Chapitre 37: L'amour gagnera toujours

Perséphone déposa un baiser sur le front de la louve, qui frémissait sous ses doigts de fée. Elle dessinait sous son tee-shirt le contour de ses muscles ronds. La chaleur qui s'émanait de tout le corps de la loup-garou donnait à Perséphone l'envie de ronronner -ce qu'elle ne savait pas faire- et de se blottir contre elle.

Depuis quand Lupa était-elle devenue un adorable nounours ? Perséphone se dit qu'elle commençait à trop s'assouplir avec elle. Mais quelque chose la retint de la mordre agressivement, cette lueur dans son regard. Lupa la regardait, oreilles tapies à l'arrière de son crâne. De la tendresse, de l'amour. La blonde rougit, incapable de tenir son regard.

- Lupa.

- Oui, Perce ?

- Appelle-moi encore. Je veux entendre mon nom dans ta bouche. 

- Perséphone... murmura Lupa d'une voix rauque. Si tu savais comme tu es belle, Perce.

La vampire la regarda un moment, ses doigts se crispant contre ses abdominaux, l'air impassible. Il y eut un silence pendant lequel la loup-garou se pencha vers l'avant et embrassa le cou de la blonde, passant doucement sa langue sur sa peau claire. 

- Toi aussi, tu es sublime, finit par dire Perséphone avec un grand sourire. C'est fou comme...  Quand je suis avec toi, je me sens bien.

Lupa releva la tête, un filet de bave accompagnant ses lèvres. Dévoilant ses crocs, elle sourit légèrement et Perséphone passa un doigt amusé sur son menton pour enlever sa salive.

- En sécurité... Et réellement moi-même. 

- Moi aussi, t'sais. Avec toi, je me sens plus sereine. Je dors bien dans tes bras.

- J'aimerai beaucoup dormir dans tes bras, cette nuit, déclara Perséphone avec un air amoureux, enroulant ses bras autour de la nuque de celle qu'elle aimait.

- Par contre, hors de question que je soie la petite cuillère.*

- Tu seras la petite cuillère.

- Bon, d'accord. Mais juste cette nuit !

- Continue de m'embrasser là, murmura Perséphone en attrapant la taille de sa partenaire pour la coller à la sienne. Ça faisait des chatouilles. 

- Le mot chatouille dans ta bouche est tellement incongru ! rit soudainement Lupa. 

Perséphone la laissa se marrer un moment, mais finit par lui attraper l'arrière de la tête, et le pousser doucement vers son cou délicat qu'elle lui offrit consciencieusement, appréciant l'air soudain affamé de la loup-garou. Cette dernière y déposa des baisers, puis des suçons. 

- Pas trop de marques... murmura Perséphone dont le coeur s'emballait. Je veux paraitre décente.

- Mais je veux que tout le monde sache que tu m'appartiens. 

- C'est... rougit Perséphone. Un principe établi par le patriarcat pour dominer les femmes. Je "n'appartiens" qu'à moi.

- Tu es à moi, murmura doucement Lupa à son oreille, sa voix devenant rauque.

Un frisson parcourut le corps de Perséphone qui balbutia une réponse faiblarde, avant de se lasser entrainer contre le mur de leur salle de bain. Elle posa ses grandes mains pâles sur les épaules de Lupa, celle-ci avait pris son bassin. La blonde se cambra légèrement, sentant le mur froid contre son dos.

- J-je ne suis pas à toi, enfin, je n'appartiens...

- Tu es à moi. Entièrement.

Le regard que Lupa lui octroya la déshabillait. Perséphone rougit encore plus, se demandant d'une voix intérieure indignée "comment peut-elle être si sexy en disant des imbécilités ?" et puis, elle se rendit compte en un battement de coeur que c'était cette exacte raison qui la faisait tomber amoureuse d'elle, encore et encore. La bêtise de Lupa n'avait jamais été aussi attirante.

- Allez, dit le, que tu es à moi, murmura Lupa en la supplantant de toute sa hauteur, lui saisissant le menton pour le relever vers elle.

- Je suis à toi. Oh, gosh, Lupa ! Quelle tension sexuelle, lui reprocha Perséphone en sentant son ventre s'embraser. 

