TOME I - XVIII
Le lendemain, Ariane se réveilla une nouvelle fois dans le lit confortable de sa chambre. Elle trouvait ça étrange, elle était persuadée de s'être endormie avec Pippin dans les bras, écoutant la voix douce de Legolas chanter pour Gandalf. En se redressant, elle remarqua qu'elle était toujours habillée de la robe de la veille et que ses draps n'étaient pas défaits. Elle vit également qu'une nouvelle robe, bleue ciel cette fois, l'attendait sur un mannequin. Elle retira donc la verte, et mouilla un morceau de tissu épais qu'elle passa ensuite sur son visage, son cou, et ses aisselles avant de revêtir la robe bleue. Une fois prête, elle sortit de sa chambre et se mit en quête de ses amis. Elle tomba sur Haldir au bout de quelques mètres.
— Ah, Demoiselle Ariane, justement je vous cherchais.
— Bonjour, excusez-moi, je dois...
— Le Seigneur Celeborn et la Dame Galadriel souhaitent s'entretenir avec vous.
— Maintenant ?
Haldir hocha la tête. Ariane retint un soupir, ce serait très mal vu.
— Je vous suis, dit-elle finalement.
Haldir la conduisit jusqu'aux escaliers et lui dit de monter.
— Sans vous ?
— Vous n'avez pas besoin de moi pour monter un escalier, répondit l'elfe avec un petit sourire.
Ariane hocha la tête, un peu stressée, et commença à monter les escaliers blancs. Elle arriva bientôt devant les Seigneurs de la Lòrien et elle s'inclina poliment.
— Bonjour, Ariane, nous vous attendions.
— Oui, Haldir m'a dit que vous me cherchiez...
— Effectivement, continua Celeborn. Nous avons à vous parler.
— À propos de quoi ?
— Vous devez le savoir.
— Je m'en doute un peu...
— Gandalf comptait sur nous pour trouver une solution à votre problème, mais nous n'y pouvons malheureusement rien. Vous n'êtes pas ici du fait de notre décision. Seuls les Valar en connaissent la raison.
— Pour tout vous avouer, je m'y attendais.
— J'imagine que vous devez être déçue.
— Je m'étais déjà fait une raison.
— Je sens que quelque chose de sombre vous entoure... avoua Galadriel. Il va se passer quelque chose que vous n'aurez jamais demandé, et cela va vous détruire...
Ces paroles lui firent froid dans le dos.
— Qu'est ce qui va se passer ? demanda Ariane, inquiète.
— Je ne le sais pas encore.
— Dites-moi, ma Dame... vais-je mourir ?
— C'est le sort réservé à tous les mortels, dit Galadriel avec un sourire malicieux. Vous n'y échapperez pas.
— Ce que je veux dire c'est... est-ce que ce sera imminent ? Dans les mois qui suivent ?
— C'est très flou. Mais je ne puis vous le dire, même si je le savais avec certitude.
— Je comprends. Merci beaucoup.
— Vous avez notre hospitalité, si vous le souhaitez, lui annonça Celeborn.
— Votre décision est déjà prise... affirma Galadriel.
— C'est très gentil... mais vous avez raison, ma Dame. Ma décision est prise. Il est hors de question que j'abandonne mes amis.
— Je ne peux vous retenir, alors. Allez. Vous aurez notre protection, durant votre voyage.
— Je vous remercie, dit Ariane en s'inclinant.
— Vous pouvez disposer.
La jeune fille redescendit l'escalier et se dirigea d'un pas assuré vers l'endroit où s'étaient installés ses compagnons. Lorsqu'elle arriva près d'eux, ils la regardèrent, curieux.
— Que vous arrive-t-il ? demanda Boromir. Vous avez l'air essoufflée.
— Je viens de m'entretenir avec le Seigneur Celeborn et la Dame Galadriel.
— Vous pouvez rentrer chez vous ? demanda Pippin, faussement enjoué.
Ariane fit non de la tête, le sourire aux lèvres.
— Je repars avec vous ! lâcha-t-elle comme si elle lâchait une bombe.
Aussitôt, les deux cousins lui sautèrent au cou, heureux de ne pas avoir à lui dire adieu.
— Vous devez être triste... dit Frodon.
