Tamaki se trouve assis au fond d'un bus scolaire, sur la place du milieu. Il porte des lunettes de soleil noires et sa capuche sur la tête, endormi. Sa tête est adossée contre le siège, sa bouche légèrement entrouverte.

Parfois, lorsque je me défonce, je plane. Et quand je plane...

Là, tous les élèves autour de lui se chamaillent, parlent fort, rient et crient.

Le monde devient sourd autour de moi.

Le professeur qui se tient sur les sièges du devant tente de calmer les élèves, en vain.

Et j'dois dire que c'est plutôt agréable.

///

Maddy : Tu vas y aller toi ?

Maddyssa est assise sur le lit de Tamaki, tandis que celui-ci est adossé à son bureau, roulant un joint. Il hausse alors des épaules :

- Bof, ça me dit rien Okinawa.

- Oh allez s'te plaît, viens...! On va bien s'amuser...! Et puis au moins ça va nous changer de Kamagasaki, on n'est jamais sortis de ce trou.

- Pfff, j'sais pas perso...

Maddy baisse alors les épaules :

- Tu vas pas me laisser toute seule quand même ?

- Y'a ton mec et tes potes qui partent non ? Tu seras pas seule.

Là, les yeux de son amie se baissent lentement :

- Mouais, tu parles. Ryuzaki et moi... c'est compliqué en ce moment.

Tamaki hausse les sourcils, plutôt surpris :

- C'est déjà terminé ?

- Non, on a pas rompu, mais... on s'est embrouillés, ce qui fait que j'ai pas envie de lui parler pour l'instant.

- Il s'est passé quoi ?

- Rien, c'est pas important. L'important là tout de suite, c'est que je te demande de venir avec moi...! S'te plaît...!

Elle lui prend doucement le bras tout en le regardant, la moue boudeuse. Le concerné la fixe, puis finit par esquisser un petit sourire :

- Bon ok, je vais y réfléchir.

- Yes ! Tu verras, ça va être super ! Y'a des tonnes de choses à faire à Okinawa !

- Comme quoi ?

De là, elle se tourne vers lui et hausse les épaules :

- Ben y'a la plage, des boîtes de nuits pour mineurs et... pleins d'autres trucs sympas j'imagine !

- Si tu le dis.

Maddy se dirige alors vers la fenêtre de son ami :

- Vas-y j'y vais, on en reparle demain...!

Elle s'apprête à escalader cette dernière lorsqu'elle s'arrête, se tournant vers Tamaki :

- Ah et on est bien d'accord hein, pas de beuh...!

Tamaki, qui s'apprêtait à fumer, baisse les épaules :

- Attends t'es sérieuse ?

- C'est une sortie scolaire Tamaki. Tu peux pas ramener de la beuh à une sortie scolaire.

- C'est juste de la beuh hein.

- Justement, ce sera facile de t'en passer pendant 4 jours. Allez, adios !

Elle escalade la fenêtre avant de disparaître. Après l'avoir regardé faire tout en fumant, Tamaki ferme la fenêtre puis soupire longuement. Il pose sa tête contre.

Ouais, c'est sûr que c'est facile de s'en passer si on ne fume que de la beuh. Ce qui n'était pas mon cas.

...

Il est à présent assis sur le canapé du salon, en train de fixer un point vide. Sa mère se tient devant, le couvrant de reproches par rapport à ses notes de cours.

L'autre jour, le proviseur avait appelé ma mère pour la réprimander sur mon relâchement à l'école, et pleins d'autres choses aussi. Genre...

- Tu fais pas tes devoirs...

Ou bien...

- Tu dors en cours...

Ou encore...

- Et il t'arrive même d'en sécher certains...! Non mais sérieux Tamaki, je t'ai pas élevé comme ça ! Tu...

Sa mère continue de parler tandis que Tamaki est dans ses pensées.

Je l'entendais, mais j'étais incapable d'écouter un mot de ce qu'elle disait. Je me sentais mal qu'elle soit aussi déçue de moi. Moi-même je me décevais.

Elle s'assoit ensuite à côté de lui sur le canapé, tout en soufflant.

- C'est à cause de moi tout ça ?

Tamaki se tourne vers elle :

Attends... Qu'est-ce qui serait à cause d'elle ?

