Allongé sur le canapé d'Hanma, Tamaki ouvre doucement les yeux. Il se relève ensuite, avant de regarder devant lui, confus.

- Réveillé ?

Il se tourne, et constate Haruka derrière lui, dans la petite cuisine ouverte. Il verse du thé dans une tasse. Son ami fronce légèrement les sourcils :

- Ouais...

Il baisse les yeux, sans comprendre ce qui se passe. Haruka s'avance, puis s'asseoit à ses côtés. Il lui tend la tasse de thé, que Tamaki refuse.

- Tu m'as fait une de ses peurs, cette nuit. J'ai cru que t'étais mort Tama.

De là, le concerné se tourne subitement vers lui, sourcils froncés d'étonnement :

- Mort ?

- Tu t'en souviens pas ? Je t'ai retrouvé sur le trottoir, par terre.

Son ami détourne les yeux, complètement égaré : il ne se souvenait de rien à partir du moment où il avait avalé du LSD.

- Pourtant, j'étais chez moi...

- Je t'aurais pas ramené ici si t'étais rentré chez toi.

Haruka le regarde d'un air inquiet. De là, en entendant ces mots, Tamaki souffle avant de s'appuyer sur le dossier du canapé. Il passe ensuite une main dans ses cheveux.

- C'est la deuxième fois que je te ramasse, répond à voix basse Seishiro, suivi d'un léger sourire.

- Ouais... heureusement que t'étais là, merci.

Haruka sourit en coin, avant de demander ce que c'était cette fois. Au moment où Tamaki lui avoue ce qu'il a pris, L'adolescent percé hausse les sourcils :

- Ah carrément, tu prends du LSD maintenant.

- C'est... c'était juste cette fois, t'inquiète.

- J'en ai pas l'impression.

Tamaki, un peu embarrassé, détourne rapidement le regard.

- Écoute, ajoute Haruka, c'est pas à moi de te dire ce que tu dois faire, mais ça devient trop dangereux pour toi. Il faut que t'en parles et que tu te fasses aider.

Tamaki soupire doucement à sa réponse :

- Ouais, je sais.

- Alors pourquoi t'arrêtes pas dans ce cas...?

- Je sais pas, je...

Il aplatit ses lèvres, baissant le regard vers ses doigts qui s'entremêlent :

- Je crois que j'en ai pas envie.

Haruka l'observe, anxieux.

- Hey, Tamaki..., tu sais que je serai toujours là pour toi, et que je te jugerai jamais quoi que tu fasses.

Le concerné regarde son ami, avant de lui répondre d'un sourire :

- Merci.

Ils se sourient entre eux. Tamaki regarde ensuite autour de lui :

- Je savais pas que t'avais changé d'appart.

- C'est pas mon appart ça.

Yotsuba se tourne vers lui, fronçant légèrement les sourcils :

- C'est chez qui alors ?

De là, la porte d'entrée s'ouvre. Issei entre, en compagnie d'Hanma tout en discutant amicalement. Puis lorsqu'ils aperçoivent Tamaki, ils se taisent, perplexes de le voir ici. Tamaki observe alors Samatoki, les yeux agrandis de surprise.

Issei : Ta... Tamaki ?

Hanma : Meeec, ça fait un bail qu'on t'a pas vu.

Tamaki regarde les deux garçons, outré mais surtout, en colère. Il murmure entre ses dents :

- Ça fait un bail...? Vous vous foutez de moi là ?!

Haruka fronce les sourcils, ne comprenant pas ce soudain comportement venant de son meilleur ami, tandis qu'Issei et Hanma se regardent, l'air coupables.

- Euh..., qu'est-ce qui se passe ? Demande alors Isumi.

Un silence s'installe entre les garçons.

Issei : Tamaki, écout-

Celui-ci se lève brusquement, avant de s'avancer dangereusement :

- Non non, c'est toi qui va m'écouter sale fils de pute !

