TOME I - VI.
Frodon put rapidement sortir de son lit. Il retrouva ses amis et son oncle. Il remercia chaleureusement Ariane pour s'être aussi bien occupée de Bilbon, ce à quoi elle répondit :
— C'est normal, votre oncle est d'une compagnie très agréable. Cela m'a fait plaisir.
Ariane devint rapidement proche des Hobbits. Malgré qu'ils fussent plus âgés qu'elle, ils étaient semblables à des enfants et ce surtout pour Merry et Pippin, les deux cousins farceurs. Leur arrivée avait apporté une bouffée d'air frais à la jeune femme. Elle se sentait beaucoup moins seule, maintenant qu'elle avait de la compagnie pendant la journée. Lìriel restait avec elle quand elle le pouvait, mais sa fonction la retenait souvent ailleurs. Ariane ne lui en voulait absolument pas, l'elfe avait déjà fait énormément pour elle. Désormais, elle passait son temps avec les Hobbits. Ils riaient bien, tous les cinq.
Une semaine après le réveil de Frodon, Ariane fut conviée par Elrond dans son bureau. Cette fois, elle alla seule. Depuis qu'il lui faisait confiance, il l'impressionnait moins. Elle se rendit donc devant son bureau et frappa deux coups.
— Entre, Ariane, lui fit la voix d'Elrond derrière la porte.
Elle obtempéra. Dans le bureau du Seigneur de Fondcombe, elle se retrouva face à un homme qu'elle ne connaissait que de vue. C'était le Rôdeur surnommé Grands-Pas qui accompagnait les Hobbits et qui était arrivé en même temps que Sam, Pippin et Merry. Elle ne l'avait jamais vu d'aussi près et la première chose qu'elle pensa fut qu'il paraissait très froid. Il la scrutait de ses yeux gris, attendant que l'on fasse les présentations.
— Ariane, commença Gandalf, je te présente Aragorn, fils d'Arathorn.
Ariane hocha la tête poliment dans la direction du grand Rôdeur. Il était impressionnant, avec sa carrure et son regard sévère mais ses traits étaient nobles et s'il était un peu plus propre sur lui-même, la jeune femme ne doutait pas qu'il serait un très bel homme.
— Ma chère, je me suis permis de révéler à Aragorn ta condition.
Ariane ouvrit et referma la bouche plusieurs fois, ne sachant pas quoi dire.
— Ne t'en fais pas, il est digne de confiance.
Elle pinça les lèvres. Personne ne devait être au courant à part Elrond et voilà que Gandalf le révélait à la première personne venue. Il avait certainement ses raisons, mais la jeune femme ne put s'empêcher d'éprouver une pointe de rancœur envers lui.
— Ma chère Ariane, si je t'ai fait venir ici c'est pour t'annoncer que j'organise demain un Conseil de la plus haute importance en ce qui concerne l'Anneau.
Il n'en fallut pas moins pour attiser la curiosité d'Ariane. Elle connaissait l'histoire de l'Anneau par cœur. Forgé par Sauron, le Maia corrompu par Morgoth, il avait eu plusieurs possesseurs jusqu'à ce que ce soit Bilbon qui le trouve par hasard dans la caverne de Gollum. Avant de venir à Fondcombe, il l'avait laissé à Frodon et ce dernier l'avait amené ici.
— J'aimerais que tu y assistes, annonça Elrond de but en blanc.
Ariane haussa les sourcils, surprise.
— Excusez-moi si cela paraît déplacé, mais pourquoi ? Cette affaire ne me concerne en aucun cas...
— Il est plus ou moins question d'un voyage, répondit Gandalf. Tu en sauras plus le moment venu.
La jeune femme se retint de soupirer. Elle commençait à en avoir marre de tous ces mystères.
— Très bien. Je serais là. Y'a-t-il quelque chose d'autre ?
— Non, tu peux disposer, fit Elrond gentiment.
Elle hocha la tête, s'inclina la main sur le cœur et ressortit du bureau, avec l'impression qu'elle allait exploser à tout moment. Alors qu'elle traversait le couloir pour se rendre dans le jardin et rejoindre ses camarades Hobbits, quelqu'un la héla. Elle se retourna pour découvrir Aragorn, qui avait lui aussi quitté le bureau d'Elrond.
— Permettez-vous que je vous appelle Ariane ? lui demanda-t-il.
Elle haussa les épaules.
— J'ai bien vu que le fait que je sois au courant de votre situation vous déplaise. J'aurais préféré vous rencontrer en d'autres circonstances.
— Moi aussi, j'imagine.
Il y eut un silence.
— Je suis juste énervée car le secret devait être gardé uniquement par Gandalf, le Seigneur Elrond et moi-même. Croyez-moi, j'ai plusieurs fois eu envie de le révéler à des personnes de confiance comme vous, car je culpabilisais de leur cacher quelque chose d'aussi gros... Mais je ne l'ai pas fait. J'aurai aimé qu'il me consulte avant. J'espère que vous comprenez que ce n'est pas contre vous...
— Je comprends parfaitement ce que vous voulez dire... Mais Gandalf doit savoir ce qu'il fait.
— Très certainement. Donc... Vous avez amené les Hobbits jusqu'ici ?
— C'est exact, sourit Aragorn, soulagé de changer de sujet.
— C'est aimable de votre part.
— Je l'ai fait pour Gandalf. C'est un vieil ami.
— J'ai l'impression que c'est un vieil ami pour tout le monde, ici, marmonna Ariane.
Aragorn s'esclaffa.
— Que diriez-vous d'une promenade dans les jardins, Demoiselle Ariane ? lui demanda-t-il après un instant.
