TOME II - XXII.

Ariane fut violemment jetée au sol.

— Celle-là peut marcher, maintenant, elle est beaucoup trop lourde ! dit l'Orque qui la portait jusque-là.

Un autre monstre, leur chef sûrement, s'approcha de lui, menaçant.

— Arrête de te plaindre, le Magicien Blanc la veut en vie, ne l'abîme pas ! Ou tu auras affaire à moi...

L'Orque grogna et jeta un regard courroucé à Ariane. Cette dernière avait écouté leur conversation, sans toutefois en comprendre un seul mot. Ils s'exprimaient dans leur langage... Celui du Mordor.

Cela faisait trois jours qu'ils avançaient sans s'arrêter, un des Orques la portant sur son dos. Parfois, elle faisait exprès de mettre tout son poids sur ses épaules, faisant mine d'être inconsciente.

Ils se remirent bientôt à marcher. L'Orque secoua Ariane qui fut contrainte d'ouvrir les yeux.

— Avance !

Il lui donna un grand coup dans l'épaule, et la jeune fille trébucha. Ses jambes ne la portaient presque plus et elle savait que d'un moment à l'autre, elle pouvait tomber. Mais elle ne devait pas faillir, elle ne pouvait pas. Elle voyait Merry et Pippin, à quelques mètres devant elle, sur le dos de deux Uruks hideux. Merry était inconscient. Pippin l'appelait doucement. Soudain, il se mit à crier.

— Mon ami est souffrant ! Il lui faut de l'eau !

Une créature s'approcha d'eux.

— Souffrant, tu dis ? Donnez-lui un peu de bonne médecine ! ordonna-t-il.

On lui tendit une gourde qu'il porta aux lèvres du Hobbit. Celui-ci se mit aussitôt à le recracher avec une grimace de dégoût. Il eut ensuite une quinte de toux.

— Arrêtez ! cria Pippin, la voix brisée. Laissez-le !

— Pourquoi ? grogna l'Uruk. Tu en veux un peu ?

Pippin baissa la tête.

— Alors tais-toi, ou je te ferais couiner !

Ariane regarda la créature s'éloigner, une lueur de colère dans le regard. Elle souhaitait la mort de ces monstres plus que tout au monde.

— De la chair humaine, dit soudainement l'Uruk en humant l'air. Ils ont suivi nos traces !

Il cria à ses troupes de se remettre à marcher et Ariane eut un élan de motivation. Tout serait bientôt fini, Aragorn, Gimli et Legolas les retrouveront bientôt. Elle vit Pippin se débarrasser de sa broche en feuille de la forêt de la Lòrien et elle pria pour que personne ne le remarque. Elle continua à avancer, trébuchant exprès de temps en temps pour énerver ses kidnappeurs. Apparemment, il ne fallait pas l'abîmer et elle en profitait. Mais elle était inquiète malgré tout... À qui devaient-ils la livrer ? Pourquoi ?

Le lendemain, à la tombée de la nuit, ils s'arrêtèrent à l'orée d'une forêt.

— On n'ira pas plus loin tant qu'on aura pas fait une pause ! s'était plaint un Orque.

— Allumez un feu sur-le-champ ! ordonna le chef.

Ils déposèrent Ariane et les deux Hobbits dans un coin, les mains solidement attachées. Ils ne se souciaient plus du tout d'eux. Merry et Pippin se blottirent contre la jeune fille.

— Je crois que nous avons fait une bêtise en quittant la Comté... murmura Merry tellement bas que seule Ariane l'entendit.

— Il ne vous arrivera rien tant que je serais encore en vie, promit Ariane.

Elle baissa les yeux sur sa cheville. Elle avait gonflé encore plus. La veille, elle se l'était foulée et les Orques l'avaient pourtant obligée à marcher. Elle avait boité toute la journée. Aujourd'hui, elle était bleue et avait enflée.

— C'est quoi ce bruit ? chuchota Pippin.

Les deux autres tendirent l'oreille. Ariane entendit comme un murmure dans le vent, un grondement venant de la forêt.

— Ce sont les arbres... expliqua Merry.

— Quoi ? s'étonna Ariane en même temps que Pippin.

— Rappelle-toi, Pippin, la vieille forêt qui borde le Pays de Bouc... Les gens disaient qu'il y avait quelque chose dans l'eau qui faisait pousser les arbres... et les rendait vivants.

Ariane l'avait écouté avec attention.

