Épisode 11 : "À toi, ma mère"

⚠️ Présence de drogues

Issei venait tout juste de quitter l'appartement de Tamaki en dévalant les escaliers. Il ne s'attendait pas ce jour-là à tomber sur sa mère, que la panique a commencé à le gagner. Une fois arrivé au rez-de-chaussée, il s'adosse au mur tout en soupirant fortement. Il regarde ensuite devant lui, pensif : au moins, il avait eu de ses nouvelles.

Puis là, il entend des voix s'exclamer à l'entrée de l'immeuble. Sans raison, il décide de se cacher au coin du mur, afin de regarder discrètement. Ses yeux s'étonnent alors, lorsqu'il aperçoit Haruka et Maddy. Les deux ados se tiennent la main tout en riant légèrement.

Haruka : T'es sûre que y'a personne chez toi ?

Maddy : Mais oui, ma mère ne rentre que le soir. Allez viens !

Elle s'apprête à monter les escaliers quand Haruka tire son bras pour la rapprocher d'elle, et l'embrasser longuement. Maddy sourit à ce baiser inattendu, elle passe ses mains autour de son cou. Ils s'embrassent à multiples reprises, sous les yeux assez surpris d'Issei, qui était au courant de la relation entre Maddy et Tamaki, et non entre Maddy et Haruka.
Les deux tourtereaux finissent par se lâcher pour se sourire, avant de monter les escaliers. Ils dépassent Samatoki, caché derrière le mur, qui les regarde partir avec neutralité.
Il finit par s'en aller à son tour.

...

De nos jours.

Dans sa sombre chambre, Tamaki est allongé (sur le ventre) dans son lit. Son menton est appuyé contre un coussin tandis qu'il fixe un point vide, le visage déboussolé, ainsi que les écouteurs dans les oreilles. De là, sa mère toque plusieurs fois à sa porte, l'appelant d'une voix calme.

- Tamaki ? Tamaki tu dors ?

Elle toque davantage, mais l'adolescent ne répond pas. Actuellement, il déprime depuis la dernière soirée. Ça faisait trois jours, et il n'était pas ressorti de sa chambre, si ce n'est que pour aller manger et se doucher.
Kora ouvre alors la porte. Elle voit son fils allongé sur le lit, fixant le mur. Elle baisse les épaules, et s'avance vers la fenêtre pour y ouvrir les rideaux.

- Tamaki..., ça va faire 3 jours que t'es enfermé dans cette chambre. En plus...

Elle ouvre les rideaux, laissant apparaître la lumière du jour :

- L'obscurité, ce n'est pas bon pour les yeux.

Elle se tourne ensuite vers son fils, et voit qu'il n'a pas bougé d'une semelle. Elle va alors s'asseoir près de lui.

- Tu peux me parler, tu sais.

- ...

- C'est sûr que la reprise n'est pas une chose facile, surtout les premiers jours. Mais tu verras qu'avec le temps, tu t'y habitueras, jusqu'à te sentir complètement mieux.

De là, l'adolescent se tourne lentement vers sa mère - assise au bord du lit - les sourcils légèrement froncés. Il enlève l'écouteur droit de son oreille :

- De quoi tu parles là ?

Kora hausse les épaules :

- Ben, de ta fin de cure.

Là, ses yeux se baissent de tristesse.

- Je sais que c'est dur, reprend sa mère, et sache que je serai toujours là pour veiller sur toi, même dans les moments compliqués.

Elle lui caresse le dos tout en lui souriant, sous l'air absent de Tamaki, qui ne répond rien. Puis lorsque Kora rétorque qu'il y a un ami qui est ici pour lui, il réagit en se retournant vers elle, étonné.

- Qui ça ?

- Il m'a dit s'appeler Issei Samatoki. D'ailleurs, il est déjà venu une fois, pour avoir de tes nouvelles. Tu m'avais jamais parlé de lui avant, si ?

Tamaki se lève alors de son lit, lentement, tout en répondant à sa mère que non. Il sort par la suite de sa chambre, les pas paresseux.

...

Issei est assis dans les escaliers, à l'étage de son ami. Tamaki s'arrête et observe ce dernier, assis dos à lui.

- Hey, fit-il.

