Echec et Mat
Voici un texte que j'ai fait, avec pour thème ''Echec et Mat''. Je ne sais plus de quand il date, mais sans doute de trois ou quatre ans, car je ne m'en souviens plus du tout. Je vous laisse découvrir !
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Il ne faut pas que je perde. Il ne faut pas que j'échoue.
L'enjeu est grand. Mes joues sont rouges par l'effort, mon souffle court. Pourtant, je n'ai encore presque rien fait, et je sais que le plus dur est à venir. La bataille fait rage dans la plaine, et je regarde mes hommes tomber un à un, impuissant. Ce blanc-bec ne perd rien pour attendre. Je sers les poings. Je ne veux pas perdre contre lui. Depuis toujours,nos familles ont été opposées dans des guerres sanglantes, qui parfois pouvaient durer des jours. Il ne faut pas que j'échoue. Je soupire, las. Il me faut revoir ma stratégie. Je me tourne vers un cavalier, qui est resté à mes côtés, durant tout le début de la bataille. Nous n'avions pas bougé ; de là, je pouvais voir toutes la masse humaine se battant. Derrière lui, je pouvais distinguer les deux tours de mon châteaux, qui se dessinaient dans la brume, droite et fière. Il ne fallait pas qu'elles tombent, où tout était fini. C'était mon dernier rempart,où je pouvais me réfugier, si cela tournait mal. Mais ça ne tournerait pas mal, n'est-ce pas?
Je levais mon regard sur la figure raide et grave de l'homme à cheval. Il me regardait d'un œil inquiet -sans doute avait-il deviné les sombres pensées qui agitaient mon esprit.
« -Ils sont trop nombreux. Beaucoup de nos hommes sont tombés. Il faut changer de stratégie, annonçais-je.
-Bien. Que voulez-vous que je fasse, Messire ? »
Je tournais à nouveau mon regard sur la plaine. L'herbe bruissait sous le vent, et parfois, le soleil donnait un éclat d'émeraude aux brins, multitude de taches plus claires. C'était un beau paysage, que chaque matin, j'avais contemplé en me levant. Mon cœur se serra. Il ne fallait pas perdre.
« -Galope jusqu'à eux et choisit un de tes hommes pour pousser plus avant. C'est notre seule chance. L'avoir avant qu'il nous ait. Je compte sur toi, cavalier. »
L'homme hocha la tête, abaissa son casque et cria au cheval qui se mit de suite à descendre la petite colline, en direction de la bataille. Je le regardais s'éloigner, soulevant un nuage de poussière derrière lui. Désormais, j'étais seul. Le temps me paru s'étirer avec lenteur, et je ne voyais toujours pas mon cavalier remonter l'autre versant de la plaine. J'étais anxieux. Il ne fallait pas que j'échoue.
Mon père avait gagné tant de batailles, je me devais de me hisser à son rang. Mais cela s'annonçait plus dur que prévu.
Soudain, je vis arriver vers moi un homme, brandissant sa hache. Son plastron était blanc, bien que maculé de sang. Ce n'était pas un de mes hommes.
Mon cœur rata un battement.
Je jeta un coup d'œil à mes deux tours. Elles n'avaient pas bougé, mais étaient trop loin. L'homme s'avançait toujours. Je pouvais désormais voir, sur son visage une farouche détermination. Je tirais mon épée de mon fourreau, lestement. L'homme était devant moi. Nos épées se rencontrèrent dans un bruit de métal que l'on heurte. Violemment. Il avait dans le bras plus de force que j'en ai dans les deux ; je n'avais pas subit un entraînement aussi assidu que ceux des chevaliers.
Bientôt, il arriva à me faire perdre mon épée, qui alla mordre la terre.
J'étais désarmé. Devant moi, presque tous mes hommes étaient tombés : cavaliers, ou simple fantassin. Il ne me restait que mes deux tours, toujours droites et fières, qui étendaient leurs ombres sur mon âme. L'homme sourit,et, prenant bien soin d'articuler, il souffla :
Echec et mat.
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