- Show don't tell ! Tu vas ruiner le mood, se plaignit la loup-garou comme un enfant capricieux.

- Si je dis que tu pourrais me demander n'importe quoi et je le ferais, ça te suffit pour te remettre dans le mood ?

- On a perdu la Perce dominatrice en cours de route ? Mais où est-elle ? gloussa Lupa, qui perdit ses moyens en rougissant soudainement. 

- J'ai jamais été comme ça ! se défendit la blonde d'un air outré.

- Mon cul, oui.

Pour illustrer ses propos, Perséphone s'approcha d'elle, et agrippa ses fesses en la regardant d'un air vexé. Lupa enlaça sa taille et sourit, approchant leurs lèvres, sans les toucher pour autant. 

- Tout ce que je veux ? Vraiment ?

- Bon, si tu me demandes de faire des tractions, il est possible que tu te prennes une tarte à la place.

- Genre, si je te dis de te mettre à genoux et de t'attacher les cheveux, tu le ferais ?

- Evidemment. 

- Waw, dit Lupa qui semblait perdre ses moyens devant le nombre incalculable de possibilités qui s'offraient à elle, toutes plus alléchantes les unes que les autres. 

- Par contre, pitié, pas contre le mur. Il est froid et je suis bras nus.

- J'hésite entre la douche et le lit.

- Le lit, dit autoritairement la blonde.

- C'est toujours toi qui décide, au final, concéda Lupa en sentant les mains de Perséphone devenir de plus en plus entreprenantes sur son corps.

- Faut qu'on essaie quelque chose que j'ai acheté et qui va te plaire...

Perséphone croisa les bras en tendant le menton vers le lit, où un objet était posé.

- No way ! Trop cool ! J'adore les nouvelles expériences, t'es sûre que le harnais est à ma taille ? s'inquiéta Lupa en sortant de la salle de bain avec l'excitation d'une petite fille à qui on donnerait un cadeau de Noël.

- Qui a dit que c'était toi qui le mettait ?

- Niéh ?!

- Joyeux Noël, babe. 

- Oh. Mon. Dieu. 

Alors que Lupa ne cessait de jacasser en regardant l'objet avec intérêt, Perséphone la regarda avec tendresse et ricana, avant de la pousser vers le lit.

- Mais ça va pas ?! s'offusqua Lupa en rougissant.

- Si tu ne veux pas, on est pas obligées, amour.

Lupa s'assit sur le lit, et attrapa le harnais, ainsi que le gode qui était sensé se fixer dessus. Elle l'inspecta sous toutes ses coutures, et la vampire ne put s'empêcher de pouffer avant de lui prendre des mains pour l'enfiler sous sa robe.

Les mains de Lupa joignirent les siennes. Alors qu'elle fixait le tissus sur sa taille, la loup garou la déshabilla et déposa d'ardents baisers sur sa poitrine, détachant son soutien gorge.

- Tu veux enlever tes vêtements, chérie ? demanda tranquillement Perséphone.

Lupa la regarda comme si elle venait de lui demander quelque chose de particulièrement sexy (ce qui devait sûrement être le cas), alors que la blonde s'attachait les cheveux.

- Regardez moi cet air de petit chiot. On dirait que tu n'as jamais vue une femme avant ça.

Lupa bégaya qu'elle trouvait que cela lui allait bien, et déboutonna en vitesse son pantalon. Perséphone ouvrit ses cuisses avec douceur et installa ses deux genoux entre. Elle se pencha pour prendre le menton de la brune et déposer des baisers sur ses lèvres.

Lupa poussa un soupir, sentant le corps de Perséphone appuyer sur le sien, grâce à la gravité. Les mains de la blonde caressèrent ses cuisses, faisant des petits cercles concentriques de plus en plus près de son entrejambe. Réceptive à ses caresses, Lupa gémit et se cambra. Perséphone la regarda un moment et lui embrassa la mâchoire, puis le cou. Elle mordilla sa chair avec douceur, ses doigts caressant lentement sa chair au dessus de son sous vêtement.

La brune ferma les yeux, essayant seulement de ressentir les vagues de bien être et de moiteur envahir son sexe. Elle écarta plus encore les cuisses, sentant la blonde soulever son bassin et retirer sa culotte.

