Épisode 6 : "La fugue, première partie"

Le lendemain - en pleine journée.

Le couloir de l’appartement est sombre.
De la chambre de Tamaki, des objets se déversent, tombent brutalement par terre.
Ce dernier jure alors, violemment, tandis que d’autres fracas persistent.

Maintenant dans sa chambre, on constate cette dernière en désordre : le matelas est retourné, les draps sont par terre, les bibelots de son bureau sont également sur le sol. Tamaki fouille dans son placard, jetant les habits tour à tour derrière lui. 

- PUTAIN DE MERDE ! 

Il donne un énorme coup de poing dans ce dernier avant de s’asseoir sur le sol. Ses mains sont sur son visage alors qu’il respire fortement. Sa respiration se dissipe. Tamaki regarde devant lui, silencieux. Son regard est glacial. De là, un flashback refait surface dans ses souvenirs, celui d'hier soir :

- Tu rentres ? 

- Ouais, faut que je sois chez moi avant que ma mère ne rentre.

Le jeune garçon se relève brusquement, puis quitte sa chambre. Il ouvre la porte d’entrée puis, sans même la refermer, dévale les escaliers jusqu’au deuxième étage. Il arrive ensuite devant une porte et frappe violemment contre, jusqu’à ce que Maddy lui ouvre. En le voyant, elle fronce les sourcils. 

- Tamaki ? 

Le concerné entre brusquement, puis se dirige sans plus tarder dans sa cuisine. 

- Qu’est-ce qui s’passe ? 

Il prend sa poubelle, arrache le sac en plastique de ses mains, avant de jeter tous les déchets sur la table. En voyant cela, Maddy s’exclame alors : 

- Hey mais ça va pas ?! Qu’est-ce qui t’prends ?

Tamaki se baisse ensuite, fouillant dans les placards. 

- Tu les as mis où ?!

- … De quoi tu parles ?

Il continue de fouiller dans les placards, jetant au passage les aliments à l’intérieur sur le sol. 

- Putain tu parles de quoi Tamaki ?! 

- Où est-ce que tu les as foutus ?! 

Là, la jeune brune se fige.

- Je sais que tu les as pris ! Je le sais, Maddy. 

- … je…, je vois pas de quoi tu parl-

- Te fous pas d’ma gueule ! Tu me les as volées hier soir, juste après être partie de chez moi ! 

- Mais j'ai rien fait ! 

Il rit nerveusement avant de se retourner. 

- Me prend pas pour un con, s’te plaît. 

Il se met à fouiller les autres placards en face, jetant tous les aliments sur le sol. 

- Putain Tamaki, arrête ! Arrête de faire ça !

Tamaki jette brutalement la boîte de conserve des mains sur le sol, tout en hurlant :

- ALORS OÙ EST-CE QUE T'AS FOUTU MA DOPE PUTAIN ! 

La boîte de conserve atterrit à quelques mètres de Maddy. Celle-ci a les yeux brillants de larmes, qui menacent de couler. 

- Tamaki, tu me fais peur…

Le regard de l’adolescent est terrifiant alors qu’il s’approche lentement d’elle. 

- Je te fais peur ? 

D’un coup, il renverse subitement l’égouttoir de vaisselle, où assiettes et verres tombent et se brisent en même temps. Maddy lance un petit cri tout en reculant. 

- Mais si je réagis comme ça, c’est uniquement de ta faute !

- Tamak-

- C’est toi qui m’a volé ce qui m’appartient ! Et d’ailleurs pourquoi t’as fait ça hein ?! Pourquoi est-ce que du jour au lendemain t’as décidé de me faire chier, alors que je t’ai RIEN demandé ?! 

- Donc j’aurais dû rien faire ?! J’aurais dû te laisser te bousiller le cerveau avec tes merdes, c’est ça ?! 

- Exactement ouais ! T’aurais dû fermer ta gueule ! C’était pas suffisant que je me prenne une balle à ta place, t’as décidé en plus de ça de me gâcher MA vie ! 