- ... Euh, non.

- Alors pourquoi est-ce que t'es comme ça ? Il s'est passé quelque chose ? Est-ce qu'on... te harcèle au lycée, je sais pas...?

Ah oui, c'est vrai, le lycée. Concentre-toi putain.

- Non. C'est juste... que j'y arrive pas, c'est tout.

- Mais tu avais des bonnes notes au début de l'année pourtant...! Qu'est-ce qui a changé ?

Probablement le fait que la drogue soit apparue dans ma vie, comme papa.

Il s'approche de sa mère puis passe une main sur son genou :

- Écoute, je suis désolé. J'me suis lâché ces derniers temps, c'est vrai, mais je te promets de changer.

- ... Tu es sûr qu'il n'y a rien d'autre ?

Tamaki la fixe pendant un instant avant d'hausser les épaules :

- Je t'en parlerai, sinon. J't'ai toujours tout dit, maman.

Kora Yotsuba sourit en coin, avance sa tête afin d'embrasser son front. Tamaki sourit légèrement.

- C'est vrai. Bon, je te fais confiance alors, t'as intérêt à te ressaisir.

- Promis.

Elle lui sourit une dernière fois avant de se lever. Puis, tout en marchant en direction de sa chambre, elle rétorque à son fils :

- Sinon c'est adieu Okinawa !

Tamaki écarquille les yeux de surprise, avant de se figer.

Et merde, j'avais vraiment interêt à assurer.

///

Dans la salle de classe, un élève récupère sa copie d'examen dans le bureau du professeur, le sourire aux lèvres. Monsieur Naku interpelle alors Tamaki, qui se lève de sa chaise. Il s'avance puis se place face à lui. Son professeur lève alors son regard impressionné de sa copie :

- Bravo Yotsuba. J'ignore comment vous avez réussi à remonter rapidement la pente, mais je suis ravi de voir que vous vous êtes repris en main.

Tamaki regarde sa copie : 97/100. Il s'incline légèrement vers le prof avant de retourner à sa place.

C'est vrai que depuis quelques temps, je négligeais mes études, donc voir cette bonne note me faisait plus ou moins plaisir. Plus, parce que j'avais déjà de base un bon niveau, moins, parce que...

///

Dans son appartement, Issei pose sur la table un sachet avec de la poudre blanche à l'intérieur. Il est assis face à Tamaki lorsqu'il lui dit :

- Tu savais que prendre 1,3 gramme de cocaïne augmentait ta capacité de concentration ?

- Sérieux ? Donc ce truc te rend plus intelligent ?

- Pas plus intelligent, mais disons... que ça te fait beaucoup plus réfléchir face à une situation, un problème quoi. Tu te concentres mieux.

Les yeux de Tamaki s'écarquillent :

- Non mais sérieux putain, comment la loi peut interdire ce genre de dope ?

Son ami rit doucement en réponse :

- Je te le vends à 20 000 yens.

Tamaki regarde le sachet, puis hausse les épaules avec hésitation :

- Je sais pas si je dois faire ça...

- Mais tu veux faire ce voyage non ?

- ... tu pourrais venir avec moi.

Issei allume par la suite une cigarette tout en rétorquant :

- Impossible, j'travaille.

- Justement, tu pourrais grave vendre à Okinawa.

Il penche la tête sur le côté, semblant réfléchir un instant :

- Hmm... c'est pas faux..., mais non, c'est trop risqué de se doper pendant un voyage scolaire.

De là, Tamaki soupire :

- Mais pourquoi tout le monde dit ça...?

- Bon tu le prends ou pas ? Tu sais que normalement, je vends ça plus cher.

Tamaki fouille alors dans sa poche :

- C'est bon, je le prends.

Il pose des billets sur la table, qu'Issei ramasse avec un sourire. Tamaki prend ensuite le sachet de cocaïne, qu'il met dans son caleçon.

Cette merde m'aura coûté pratiquement tout mon argent de poche. Mais ça en valait la peine.

///

Le jour d'après, dans la salle de classe, monsieur Naku distribue les copies à chaque élève. Tamaki est assis à sa place, une main posée sur sa joue avec ennui. Son professeur passe, lui donnant une copie d'examen.