Issei se tourne subitement, avant de se lever :

- Hey, salut.

Tamaki baisse le regard avant de s'asseoir sur les escaliers. Issei le regarde faire, remarquant sa mine déconfite, avant de se rasseoir à son tour. Un silence se fait alors entre les deux. Le brun tente de croiser son regard plusieurs fois, mais Tamaki ne fait que fixer ce qui se trouve face à lui : le mur.

- Qu'est-ce que tu fais là ?

Cette soudaine question ébranle Samatoki, qui ne répond pas tout de suite.

- ... Je voulais voir comment t'allais.

- Je vais bien, répond nonchalamment le concerné en haussant des épaules.

Issei répond alors avec ironie :

- Ça se voit.

Même en ajoutant un peu d'humour, Tamaki ne répond pas.

- Allez Tamaki, sérieux. Tu peux pas faire la gueule éternellement.

- ...

- Je peux comprendre que ce soit pas une chose facile à digérer. J'veux dire... ils se sont bien foutus de toi, c'est vrai, mais déprimer ne changera absolument rien, au contraire.

- ...

- Il faut que tu passes à autre chose.

- Plus facile à dire qu'à faire.

Il baisse les yeux à sa réponse, attristé de voir son ami dans un tel état. Puis, il soupire doucement par le nez, avant de se lever avec entrain :

- Bon allez ! Ce soir, on sort toi et moi. Debout.

Tamaki secoue de là doucement la tête :

- ... J'suis pas d'humeur là Issei.

Le concerné affaisse ses épaules tout en le regardant.

- C'est gentil d'être passé et tout, mais j'ai pas besoin de ça en ce moment.

- Oh que si, crois-moi. Et je compte pas te lâcher.

De là, il le relève par les aisselles, où Tamaki se laisse nonchalamment faire.

- Allez ! Ça va te faire du bien, fais-moi confiance...!

Il l'entraîne par la suite avec lui, puis les deux descendent les escaliers, Issei lui remontant le moral.

Je savais que traîner à nouveau avec Issei n'était pas la meilleure des idées. Ça ne l'était même pas du tout. Mais... il avait raison. J'avais besoin de me changer les idées si je voulais pas rechuter à nouveau.

...

Le soir, les deux ados se trouvaient avec Hanma, dans sa voiture. Ce dernier, assis au volant, était en train de rouler un joint, Issei à côté de lui. Tamaki se trouvait à l'arrière.

- Sérieux quoi, 30 putain de jours de cure. Franchement mec, respect.

Tamaki sourit en coin pour réponse.

- C'est vrai que ça, c'est un défi impossible pour Hanma, répond Issei dans un rire.

- J't'emmerde mec.

Ce dernier rigole, suivi de Tamaki derrière, qui émet un petit rire. Hanma allume ensuite son joint tout en le passant entre ses lèvres.

- Au fait, on fait quoi là ? Demande alors Tamaki.

Ils étaient garés juste en face d'une épicerie.

- On chill, répond Samatoki.

Hanma souffle la fumée de sa cigarette avant de la tendre à Yotsuba :

- T'en veux un peu ?

Tamaki fronce les sourcils devant le joint que lui tend le grand brun à la mèche blonde. Issei pousse alors le bras de Shuji vers lui :

- Putain mec, t'es con ou quoi ? Tamaki est clean.

- Je sais, raison de plus pour reprendre la routine.

Le concerné sourit légèrement à sa réponse :

- Je crois pas..., que ce soit ça le but d'une cure.

- Vous avez votre point de vue, j'ai le mien.

Les trois se mettent à rire de nouveau, Issei rétorquant à son ami majeur qu'il est con.

Hanma : Bon allez, on bouge.

Il pose par là son joint sur le cendrier de la voiture et ouvre la portière, suivi d'Issei, sous l'interrogation de Tamaki.

- Vous allez où ?

- On a une livraison pour ce soir, répond Issei.

Tamaki hoche lentement la tête. Issei ajoute qu'ils n'en ont pas pour longtemps, avant de claquer la portière. Les deux garçons s'éloignent de la voiture, laissant alors Tamaki seul à l'intérieur.