De là, Maddy secoue légèrement la tête, les larmes aux yeux :

- Tu penses pas ce que tu dis…

- Putain de merde oh que si Maddy, je le pense ! Tout ce qui m’est arrivé, c’est de ta faute, parce que t’es une meuf toxique, t’as toujours été toxique pour moi et j’ai fermé ma gueule parce que, parce que ça tu vois, c’était le seul moyen pour moi de m’évader, d’oublier le monde merdique dans lequel je vivais ! 

La lèvre de Maddy tremble. Des larmes coulent sur ses joues alors que Tamaki poursuit, fou de rage : 

- Mais la vérité c’est que toi, t'as été un fardeau pour moi tout au long de ma vie et putain, maintenant tu fais ça ?! Tu me voles mes affaires parce que t’estimes que c’est pour mon bien ?! Bordel de merde, VA CHIER !

Il se retourne, avant de se remettre à chercher tout en faisant du fracas. Maddy, qui ne l’avait pas quitté des yeux, pleure en silence. 

- Je sais pas qui t’es… 

Tamaki, qui était accroupi au sol devant les placards du bas, s’arrête.

- Je sais pas qui j’ai en face de moi là, mais c’est pas le Tamaki que je connais. 

- … 

- Et je voudrais qu’il disparaisse. 

Il soupire légèrement, regardant face à lui. 

- Maddy, dis-moi où est ma dope.

Il se relève par la suite, avant de la regarder avec haine :

- Ou je vais faire un truc que je vais sûrement regretter. 

La jeune fille le regarde, à la fois avec crainte et tristesse. Son dos est collée au frigo. Le regard de Tamaki se fait alors plus effrayant. Puis là, subitement, c’est la voix de sa mère qui lui répond :

- ... J’ai tout jeté dans les toilettes. 

De là, le concernée se fige, les yeux écarquillés. Il prend plusieurs secondes à comprendre que c’est sa mère qui lui a répondu, et non Maddy. Il se retourne, s’avance lentement vers la porte de la cuisine. En ouvrant celle-ci, il aperçoit alors Kora et Yukihisa, assis sur le canapé. Les deux adultes le regardent, une expression à la fois ferme et anxieuse. Tamaki avance, s'arrête, l'impression d'être pris au piège. Il se tourne lentement vers Maddy, qui se tient à présent derrière lui, quelques centimètres plus loin. Elle le regarde avec inquiétude.
Tamaki, qui a l’impression que ceci est une blague, passe son regard vers les trois, puis se met à rire légèrement. 

- C’est quoi ça putain. 

- Tamaki… 

- Non mais sérieux, c’est quoi ça. 

Kora se relève doucement :

- On veut seulement t’aider, c’est pour ça qu’on est tous là. 

Tamaki se tourne alors vers la brunette, et sourit de façon mesquine :

- T’es qu’une putain de balance.

- Tamaki !

Il se retourne vers sa mère :

- Quoi ?! 

- Arrête ça tout de suite ! Maddy a eu raison de me prévenir. 

Tamaki rit une nouvelle fois nerveusement :

- Ouais d’accord. 

- Tu ne te rends pas compte que ton état est grave là ? Poursuit sa mère. Tu es devenu complètement accro, quitte à être violent avec ceux qui comptent pour toi et qui ne veulent que ton bien…! Tamaki… 

- Jusqu’à maintenant, j’allais parfaitement bien. 

- C’est ce que tu crois. 

Ses épaules tremblent de rage à la réponse de sa mère :

- C’est pas ce que je crois, c’est la vérité !

- Tu es malade, Tamaki. 

Il rit davantage, lançant un petit "woaw" ironique. Sa main frotte rapidement son visage.

- Il faut que tu te fasses soigner. Pour toi, et pour nous. 

Il se tourne froidement vers Kora, rétorquant d’un ton glacial :

- … C’est aussi ce que t’as dit à papa…? 

Là, le visage de la jeune femme change. Elle semble troublée par les mots de son fils, qui s’approche doucement d’elle.

- Qu’il devait se faire soigner parce que c’était un malade mental ? 

