Lueur

Assise sur ce vieux muret de pierres mal ajustées, regardant les gens et les années passer, quelques larmes ont sur mes joues coulé. Je ne vois plus dans les yeux des gens cette petite lueur dont j'avais l'habitude ; celle qui me disait que les gens me connaissaient... Et malgré tout, ça me rend triste.

Au pied du mur, sur le sol de béton où courent les fissures, il y a une bille. Elle est verte comme les arbres de la cour, translucide, et constellée des impacts causés par les jeux de tous les enfants qui l'ont utilisée.

Tremblante, je descends et la récupère, puis je me rassois, le dos voûté, et la bille au creux de mes mains.

Quelque chose de mouillé me caresse la joue, je l'essuie machinalement. C'est une larme ; je pleure. Et les autres suivent. Les joues inondées, mais le sourire aux lèvres, pour ne pas qu'ils voient ma tristesse.

Et j'en viens à espérer que tu viennes et me parle... Je ne veux pas rester seule. Encore.

Je supplie la puissance invisible qui guide ma vie jusqu'à me faire mal aux mains à force de les serrer ; je répète ton nom jusqu'à en oublier sa signification.

Puis je lève la tête, fais un tour rapide de la cour, mes yeux te cherchant désespérément. Mais tu n'es pas là.

Le désespoir m'envahit, mon cœur se serre ; je crois que je panique. Ne laisse pas seule ! Je cherche encore.

Un éclair bleu.

Mon cœur bat si vite que j'en ai mal. Un soulagement si intense qu'il en est douloureux m'envahit. Je n'ai jamais ressenti ça.

Tu es venu, finalement.

Pour moi ?

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