Il s'arrête ensuite face à lui, le regard cinglant de colère :

- Tu sais ce qui m'est arrivé, pas vrai ? T'es au courant ?!

- Oy, Tamak-

- Ta gueule Hanma !

Hanma ne préférait même pas répliquer face à la colère que l'adolescent dégageait. Tamaki reporte de là son regard vers Issei, qui n'osait pas le regarder.

- J't'écoute. Qu'est-ce que t'as à dire ?!

Haruka regarde la scène derrière, soucieux. Issei, qui mordait légèrement sa lèvre, chuchote qu'il est désolé, ce qui fait rire nerveusement Tamaki.

- Désolé...? Désolé de t'être fait kidnapper et frapper par un dealer à cause de moi, d'avoir pris une balle à cause de moi ?

- Attends, quoi ?! Il s'est pris une balle ?! S'exclame Haruka en se tournant vers Shuji.

Hanma s'apprête à lui répondre quand Tamaki rétorque à nouveau :

- Ouais, évidemment que t'ai rien dit à Haruka, t'as rien dit et t'as rien fait, parce que t'en avais strictement rien à foutre de ce qui pouvait m'arriver.

- C'est faux.

- Ah c'est faux ?

- J'étais inquiet pour toi. Quand j'ai su..., quand on a su ce que Makoto t'avait fait subir, j'ai pas arrêté de me faire un sang d'encre pour toi Tamaki. J'voulais, j'voulais tout faire pour te protéger, c'est pour ça que j'suis parti. Mais ensuite putain, t'as débarqué chez moi et t'as demandé à Hanma de la dope...! C'est pour ça qu'il a insisté pour que tu partes vite, parce que ce cinglé de Makoto était à ma recherche. Je suis..., je suis désolé, je suis sincèrement désolé.

Une larme coulait sur la joue de Samatoki pendant qu'il parlait à Tamaki, qui n'a cessé de le regarder froidement. Les yeux de l'adolescent brillent alors, tandis qu'il murmure :

- J'aurais pu crever. J'aurais pu crever à cause de tes conneries Issei.

Le concerné ferme doucement les yeux, essuyant rapidement une larme :

- Je sais, et je m'en veut. Je m'en veux terriblement.

- Tu dis que tu veux pas être comme ton frère, ben laisse-moi te dire une chose : t'es encore pire que lui.

Ils se fixent, Issei avec tristesse, Tamaki avec colère.

- Tamaki-

- Va te faire foutre. T'es mort pour moi.

De là, il s'en va, claquant la porte derrière lui. Issei se contente de garder les yeux baissés, qui brillaient de tristesse. Hanma passe sa main dans son dos.

...

Le même matin.

Dans la cuisine, Yukihisa prépare le petit déjeuner. Il porte sa chemise (entrouverte), et également son pantalon noir. Kora arrive par la suite dans la cuisine, sa main qui repousse ses cheveux châtains vers l'arrière. Elle porte un débardeur noir avec un mini short de pyjama blanc.

- Bon matin, toi.

Yukihisa se tourne vers elle et lui sourit :

- Bon matin.

Il l'embrasse sur le front. Kora se colle à lui tout en entourant ses bras autour de sa taille :

- Je pensais que tu serais déjà parti.

- Sans même te dire au revoir ? Voyons.

Ils se regardent tendrement. Son petit-ami rétorque qu'il ne va pas tarder de toute façon, car il sait qu'elle préfère que son fils ne le voit pas. À ces mots, la concernée souffle tout en souriant.

- Yuki...

- Je plaisante. Je dis juste que ça fait maintenant 6 mois qu'on sort ensemble, et..., j'aimerais bien, faire partie de ta vie.

Il passe délicatement une main dans ses cheveux. Kora lui répond qu'elle aussi en a envie. De là, son médecin passe ses bras autour de sa taille :

- Après, je ne veux pas du tout te presser ou quoi, chaque chose en son temps. Et pour toi, je serai prêt à attendre pour l'éternité, jusqu'à ce que tu te sentes prête.