Plusieurs minutes passent, ce qui semble être une éternité pour le jeune homme, qui ne sait pas quoi faire. D'habitude, il aurait passé le temps à fumer et se défoncer, mais là... l'attente devenait de plus en plus insoutenable pour l'adolescent.
Il fixe le joint d'Hanma posé sur le cendrier. Ses yeux se plissent, il est de plus en plus tenté par la cigarette... qui l'appelle subitement.

- Hé psst...! Tamaki !

La voix se relève légèrement en même temps qu'elle appelle l'adolescent : Tamaki, qui semble halluciner, frotte ses yeux avec son bras, avant de regarder à nouveau le joint posé, qui l'appelle à nouveau. Tamaki fixe ce dernier les yeux ronds et poings serrés.

- Allez Tamaki...! Je sais que tu veux me goûter...! Juste un peu ok ? Juste une petite taffe, allez...!

La voix dans sa tête tente de plus en plus l'adolescent, qui est à deux doigts de craquer. Il tente de résister en passant ses mains sur sa tête, baissant celle-ci par la suite.
La cigarette se fait plus insistante auprès de lui, puis d'un coup... on entend la portière s'ouvrir.
Tamaki relève la tête, puis aperçoit ses deux amis entrer dans la voiture. Issei claque la portière en rétorquant que c'est bon, ils vont pouvoir y aller. Tamaki souffle longuement, essuyant la légère sueur sur son front. Hanma reprend au passage son joint avant de le passer entre ses lèvres.

- Ça va Tamaki ? Demande Issei en se tournant vers lui, sourcils légèrement froncés.

Le concerné hoche vigoureusement la tête :

- Ouais ouais, ça va. On bouge ?

Hanma : C'est parti ! On va bien tripper les gars...!

Le majeur démarre ensuite la voiture, avant de quitter le parking à toute allure, musique à fond.

...

Au même moment, Yoru est dans sa cuisine, en train de couper des légumes lorsqu'Haruka arrive vers lui, les yeux sur son téléphone qu'il regarde avec frustration.

- Je comprends pas putain...!

Yoru lève son regard vers son ami, qui marche dans sa direction. Il s'arrête face à lui.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- J'ai envoyé au moins une centaine de messages à Tamaki et j'ai pas arrêté de l'appeler, sans succès. Pourquoi est-ce qu'il veut plus me parler ?

Yoru le regarde alors, perplexe :

- ... Euh, t'es sérieux là ?

Haruka, sourcils levés, hausse les épaules avec innocence.

- Haruka, je te rappelle quand même que t'as couché avec sa copine.

Isumi hausse de nouveau les épaules :

- Et donc ?

Yoru observe dubitatif son ami, qui avait pourtant l'air sérieux.

- Et donc ? Ben ça se fait pas !

- J'vois pas où est le problème. Ils n'étaient plus en couple au moment où on s'est mis à coucher ensemble, Maddy et moi.

- Peut-être mais on s'en fiche ! C'est la meuf de ton meilleur pote, et on ne couche pas avec la meuf de son meilleur pote, ça se fait pas.

Il soupire, avant de couper à nouveau son concombre :

- Non mais sérieux, c'est une histoire de dingue. Vous pouviez pas simplement rester amis, comme avant ? Si tu penses que Tamaki va te le pardonner si facilement, tu te goures complètement.

- ... Qu'est-ce que je peux faire alors, pour qu'il me pardonne ?

Yoru le regarde. Haruka semble perdu, ses yeux sont baissés de mélancolie.

- Tamaki... est le meilleur pote que j'ai jamais eu. J'veux pas..., j'veux pas que notre amitié se termine, surtout comme ça.

Yoru baisse les yeux, réfléchissant une seconde. Il pose son éplucheur et s'approche de l'adolescent :

- ... Hey, c'est bon Haru.

Il passe sa main derrière son dos, comme pour le réconforter.

- Je pense que les choses vont finir par s'arranger. Il lui faut juste un peu de temps, c'est normal.

- Mouais...

Alors qu'en vrai, j'en ai plus rien à foutre d'eux.

...

