TOME II - XXXIV.

Ariane suivit le mouvement jusqu'au bastion, où elle put enfin respirer. Immédiatement, les soldats se mirent à consolider les portes. Ariane resta en arrière. Elle ne tenait presque plus sur ses jambes, tant elle était épuisée.

— La forteresse est prise, déclara Théoden d'un ton grave. Tout est fini.

— Vous avez dit que cette forteresse ne tomberait pas tant que vos hommes la défendraient !! s'écria Aragorn, qui s'acharnait à tenir la porte. Ils la défendent encore ! Ils sont morts en la défendant !

Ariane se sentit très mal. Toute cette agitation lui faisait tourner la tête. Elle alla s'appuyer contre un pilier.

— N'y-a-t-il pas un autre moyen pour les femmes et les enfants de quitter les cavernes ?? questionna Aragorn.

Il n'eut aucune réponse.

— Y'a-t-il une autre issue ? insista-t-il.

— Il existe un passage, répondit finalement Gamelin. Il conduit dans les montagnes. Mais ils n'iront pas loin, les Uruks-Hai sont beaucoup trop nombreux !!

Une secousse plus violente fit trembler la porte.

— Faites dire aux femmes et aux enfants de passer par les montagnes, et barricadez l'entrée ! s'exclama Aragorn à l'attention de Gamelin.

— Autant de morts... intervint Théoden. Mais que peuvent les Hommes face à tant de haine ?...

Aragorn sembla réfléchir. Il releva la tête, déterminé.

— Venez avec moi, dit-il au Roi. Venez à leur rencontre.

— Pour la mort et la gloire ? questionna Théoden, visiblement peu convaincu.

— Pour le Rohan. Pour votre peuple.

Théoden resta silencieux, assimilant les paroles de l'héritier du Gondor.

— Le soleil se lève, dit alors Gimli.

Ariane leva les yeux vers la meurtrière d'où s'échappait plusieurs rayons lumineux rassurants. La voix de Gandalf lui revint en tête. "Attendez ma venue aux lueurs du cinquième jour. À l'aube, regardez à l'est".

Il lui semblait reprendre du poil de la bête. Elle se redressa et vint vers Aragorn. Ils échangèrent un regard. Tous deux savaient.

— Oui... fit Théoden. Le cor de Helm, mes amis, va rententir dans le gouffre... une dernière fois !

— Oui ! s'exclama Gimli avec enthousiasme.

Ariane sourit, regonflée à bloc.

— Voici venue l'heure de tirer l'épée ensemble, dit Théoden en venant poser une main sur l'épaule d'Aragorn.

Ce dernier hocha la tête. Théoden indiqua à Gimli un escalier qui le conduirait jusqu'au cor, et amena les autres soldats avec lui jusqu'aux écuries. Les chevaux étaient sellés. Ariane retrouva sa Vénus, et monta dessus sans aide. Elle avait retrouvée sa détermination. Elle vint se placer au premier rang, aux côtés de Théoden et Aragorn.

— Cruauté, réveille-toi, récita Théoden. Qu'importe le courroux, qu'importe la ruine ; et que l'aube soit rouge !

Le son du cor retentit dans toute la forteresse. La jeune femme tira son épée de sa ceinture. La porte, jusqu'ici tenue par les soldats, fut détruite entièrement et un groupe d'Uruks pénétra dans le bastion.

— POUR EORLINGAS !

Ariane mêla sa voix à ceux des autres soldats, et fit démarrer sa jument. Les chevaux passèrent à travers les Uruks sans problème. Ariane, bien accrochée aux crins de sa jument, se penchait pour envoyer des coups d'épées dans la gorge des ennemis. Bientôt, les cavaliers furent dehors. Ils dévalèrent les rues, tranchant le plus de têtes au passage. Les chevaux, ces braves bêtes, ne reculaient devant rien. Surtout pas Vénus, qui s'autorisait parfois à balancer son sabot dans le ventre gras d'un Uruk. Ariane était heureuse de retrouver cette harmonie avec l'animal.

Ils quittèrent la forteresse en sortant sur le pont, continuant d'abattre tous les ennemis sur leur passage. Soudain, une lumière aveuglante leur parut de l'est. Ariane leva les yeux et aperçut un cavalier blanc, en haut d'une colline qui séparait le gouffre des plaines du Rohan.

— Gandalf, souffla-t-elle, un regain d'espoir dans la poitrine.

Un autre cavalier apparut à ses côtés. Quelques secondes plus tard, ils étaient tout un groupe. Le cœur d'Ariane battait dans sa poitrine. Se pouvait-il que ce soit lui ?...

Sous une lumière éblouissante, les cavaliers venant de l'est se mirent à dévaler la pente qui les séparaient des combats. Ariane les regarda venir avec des yeux écarquillés. Il y en avait tellement ! Assez pour venir à bout des ennemis. La jeune fille eut l'impression de revivre. Le soleil dans sa poitrine illuminait tous ses compagnons. L'espoir était revenu.

La bataille continua pendant de longues minutes encore, mais cet espoir de victoire qui animait tous les soldats les faisait combattre le sourire aux lèvres.

L'arrivée des renforts avaient provoqué une grande frayeur chez les Uruks, et ces derniers battirent en retraite. Ils se dirigèrent vers les bois.

— Restez hors de la forêt !! s'écria une voix qu'Ariane reconnut sans peine. N'approchez pas des arbres !

La jeune femme essaya tant bien que mal d'apercevoir le visage de l'homme qu'elle attendait depuis des jours, mais il était dissimulé par toutes les rangées de soldats devant elle. Néanmoins, elle était persuadée que c'était lui. Elle le savait.

