Bonjour ! Petite note d'auteure rapide avant que vous ne continuiez votre lecture.
Vous avez été pas mal a être confus par certaines appellations. Mia, Lupa, Amande, etc, se nomment "de Ranagan", alors que Perséphone et sa famille, ainsi que Ray, se nomment "de Brières". Ce n'est en réalité pas un nom de famille, mais bien la façon dont on appelle les natifs de certaines régions.
Je n'ai pas établi de carte définitive pour l'instant parce que je n'ai pas une idée très claire de comment tout cela va prendre forme à la fin, mais pour l'instant trois contrées différentes prennent forme:
- La Brières (marécages et forêts noires, endroit sinistres peuplé majoritairement de vampires et de métamorphes)
- Ranagan (un endroit très peuplé, dans une région chaude très méditerranéenne. Les loup-garous y vivent par familles)
- Trémondois/Les Chauvettes (royaumes de mages marchands, pas nécessairement riches, mais dont l'activité dans tout les royaumes est reconnue et respectée)
- Ray de Brières. Ravi d'enfin vous rencontrer.
- Moi de même, répondit le chevalier en tendant sa main vers l'homme aux cheveux blancs et à la barbe rousse.
Ils se regardèrent un moment, avec le même éclat de satisfaction. Un silence rempli de sourire s'installa entre eux, avant que Ray ne dise, passant une main sur sa propre barbe naissante:
- Vous rencontrer en personne est bien plus sûr que les lettres. J'ai eu peur un moment qu'on intercepte les corbeaux.
- Cela ne serait pas arrivé, répondit Isaac avec un air chaleureux. C'est donc vous le dernier en date dans son lit ?
Surprenant. Bombant son torse, le chevalier Isaac de Trémondois faisait une tête de plus que Ray. Prenant en compte le fait que Perséphone était très grande et fine, ce dernier devait lever la tête pour la regarder. Aussi, Ray avait des cheveux bouclés, emmêlés, et des yeux de rats. Loin de la noblesse et du port altier d'un véritable chevalier.
- Dans son lit... Pas vraiment, grogna Ray, gêné. On m'en a empêché, en fait. Je voulais la prendre, mais une espèce de bête sauvage ne me laissait pas l'approcher.
- "Vous vouliez la prendre" ?
Quelle façon de parler grotesque et si peu raffinée. Il n'est pas étonnant que ma chère Perséphone ne s'intéresse pas à ce genre de créatures. Il est plus nain de jardin que dragon resplendissant. Isaac réprima un petit regard de dégout.
- Mais je voulais la baiser ! Ça n'aurait pas pris longtemps, mais c'était de la faute de la louve. Je suis épris d'elle, je vous l'assure !
- Vous ne savez pas comment ça marche, n'est-ce pas ? dit le blond en le regardant de haut en bas de ses yeux glaciers.
- De quoi ? dit Ray en regardant autour d'eux, d'un air incertain.
Les femmes. Mais au loin sur le chemin de l'allées couverts de feuilles mortes, il n'y avait personne. De plus, le domaine du chevalier Isaac de Trémondois était privé. Il n'y aurait pas d'oreilles indiscrètes par ici. Alors, dans un grincement d'armure, Ray se replaça en face de Isaac, qui posa sa main sur son épaule d'une façon presque condescendante:
- Vous n'avez vraiment rien compris à ce que je vous avais demandé de faire, en réalité.
- Et bien... Oui.
- Vous êtes une sacrée guigne.
- Oh ! s'écria Ray, offensé. Dites donc cela à vous même ! Si elle était tombée amoureuse de vous lorsque vous sortiez avec elle, nous n'aurions pas à faire tout ça !
- Vous croyez que j'étais au courant qu'elle n'avait pas d'intérêt pour moi ?! Sa chasteté m'empêchait de l'embrasser plus tôt, gronda Isaac en lui offrant un regard hautain. J'ai été tout autant horrifié que vous de découvrir que les baisers que nous partagions ne me rendaient pas ma forme d'antan.
- Alors ne me reprochez pas de ne pas y être arrivé. On s'y est peut-être mal pris !
- On s'y est peut-être mal pris, ironisa le chevalier au teint le plus clair d'une voix méchante. Evidemment. Tout ce petit jeu de manoir ne pouvait pas être propice aux plus profondes des appellations de la chair, de l'amour et du plaisir. Elle n'était pas dans les conditions, voilà tout. Il y avait ses parents, sa soeur, l'endroit où elle vivait à l'année, elle était coincée dans sa routine...