Kora lui sourit tendrement en retour :

- T'es vraiment adorable.

Elle passe ensuite ses bras autour de son cou, répondant :

- Mais tu as raison. Je pense... qu'il est temps que tu entres dans ma vie.

- Vraiment ?

Kora hoche la tête :

- J'essaierai de parler de toi à Tamaki, afin de te le présenter comme il se doit.

Yukihisa soupire légèrement, rétorquant avec plaisanterie :

- Ça y'est, je suis déjà nerveux.

Kora se met à rire, avant de l'embrasser.

- Je t'aime.

- Moi aussi je t'aime.

Ils s'embrassent à nouveau, plus longuement. Plusieurs baisers s'entament, avant qu'ils n'échangent de position, Yukihisa collant son amante sur le comptoir. Ses mains caressent ses hanches tandis que leur baiser s'approfondit. De là, lorsque Yukihisa ouvre les yeux, ceux-ci s'écarquillent légèrement. Il repousse par la suite sa petite-amie, qui lui demande ce qu'il a avec un sourire. Yukihisa fixe l'entrée pour réponse, Kora se retourne alors..., et aperçoit son fils à l'entrée, regardant d'un œil impassible les deux tourtereaux. Elle s'écarte rapidement de Yukihisa, observant avec surprise Tamaki.

- Ta... Tamaki ?! T'es pas dans ta chambre ?

Tamaki regarde froidement Yukihisa, avant d'ouvrir le frigo. Il dit ensuite avec nonchalance qu'il a dormi chez Maddy.

- Oh... d'accord, hum...

Il referme le frigo, et se verse un verre de lait sans même les regarder. Il pose la brique et boit dans son verre tout en se dirigeant vers sa chambre.

- Tamaki..., l'appelle alors Kora.

- J'vais prendre une douche.

Il s'en va, claquant la porte de sa chambre derrière lui. Kora, qui l'avait regardé faire, se tourne vers Maki, qui crispe sa lèvre.

- J'aurais peut-être dû partir plus tôt finalement..., murmure alors celui-ci.

Les deux adultes se regardent, l'expression mal à l'aise.

...

Tamaki s'étale sur la chaise de son bureau. La lumière de sa chambre, venant de sa fenêtre, assombrit sa silhouette. Il regarde devant lui, avant de sortir un sachet en plastique sous son casier. Il renverse les pilules d'euphoria sur la table, avant de les écraser à l'aide d'une paille en verre. Il sniffe ensuite tout ce qui s'y trouve, avant de s'allonger de tout son long sur sa chaise, en soupirant. Il inspire à répétitions.

Putain de merde. Entre Issei qui revient de nulle part, et ma mère qui avait un nouveau mec, on peut pas dire que j'vivais la meilleure des vies.

...

Haruka referme son sac de voyage avant de le prendre, Issei devant lui.

- Attends Haruka, on peut au moins en discuter !

- Va te faire foutre.

Il se précipite vers la sortie, Issei marchant à pas rapides derrière lui.

- Hey, je comprends que tu m'en veuilles, mais ça vaut vraiment le coup de partir ? C'est grâce à moi si tu t'es pas retrouvé à la rue !

Là, l'adolescent aux cheveux blancs se retourne, choqué.

- Attends t'es sérieux là ?! Si j'avais su ce que t'avais fait à Tamaki, putain j'aurais préféré crever dans la rue !

Il se retourne, puis s'apprête à ouvrir la porte lorsqu'Issei l'interpelle :

- Attends ! Je regrette sincèrement ce qui s'est passé pour Tamaki. Et c'est vrai, c'est vrai que j'aurais dû t'en parler. Je suis désolé.

