- Dépêche toi Paula! Il respire à peine! hurla Joséphine tout en faisant pression sur l'abdomen du brun.

- Ça devait pas arriver, ça devait pas arriver.

Ruby fondit en larmes en secouant la tête pour essayer de se ressaisir. Il ne voulait pas perdre Cesar comme il avait perdu Olivia. Il en avait assez des règlements de compte entre gangs qui finissent en sang avec un cadre photo dans la rue.

Paula roulait aussi vite que l'Impala lui permettait jusqu'à l'hôpital le plus proche. Elle grillait les feux rouges et manquait de causer des accidents. Mais peu importe, tout ce qu'il comptait pour l'instant c'était sauver le brun.

Joe avait énormément de sang appartenant à Cesar sur elle, tout en faisant pression pour éviter qu'il ne perde trop de sang, elle pleurait et se frottait les larmes. L'intérieur de l'Impala était taché, le rendant de la même couleur que son extérieur.

Ils étaient enfin arrivés aux urgences et c'est Jamal qui sortit le premier pour hurler après de l'aide. Très rapidement des infirmières et médecins urgentistes sont arrivés avec un brancard pour transporter Cesar. Son état était très critique, tout le monde le savait. Ses battements de coeur étaient si lents qu'il aurait pu passer pour mort.

- Restez ici les enfants, on reviendra vers vous!

Et c'est ainsi qu'ils sont partis pour des heures avec le corps de César, entre la vie et la mort. Les cinq acolytes étaient déboussolés. Joe hurlait de douleur, elle avait senti son coeur se déchirer, se serrer et exploser. Elle savait que le brun n'allait pas s'en sortir, et c'était de sa faute, c'était son idée d'aller rendre "gentiment" l'argent.

Les quatre autres qui essayaient tant bien que mal de ne pas pleurer ont eu du mal, voyant Joe au sol, hurler en boule après Cesar. Elle avait si mal au coeur, elle avait du mal à respirer. Elle était en train de faire une crise de panique et Jasmine qui la connaissait par coeur l'avait remarqué.

- Joe! Joséphine! Regarde moi!

Jasmine se mit à sa hauteur, lui prenant le visage dans les mains et la forçant à la regarder.

- Ca va aller d'accord, Cesar est un casse couilles jusqu'au bout ne t'inquiète pas, il va s'en sortir

Joe suffoquait mais les paroles de son amie avaient réussi à la faire se concentrer sur quelque chose d'autre que le corps presque mort de Cesar. Jasmine ne savait pas qui est ce qu'elle essayait de convaincre, mais ça commençait à fonctionner sur Joe.

La française s'assit à côté de ses amis, essayant tant bien que mal de se calmer. Cesar a été pendant 4 heures au bloc, les amis n'ayant aucune nouvelle de lui malgré leurs nombreuses demandes aux infirmières qui passaient par là. 19h sonna déjà.

- On aurait du commencer à se préparer, souffla Paula la gorge serrée, Ca aurait dû être la plus belle soirée de nos années lycée..

- On fera notre propre bal, à 6, rassura Jamal en regardant la brune.

Après un court instant, une infirmière arriva enfin, approtant des informations aux amis du patient.

- L'opération a eu des complications..

Joe la coupa à cause de ses sanglots.

- Je lui aurais jamais dit ce que je ressentais pour lui, putain de merde quel connard! 

- Ne vous inquiétez pas mademoiselle, au final ça s'est bien passé, il est en salle de réveil, vous pouvez aller le voir si vous le souhaitez mais une personne à la fois. Son état est encore fragile.

Joséphine se sentit soulagée et libérée d'un poids. Elle commença à rire avec euphorie, tout en pleurant, suivant l'infirmière. La dame en tenue blanche et bleue l'amena dans la chambre de Cesar. Il avait ce fameux tuyau dans le nez pour l'aider à respirer ainsi que des aiguilles dans le bras. Joe s'assit sur le fauteuil, essuyant ses larmes et en lui prenant la main. L'infirmière quitta la pièce.

- T'es vraiment qu'un abruti, à quel heure tu rejoins un gang? J'aurais jamais cru que tout ça allait mal finir, à croire que j'ai toujours pas compris comment les latinos au sang chaud fonctionnaient ici. Crois moi Cesar Diaz, si tu ne te réveilles pas je te tranche la gorge, t'as pas intérêt à me laisser. Je me suis attachée à toi pauvre con! Je sais que t'as des sentiments pour moi, bah figures toi que moi aussi malheureusement. Alors me lâche pas.

Les larmes coulaient sur ses jolies joues de porcelaine. Elle ne savait pas si Cesar l'entendait ou non, elle ne savait pas quand est-ce qu'il allait se réveiller. Mais Joe avait vu à travers la petite vitre dans la porte la tête de ses amis, attendant à leur tour pour rentrer voir le brun. Elle lui lâcha la main, rouvrant la porte.

- J'ai rien compris, souffla-t-il doucement, mais t'as intérêt à être canon ce soir.