— Honnêtement, je m'en doutais un peu. Ne faites pas cette tête-là, Frodon, je reste avec vous ! Vous auriez préféré le contraire ?
— Non, bien sûr ! Mais je pense à vous... Votre famille doit vous manquer.
— Un peu, mentit-elle. Mais vous êtes là pour me tenir compagnie.
Le Hobbit lui sourit. Elle leva les yeux.
— Vous revoilà parmi nous, alors ! s'exclama Gimli d'une voix bourrue. Vous ne pouviez pas me faire plus plaisir.
— C'est gentil, Gimli.
Ariane regarda tour à tour Legolas et Boromir. L'elfe réagit le premier.
— Rassurez-vous, je suis heureux que vous ne nous quittiez pas tout de suite ! Et je ne vous empêcherais pas de repartir, cela ne servirait à rien.
— Ça, c'est sûr, marmonna Ariane.
— Mais je reste tout de même perplexe... Vous qui vous faisiez une joie de savoir que vous rentriez chez vous, vous m'avez l'air un peu plus heureuse à l'idée de repartir avec nous...
Ariane se mordit la lèvre.
— Ça fait de moi quelqu'un d'ingrat, vous croyez ?
— Pas du tout. Au contraire, je suis content de savoir que je verrais votre sourire encore longtemps. Et vos proches seraient heureux de vous voir épanouie comme ça, j'en suis sûr.
— Merci. Ça me fait plaisir.
— C'est tout naturel.
— Et vous, Boromir, qu'en pensez-vous ? demanda Ariane, curieuse.
Ce dernier leva les mains.
— Vous avez fait vos preuves. Je ne peux que m'incliner.
Ariane rit doucement. Elle chercha des yeux Aragorn, qui était resté en retrait depuis le début.
— Aragorn ? osa-t-elle.
Le Rôdeur se retourna vers elle, les traits durs.
— Es-tu idiote ?! explosa-t-il. Ou simplement complètement inconsciente ?!
Boum. Ça faisait mal.
— Et vous, vous ne protestez pas ? continua-t-il en se tournant vers les autres. Envoyez-la à la mort, tant que vous y êtes !
— Arrête de t'en prendre à eux, ils n'ont rien fait ! C'est contre moi que tu es en colère, n'est-ce pas ? Vas-y, que me reproches-tu ?
Aragorn la prit par le bras sévèrement et l'amena à l'écart.
— Je te reproche ta stupidité ! J'ai promis au Seigneur Elrond et à Gandalf de t'emmener entière jusqu'ici. Il n'était pas inscrit que tu risquais de continuer !
— Tu le savais autant que moi, il n'y a aucun moyen de me ramener. Tu te doutais bien que je n'allais pas rester ici, comme une gourde, à attendre !
— J'espérais que tu ferais preuve d'un peu de bon sens ! Enfin, Ariane, c'est de la folie ! Ce que tu as traversé jusqu'à présent n'était qu'un amuse-bouche par rapport à ce qui nous attend ! Tu risquerais d'y laisser la vie.
— Au moins, j'aurais combattu.
Il y eut un silence.
— Tu te rappelles quand tu m'as promis de ne pas mourir ? Je sais très bien que tu n'en pensais pas un mot. Tu aurais tout fait pour que nous sortions vainqueur de cette guerre. Tu serais mort pour tes convictions. Maintenant, ça me concerne aussi. Je me suis fait une promesse, Aragorn. Je me suis promis de ne jamais abandonner. Alors je continue, que ça te plaise ou non.
Elle tourna les talons, retenant ses larmes. Aragorn resta au même endroit, la tête basse.
— J'essaie simplement de te protéger... soupira-t-il tristement.
Ariane resta enfermée dans sa chambre toute la journée.
J'espère que ce chapitre vous a plu ! Il en reste deux (sans compter celui-là) et le tome 1 est terminé :/ ça veut dire qu'il faudra attendre un peu pour avoir la suite, étant donné que je n'ai pas fini d'écrire le tome 2 😅 dites-moi ce que vous en avez pensé ! 😊 à bientôt 👣
P-S : n'hésitez pas à faire un tour sur mon RantBook, je poste pas mal en ce moment haha 💛
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