- Lupa, tu me fais perdre la tête, murmura Perséphone, les joues rougies de désir.

- J'ai... Terriblement envie que tu me prennes, répondit Lupa en aggripant la taille de sa partenaire de ses grandes mains, toute appréhension ayant disparu de son regard. Et que tu me murmures des choses indécentes à l'oreille.

- C'est plutôt à moi que tu appartiens, alors.

Perséphone rit doucement, alors que Lupa secouait positivement la tête en rougissant. La blonde caressa sa joue, puis revint à son bassin qu'elle continua d'explorer de ses doigts. Bientôt, elle fit de longs mouvements contre le sexe de Lupa qui semblait prête à accueillir l'objet, mouvant ses hanches.

Perséphone l'insera en sentant des papillons s'envoler dans son ventre. Le visage de Lupa paraissait si adorable, son plaisir pouvant se palper tant il était tangible. La loup garou tremblait légèrement de plaisir, et caressait ses propres seins, gémissant doucement.

- Là ! Continue...

Le plaisir fut intense, et étonnamment court par rapport à certaines nuits. Perséphone trouva cela merveilleux. Elle avait tant bataillé pour se restreindre, se frustrer pour essayer de ne pas finir, de ne pas donner cette satisfaction à sa partenaire. Si cela avait été divin, elle appréciait de sentir l'honnêteté et la sincérité de son propre désir, de ses propres actes pour une fois.

Bizarrement, aussi, cela avait été moins doux que la dernière fois qu'elles avaient partagé un lit, au manoir. Cette nuit-là paraissait écoeurante à la vampire, tant le réveil avait été amer. Alors cette fois-ci, tout était simple. Pas de rancoeur, pas de violence, pas de douceur.

Simplement deux femmes qui se draguaient, se plaisaient, et exploraient leurs corps et leurs plaisirs mutuels. 

Perséphone, qui s'était levée pour regarder au dehors, s'allumant une cigarette, fut interrompue de sa rêverie par une loup-garou grommelante.

- Il pleut dehors ?

- Un peu. Tu veux ?

Elle lui tendit la cigarette, Lupa s'étendant nue sur le matelas d'un air extrêmement satisfait et bienheureux. D'habitude, cela aurait agacé la blonde. Ce n'était évidemment pas le principe de rendre joyeuse Lupa qui l'embêtait, mais l'impression de domination qui s'en dégageait. Pourtant, cette fois-ci, elle s'approcha du lit et ferma son peignoir en lui demandant d'un air amusé:

- Pourquoi tu passes la moitié de ton temps à essayer d'être le plus nue possible, Lupa de Ranagan ?

L'interpelée rit et attrapa la cigarette que lui tendait la femme qu'elle aimait. Elle inspira la fumée, la retint un moment dans sa cage thoracique et lui répondit dans un petit nuage blanc:

- J'adore mon corps. Pourquoi les autres ne devraient pas le voir ? Être nu c'est cool.

- Ton argumentation est stupide, mais tu n'as pas tord. 

- Chui bien bâtie, hein ? C'est la salle, et la boxe !

Perséphone rit et se pencha pour inspirer la fumée qui s'échappait des lèvres de la femme à la peau basanée. Lupa la regarda expirer longuement, alors que ses mains caressaient le ventre rebondi de la blonde.

Tu sais, un jour, j'ai parlé d'avoir des enfants avec ta mère, commença Lupa, sa voix pleine d'un mélange de nostalgie et de malice.

Perséphone, allongée près d'elle, tourna brusquement la tête, les sourcils froncés, un air mi-amusé, mi-choqué sur le visage :

Tu veux des enfants avec ma mère ? demanda-t-elle, feignant l'horreur.

Lupa éclata de rire, un rire sincère et vibrant qui secoua ses épaules.

Idiote, évidemment pas. Mais à mon avis, elle voulait vraiment que j'en aie avec ses filles, tu vois.

Un sourire moqueur se dessina sur les lèvres de Perséphone alors qu'elle prenait une bouffée de sa cigarette avant de la jeter nonchalamment sur la table de chevet, quelques miettes de tabac tombant sur le parquet.

Et ? Tu lui as répondu quoi ?

