Chapitre 9: Une amitié biaisée
=^..^=
Un jour passa et les rapprochements physiques de Mia envers Lupa continuèrent. Bien que cette dernière n'y répondait pas vraiment, était gênée, lui montrait son indifférence, rien n'y faisait. Le fait de ne pas lui parler n'avait pas arrangé les choses.
Depuis cela, la violette s'était retrouvée assez seule, et essayait tant bien que mal de parler avec les autres habitants du manoir. Felice n'avait pas adressé un mot à celle-ci, mais restait pourtant la femme la plus gentille du monde à son égard. Elle s'appliquait simplement à rester froide et distante avec la plus grande des politesses, mais cela agissait comme un poignard dans le dos de la violette, qui ne comprenait pas pourquoi.
Lupa non plus ne se considérait pas gagnante dans l'histoire.
- J'ai toujours trouvé Mia chiante, déclara-t-elle à Adèle, une clope entre les lèvres. Et j'avoue que j'étais un peu lâche de la quitter comme ça.
- Je dirais même plus que lâche: carrément méchant, répondit celle-ci sans aucun filtre.
- Ouais, c'est ça, dit Lupa sans vraiment l'écouter. Sauf que là je me retrouve un peu sans rien. J'étais vraiment persuadée que je trouverais quelqu'un d'autre rapidement...
- Ma soeur, présuma la brunette en caressant sa frange du bout du doigt.
- Nan mais en général ! Je veux dire: je ne suis pas amoureuse de Perséphone. Et je te le dis tout de suite: je ne vais pas faire d'efforts pour elle.
Lupa releva le menton en évitant le regard noir -dans le sens premier du terme, puisque ses iris étaient ébènes-.
- Tu as donc laissé ton ex seule chez des gens que tu ne connais pas et tu trouves encore des choses à lui reprocher ?
- J'ai bien dit que je n'étais pas fière de mon coup ! grogna Lupa, peu fière.
- Tu devrais aller t'excuser.
- Elle tenterait de m'embrasser.
- Tu devrais le faire quand même.
- L'embrasser ? Pourquoi pas.
- Non. T'excuser, dit Adèle avec un certain mépris.
- Tu donnes de bons conseils, déclara la loup-garou.
Elle se posta devant elle avec un air presque menaçant du haut de ses presque deux mètres. La jeune vampire était beaucoup plus petite en comparaison, mais leva le menton pour la regarder dans les yeux.
- Enchantée.
Lupa avait tendu la main:
- Devenons amies.
- Pourquoi pas.
Elles se serrèrent la main alors que Adèle détaillait Lupa des yeux avec un air critique.
- Je ne pensais pas que tu mettrais des robes.
- J'aime pas les clichés sur les meufs lesbiennes, gronda-t-elle en retour. Désolée, mais ça me fait vraiment chier les gens qui disent ça.
- Désolée, mais tu parais très masculine et un peu... Voilà, dit elle après un moment de réflexion.
- Et bah, non. Désolée chérie, si je voulais être un homme j'aurais fait une transition-ché-pa-koi.
- Tu es rebelle. Cela me plait chez toi. Je veux bien consentir à cette amitié.
- Ah. Cool, dit la brune en la regardant d'un oeil étonné. Et t'as quel âge pour parler comme une meuf de 80 ans ?
- 19 ans.
- Oh... Tu es jeune.
- J'ai vécu quelques centaines d'années.
- Ah ! Oui... J'imagine que vous comptez différemment.
Lupa la regarda en se grattant le cuir chevelu, essayant de déceler dans ses traits le passage de l'âge.
- Donc ne t'attend pas à grand-chose de la part de ma sœur. Elle a plus d'expérience que toi.
- Que MOI ?! Tu rigoles j'espère ?! Personne n'a plus d'expérience que moi !
- En la vie, si. Elle a vu mourir mes onze premiers petits amis, déclara Adèle en relevant ses yeux cernés.