Yukihisa, qui était assis aux côtés de sa mère, se lève doucement en remarquant Tamaki s'approcher.

- … C’est pas ce que j’ai dit, répond alors Kora sans sourciller.

- Mais tu l’as fortement pensé parce que tu le vois en moi, j’ai pas raison ?

Cette fois, des larmes perlent aux coins de ses yeux, tandis que celle de Kora se mettent à couler.

- J'ai pas raison maman…? 

Elle détourne rapidement le regard avant de le passer à nouveau sur son fils.

- Ce n’est pas ça, Tamaki. Je ne veux pas… je ne veux pas que tu finisses comme lui.

Yukihisa baisse les yeux, alors qu'elle poursuit :

- C’est vrai que quand je te regarde parfois, tu me fais penser à ton père. Mais pas en mal, parce que peu importe les choix qu’il ait pu faire, je l’ai toujours aimé. Tout comme toi, je t’aime et je t’aimerai toujours, quoique tu fasses. Tu es mon fils, Tamaki.

Tamaki, où ses larmes avaient coulé, baisse les yeux.

- Et je refuse de perdre la seule partie de moi qui me reste. Alors je t’en supplie… je t’en supplie mon cœur …

Elle passe ses deux mains sur ses joues, puis colle son front contre le sien :

- Allons à l'hôpital. 

Tamaki renifle, tout en sanglotant légèrement. 

- Tamaki, s’il te plaît… 

Tamaki secoue lentement la tête :

- … J’ai peur… 

- Non, non, hey… je serai là d'accord, je serai avec toi.

Tamaki, qui semble hésiter, garde les yeux baissés. Il renifle plusieurs fois, tandis que des larmes continuent de couler. Kora passe ses pouces dessus pour les essuyer avec tendresse. 

- D'accord…? 

Tamaki finit par hocher lentement la tête. Kora le prend ensuite dans ses bras, le serrant fortement.

- Mon bébé… ça va aller.

Yukihisa les regarde avec compassion, ainsi que Maddy. Tamaki pleure silencieusement dans les bras de sa mère.

… 

Peu après, le silence règne dans la voiture de Yukihisa. Ce dernier est en train de conduire, Kora au côté passager, puis Tamaki, assis à l’arrière, derrière le conducteur. Sa jambe s’agite rapidement, alors qu’il regarde par la fenêtre, rongeant nerveusement son ongle de pouce. Le paysage défile sous ses yeux. Il enlève alors son doigt - fait frotter sa main contre sa cuisse - inspire puis expire fortement, avec nervosité. il se mord aussi la lèvre à plusieurs reprises, les yeux brillants. Kora, remarquant son fils agité, se tourne vers lui : 

- Tamaki, est-ce que ça va ? 

Ce dernier répond, la voix tremblante :

- Non. 

Yukihisa lui jette un regard dans le rétro intérieur.

- T'inquiète pas, on est bientôt à l’hôpital. Arrivé là-bas… 

- J’veux pas aller à l’hôpital. 

De là, Kora s’étonne. Elle fronce les sourcils, répondant qu’il était pourtant d’accord pour les suivre. 

- Oui, sur le coup. Mais j’ai changé d’avis, j’veux pas y aller. 

- Tu as peur, et ça peut se comprendre. Mais tout va bien se passer, je te le promets. 

Tamaki secoue la tête, les yeux brillants :

- Ça m’est égal. J’veux pas y aller maman. J’veux rentrer à la maison. 

- Tamaki- 

- J’veux rentrer. Maintenant.

Il baisse la tête, ses mains contre sa nuque. Kora se tourne alors vers Yukihisa, qui la regarde du coin de l'œil. Il secoue légèrement la tête, avant de reporter ses yeux sur la route.

- Tamaki, écoute…, répond alors Kora, tu dois comprendre que ce n’est pas une punition. Nous ne voulons que ton bien et c’est pourquoi il faut que tu guérisses. 

Tandis qu’il avait la tête vers le bas, Tamaki se redresse :

- Ok très bien, si c'est ça je te promets d’être clean. Mais là tout de suite j’veux rentrer à la maison. J’veux rentrer putain. 