Lupa haussa légèrement les épaules, son regard fixé sur le plafond comme si elle revisualisait cette conversation.

J'lui ai pas vraiment donné de réponse à ce moment-là. Je réfléchissais.

- À quoi réfléchissais-tu, love ? murmura Perséphone, sa voix devenant plus douce.

Elle sentait la main de Lupa glisser tendrement sur son ventre, un geste à la fois intime et protecteur. Elle inspira profondément, cherchant à calmer son cœur qui battait un peu trop vite.

Ben, commença Lupa, hésitant un instant avant de plonger ses yeux dans ceux de Perséphone, j'crois que j'adorerais avoir des enfants avec toi.

Le silence qui suivit était chargé, presque électrique. Perséphone, visiblement prise au dépourvu, cligna des yeux et déglutit avant de murmurer :

Wow. Je m'attendais pas vraiment à ça.

- Si ça dure entre toi et moi, faut que tu saches que j'en veux soit deux, soit quatre, décréta Lupa d'un ton grave, levant deux doigts puis quatre en les pointant vers son propre ventre.

Perséphone arqua un sourcil, mi-sérieuse, mi-amusée.

C'est... un nombre pair, je suppose.

- Pourquoi t'as pas l'air enchantée ? Tu n'aimerais pas en avoir, toi ? demanda Lupa, une pointe d'inquiétude dans la voix.

Perséphone détourna légèrement le regard, ses yeux scrutant un point invisible dans la pièce. Après un instant de réflexion, elle posa une main sur le visage de Lupa, caressant ses traits expressifs avec une tendresse rare.

J'ai l'impression que, pour l'instant, prendre soin l'une de l'autre pourrait être la première étape,commença-t-elle doucement. J'ai... eu un peu de mal à regarder ton dos, tout à l'heure. Il était couvert de bleus.

Lupa resta silencieuse, ses doigts s'arrêtant sur le ventre de Perséphone.

Je ne te l'ai peut-être pas dit, mais je suis désolée pour... avoir laissé ma colère me submerger. Te frapper, c'était horrible. Je m'en veux.

- Tes yeux se sont excusés mille fois. T'inquiète, mon cœur, répondit Lupa avec un sourire rassurant, tirant doucement Perséphone contre elle.

Encouragée, la blonde poursuivit :

De plus, tu sais à quel point nous sommes opposées. Si on tient plus d'un an de relation, c'est que c'est un miracle. L'amour, ça ne suffit pas. Si nous ne pouvons pas faire de compromis l'une pour l'autre... ça ne servira à rien.

- Je vais m'améliorer, murmura Lupa, déterminée.

Tu es déjà en train de t'améliorer, babe. Et j'adore ça chez toi. Mais il va nous falloir un job, un appartement, une vraie vie de couple... Perséphone marqua une pause, cherchant les mots. Je ne veux pas me lancer dans des projets d'enfants si être ma petite amie te donne encore des vertiges. C'est brûler des étapes.

Lupa hocha lentement la tête, absorbant ses paroles.

J'comprends, dit-elle simplement, bien que son regard trahissait une certaine tristesse.

Perséphone la fixa un instant, un sourire espiègle étirant ses lèvres.

Il y a six mois, tu m'aurais hurlé dessus si je t'avais dit ça, rit-elle doucement en se penchant pour effleurer le visage de Lupa de ses lèvres. Quel changement, pretty girl.

Lupa la regarda, une intensité brûlant dans ses yeux ambrés.

Tu veux sortir avec moi ? demanda-t-elle soudain, son ton chargé d'émotion. J'ai envie d'avoir un appartement à nous deux. J'ai envie de louer un truc, de faire des repas de famille où tu es là. J'ai envie de te présenter à ma mère sans mentir sur ce qu'on est. Puis... j'ai envie de te dire je t'aime sans avoir peur que tu me rejettes. J'ai tellement envie de sentir ton parfum tous les jours et d'entendre ta voix dès le matin.

Les yeux de Perséphone brillèrent un instant, et elle se rapprocha encore, son nez frôlant celui de Lupa.

Évidemment que je veux sortir avec toi, abrutie, murmura-t-elle. Je t'aime. Je t'ai toujours aimée.

=^.x.^=

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