Il se tourne, le fixant avec froideur. Ce dernier continue alors de répondre :

- J'ai préféré ne rien te dire parce que je voulais pas que tu t'inquiètes pour lui, toi qui était déjà en galère. Et puis aussi, vu que tu me parlais pas en retour de Tamaki, j'ai pensé que t'étais en froid avec lui.

- Et même si c'était le cas, ça aurait été une raison pour me cacher la vérité ?

Issei baisse tristement les yeux, avant de secouer la tête :

- Non. Non, ça le serait pas. Je..., j'suis désolé.

Un court silence se fait, avant qu'Isumi ne rétorque après un petit soupir :

- Tu te souviens de ce que je t'ai dit la dernière fois ? Que tu devais pas l'entraîner dans tes emmerdes, parce que Tamaki était un mec droit.

- ...

- Ben regarde maintenant jusqu'où tu l'as mené. Il a failli mourir Issei ! À cause de toi, j'aurais pu perdre mon meilleur ami. Alors tes excuses, tu sais où tu peux te les mettre.

Après ses mots, il ouvre la porte puis s'en va, avant de la claquer derrière lui. Gardant toujours les yeux baissés, Issei renifle légèrement, les yeux brillants. De là, Hanma apparaît derrière lui.

- J'suis vraiment qu'une grosse merde, Hanma.

Ce dernier, qui fumait une cigarette, répond alors :

- Mais non, t'es pas une grosse merde Issei.

Le concerné se tourne vers son ami, qui ajoute :

- T'as juste pas assuré en tant qu'ami.

Issei se contente de le regarder, les yeux brillants de tristesse. Hanma lui fait signe de la tête en disant de le rejoindre pour se mettre bien sur le canapé. Issei reste sur place un court moment, avant de finalement le rejoindre.

...

Lycée Mannouzaka - Une semaine plus tard.

C'est la rentrée.
La sonnerie retentit, annonçant l'heure de la pause.
Plusieurs élèves marchent dans le couloir des classes, y compris Tamaki. Personne ne fait attention à lui qui marche, les yeux baissés d'indifférence.

Ma vie de merde n'était pas si mal que ça en fin de compte. Et ça parce que...

Il relève la tête : face à lui, à quelques mètres, Maddy marche dans la direction opposée, les yeux baissés. Elle les relève lentement vers Tamaki, avant de s'arrêter aussi. Les deux se fixent maintenant du regard.

J'avais Maddy. Et je crois que c'était la seule personne qui arrivait à me rendre heureux ces derniers temps.

La concernée esquisse un large sourire en voyant son amoureux, ce qui fait émettre un petit sourire timide à celui-ci.

La seule personne qui me donnait un peu "d'émotion" dans ce vide en moi.

Le brouhaha des élèves se fait de nouveau entendre dans le couloir. Maddy arrive près de l'adolescent et le salue. Tamaki la salue en retour, assez timidement. Les deux se regardent alors, hésitants : puis finissent par s'approcher l'un vers l'autre afin de se faire un petit baiser. Un sourire se forme ensuite sur leurs lèvres.

Yoru : Maaais non ?

Maddy se retourne, et Tamaki fixe Haruka qui le regarde avec Yoru, l'air surpris.

Haruka : Vous... vous sortez ensemble ?

Maddy : Hum... et ben ouais.

Yoru et Haruka se regardent, déconcertés :

Yoru : Et depuis quand ? Et pourquoi j'suis pas au courant ?

Tamaki : Je te l'ai dit.

Yoru : Non, tu m'as rien dit.

Tamaki : Mais si, quand j'étais venu chez toi la dernière fois. Mais tu devais certainement être bourré.

- Ça m'étonne pas de toi, répond Maddy d'un pouffement de rire.

Yoru l'imite en grimaçant, avant de répondre :

- Très drôle. Ben écoutez, bravo, mazeltov les gars.