Il passe maintenant ses mains sur son visage. À l’extérieur de la voiture qui roule en pleine ville, on les aperçoit discuter à travers la vitre, où Kora tente de le raisonner.
Puis de nouveau à l’intérieur, Tamaki enlève les mains de son visage :

- Putain mais pourquoi tu comprends pas ?! Je ne VEUX PAS aller à l’hôpital !

- Si tu n’y vas pas Tamaki, personne n’arrivera à te soigner !

Il répond d'un petit rire nerveux :

- Putain mais tu recommences ! Tu reparles à nouveau comme si j’étais malade !

Yukihisa : Tu es malade. Et ce n’est pas une insulte, c’est un fait. 

- Excuse-moi mais, toi là-bas personne t’a demandé de l’ouvrir ! 

Kora : Tamaki !

- Ta mère a raison, ajoute fermement Yukihisa. Si tu refuses de te faire soigner, personne ne pourra le faire pour toi. 

Tamaki passe négligemment sa main sur son visage, tandis que Yukihisa poursuit en le regardant depuis le rétro :

- Et c’est ça que tu veux ? Faire souffrir tes proches ? Tous ceux qui comptent pour toi ? 

- Là tout de suite j’veux surtout que tu la fermes, connard.

Yukihisa baisse les yeux sur la route, désemparé. Au même moment, Kora crie sur son fils :

- Ça suffit maintenant Tamaki ! Que tu le veuilles ou non, on va t’emmener dans ce putain d’hôpital, c’est compris ? Alors pas un mot de plus !

Tamaki regarde sa mère avec colère, avant d’appuyer brutalement sa tête contre le dossier du siège. Kora finit par se retourner, poussant un petit soupir.
La voiture s’arrête alors à un feu rouge, accompagné de deux voitures à côté.

À l’intérieur, Tamaki relève doucement la tête. Sa lèvre crispe d’agitation alors qu’il regarde les deux adultes silencieux, puis le feu rouge devant ses yeux. Plus il le regarde, plus la panique et la peur montent dans son esprit. Il se met à respirer lentement, très lentement.
Les larmes lui montent aux yeux, son visage devient pâle.
L'air commençait à lui manquer.
C'était de plus en plus étouffant et insoutenable.
Putain.
Putain.
C'était trop.
Il avait besoin d'un truc.
Ce truc.
Absolument.
Et là, pile au moment où le feu passe au vert, Tamaki défait sa ceinture et ouvre la portière. 

- Non j’peux pas !

Il sort alors de la voiture puis claque la portière, rétorquant de l'extérieur aux deux adultes qu’il est désolé, qu’il ne peut pas faire ça. Face à lui, les voitures le klaxonnent. Tamaki commence à courir, sous l’air affolé de sa mère, qui hurle son prénom. Yukihisa, sans réfléchir, démarre afin de le rattraper. Alors que Tamaki court à toute vitesse, il s’arrête et tombe lorsqu’une voiture se trouve en sens inverse, qui freine juste à temps, le klaxon alarmant. Tamaki se relève de suite, tourne la tête et aperçoit une autre voiture en face qui le frôle de justesse en klaxonnant. Il commence à courir de toutes ses forces en sens inverse des voitures qui roulent devant lui tout en klaxonnant. Yukihisa est obligé de s’arrêter à cause de la route en sens inverse, alors que Kora hurle toujours le prénom de son fils, les larmes aux yeux. Alors que celui-ci est toujours en train de courir, il atterrit sur le trottoir et tourne vers une ruelle. Ne s’arrêtant pas, il tourne sa tête, la respiration forte. 

Le soir. 

La porte de chez Yoru frappe à plusieurs reprises. Haruka l’ouvre alors, laissant apparaître Maddy, l’expression anxieuse. Elle demande d’une voix tremblante :

- Il est là ? 

Haruka la regarde les sourcils froncés :

- Qui ?

L'adolescente entre alors sans prévenir, sous l'air étonné d'Haruka, qui referme la porte. 