Soudain, des rugissements leur parvinrent depuis la forêt. Les arbres s'étaient réveillés, et les Uruks en avaient payé le prix. La foule de soldats se mit à hurler sa joie au ciel. Ariane était si heureuse de retrouver cette atmosphère. Elle échangea un grand sourire avec Aragorn.

Elle ne put voir Eomer tout de suite. Les cavaliers firent demi-tour vers la forteresse. Elle descendit du dos de Vénus et marcha à côté d'elle jusqu'aux écuries.

— Merci, ma belle, lui dit-elle en guise d'au-revoir. Tu as été formidable, comme toujours.

Elle passa ses bras autour du cou de la jument, qui hennit doucement. Ariane la caressa en souriant.

Ariane repensa à Eomer. Elle devait le retrouver avant qu'il ne reparte. Elle se mit à courir à travers les couloirs, et remonta à l'air libre. Les soldats d'Eomer étaient un peu partout, mais aucune trace de lui. Devant elle discutaient Legolas et Gimli.

— ... Et là ça fait quarante-trois, fit l'elfe en relevant le menton.

— Personnellement, je me suis arrêtée de compter à cinquante-deux ! s'exclama la jeune femme en passant entre ses deux amis sans prendre la peine de s'arrêter.

Legolas et Gimli échangèrent un regard. Ni l'un, ni l'autre ne prononçèrent plus un mot.

Ariane parcoura les remparts, tremblante d'inquiétude et d'émotion. C'était drôle, elle n'avait jamais cru au coup de foudre. Pourtant, il n'avait suffit que d'une rencontre pour qu'elle tombe sous le charme d'Eomer. Elle se rendrait bien compte si ça avait été réciproque en le revoyant. Si ça n'était pas le cas... Elle le devinerait aisément aussi. Tout ce dont elle avait besoin maintenant, c'était de le serrer dans ses bras. Elle chercha un bon moment, avant de finalement tomber sur Aragorn. Il fondit sur elle tel un rapace pour s'assurer qu'elle n'avait rien. Elle le rassura en une seule phrase :

— Je vais bien, Aragorn.

Il la regarda dans les yeux, comme pour s'assurer qu'elle disait la vérité, et l'étreignit.

— J'ai eu tellement peur de te perdre... souffla-t-il.

Ariane retint son souffle.

— Moi aussi, j'ai eu très peur de te perdre... encore une fois, répondit-elle dans un murmure.

Émue aux larmes, elle resserra son étreinte. C'était une douce ironie de voir à quel point elle s'était attachée aux personnes ici, et qu'il lui avait fallu plusieurs années pour accorder une confiance aveugle à Louise. Ils avaient tant partagé en un an, ou presque. Elle ne voyait plus sa vie sans eux, désormais.

— Si tu cherches Eomer, il est assis là-bas, lui chuchota Aragorn.

Ariane pinça les lèvres, démasquée.

— Je te vois regarder par-dessus mon épaule, reprit Aragorn.

— Oui, bon... désolée. J'étais inquiète, c'est tout.

— Tes inquiétudes peuvent s'envoler, il va bien.

Ariane eut un sourire rassuré. Elle embrassa doucement la joue de son ami et prit la direction qu'il lui avait désigné. C'est alors qu'elle le vit. Assis sur une pierre détachée du mur, un bol de boisson chaude à la main, ses cheveux dorés tombant en cascade sur ses épaules. Aux yeux d'Ariane, il resplendissait. Comme aimantée, elle se dirigea d'un pas décidé vers lui. Il ne fallut que quelques secondes au soldat pour redresser la tête et voir la femme qui n'avait pas quitté son esprit depuis qu'il l'avait quitté, des semaines auparavant. Il se leva d'un bond. Ariane accéléra le pas et ne s'arrêta que lorsqu'elle fut plantée en face de lui. Ils restèrent silencieux un instant, se fixant les yeux dans les yeux.

— Ariane... souffla Eomer. Vous... Vous êtes là ?

— Où vouliez-vous que je sois ? questionna la jeune femme avec un sourire en coin.

— Je... Je ne sais pas, mais... vous avez combattu ?

— Bien sûr ! Pour rien au monde je ne serais restée en arrière.

Eomer écarquilla les yeux, impressionné. Ariane esquissa un sourire amusé.

— Et... Et vous n'avez rien ?

— Non, ça a l'air d'aller... pour l'instant. Ils n'y sont pas allés de main morte, et je pense que de gros hématomes vont bientôt apparaître un peu partout, mais ça va. Et vous ?

Eomer semblait déconnecté. Il resta bouche-bée un instant, avant de secouer la tête.

— Je pensais ne plus jamais vous revoir, avoua-t-il doucement.

— Moi non plus... Depuis que vous êtes reparti, il y a quelques semaines, je n'ai fait qu'espérer vous rencontrer à nouveau, confia Ariane d'une toute petite voix.

Eomer sembla deux fois plus surpris. Il hésita à faire un pas vers elle, mais elle le devança en passant ses bras autour de la taille du Rohirrim. Il était tellement grand que c'était le seul endroit qu'elle pouvait atteindre. Il la serra timidement contre lui.

— Je suis vraiment heureux de vous revoir, lui dit-il dans un murmure.

— Et moi donc...

Ils se détachèrent l'un de l'autre et se regardèrent dans les yeux, émus. Ariane laissa échapper un rire léger, qui fit sourire Eomer.

Ils s'étaient enfin retrouvés.

OMGGGG OUAIS
J'ESPÈRE QUE ÇA VOUS A PLUUUU, J'AVAIS TROP HÂTE DE POSTER CE CHAPITRE MÊME SI IL EST COURT ET QUE LE DÉBUT EST GIGA BÂCLÉ
DITES MOI CE QUE VOUS EN AVEZ PENSÉ 😘
et merciiiii infiniment pour les 10k, c'est absolument dingue 💖

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