Les deux froncent les sourcils tout en souriant, tandis que Yoru les dépasse et s'en va. Haruka s'approche alors d'eux, avant de rétorquer :

- J'vous préviens, j'ai même pas intérêt à tenir une seule fois la chandelle.

Tamaki lui sourit :

- T'inquiète, ce sera pas le cas.

Haruka plisse les yeux de suspicion :

- Ouais, tous les couples disent ça au début.

Maddy se met à rire avant de passer une main sur son épaule :

- Ça fait plaisir de te revoir toi.

Haruka lui sourit en retour, avant de demander ce qu'il a raté d'autre à part ça.

- Rien de spécial, répond son ami, c'est toujours d'la merde ici.

Les trois amis se mettent alors à rire et à discuter tout en marchant dans le couloir.

...

Issei est étalé sur le canapé, des bouteilles de bière sur la table basse. Assis à ses côtés, Hanma se relève de la table après avoir sniffé un peu de cocaïne.

- De toute façon, je peux m'en prendre qu'à moi-même. Tout ce qui est arrivé, c'est par ma faute.

- Allez mec, arrête de te prendre la tête.

Il lui tend une paille, qu'Issei refuse de la tête en disant qu'il n'est pas d'humeur à se défoncer.

- Crois-moi que si vu ta tronche.

- ...

- Ça sert à rien de déprimer : perdre un ami, c'est banal. Et s'ils sont pas capables de te pardonner, c'est qu'ils te considèrent pas tant que ça.

De là, Issei se tourne vers lui, les yeux plissés :

- Attends, t'es sérieux là ? Tamaki est le seul vrai ami que j'ai jamais eu.

- Dans ce cas, il t'aurait pardonné.

- Il s'est pris une balle à cause de moi Hanma...!

Hanma, qui est en train d'écraser des pilules euphoria sur la table, répond :

- Techniquement, c'est la faute de ce salaud de Makoto, pas de toi. Et puis, tu crois pas que c'est ce qu'il essaie de te faire croire juste pour que tu culpabilises ?

- Comment ça ?

- Je dis juste que c'est trop facile de te pointer du doigt juste parce que t'étais la personne que Makoto recherchait. Mais en vrai, celui qui se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment, ben c'est Tamaki. Et il peut pas t'en vouloir parce qu'il était en manque de dope et qu'il a insisté pour te voir.

L'adolescent aux cheveux noirs détourne le regard, comme pour réfléchir à la conclusion de Hanma.

- En tout cas, si ça aurait été moi, je t'en aurais voulu certes, mais j'aurais aussi assumé ma part de responsabilités là-dedans.

Il sniffe à nouveau, avant de s'étaler longuement sur le dossier du canapé et soupirer.

- Bordel, c'est vraiment cool cette merde...

Il ferme les yeux, tandis qu'Issei semble toujours en pleine réflexion.

- Hanma...

- Quoi...?

- Ça paraît dingue mais... j'crois que c'est la première fois que tu dis quelque chose de sensée.

Le concerné répond d'une voix faible, alors qu'il respire fortement :

- Ah ouais... cooooool...

Issei le fixe, sourit en coin, avant de prendre la bouteille de vodka sur la table et de boire.

...

Kora est dans la cuisine, en train de couper des carottes quand la porte d'entrée s'ouvre. Elle relève le regard et aperçoit son fils arriver dans le salon. Ce dernier salue sa mère tout en arrivant dans le salon. De là, Kora lui sourit :

- Comment était la reprise alors ?

- Normal. J'avais l'impression d'être un super-héros.

Kora émet un léger rire de surprise :

- Carrément ?

- Ouais. Se prendre une balle c'est comme un acte héroïque, enfin, d'après les gens.

Sa mère émet un doux sourire pour réponse. Tamaki l'observe alors couper les carottes et demande si elle prépare le dîner. Kora hoche la tête pour réponse.

- Et t'inquiète pas, ce sera pas des nouilles. Je rénove.