- Tamaki ?... Tamaki ? Tamaki !

- Maddy, hey, ça sert à rien de crier, Tamaki n’est pas là.

Maddy se tourne vers son ami :

- Il est pas avec toi…? 

- Non, répond Isumi en haussant les épaules.

- Et…, il serait pas passé ici, dans la journée…? 

- Non, il est pas venu de la journée. 

Les yeux brillants, elle passe une main sur son front, puis détourne le regard. 

- Oh putain… 

Haruka s’approche de son amie, soucieux de la voir autant en panique.

- … Maddy, tu me fais peur là. Il se passe quoi ?

- … Tamaki a disparu. 

Haruka écarquille des yeux :

- Comment ça, disparu ? 

- Depuis ce matin, il est introuvable ! Et dire que c’est de ma faute… 

Elle commence à pleurer, avant de s’asseoir sur le canapé.

- Tout est de ma faute putain… tout est de ma faute…

Son ami s’accroupit à côté d’elle, passant une main sur son épaule :

- Maddy, hey Maddy, ça va aller ok ? Je sais pas ce qui se passe, mais si Tamaki a disparu, on va le retrouver, d’accord ? 

- Mais personne ne sait où il est, sa mère fait le tour de la ville depuis ce matin…! Et là tu me dis qu'il est pas passé chez Yoru de la journée… c'est la merde, putain.

Elle sèche ses larmes. 

- Mais qu’est-ce qui s’est passé de base ? 

Maddy le regarde un court moment, avant de lui répondre la voix légèrement tremblante :

- J’ai trouvé la drogue sous son lit, comme tu l’avais dit.

- Je t’ai rien dit, souviens-toi. 

- J’ai tout raconté à sa mère, et elle a tout jeté, toute la dope. 

Cette nouvelle surprend Haruka, il baisse légèrement les yeux, comme pour signifier que c’était une mauvaise idée. 

- Puis au moment de partir pour l’hôpital, il s’est enfui de la voiture. Depuis…, personne ne sait où il est.

- Et son téléphone ?

Maddy secoue la tête :

- Il l’a pas pris avec lui.

Elle se met ensuite à sangloter doucement :

- J’ai peur Haruka. Si jamais… si jamais il lui est arrivé quelque chose…

- Non, hey, y’a aucune chance. 

Il baisse les yeux, puis ajoute :

-… Je crois savoir où il est.

Maddy relève la tête, avant de le fixer. 

… 

Dans une petite ruelle assez délabrée, Tamaki est assis par terre. Ses bras entourent son ventre, sa tête est appuyé contre le mur derrière lui alors qu’il grimace de douleur. Il baisse la tête, serre un peu plus son ventre, avant de soupirer fortement. Il se lève par la suite, tenant un bras contre le mur. Il commence ensuite à marcher, sortant de la ruelle. Il fait nuit.

Il marche, les mains dans les poches de son sweat noir, capuche sur la tête. Son visage est pâle, et ses yeux sont blancs. Là, une femme est assise sur un banc, les yeux sur son téléphone. Tamaki, qui marchait dans la même rue, s’arrête face à elle et se penche légèrement.

- Excusez-moi… 

La femme au téléphone relève les yeux vers lui. 

- Est-ce que je pourrais vous emprunter votre téléphone ? Il faut que j’appelle d’urgence quelqu’un, et le mien a plus de batterie. 

- Oui bien sûr. 

Elle lui tend son téléphone, où Tamaki la remercie avec un faible sourire. Il compose ensuite un numéro, et passe le téléphone contre son oreille, s’éloignant un peu de la jeune femme. 

… 

Chez Hanma, Issei est assis sur le canapé à côté de ce dernier. Tandis que Shuji est en train de dormir, Issei regarde la télé d’un air nonchalant. Là, son téléphone sonne : il le prend sur la table, et décroche.

- Ouais c'est qui ?

- … Issei ?

Issei fronce les sourcils, avant de se redresser correctement :

- … Tamaki c’est toi ? 