Une foule de monde dansait dans un grand salon. D'autres discutaient entre eux, comme Issei et Hanma qui plaisantaient avec un groupe tout en fumant. Tamaki se tenait à quelques mètres éloignés d'eux, les observant sur le comptoir auquel il était accoudé. Il semble s'ennuyer à mourir et est à deux doigts de partir lorsque son regard croise celui d'une jolie rousse. Elle l'observe avec un sourire charmeur, chose qui étonne Tamaki. Il se redresse correctement alors qu'elle s'avance doucement vers lui, tout en mordant avec séduction la paille de son verre. Une fois arrivée à sa hauteur, elle le salue. Tamaki la salue nonchalamment à son tour, s'adossant au comptoir.

- T'es venu seul ? Demande alors la jeune fille.

Tamaki montre d'un hochement de tête Issei et Hanma :

- Avec eux.

Elle regarde dans sa direction et s'étonne :

- Ah ouais, t'es un ami d'Hanma toi ?

Tamaki hausse les épaules :

- Non, pas vraiment.

Elle rit légèrement, avant de s'avancer un peu plus vers lui.

- T'as envie d'aller danser ? Lui murmure-t-elle alors suavement.

De là, l'adolescent la regarde : La jeune fille avale une pilule d'ecstasy tout en le regardant. Comprenant son attention, Tamaki détourne le regard, mal à l'aise :

- Ça m'intéresse pas.

- T'en es sûr ? Parce que...

Elle lui prend alors la main pour lui donner une pilule :

- ... C'est pas l'impression que tu donnes.

Tamaki baisse le regard vers cette pilule violette minuscule, hésitant. Plusieurs secondes passent, avant qu'il ne se décide finalement à l'avaler rapidement, sous l'air ravie de la jeune rousse. Elle lui prend ensuite la main, rétorquant d'aller danser. Tamaki la suit sans rien dire.

Scarlet Pleasure - What a life
La musique démarre. Tamaki commence lentement à danser, prenant la main de la jeune adolescente. Ses mouvements sont mous au début, mais au fur et à mesure que la musique avance dans ses couplets et refrains, ils deviennent plus fluides. L'effet de la pilule prenant effet, il ne fait plus attention à ce qui se trouve autour de lui. Ses yeux se ferment. Ils dansent au milieu d'une foule, la rousse à ses côtés, qui danse également de la même façon. Les deux ont tendance à se sourire avec béatitude lorsque leurs regards se croisent. Tamaki tourne sur lui-même, lève les bras, les tournent sur eux-même, et bouge de plus en plus, jusqu'à la fin de la musique.

...

Au même moment.
Allongée sur son lit, le drap recouvrant la moitié de son corps, Kora est en train d'écrire sur son carnet de notes. Elle semble concentrée sur ses écrits lorsque Yukihisa la rejoint dans le lit, torse nu. Il s'allonge à côté d'elle et la regarde d'un sourire. Kora se tourne rapidement pour lui sourire en retour, avant de replonger son regard vers ses notes.

- Tu prépares ton oral ? Demande alors son amant. Je croyais que tu l'avais terminé.

- C'est demain le grand jour, alors je fais quelques petites dernières corrections.

- Tu prends cela un peu trop au sérieux, non ?

Kora se tourne vers lui, sourcils légèrement froncés :

- Normal non ? Il s'agit de l'examen final. Si je le réussis, je pourrais enfin obtenir ce fichu diplôme.

Yukihisa rit doucement :

- Dis pas ça, tu t'es quand même démenée pour en arriver là.

- Et c'est pourquoi je ne peux pas échouer maintenant.

Yukihisa marque un temps de pause, avant de demander si elle a mis au courant Tamaki.

- Pff, il sait même pas que j'ai repris mes études.

- Tu lui as rien dit ?

- Je veux pas l'embêter avec ça. Il a déjà ses propres problèmes.

- ... Donc, demain, il ne sait pas que tu vas passer ton éloquence ?

- Non.

Elle continue d'écrire, sous le regard anxieux de son petit-ami, qui semble réfléchir. Il esquisse ensuite un petit sourire, avant de se rapprocher d'elle :

- Tu es une femme tellement attentionnée.

De là, sous le sourire curieux de Kora, qui commence à le regarder, Yuki passe au dessus-d'elle, tout en soulevant le drap sur eux.

- C'est ce que j'aime le plus chez toi.