- Euh... Ils sont morts naturellement ? s'esclaffa Lupa, amusée, dévoilant ses canines de louve.
- Trois sont morts dans le bois. Tombés dans des pièges que nos voisins qui élèvent des dragons mettent. Un électrocuté lorsqu'on a retenté de créer Frankenstein. Ca n'a pas marché, et il est mort sur le coup, quel gâchis de temps et de chair. Quatre sont morts parce que je les ai mordus au cou. J'oublie toujours que c'est mortel pour les humains... Deux sont morts parce que ma mère ou mon père avaient faim et Perséphone en a tué un qui m'avait manqué de respect.
Lupa eut l'air impressionnée et un peu refroidie. Elle avait pensé que la jolie blonde serait aussi féminine, douce et gentille que les barbies avec qui elle couchait parfois. Visiblement, elle n'hésitait pas à se salir les mains en cas de besoin.
- Moralité, ne sors pas avec des humains.
- Ils ont bon goût, sourit Adèle.
- Tu n'as pas de bons goûts alors, ricana la loup-garou, fière de son jeu de mot.
- Ce n'était pas drôle.
- Merci de ta sincérité insupportable.
- C'est ton rire qui est insupportable. Tu es sensée descendre du loup mais on dirait juste une hyène. Avec l'haleine qui va avec.
- Ca va, je ne fume pas souvent ! râla la femme.
- Pour ta gouverne, ma soeur déteste les gens qui fument.
- Alors primo, je me fous bien de ta soeur, deuxio, c'est quoi la logique ? Le soir où je l'ai... Où on s'est vu elle avait une clope au bec.
- Elle déteste les fumeurs. Mais elle fume aussi.
- Formidable, ironisa la brune en passant sa main dans ses cheveux. Ta soeur est folle, en plus d'être une psychopathe froide et sexy.
- Tu as dis sexy ?
- Je retire pas, dit Lupa en passant sa langue râpeuse sur ses lèvres. Je suis même plutôt d'accord avec les robes qu'elle met, surtout quand elles sont moulantes.
- Tu me dégoutes.
- Toi aussi, riposta-t-elle, offensée.
- C'est faux.
Elles échangèrent un sourire amusé, complice. Malgré la froideur de toute la famille de Brières, Lupa commençait à comprendre que ce n'était qu'une image. Adèle paraissait rebelle et distante mais était une jeune femme comme les autres. A part son côté gothique que Lupa trouvait assez rigolo, elle n'était qu'une vampirette normale.
- Ah, ma fille.
Amande, qui semblait être devenue plus qu'amie avec le couple vampire, arrivait vers eux avec un grand sourire qui dévoilait ses longues canines jaunies par l'âge.
- Nous parlions justement de vous, dit Dracula de sa voix suave et -il fallait l'avouer- attirante.
- Nous...?
Lupa plissa les yeux en regardant le couple avec un sourire rêveur. Deux personnes extrêmement belles qui avaient donné naissance à deux filles magnifiques aussi. C'était fou de se dire que même si ce n'était pas des vélanes, la brune se sentait toute chose à leurs côtés. Quel charisme.
- Vous et Adèle, dit Elizabeth en regardant sa fille avec un oeil sévère.
Adèle affronta les yeux gris bleus de sa mère sans rien dire, en croisant les bras. La louve était plongée dans la confusion, se demandant ce qu'ils pouvaient bien dire sur eux.
- Moi et Adèle ? répéta-t-elle d'un air un peu abruti.
- Laissez lui du temps, déclara Amande à ses hôtes.
Ses yeux se ridèrent lorsqu'un nouveau sourire rusé fleurit sur son visage. Lupa fronça les sourcils. Tout cela sentait atrocement mauvais, et elle ne parlait pas de Ray qui venait d'entrer dans la pièce en se pavanant, montrant l'estafilade qu'il s'était fait à la joue à cause d'un couteau à beurre de la cuisine.
Moi et Adèle ? Pardon ?
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