TOME II - XXIII.

Au lever du soleil, les cavaliers s'affairaient à brûler les carcasses des Orques. L'odeur arriva jusqu'aux narines d'Ariane, qui se réveilla. Immédiatement, elle mit à paniquer. Elle s'était endormie ! Merry et Pippin devaient s'inquiéter ! Elle se leva précipitamment mais retomba au sol aussi vite. Sa cheville lui faisait toujours aussi mal. Il lui était impossible de les rejoindre autrement qu'en rampant, et c'était peine perdue.

— Seigneur Eomer ! Venez voir !

Oh, mince. On l'avait repérée. Elle se redressa alors qu'un cavalier blond approchait. Il écarquilla les yeux de stupeur lorsqu'il vit Ariane, roulée en boule au fond d'un fossé, le visage creux et la peau pâle comme la Mort. Il crut avoir une vision d'horreur. Ariane le fixa sans dire un mot. Elle devait paraître bien misérable avec ses cheveux gras collés à son visage et sa blessure sanguinolente sur le front. Malgré tout, ses yeux verts brillaient d'un éclat de colère et de vie qu'Eomer ne put s'empêcher de remarquer.

— Mais... Vous êtes une femme ! s'écria ce dernier.

— Sans blague, marmonna Ariane. Je pensais qu'ici on savait en reconnaître une quand on en voyait.

— Qu'est-ce que vous faisiez avec ces créatures ? lui demanda la cavalier blond, un peu méfiant.

— J'ai été enlevée, répondit-elle simplement.

— Enlevée ? Mais d'où venez-vous ?

— Est-ce que ça a vraiment son importance, maintenant ?

— De quel côté êtes-vous ? questionna Eomer, sourcils froncés.

— Je ne sais pas si je suis avec vous, mais ce qui est sûr c'est que je suis une ennemie de ces Orques crasseux, répliqua-t-elle, les traits crispés par la haine.

Le soldat parut tout de suite plus détendu. Il retira son casque. Ariane remarqua qu'il était très beau. Ce n'était pas le premier bel homme qu'elle croisait mais celui-ci dégageait un charme particulier qui l'attirait... indéniablement.

— Je m'appelle Eomer, se présenta le soldat. Je viens d'Edoras.

Ariane hocha la tête.

— Vous êtes blessée, constata Eomer.

— Ce n'est rien, assura-t-elle.

— Je vais vous ramener à Edoras pour vous soigner.

— Mais, Monseigneur, intervint un autre soldat, nous sommes...

— Pouvez-vous vous lever ? demanda Eomer avant que l'autre ne finisse sa phrase.

— Non, répondit Ariane en jetant des coups d'œil furtifs vers la forêt.

— Que regardez-vous donc, là-bas ?

Il fit un pas vers la forêt.

— Rien du tout ! s'exclama Ariane un peu trop rapidement.

Eomer la regarda suspicieusement mais décida de faire abstraction.

— Vous devez être soignée, ma Demoiselle. Nous vous amenons à Edoras.

— Ce n'est vraiment pas la peine, je vous assure...

— Enfin, êtes-vous inconsciente ? s'insurgea Eomer.

— C'est vrai qu'on me le dit souvent, en ce moment...

Elle hésita un instant.

— D'accord, je vous suis.

De toute manière, ils ne l'auraient pas laissée repartir. Autant les suivre, soigner sa cheville et revenir le lendemain. Cependant, Merry et Pippin la croyaient sans doute morte... Et elle ne les retrouverait pas en deux temps, trois mouvements. Et c'est ce qui l'attristait le plus. Elle avait failli à la promesse qu'elle s'était faite, à savoir : protéger ses amis par-dessus tout.

Elle grimaça en changeant de position. Il lui était réellement impossible de se lever. Eomer réagit immédiatement.

— Attendez, ne bougez pas.

Il descendit dans le fossé et s'agenouilla auprès d'elle. Elle passa un bras autour de son cou et s'accrocha à lui. Il positionna une de ses mains dans son dos et l'autre sous ses genoux. Il la souleva et la porta jusqu'à son cheval. Il la fit monter dessus et monta lui-même ensuite. Ariane était assise sur la selle, ce qui était quelque peu confortable comparé à Eomer qui avait décidé de monter derrière, sur la croupe. Elle remarqua qu'il la dépassait même assis et elle se sentit soudain protégée, pas comme ces derniers jours. C'était Merry et Pippin qui étaient seuls... Elle se sentait coupable de partir comme ça mais elle ne pouvait pas partir à leur recherche dans sa condition, ni en parler aux soldats. Ils n'auraient pas voulu la laisser repartir.

— Je m'appelle Ariane, précisa la jeune femme avait qu'ils ne partent. Non pas que ça ait une quelconque importance mais je connais votre nom et je pensais que vous auriez aimé connaître le mien...

— Enchanté, Ariane. C'est un très joli nom, que vous portez. Peu courant mais néanmoins très joli.

— Chez moi, on le trouve justement un peu atypique.

Eomer lui sourit doucement.

Ils marchèrent toute la journée, et Ariane vit soudain une cité, au loin. Elle sentait Eomer se tendre au fur et à mesure qu'ils approchaient des portes. Finalement, ce fut un de ses soldats qui alla avertir de leur présence. Un homme leur ouvrit. Ils échangèrent quelques mots et l'homme disparut. Il revint quelques minutes plus tard, accompagné d'une jeune femme à peine plus âgée qu'Ariane. Eomer descendit de son cheval et fit signe à Ariane de faire de même. Elle grimaça en posant son pied blessé à terre mais elle remarqua qu'il lui faisait moins souffrir. Eomer la soutint jusqu'aux portes de la cité. Ariane l'arrêta avant qu'ils n'arrivent juste devant.