Il l'embrasse ensuite sur la bouche, puis sur le cou, descendant ses baisers sensuels jusqu'à son bas ventre, ce qui semble plaire à la jeune femme.

- Yuki, pas maintenant... il faut que je bosse mon oral.

- Je sais.

Elle émet un large sourire face à ses baisers plus insistants, tout en prononçant son surnom. Elle se mord ensuite la lèvre, sentant ses baisers sur son intimité, avant d'éclater de rire :

- Putain mais...! Bon ok, t'as gagné ! Idiot !

Elle le rejoint par la suite sous la couette, les deux éclatant de rire.

...

Plus tard dans la nuit.
Tamaki se réveille doucement sur un lit. Les lumières sont tamisées en couleur violet et rose, tandis qu'il regarde vaguement autour de lui : des dizaines de personnes sont allongées un peu partout dans la grande chambre, y compris la jeune rousse qu'il a rencontré il y a quelques heures, allongée à côté de lui en sous-vêtements, à moitié endormie. La plupart des personnes dorment, ou sont complètement sous effet de drogue, incapable de bouger ou réagir. Cela ne semble pas faire paniquer Tamaki, qui ne se rappelle plus comment a-t-il atterri dans ce lit avec sa rencontre.
La porte s'ouvre alors brusquement - qui cogne au passage sans le vouloir un homme assis contre celle-ci, complètement drogué - laissant apparaître Issei. Il aperçoit son ami, complètement hébété et tente d'entrer en poussant l'homme contre la porte, avant de s'avancer rapidement auprès de son ami.

- Tamaki ? Hey Tamaki, c'est moi Issei.

Ce dernier ne répond pas, le regard vague. Il arrivait à peine à se lever.

- Allez viens mec, on se casse. L'ambiance part en couille là.

Il le prend par les épaules et l'entraîne avec lui hors de la chambre, un Tamaki qui tenait à peine debout.

- Putain, j'ignore ce que t'as pris, mais t'aurais dû te retenir sérieux.

Après cette phrase, Issei pousse la porte et s'en va avec son ami.

...

Après avoir fait longuement l'amour, Kora a fini par s'endormir sur le lit, dans les bras de Yukihisa, qui la regardait tendrement. Il se lève par la suite, enfile son pantalon et sa chemise, avant de sortir de la chambre.

Il arrive dans la cuisine et se sert un verre d'eau tranquillement, lorsqu'on frappe à la porte. Il fronce les sourcils, boit dans son verre avant d'aller ouvrir. Puis lorsqu'il ouvre la porte, son visage se fige de stupeur : Issei tenait par les épaules un Tamaki affaisé sur lui.

- Hum..., bonsoir. Vous êtes...

- Un ami de sa mère. Qu'est-ce qui s'est passé ?

Issei regarde Tamaki, où ce dernier tenait à peine sur ses deux jambes.

- Hum..., ben je sais pas trop mais..., il se peut qu'il ait pris... quelque chose.

Yukihisa le regarde fermement, tandis qu'Issei baisse les yeux de honte devant l'adulte.

- Désolé de venir aussi tard.

Il soupire alors, avant de prendre Tamaki à son tour :

- C'est bon. Merci de l'avoir ramené, je vais m'occuper de lui.

Il prend Tamaki par les épaules, puis s'apprête à fermer la porte mais se ravise pour dire au plus jeune :

- Rentre chez toi, d'accord ?

Issei hoche la tête avec embarras, puis Yukihisa ferme la porte.

...

Tamaki se réveille plusieurs minutes plus tard dans sa salle de bain, avant de se rendre compte qu'il se trouvait dans sa baignoire, nu. Cela le surprend : quelqu'un venait de lui faire un bain.

- Regardez qui vient de retrouver ses esprits.

Il se tourne vers Yukihisa, qui venait de laver un gant de toilette avec du savon. Il regarde Tamaki, l'expression assez inquiète :

- Tu te sens mieux ?

Le concerné hoche doucement la tête, embarrassé de se retrouver nu face à lui, ce qui semble laisser complètement indifférent Yukihisa, qui s'avance vers l'adolescent. De là, Tamaki effectue un léger mouvement de recul. Yukihisa lui ordonne alors de se tourner, chose que Tamaki accepte de faire après une mince hésitation. Le médecin s'accroupit derrière lui, et commence à lui laver délicatement le dos, sous l'air étonné de l'adolescent, qui ne répond rien. Un silence se fait entre les deux hommes.

