𝐝𝐚𝐝 𝐢𝐬 𝐝(𝐞)𝐚𝐝

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bonjour, bonsoir.































































































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je n'avais pas prévu de faire cette partie
pour être honnête. pourtant, j'ai pas mal
de choses à dire, mais je trouvais que beau-
coup de gens en parlaient déjà assez. puis, finalement, je me suis dit qu'il fallait que
j'en parle parce que ça ne sera jamais assez.
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des gens meurent pour avoir ne serait-ce que cru en l'égalité pour tous. des gens meurent pour avoir porté fièrement dans leur cœur leurs origines, leurs racines et leurs valeurs. des gens meurent pour avoir combattu et protesté pour notre liberté. des gens meurent pour avoir eu l'audace de vivre.

on ôte la vie à nos voisins, à nos amis, nos pères, nos mères, nos frères et sœurs parce qu'ils ont eu le malheur d'être venus au monde. ces anges remontent aussitôt qu'ils sont descendus. leur heure est arrivée trop rapidement, trop brutalement. leurs sourires fanent et nos larmes fleurissent. on pleure des inconnus et on a peur pour nos familles.

la vie est un voyage, et c'est à bord d'un train bondé qu'on nourrit notre fringale d'aventure. il faut choisir sa place, et vite. le temps nous a promis de changer le monde, la paix nous a proposé ses bras, la joie nous a exhibé sa main d'un salut timide, mais il faut faire vite : ni une, ni deux, c'est auprès de l'insécurité qu'on prend place. elle ne semble pas aussi cruelle ou antipathique que les autres se sont obstinés à nous faire croire. ses lèvres cèdent sous un sourire qui tend à la quiétude, mais un coup de vent est passé et lui a raflé son masque.

les gars, je crois qu'on s'est fait avoir en beauté.

les jours passent et l'insécurité nous suit comme une ombre. dehors, dedans, avec les autres, seul, dans le cœur, dans l'âme, elle refuse de nous quitter. elle nous étreint de son aura noire, de ses mots machiavéliques. elle nous sourit de ses lèvres empreintes de fiel. elle rit de nos pleurs aux cieux, de nos regards au sol où jonchent des cœurs vides, des corps noirs. elle crachote sur nos peines et amorce nos plaies. elle tue autant qu'elle nous aime.

trop.

trop de corps couchés sous terre, et pas debout sur terre.

trop d'étoiles volées aux yeux et rendues aux cieux.

trop d'enfants nés pour mourir.

l'insécurité est là. elle se déguise sous de jolis attraits, et se camoufle sous des vêtements aux hautes couleurs qui lui valent de nous coller un flingue aux tempes.

elle veut nous voir souffrir pendant qu'elle nous hurle nos plus grandes peurs en pleine face, alors elle déchire nos voiles et tue nos sentiments. on ne peut pas répliquer. elle se délecte de son pouvoir. car elle le sait : elle est là, elle est p a r t o u t. en tête d'affiches, sur les écrans de nos parents, dans l'éducation de nos enfants, sur la route pour rentrer à la maison.

— maman, maman ! viens jouer avec... pourquoi tu pleures, maman ?
— retourne jouer, mon cœur, j'arrive.

l'insécurité l'aime, elle aussi. elle la regarde feindre un quotidien plaisant au petit matin et pleurer ses frères la nuit tombée. elle l'observe héler le nom du tout puissant et prier pour ne pas être le prochain nom associé au « Pray for Them ».

l'insécurité a envahi nos terres avant nous, et nous regardera les quitter sans une once de pitié. elle vit de nos pertes. et elle se plaît à se montrer gourmande quelques fois – trop de fois. l'insécurité est une pécheresse.

l'insécurité est le point commun à tous nos ancêtres, elle rassemble des étrangers, divise des familles. elle traverse les époques et nous achève.

l'insécurité le sait, elle est invincible : son orgueil est né de son immortalité.






vous voulez tuer nos pères ? ôter à nos racines l'honneur qui leur est reconnue ? vous voulez nous repeindre ? masquer nos couleurs ?
dites-moi : plutôt rouge sang ou bleu ciel ?


tu te rappelles de la dernière fois où
t'es sorti.e sereinement ? sans
craindre de te faire violer ou tuer ?

ouais, moi non plus.


pourquoi dois-je subir ma couleur quand d'autres la prônent fièrement ?


papa, papa ? maman, il est où papa ?

il s'est vidé de son âme. papa ne
rentrera pas ce soir. papa est mort.


c'était un gentil homme, quelqu'un de reconnaissant, d'aimable. il n'aurait pas
fait de mal à une mouche, et on l'a abattu
pour avoir embrasser ses origines.

la justice se tient du mauvais côté de l'arme.

un meurtre n'est pas un contact
téléphonique. cessez de le renommer.



LA MORT N'A PAS D'ORIGINES.

même si ça peut le paraître, je n'ai pas essayé d'être poétique dans ma manière de raconter les choses, parce qu'on ne peut pas représenter des atrocités pareilles d'une belle façon. les choses dures se doivent d'être dites telles qu'elles sont. l'écriture est un art, et l'art est fait pour dénoncer. j'ai laissé mes doigts obéir à mon cœur et voilà ce qui en résulte. je ne sais pas si vous avez saisi toutes les images que j'ai évoquées, mais le plus important c'est que vous ayez compris que : toutes les vies sont IMPORTANTES, que l'esclavage a été ABOLI, que les blancs NE sont PAS tous les mêmes, et que justice doit être faite.

tous ces hommes et femmes partis trop tôt méritent nos pleurs et notre révolte. ils ne méritaient pas cet enfer sur terre, alors j'espère qu'ils trouveront le paradis ailleurs.

les bons policiers existent toujours, mais les mauvais sont là et ne sont pas prêts de s'en aller, alors faites attention à vous et à vos familles. blancs, noirs, asiatiques, tous, serrons-nous les coudes. l'injustice s'abat déjà assez sur nous pour qu'on en fasse preuve même entre nous.

sur ce, à bientôt, je l'espère.

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