— Comment vous remercier ? lui demanda-t-elle.

— En guérissant, répondit le soldat.

Ariane sourit.

— Merci beaucoup.

— C'est tout à fait normal.

Il l'ammena jusqu'à l'homme qui avait ouvert. Ce dernier prit le relais. En voyant son sauveur repartir, Ariane paniqua.

— Vous ne restez pas ? s'inquiéta-t-elle.

Eomer se tourna vers elle et lui fit un triste sourire.

— Je ne peux pas.

La jeune femme qui était arrivée entre temps se dirigea vers lui. Elle l'enlaça. Eomer déposa un baiser sur son front. Ariane eut un pincement au cœur.

— Nous reverrons nous ? osa-t-elle demander.

— Je l'espère, répondit sincèrement son sauveur.

Il remonta sur son cheval et Ariane les regarda s'éloigner, penaude. La jeune femme s'approcha d'elle et passa son bras sous son épaule.

— Je m'appelle Eowyn, se présenta-t-elle.

Ariane hocha la tête silencieusement. La scène qu'elle venait de voir l'avait toute retournée.

— L'homme qui vous a sauvée est mon frère, expliqua Eowyn alors qu'une étincelle s'allumait dans les yeux d'Ariane. Il a été banni par le Roi il y a quelques jours. C'est pour cela qu'il n'a pas pu rester... Mais ne vous en faites pas, nous nous occuperons bien de vous. C'est ce qu'il m'a demandé.

Ariane lui sourit. Si c'était son frère, cela changeait tout.

— Merci, dit-elle avec sincérité.

— Vous avez de la chance que j'ai quelques complices aux Maisons de guérison. Si le Roi Théoden savait que vous êtes ici, il vous aurait chassée bien vite.

— Le Roi est si horrible que ça ?

— Disons que depuis quelques temps il n'agit plus par lui-même... C'est son conseiller, Grìma, qui lui fait prendre de mauvaises décisions...

— Autant dire qu'il va falloir que je reste cachée...

— Je crains fort que oui, et j'en suis navrée...

— Ce n'est rien. Si c'est le prix pour guérir, je suis prête à le payer. Je ne vous remercierais jamais assez pour m'avoir recueillie.

— C'est normal, en ces temps-là nous devons être solidaires. D'où venez-vous, d'ailleurs ?

— Je suppose que je vous dois bien ça... soupira-t-elle. Je vous le confie car vous m'êtes sympathique, mais je vous demanderais juste de la garder pour vous...

— Vous pouvez me faire confiance, assura Eowyn avec les yeux brillants.

— Ça fait longtemps que je n'ai pas parlé avec quelqu'un d'autre... Là, je viens directement de chez les elfes de la Lòrien.

— Les elfes ? Que faisiez-vous chez les elfes ?

— C'est compliqué... C'était une escale. À votre avis, dans combien de temps serais-je guérie ?

Ariane préférait changer de sujet.

— Je ne sais pas. Nos capacités de guérison ne sont pas aussi développées que celles des elfes mais nous ferons de notre mieux.

— Très bien. Merci beaucoup.

— Je vous en prie.

Elles arrivaient aux Maisons de guérison. Eowyn entra dans l'une d'entre elle.

— Bonjour, Dame Eowyn, la salua une femme d'âge mûr.

— Bonjour, Vidya. Je t'amène une nouvelle patiente.

— Que vous est-il arrivé ? demanda la dénommée Vidya à Ariane.

— J'ai une entorse à la cheville...

— Oh, juste ciel ! s'exclama Vidya en voyant la cheville gonflée de la jeune fille. Depuis combien de temps avez-vous ça ?

— Depuis hier.

— Avez-vous marché avec ?

— Oui, mais...

— Elle a été forcée, coupa Eowyn. Elle a été enlevée par les Orques et forcée à marcher avec sa cheville blessée.

— Enlevée par... Par les Valar, pauvre petite... Venez, ma fille, je vais m'occuper de vous.

Vidya s'approcha d'Ariane et alla la soutenir, aidée d'Eowyn, pour l'emmener dans une pièce annexe. Elle la fit s'asseoir sur un lit assez confortable et posa sa cheville sur un tabouret. Elle alla chercher un genre de crème qu'elle étala sur son hématome. Elle l'entoura ensuite d'une bande de gaze.

— C'est tout ce que je peux faire pour l'instant, ma petite. Il faut absolument que vous restiez au lit pour les prochains jours. Vous ne devez en aucun cas vous servir de votre pied.

Ariane hocha la tête, et remercia Vidya, peu convaincue. Il fallait qu'elle reparte rapidement ! Elle devait aller chercher Merry et Pippin ! Malheureusement, il y avait toujours quelqu'un auprès d'elle, que ce soit Eowyn, Vidya ou un soldat qui surveillait l'entrée de la Maison (on ne devait surtout pas découvrir qu'elle était là), et ce également pour les jours suivants.


j'espère que ce petit chapitre vous aura plu !! on a l'introduction de deux nouveaux personnages iconiques de la saga, et vous pouvez être sûrs qu'on les reverra pas mal dans la suite ;) n'hésitez pas à me dire ce que vous avez pensé de ce chapitre ! ça me fait tellement plaisir d'être revenue sur cette histoire haha <3

Marine

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