Au combiné, celui-ci soupire doucement :

- Issei, j’me sens pas bien là. J’me sens vraiment pas bien…

Le concerné se lève alors du canapé :

- Où est-ce que t’es…? 

- C’est pas important. Écoute je… j’suis complètement à cran, et j’ai l’impression que je vais clamser. 

Issei fronce légèrement les sourcils, alors qu'il poursuit :

- T’aurais un truc pour moi ? 

- N’importe quoi, j'm'en fous… juste… juste un truc. 

Issei regarde la table basse sous ses yeux. Hanma venait de consommer de l’euphoria.

- Issei, s’te plaît...

- Je… là pour l’instant, j’ai rien Tamaki.

Tamaki ferme les yeux de douleur.

- J’suis désolé. 

- Non putain de merde, je sais que c’est pas vrai ok ? T’as un truc, t’as toujours un putain de truc sur toi Issei.

Issei semble hésiter à répondre. Il ferme les yeux. 

- S'te plaît… j’vais finir par crever si j’ai rien… 

- Non Tamaki, c’est qu’une impression ça. T’es simplement en manque, c’est tout. 

- Sauf que là je tiens plus, et il me faut quelque chose putain…! 

Il se retourne rapidement vers la femme, qui ne lui prête pas tant d’attention : elle regarde ses ongles. Tamaki se retourne alors, suppliant Samatoki. Ce dernier se mord légèrement la lèvre alors qu’il hésite.

- … Bon ok. Chez moi, tu trouveras ce que tu veux. La clé est sous le paillasson.

Cela semble être un soulagement pour Tamaki.

- Tu te souviens de l’adresse ? 

- Ouais ouais, ouais j’me souviens. 

Issei hoche légèrement la tête. 

- Merci. 

Tamaki raccroche de suite, où Issei ferme les yeux, baissant son téléphone.

… 

Il arrive chez Issei plusieurs minutes plus tard, les pas rapides. Il regarde vaguement autour de lui avant d’arriver vers la porte d’entrée. Il se baisse, enlève le paillasson et y trouve la clé juste sous ses yeux. Il la prend, se relève et ouvre la porte. La maison est plongé dans le noir tandis qu’il entre doucement, allumant par la suite la lumière. Il regarde autour : l’appartement semble avoir été rangé, tout est bien remis à sa place, comme si personne n’y avait mis les pieds pendant un moment, ce qui était le cas.
Tamaki referme la porte. Il s’avance, se dirige vers la salle de bain. Arrivé dans cette pièce, il commence à fouiller dans chaque placard. Alors qu’il ne trouve rien, il soupire  avant de quitter la pièce.

Il est maintenant en train de fouiller dans la chambre d’Issei, sa commode : rien non plus. Juste de légers vêtements bien pliés les uns sur les autres. Puis, tandis qu’il fouille dans le bureau, il s’immobilise en tirant le tiroir : une boîte d’euphoria, d'amphétamines et un sachet de cocaïne se trouve sous ses yeux. Ses yeux s’agrandissent d’espoir lorsqu’il prend rapidement la boîte d’euphoria et s’assied sur le lit.
Il avale deux pilules. Cela semble être le soulagement, sa respiration s’apaise et il ferme les yeux. Sa tête, puis son corps bascule lentement vers l’arrière, s’allongeant complètement sur le lit. Tout est noir autour de lui, seule la petite lumière orangeâtre du bureau illumine son visage. 

Un peu plus tard, Tamaki s’en va. Il ferme doucement la porte d'entrée, puis regarde devant lui. Ses yeux sont dilatés, son visage est pâle : on constate dans son état qu’il n’a pas consommé seulement de l'euphoria.

Tandis qu’il reste debout, hébété et surtout sous effet, des phares aveuglent ses yeux, qui se ferment douloureusement. Ces derniers s’éteignent par la suite, avant que la voiture arrête son moteur. De là, deux policiers sortent de la voiture. Tamaki rouvrent les yeux. Le policier, portant l’uniforme, le regarde : 

- Jeune homme ? 

Tamaki le fixe, le visage à la fois impassible et troublé : merde.

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