CHapitre 15: Jeu de main, jeu de vilain
Lupa entra en trébuchant dans la chambre de Perséphone. Celle-ci sursauta, elle était en train d'enfiler une robe de soirée. Cachant pudiquement sa poitrine en la fusillant du regard, elle s'apprêtait à lui lancer une remarque méchante mais Lupa se rua vers elle avant de se mettre à genoux et de la regarder d'un air conquérant.
Un petit sourire aux lèvres, elle prit sa main et y déposa un baiser en déclarant:
- J'ai failli embrasser ta sœur.
- Pardon ?!
Lupa se prit une claque. Sa tête tourna sous le choc, et sa peau en rougit tant ce contact était inopiné. Ses yeux s'écarquillèrent, et elle eut un petit grognement.
- Aïe ! Mais t'es folle ? se plaignit-elle en se tenant la joue, regardant Perséphone finir de s'habiller en la regardant avec de gros yeux.
- Déjà, tu débarques comme ça, et puis tu me dis des imbécilités ?!
Perséphone faisait les gros yeux, sa main qui tenait la robe se crispa alors que des mèches de cheveux s'échappaient de sa belle coiffure.
- Mais on s'en fout, non ? Tu as dit que tu m'aimais pas.
- Euh...
Perséphone eut soudain l'air réservée, pensive, dubitative, puis elle rougit et déclara d'un ton moins sûr d'elle:
- Je suis fiancée.
- Pourquoi tu t'es fiancée ? demanda la loup-garou en se relevant, la surpassant donc d'une bonne tête.
- Parce qu'il le fallait.
- Mais c'est idiot, gronda la brune en faisant quelques pas vers elle.
- Tout le monde ne vit pas que pour soi. J'ai une famille qui compte beaucoup pour moi.
Perséphone la fusilla du regard et donna une tape sèche sur la main que Lupa essayait tant bien que mal de poser sur sa taille. Avec un air de chien battu, cette dernière fut contrainte de garder ses grandes mains griffues derrière son dos, sans cesser de l'approcher.
- Bah moi aussi j'ai une famille. Ca n'empêche que je ne me marierais pas avec quelqu'un que j'aime pas.
- C'est différent.
- Non. Tu l'aimes pas et c'est un plouc.
- Arrête de dire du mal de Ray. Tu agis par jalousie, dit la vampire avec les sourcils froncés, se tenant le dos droit sans reculer pour ne pas se laisser impressionner par la loup-garou.
Lupa sourit et dit à son oreille:
- C'est faux. Arrête de te laisser faire, merde.
- Je n'ai pas besoin que tu me dises quoi fair-
Lupa l'embrassa, coupant court à sa phrase. Perséphone écarquilla les yeux, surprise, sa main lâchant le tissus qui rejoint le sol. La chaleur de la peau de Lupa, sa beauté et son envie presque animale de la posséder lui fit faire une chose inconsidérée.
Elle répondit au baiser en enroulant ses bras autour de sa nuque caressant de ses doigts ses cheveux aux mèches folles. La passion qu'elles mettaient dans ces baisers lui faisaient tourner la tête, bientôt elle fut à court de souffle. Mais laisser les lèvres chaudes de Lupa lui semblait très inconsidéré.
La cloche qui annonçait le déjeuner sonna, Perséphone ne l'entendit pas. Elle était occupée à fermer les yeux, sentant avec délice les mains de Lupa dévaler son corps pour trouver ses épaules, ses seins, son ventre ses cuisses.
- Pourquoi tu t'arrêtes ? gémit elle en passant une main dans ses cheveux tressés.
- On doit aller manger.
Pour une fois, c'était Perséphone qui n'avait pas envie que ça s'arrête. Elle souffla sur les mèches devant ses yeux et regarda celle qui la regardait, à genoux. Cette vue la fit rougir et perdre ses moyens, elle qui avait voulu dire d'un ton autoritaire "restons là le temps que je me fasse prendre". Tout ce qui sortit de sa bouche fut:
- Que... Que me fasse p-prendre.
- Pardon ?
La loup-garou eut l'air confuse et en passant sa langue sur ses dents, elle eut un joli sourire. La vue, et pour l'une et pour l'autre, était tout simplement extraordinaire. La blonde passa sa mains sur le crâne de Lupa, emmêlant ses doigts dans sa chevelure. Déjà en train d'imaginer ce qu'elle pouvait faire ainsi, ses deux mains sur ses cuisses entrouvertes, sa robe à terre, son souffle s'accéléra.
La cloche sonna une deuxième fois et Perséphone reprit ses esprits.
Lupa se fit à nouveau frapper doucement, et elle se tint la tête avec un air confus.
- Que cette bouche ne touche pas une seule partie de mon corps tant que ces dents ne sont pas limées, dit elle d'un ton royal en tirant les cheveux de Lupa, pour que leurs yeux se rencontrent.
- Hé ! Aïe.
Perséphone caressa la joue de la loup-garou mais ce fut la seule chose d'agréable qu'elle lui offrit à ce moment. Trop vaniteuse pour admettre qu'elle s'était laissée aller et que, contrairement à ce qu'elle avait dit, c'était la cloche du repas qui les avait stoppées et pas la dentition certes coupante de la pauvre Lupa qui la suivit comme un petit chien perdu.
Perséphone s'habilla d'une robe rouge aux manches bouffantes, qui lui donnait des allures de princesse.
- Très belle, dit Lupa en prenant sa main.
Perséphone la serra légèrement et sourit, un peu de rose aux joues.
- Merc... Je sais.
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