- Tu te souviens de ce qu'il s'est passé ? Parle alors calmement Yuki.

Tamaki secoue lentement la tête, avant de répondre timidement :

- Pas vraiment...

- Ton ami t'a ramené ici. Il a dit que tu avais pris... quelque chose.

Les yeux de Yotsuba s'écarquillent le temps d'une seconde. Yukihisa le regarde alors, avant de demander d'une voix toujours aussi calme :

- Qu'est-ce que t'as pris ?

Tamaki décide de ne pas répondre. Yukihisa est sur le point de laisser tomber la conversation quand il répond finalement plusieurs secondes après :

- De l'ecstasy.

Cela étonne le médecin, qui arrête subitement de lui laver le dos. Il ne s'attendait pas à ce que Tamaki se confie à lui. Se trouvant derrière - Tamaki dos à lui - il pouvait ressentir le remords et la tristesse de celui-ci.

- Je vois...

Il recommence à lui laver le dos, toujours avec délicatesse, ce qui avait pour don d'apaiser l'adolescent.

- ... Tu vas... tu vas le dire à ma mère ?

- ... C'est pas à moi de faire ça, Tamaki.

Le concerné baisse les yeux.

- Même si quelque part, je sais que tu n'oseras jamais en parler à Kora, il n'y a personne d'autre que toi qui peut lui dire la vérité. C'est ta responsabilité.

- Je sais bien, mais... vous avez fait tellement pour moi... alors qu'on se connaît même pas...

Yukihisa le regarde à nouveau, silencieux.

- En plus, j'ai été odieux avec vous. Je pensais que vous étiez juste un enfoiré de passage qui ne pensait qu'à baiser ma mère...

Il émet de là un léger rire moqueur :

- Sérieusement ? C'est assez vexant.

Ce qui fait esquisser un petit sourire à Tamaki, qui rétorque qu'il le sait et qu'il est désolé pour ça.

- Tu sais, je peux comprendre ton mépris envers moi. Ça faisait un moment que c'était seulement toi et ta mère, et voilà qu'un homme, qui plus est son patron, débarque subitement dans sa vie... je ne serais pas fâché si tu me disais que tu n'as pas confiance en moi.

- C'est pas que j'ai pas confiance en vous, c'est juste... que... j'ai pas envie que...

Il n'arrive pas à trouver les mots qu'il faut que des larmes perlent aux coins de ses yeux. Yukihisa le fixe alors tendrement, finissant sa phrase :

- ... Que ta mère soit de nouveau malheureuse à cause d'un homme.

Cela surprend Tamaki : il se retourne vers l'adulte avant de l'observer avec étonnement.

- Ça n'a jamais été facile pour Kora de se reconstruire, mais c'est une femme tellement forte... que je ne peux que la respecter. Et toi...

Il pose son index sur la poitrine de Tamaki :

- Tu es son bouclier de protection. Tu ne t'en rends peut-être pas compte, mais c'est parce que tu es là qu'elle arrive à tenir debout.

Tamaki le fixe intensément, tandis que Yukihisa reprend d'un ton plus ferme :

- Tu es tout ce qu'elle a. N'oublie jamais ça Tamaki.

Les deux se fixent avec intensité. Tamaki finit par baisser légèrement les yeux de tristesse, avant de se retourner afin que Yukihisa lave à nouveau son dos. Le silence refait surface.

J'avais enfin saisi. Et à présent, j'étais prêt à faire de réels efforts.

...

Le lendemain matin, Tamaki entre dans la chambre de sa mère, qui est toujours endormie. Il s'allonge à ses côtés, avant de l'observer avec un sourire tendre. Kora ouvre alors doucement les yeux, et fronce les sourcils en apercevant son fils.

- Tamaki...?

Pas seulement pour moi...

- Bon matin maman.

Kora lui sourit tendrement en retour, avant de passer sa main le long de sa joue.
Mère et fils sont à présents allongés côte à côte, le sourire aux lèvres.

Mais aussi pour elle. Pour ma maman.

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