Tamaki esquisse un sourire gentil :

- J'm'en fous d't'façon.

Il s'apprête à partir dans sa chambre quand Kora l'interpelle avec hésitation. Tamaki se retourne et la regarde.

- Hum... je voulais te dire, pour l'autre jour... tu sais, quand tu m'as vu avec... avec cet homme...

- Ouais...

- Je suis désolé que tu aies assisté à... cette scène entre nous.

Tamaki la fixe en silence, avant d'hausser nonchalamment les épaules :

- C'est bon maman, j'ai plus 5 ans.

- Oui je sais mais... c'est vraiment important pour moi. Yuki- Yukihisa, compte beaucoup pour moi.

À ses mots, son fils baisse lentement les yeux.

- Alors bien sûr, il ne pourra jamais remplacer ton père, mais... ce que je veux dire c'est...

- Quoi attends, pourquoi tu dis ça ?

- De quoi ?

- Pourquoi tu dis qu'il pourra jamais remplacer papa, ça veut dire quoi ça ?

- Ben...

- Tu comptes sortir avec lui ?

- Je sors déjà avec lui.

Tamaki la regarde, avant de détourner ses yeux, consterné. Kora passe ses mains sur son visage, désemparée :

- Oh non c'est pas vrai... non je voulais pas, je voulais pas que tu l'apprennes comme ça...

- Donc toi, tu te tapes un mec un soir puis tu décides de te poser avec lui normal ?

Kora retire ses mains, regardant son fils sérieusement :

- C'est très sérieux, je te signale.

Tamaki émet un léger rire sarcastique :

- Ouais, ça se voit.

- Attends, je comprends pas Tamaki, c'est quoi le problème ?

- Mais maman, tu peux pas te poser avec un gars si rapidement ! Y'a personne qui fait ça !

- Je te permets pas de me juger Tamaki...! Et puis je sors avec Yukihisa depuis 6 mois maintenant, c'est quelqu'un de bien et c'est pourquoi je veux que ça devienne sérieux entre nous...!

Tamaki lève les yeux au ciel, expire fortement, avant de prendre un verre et de se servir de l'eau qu'il sort dans le frigo. Kora le regarde faire, avant de baisser les yeux et dire d'un ton plus bas :

- Je voudrais que tu le rencontres.

De là, il lève les yeux vers elle, avant de les baisser froidement par la suite.

- Peut-être pas tout de suite, rien ne presse, mais... ça me ferait plaisir que tu le rencontres enfin.

Tamaki, qui venait de remplir son verre d'eau, boit, le pose et répond fermement à sa mère :

- C'est non.

- Tamaki-

- J'ai des devoirs à faire.

Il quitte le salon, sous le regard abattu de Kora, qui l'entend claquer la porte de sa chambre.

...

Dans la chambre peu éclairée, Tamaki s'avance, la respiration forte. Il s'écroule légèrement sur le bureau, ses mains le rattrapant dans sa chute. Sa respiration devient plus insistante tandis qu'il regarde un point vide, les yeux abaissés.

Le fait que ma mère ait trouvé l'amour, c'est pas ça qui me foutait la trouille.

...

12 ans auparavant

Les bras de son père soulèvent un Tamaki enjoué, à l'âge de 4 ans. On l'entend dire avec joie "Encore papa, encore !" sa voix s'élevant au loin.

...

Des larmes coulent sur la joue de l'adolescent, la respiration toujours saccadée. Tamaki renifle légèrement, essuyant ensuite ses larmes, malgré que d'autres ne viennent couler à leur tour.

...

À l'âge de 7 ans, Tamaki marche dans le couloir sombre de chez lui, appelant son père. La porte est fermée. Plus le petit enfant s'avance, plus la panique le gagne. Puis une fois face à la porte, il commence à l'ouvrir doucement.

Noir.

C'était la peur de devoir tourner la page sur mon passé.