- Nous n'étions que des amuses-bouches, se plaignit Ray d'un ton geignard.
- Ces femmes. Toutes des scélérates !
- Des prostituées ! Avides de sang, et de pouvoir !
- Ne dites pas cela d'elle, malandrin. De toute façon, vous avez grillé votre ticket. Elle doit réellement vous détester pour ainsi avoir involontairement brisé le sort que nous avions réussi à poser sur elle, pour votre mariage !
- Si seulement elle m'avait embrassé sur l'autel, pleurnicha le chevalier à la peau chocolatée.
- Pour briser le sort du Mage, murmurèrent les deux chevaliers en regardant des feuilles mortes rejoindre le sol en zigzaguant dans les airs.
Un silence les sépara à nouveau, Isaac jouant avec la pointe de son épée, qu'il faisait tourner sur le sol. Puis, il soupira et lissa sa barbe:
- Je consens à le faire moi-même. Si elle ne tombe pas amoureuse de vous, très bien. Je la rendrais folle de moi. Je la mettrais dans mon lit.
Il regarda les yeux vides de Ray s'emplir d'avidité, et le contempla avec un dégout presque palpable. Imbécile, si tu savais comment je me sers de toi...!
- C'est vrai ? Vous feriez ça ?!
- En échange d'une rémunération, évidemment. J'ai déjà dû me salir les mains une fois en punissant sa curiosité, dans une bibliothèque. Elle avait ouvert un joli ouvrage sur nous. "10 façons de conjurer un dragon".
- L'impertinente ! postillonna Ray d'un air outré et apeuré. Vous avez fait ce qu'il fallait ?
- Absolument. Alors, il faut déjà payer pour ça... Et pour mes services à venir.
- Vous... Allez faire d'elle une parfaite poupée folle amoureuse de vous, et de moi ?
- Absolument.
=^0x0^=
Félice poussa timidement la porte du salon de coiffure, une petite clochette annonçant son arrivée. L'odeur apaisante des produits capillaires et le bourdonnement discret des sèche-cheveux l'enveloppèrent immédiatement. Cela faisait des mois qu'elle n'avait pas pris le temps de venir ici, et ça se voyait. Un coiffeur s'approcha d'elle avec un sourire chaleureux.
- Bonjour, bienvenue chez Éclats et Mèches ! Je suis Enzo, je vais m'occuper de vous. Qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui ?
Félice hésita, jetant un coup d'œil à son reflet dans l'un des miroirs. Ses cheveux étaient longs, lourds, et dépourvus de forme. Mia aimait ses cheveux tels quels, mais Félice voulait du changement. Elle se redressa, prenant une inspiration décidée.
- J'aimerais... quelque chose de nouveau. Une coupe qui redonne un peu de vie, assez court. Et peut-être un carré ? Avec un léger balayage ?
Il hocha la tête, analysant les mèches de Félice avec un regard expert.
- Vous avez une belle matière, et des reflets naturels qu'on pourrait sublimer. Pourquoi pas un balayage caramel pour illuminer votre teint, et on raccourcit les pointes pour leur redonner de la légèreté ?
Félice hocha la tête avec enthousiasme.
- Ça marche.
Enzo l'installa confortablement dans un fauteuil, recouvrant ses épaules d'une cape noire. Félice observait tout avec curiosité : les étagères remplies de flacons colorés, les clients autour d'elle qui discutaient joyeusement avec les coiffeurs. C'était un univers qu'elle trouvait étrangement apaisant.
- Et bah. Vous avez une très jolie couleur de cheveux.
- C'est gentil. Mes parents ne le sont pas du tout, mais mon frère et moi sommes roux des pieds à la tête.
- C'est vrai ? Et vos grands-parents ? Ce sont des gênes qui peuvent sauter une génération.
- Ma grand mère était rousse, c'est vrai.
Les ciseaux commencèrent leur ballet. Félice regardait les mèches tomber au sol, une étrange satisfaction l'envahissant à chaque "snip". Enzo était bavard et drôle, ce qui aida Félice à se détendre. La magicienne n'était pas tellement timide habituellement, mais elle était nerveuse à propos de ses cheveux. Sa relation avec Mia ne faisait que commencer, et elle voulait que tout soit parfait. Lorsqu'elle se vit dans le miroir à la fin, elle resta bouche bée. Ses cheveux brillaient, tombant en vagues souples encadrant son visage, et le balayage caramel apportait une touche de chaleur qui illuminait son teint. Elle avait des cheveux courts qui entouraient son visage. Désormais, elle ne pourrait plus faire de chignon ou de queue de cheval, mais cela l'enchantait.
