« Joyeux anniversaire maman !!! Je t'aime ! » Sa maman sourit, heureuse.
« Merci,Oscar. J'ai adoré ta surprise. » Satisfait, le petit garçon ajouta :
« Le violon aussi fait partie du cadeau ! » Il tendit la boîte vernie à la femme qui lui faisait face, et sa mère fut ravie de recevoir un cadeau aussi peu ordinaire.
« Je n'ai pas de descendant, expliqua Gus, alors j'ai choisi de vous l'offrir, à vous. » Ne sachant que dire, la mère d'Oscar prit le violon, les mains tremblantes. Ses yeux ne pouvait quitter le magnifique instrument un seul instant tellement celui-ci resplendissait.
« Il est très rare, maman ! Intervint Oscar. Tu aimes ? »Sa maman hocha vigoureusement la tête, avant de se tourner vers le vieillard qui se tenait à côté d'elle.
« Je ne sais comment vous remercier, Monsieur Lemoine..., commença-t-elle.
-En m'appelant Gus ! » Sourit celui-ci. Son interlocutrice rigola doucement, avant de hocher la tête.
La soirée suivit son cours, puis Gus finit par prendre congé de la petite famille, rentrant chez lui avec le sourire aux lèvres,sifflotant comme s'il avait vingt ans. Jamais il ne s'était aussi entier, aussi vivant. Alors que le bruit de ses pas résonnait dans la rue déserte, Gus comprit que s'il avait eu un but dans la vie, il venait de l'accomplir ce soir-là.
FIN
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Voili voilou ! J'espère que cette petite histoire vous a plu, et on se retrouve pour le prochain exercice ;)
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