— Avec plaisir, Monseigneur.
— Pour vous ce sera Aragorn.
Ariane le regarda dans les yeux et lui fit un sourire éclatant. Malgré son mètre soixante-dix, elle devait lever la tête. Aragorn était un grand homme, très certainement proche des deux mètres de haut.
Ils sortirent à l'air libre. Ariane tourna son visage vers le soleil et inspira longuement.
— L'air d'ici est si pur, c'est agréable, fit-elle.
— Je trouve aussi.
— Vous êtes souvent venu ici ?
— J'y ai grandi, à vrai dire.
— Réellement ?
Aragorn hocha la tête.
— Elrond m'a élevé en secret ici, à Fondcombe.
Ariane n'osa pas lui demander pourquoi et se contenta de cette réponse. Aragorn n'avait pas l'air de vouloir s'étaler sur son enfance.
— J'imagine qu'on vous a déjà tout raconté sur ma drôle de situation.
— Le strict minimum. Glorfindel vous a trouvé sur la route menant à la cité, inconsciente. Gandalf vous a protégée en affirmant qu'il était votre mentor. Vous vous êtes réveillée il y a de cela quatre mois environ.
— C'est déjà bien complet. Savez-vous pourquoi le Seigneur Elrond souhaite que j'assiste à son conseil ?
— Le Conseil qu'Elrond tiendra demain soit décider du destin de l'Anneau Unique. Il réunira les Nains, les Elfes et les Hommes. Gandalf en sera. J'imagine qu'en temps que son apprentie, vous vous devez d'y participer mais je pense que l'issue de cette réunion décidera également de votre sort. Une décision sera sûrement prise quant à votre retour chez vous.
— Vous croyez ? s'écria Ariane, les yeux pétillants.
— Je ne veux pas vous donner de faux espoirs si cela n'aboutit pas...
— Non, bien sûr.
Ariane jubilait intérieurement mais essaya de ne rien laisser paraître. Soudain, elle entendit quelqu'un l'appeler.
— Ariane ? cria la voix. Ariaaane ?
Plusieurs voix se mélangeaient. Elle reconnut rapidement celles des Hobbits.
— Je crois que vous êtes attendue, sourit malicieusement Aragorn.
— J'avais promis de les rejoindre...
— Allez-y, nous nous verrons au déjeuner.
— Vous êtes sûr ?
— Mais oui, ne vous en faites pas.
— Merci, Aragorn. À plus tard.
— J'y compte bien !
Ariane lui adressa un dernier signe de la main et se dirigea vers les voix de ses amis.
— Frodon ? Pippin ? C'est vous ?
— Ariane ! Vous êtes là ! s'exclama le neveu de Bilbon en apparaissant devant elle. Nous vous cherchions.
— Eh bien, vous m'avez trouvé ! Où sont les autres ?
— Au même endroit que d'habitude, répondit Pippin qui venait de les rejoindre.
— Ah, bonjour Pippin ! Vous allez bien ?
— Très bien, et vous ? demanda le Hobbit en rougissant légèrement.
— On ne peut mieux, maintenant que je vous ai retrouvé.
Pippin fit un sourire timide tandis que Frodon le regardait avec un air amusé.
— Allons retrouver les autres, c'est bientôt l'heure du repas.
Ils marchèrent une minute pour rejoindre Merry et Sam. Comme d'ordinaire, ils étaient assis au bord d'une fontaine isolée. Ici, ils étaient tranquilles. Peu d'elfes y passaient.
— Ah, voici notre Ariane tant attendue ! s'exclama Merry. Vous avez beaucoup manqué à Pippin.
— C'est vrai ? demanda la jeune femme en jetant une œillade malicieuse au Hobbit concerné.
Ce dernier avait rougi jusqu'à la racine des cheveux. Ariane se retint de rire.
— Si vous saviez... soupira Frodon.
— Ma chère amie, il semblerait que notre Pippin soit amoureux.
Ariane se mordit la lèvre devant l'air gêné de Pippin.
— La ferme, Merry, grinça-t-il.
— Oh, mais laissez-le donc tranquille ! fit Ariane.
Pippin lui lança un regard reconnaissant. Elle lui sourit.
— Bon, que me racontez-vous de neuf ? demanda Ariane pour changer de sujet.
— Pas grand chose, soupira Merry. Les jours sont tous les même, ici.
— Ma bonne vieille Comté me manque, renchérit Sam.
— Je suis certaine que vous la reverrez bientôt, le réconforta la jeune femme. Vous avez accompli votre devoir, n'est-ce pas ?
— Oh, oui ! Et même plus que ça ! s'exclama Pippin.
— Comment ça ? questionna Ariane sans comprendre.
— Nous nous sommes passés de second petit-déjeuner pendant des jours et des jours !
La jeune femme resta interdite quelques secondes puis éclata de rire.
— J'espère que vos besoins sont assouvis, ici !
— Cela pourrait être pire, fit Sam, un tantinet bougon.
— Oh, ils ont au moins la charité de nous accueillir alors nous n'avons aucune raison de nous plaindre ! répliqua Ariane.
— En parlant de boustifaille, quand est-ce que nous allons manger ?
— Eh bien, j'imagine que ne devrait pas tarder à sonner...
Une cloche retentit dans les jardins à la fin de la phrase de la jeune femme.
— Eh bien, vous voyez, il suffisait de demander. Allons-y, mes amis.
Bonjour/Bonsoir à tous ! J'espère que ce chapitre vous a plu 😊 je crois qu'il est un peu plus long que le précédent. N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez ! À bientôt 👣
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