- C'est parfait, murmura-t-elle, presque émue.
C'est en sortant que son regard croisa presque automatiquement celui d'une blonde qu'elle reconnut immédiatement.
S'arrêtant brusquement, elle fit demi-tour et tapota l'épaule de la grande femme qui passait, perchée sur des talons:
- Perséphone ?
La vampire tourna la tête. Félice était toujours autant surprise par sa beauté fatale, ces yeux bleu rivière, qui détaillèrent le visage rond de la magicienne:
- C'est pas vrai, Félice !
Les deux femmes se prirent dans les bras dans un élan tendre. Après quelques secondes, sentant que la vampirette la serrait contre son coeur, Félice murmura, étouffée:
- Ça fait longtemps. Je ne pensais pas te retrouver ici !
- Moi non plus... Qu'est-ce que tu fais là ?
- Et bien, j'habite dans le coin, rit la rousse, éclairant leur conversation de ses mots doux et de son grand sourire gentil.
Perséphone la regarda comme si c'était la providence même. Attrapant ses mains, elle s'écria presque, passant sa langue sur ses délicates lèvres roses:
- Oh, mon dieu c'est incroyable.
- Tu veux qu'on aille se poser chez moi ? Tu as beaucoup de choses à me raconter, je crois. Je ne m'attendais pas à te voir hors du manoir.
- Non, en effet, grinça la vampire en réprimant une moue blessée. Je... Ne sais pas si j'ai tellement envie de parler de ce qui m'est arrivé. Disons que je ne suis pas là par choix, mais que ça me fait du bien de découvrir le monde extérieur.
Félice la mena à son appartement, au premier étage d'un immeuble fraichement peint. Malgré le fait que son manoir en Brières était certainement mille fois plus spacieux, beaux et riche que cela, la blonde eut presque les larmes aux yeux en découvrant pour la première fois là où la rousse et la violette partageaient nouvellement leur vie.
- C'est juste incroyable. Je ne savais pas du tout quelle genre de vie tu menais.
- Chasseuse de dragons. Tu ne dois pas connaitre, il n'y en a pas beaucoup, dit elle en chassant une mouche invisible. Pose tes affaires ! Désolée si c'est un peu le foutoir, je ne suis pas seule...
- Alors, dit doucement Perséphone en posant sa main blanche sur son bras, un sourire malicieux. Tu es avec Mia ?
Félice frissonna, rougit, et hocha la tête, trouvant cela aussi formidable que la blonde. Perséphone lui fit de nombreux compliments sur ce choix, trouvant la loup-garou parfaite pour elle.
- J'espère que ça va durer entre vous. Je suis contente pour toi.
- C'est de la terre, sur tes vêtements ? demanda Félice en la regardant, anxieuse, se demandant si elle était tombée par terre.
- Hum... Oui. Une longue histoire, mais c'est pour cette raison que je suis contente d'être chez toi... Je peux prendre un bain, s'il te plait ?
Elle chancela dans le couloir, pâle et suppliante. Il y eut un petit silence, Félice étant tournée ne pouvait montrer son visage et son état d'esprit.
- Evidemment ! Tu veux des vêtements de rechange ? J'ai tout ce qu'il te faut !
- Oh... Tu me sauves vraiment, soupira Perséphone, qui semblait tendue et blessée.
La magicienne lui montra la salle de bain. Alors que la blonde se déchaussait et écoutait ses instructions afin d'utiliser les serviettes, Félice constata à quel point elle semblait maigre et toute trace de vie semblait disparu de ses prunelles. Lupa n'était donc pas avec elle, cela n'avancerait pas la rousse de lui demander. De plus, elle semblait triste et monotone, bien plus coite qu'avant. Les deux femmes ne devaient plus être amoureuses l'une de l'autre.
Attristée par cette pensée, Félice la laissa verrouiller la porte de la salle de bain, et vaqua à ses occupations, pensant avec joie au moment où Mia reviendrait. Elles pourraient aller chasser des dragons, passer du temps avec Perséphone, ou s'amuser au lit... Quelle bonne journée en perspective !
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