Chapitre 16: Revoir son ex-petite amie

Ray avançait dans la forêt, ses bottes s'enfonçant légèrement dans l'humus moite. L'air était lourd, et l'obscurité des frondaisons ne laissait filtrer qu'un mince filet de lumière lunaire. Chaque pas semblait amplifié, et les craquements des branches mortes sous ses pieds paraissaient résonner étrangement dans le silence oppressant.

Alors qu'il avançait prudemment, son pied effleura quelque chose de presque imperceptible : une fine cordelette tressée et tendue près du sol. Avant qu'il ne puisse réagir, un mécanisme invisible s'enclencha avec un bruit sec, presque métallique.   

Un filet lumineux jaillit du sol, s'enroulant autour de lui comme un serpent. Il se sentit projeté en arrière, et son corps fut brutalement tiré vers le haut. En une fraction de seconde, Ray se retrouva suspendu à deux mètres au-dessus du sol, enroulé dans une toile étincelante d'énergie magique. 

 - Par tous les diables ! jura-t-il en se débattant.Chaque mouvement qu'il faisait déclenchait une pulsation électrique dans le filet, envoyant des ondes d'énergie à travers son corps. Ce n'était pas assez fort pour le blesser gravement, mais la douleur était bien présente.Il grimaça, les muscles crispés, et tenta d'attraper son épée, mais celle-ci était tombée au sol lorsqu'il avait été soulevé. Il était totalement pris au piège.

- Qui ose ?! Montrez-vous ! rugit-il, son regard balayant les ombres autour de lui.Aucune réponse. La forêt semblait l'observer en silence, comme si elle elle-même était complice de son humiliation.Il observa le piège avec plus d'attention. Ce n'était pas une simple corde ou un filet ordinaire : les fils semblaient faits d'énergie pure, brillant faiblement dans la nuit. Des symboles anciens, gravés dans le bois du sol sous lui, luisaient d'une lumière bleue pâle.

- De la magie... évidemment... grogna-t-il, plus pour lui-même que pour un éventuel spectateur. Ray tenta de rassembler ses forces. 

En se balançant légèrement, il essaya de prendre de l'élan pour atteindre une branche voisine et s'en dégager. Mais à chaque mouvement, le filet se resserrait davantage, comme s'il réagissait à ses efforts. 

 - Bordel de sorciers... murmura-t-il, transpirant à grosses gouttes. Euh, au secours ? AU SECOURS !

=^.x.^=

- Qu'est-ce que tu fais dans un placard ? demanda Félice en ouvrant les portes du meuble, ses sourcils froncés dans une expression de confusion mêlée d'amusement.

Elektra, accroupie à l'intérieur, poussa un petit cri étouffé. Ses joues rougirent sous l'effet de la surprise, et elle attrapa précipitamment la manche de Félice, s'extirpant maladroitement de sa cachette. Dans sa précipitation, elle trébucha sur le bas de son pantalon, trop long, et tomba de tout son long sur Félice, entraînant un désordre de bras et de jambes entre elles. 

Félice eut un réflexe vif : elle l'attrapa fermement par la taille pour éviter qu'elle ne s'effondre complètement, et dans un geste fluide, la redressa avant de la poser doucement sur le sol. Sans perdre son calme, elle referma les portes du placard dans un claquement discret, avant de croiser les bras en se retournant vers Elektra.

- Ne te moque pas de moi ! lança la blonde, son regard trahissant une nervosité inhabituelle.

Félice haussa un sourcil, son visage impassible affichant une pointe de curiosité. 

- Je n'ai pas de commentaires à faire là-dessus, murmura-t-elle finalement.

Elle recula d'un pas, laissant Elektra se stabiliser d'elle-même. Le silence s'étira entre elles, uniquement troublé par le bruit feutré du parquet sous leurs pieds. Elektra finit par se redresser complètement, ses joues toujours empourprées. Elle mordilla nerveusement sa lèvre inférieure, sa main glissant dans ses cheveux coupés au carré, comme pour se donner contenance. Elle brisa le silence d'une voix basse :

- Ça... fait longtemps.

Les mots résonnèrent dans l'espace restreint de la pièce, lourds d'une tension non dite. Félice, plus petite qu'elle de quelques centimètres, baissa les yeux.

- Tu as changé, constata Elektra, son ton plus doux qu'elle ne l'aurait voulu.

Félice passa une main dans ses propres cheveux roux. Elle haussa les épaules, feignant l'indifférence.

- Ça doit être la coupe, répondit-elle avant de détourner légèrement la tête. Où est Hélios ? 

Elektra plissa les yeux, comme si ce simple nom suffisait à réveiller un souvenir qu'elle aurait préféré oublier. Elle jeta un regard nerveux autour d'elle, ses mains crispées sur le bas de son haut ample.

- Je suis persuadée qu'il était dans la pièce il y a quelques secondes, murmura-t-elle finalement.

Un frisson visible parcourut ses épaules. Son regard se posa à nouveau sur l'armoire, cette fois avec une terreur à peine voilée. Elle sursauta brusquement, et Félice eut le temps de remarquer une étrange lueur envahir ses iris. Un liquide noir sembla s'y répandre, s'insinuant dans chaque recoin, transformant son regard en un abîme inquiétant. Félice fronça les sourcils, ses instincts de magicienne s'alertant immédiatement.

- Ça fait bien un an qu'il te laissait tranquille pourtant, lâcha Félice avec une voix neutre, mais ses yeux trahissaient sa méfiance.

- Il habite dans cette ville juste pour me faire peur ! protesta Elektra, sa voix brisée par une panique grandissante.

- N'exagère pas, répondit Félice en haussant légèrement les épaules. Hélios doit habiter près de mes parents. Ce n'est pas par choix qu'il...

- S'il te plaît, n'essaie pas de me rassurer , marmonna la blonde d'une voix tremblante, la coupant dans son élan.

Elle sembla vaciller un instant, et Félice, cédant à une impulsion qu'elle ne chercha même pas à réprimer, la prit doucement contre elle. Les mains de la magicienne trouvèrent naturellement leur place sur les omoplates d'Elektra, ses paumes fermes mais réconfortantes. Elektra, tendue au départ, finit par s'abandonner à cette étreinte. Ses doigts agrippèrent le dos du manteau de Félice, comme si cette proximité suffisait à chasser ses angoisses.Félice baissa légèrement la tête pour observer la blonde. Ses traits étaient tirés, marqués par une peur qu'elle semblait porter depuis bien plus longtemps que la magicienne ne l'imaginait. Malgré elle, Félice sentit une bouffée de compassion monter en elle, accompagnée d'une colère sourde qu'elle eut contre elle-même.

- Evidemment que j'essaie de te rassurer. Tu as l'air de penser que c'est de ma faute. Et en fait... C'est de ma faute.

- Arrête de penser ça.

- Si ! J'aurais jamais dû te laisser habiter avec moi alors qu'on était en colocation, moi et mon frère. 

- Ravie que tu l'admettes enfin, Fél.

Elles se contemplèrent un moment, la magicienne tordant ses doigts d'un air gêné, avant de marmonner qu'Elektra devrait arrêter de la regarder comme ça.

Mais avant que l'une d'elle ne puisse répondre à l'autre, la voix de Lupa retentit, cri déchirant l'air:

- Attention !!

Elektra n'eut que le temps de voir l'oeil paniqué de sa Patronne, une masse noire s'abattre sur elle, Félice pousser un cri de douleur, alors qu'une femme aux cheveux violets poussait la magicienne en dehors de l'action.

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