— Vivants ? demanda Pippin.

— Comment ça ?

— C'était des arbres qui pouvaient murmurer... discuter entre eux. Et même se déplacer.

— C'est fascinant... soupira Ariane.

Pippin se blottit un peu plus contre la jeune fille.

— Je meurs de faim, dit un Orque une fois la nuit entièrement tombée. Je n'ai avalé que du pain moisi depuis trois jours !

— Pourquoi on ne mange pas de la viande ? demanda un autre d'une voix nasillarde.

Il se tourna vers les deux Hobbits et la jeune fille.

— On pourrait les manger, proposa-t-il, avec envie. C'est de la chair fraîche.

— Ils ne sont pas à manger ! gronda leur chef.

— Un bout de leurs jambes ? insista l'Orque à la voix insupportable. Ils n'en ont pas besoin. Ça a l'air goûteux...

Il fit quelques pas vers eux. Ariane frissona, dégoûtée par le regard qu'il lui lançait.

— T'approches pas d'eux ! grogna le chef en le poussant sur le côté. Les prisonniers seront livrés à Saroumane, en vie et entiers.

— Pourquoi en vie ? Offrent-ils un bon divertissement ?

— Les deux petits ont quelque chose. Une arme elfique. Le Maître la veut pour la guerre. Et la fille, il nous l'a réclamé vivante... Alors, ne les touche pas.

— Ils croient que nous avons l'Anneau, comprit Pippin.

Ariane lui donna un léger coup de coude pour le faire taire.

— Chut ! le réprimanda Merry. Ils nous tueront dès qu'ils sauront que nous ne l'avons pas.

— Rien qu'une toute petite bouchée... dit un Orque en s'approchant deux d'un air menaçant.

Le chef sortit son épée et trancha la tête de son "camarade". Il tomba au sol en un bruit sourd. L'Uruk éclata d'un rire gras et tonitruant.

— Y'a de la viande fraîche au menu, mes amis !

Aussitôt, tous les Orques se précipitèrent sur le cadavre pour s'en nourrir avidement. Ariane eut un haut-le-cœur.

— Venez ! chuchota Merry. Profitons de ce moment d'inattention pour filer.

— Où voulez-vous aller ? demanda Ariane.

— Dans la forêt ! Vite !

Il se mit à ramper, s'aidant de ses mains, rapidement suivi par Pippin et Ariane. Cette dernière était plus grande que les Hobbits, et donc plus visible. Pour l'instant, les Orques étaient concentrés sur leur dîner mais elle savait que si l'un d'entre eux regardait dans leur direction, elle serait immédiatement remarquée. Elle se dépêcha d'avancer, suivant les Hobbits à la trace. Elle tomba sur une hache plantée dans le sol et coupa ses liens grâce à la lame. Merry et Pippin avaient déjà fait de même. Ils avaient presque atteint la forêt quand des bruits de sabots de chevaux lancés à pleine vitesse résonna dans les oreilles d'Ariane. Leurs sauveurs ? Ou des renforts ennemis ?...

Elle sentit qu'on attrapait sa cheville blessée et qu'on la tirait en arrière. Elle poussa un hurlement de douleur en tentant de se débattre.

— Ariane ! crièrent Merry et Pippin en se retournant.

Soudain, la pression se relâcha. Elle se dépêcha de rejoindre ses amis Hobbits et s'assit dans un fossé. Sa cheville lui faisait terriblement mal.

— Avancez ! ordonna-t-elle, grimaçant. Allez dans la forêt ! Je vous rejoindrais lorsque la douleur se sera atténuée. Vite, courez ! Et ne vous retournez pas.

Ils semblèrent hésiter un instant.

— Faites ce que je vous dis ! Ces imbéciles n'ont pas pensé à me retirer mon épée, je saurais me défendre. Dépêchez-vous !

Ils l'enlacèrent une dernière fois et s'enfoncèrent dans la forêt. Elle se roula en boule et ferma les yeux, attendant la fin de l'agitation à côté d'elle. Elle était bien cachée et une armée de soldats à cheval était en train de décimer la troupe d'Orques. Dès qu'ils auront fini, elle pourra s'enfuir sans demander son reste.



j'espère que ça vous a plu !! n'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé :) je suis contente de revenir sur cette histoire haha, j'espère que mon absence ne vous aura pas lassés ! sur ce je vous embrasse et vous dit à bientôt <3 

Marine

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