Issei avait raison. La coke permet de mieux se concentrer sur les choses qui nous entourent. Par exemple :

Il regarde sa copie avec attention.

J'aurais pu rester des heures à regarder cette copie et faire une définition complète sur son aspect physique et esthétique.

- Wouah...

Mais j'avais un examen à réussir.

Il prend un crayon et commence à écrire.

///

Chez lui, sa mère regarde sa feuille d'examen attentivement. Elle se tient face à lui, le comptoir les séparant.

Je sais ce que vous vous dites. Mais en soit, c'est pas vraiment de la tricherie. C'est comme prendre un médicament contre le mal de tête ou la grippe. Et puis...

Là, Kora lève les yeux vers lui, large sourire aux lèvres. Tamaki lui sourit timidement en retour.

J'voulais plus que ma mère s'inquiète.

Elle s'approche pour lui faire un câlin :

- Je suis fier de toi, mon chéri...!

Même si actuellement j'étais en train de lui mentir et que ça me faisait mal, j'avais aussi toutes les raisons du monde de lui cacher la vérité.

Elle le regarde tendrement ensuite, plaçant ses mains sur ses joues. Tamaki se contente de lui sourire gentiment.

J'veux dire, une mère qui apprend que son fils se drogue, comment pensez-vous qu'elle va réagir ?

- Du coup, pour Okinawa c'est ok ? J'peux y aller ?

- Bien sûr que tu peux.

Elle commence à s'en aller. Tamaki la regarde et rétorque :

- Je t'aime...!

- Moi aussi...!

Une fois que sa mère ait fermé la porte de la salle de bain, Tamaki soupire doucement tout en appuyant ses mains sur le comptoir.

Si c'était la mienne, elle tomberait sûrement en dépression.

...

Tamaki dort toujours dans le bus lorsque Yoru Nagatsuki, placé à côté de lui, tapote son bras :

- Hey, Tamaki, Tamaki-kun !

Celui-ci se réveille doucement.

- Qu'est-ce que tu fous ? On est arrivés mec.

Tamaki se relève doucement, regardant devant lui. Il s'étire doucement avant de soupirer.

- Putain...

Maddy, qui était assise à une place devant lui, le regarde tout en se levant de son siège.

- Sérieux, comment t'as fait pour t'endormir avec tout ce boucan dans le bus ? Tu devais être crevé.

Yoru le regarde, sourire moqueur :

- Ouais, complètement crevé.

- Ta gueule..., chuchote froidement Tamaki.

Yoru se contente de rire tout en se dirigeant vers la sortie. Il s'exclame ensuite envers les autres élèves :

- Allez les gars, dans 3 heures on est à la plage !

Ceux-ci s'exclament de joie, tandis que le professeur leur demande de se calmer.

...

Dans l'avion qui a déjà décollé, les élèves de première année sont installés, chacun sur leurs sièges. Maddy est assise côté hublot, la place vide de Tamaki près d'elle. Les écouteurs enfoncés dans ses oreilles, elle est sur son téléphone. Ryuzaki l'observe, assis à deux sièges derrière. Il se lève et s'avance, avant de s'asseoir à côté d'elle.

- Hey, salut.

Maddy se tourne vers lui, avant d'enlever un écouteur :

- ... Qu'est-ce que tu veux ?

Le concerné hausse les épaules avec un petit sourire :

- Rien, j'voulais juste te voir.

Maddy le fixe, avant de lui répondre froidement :

- ... Ok, tu peux repartir alors.

Elle s'apprête à remettre son écouteur lorsque Ryuzaki la stoppe en prenant doucement sa main :

- Maddy, s'te plaît. J'veux qu'on reparle de ce qui s'est passé.

- J'ai rien à dire.

- Dans ce cas, tu peux m'écouter non ?

La brunette expire fortement par le nez avant de se tourner lentement vers lui.

- Je suis désolé d'avoir réagi comme je l'ai fait. Je voulais pas te faire peur, ou te faire du mal, c'est juste...

Il marque une pause, avant de reprendre :

- ... chaque fois que je sors avec une fille, mon frère fait toujours tout pour gâcher notre relation. Me demande pas pourquoi il est comme ça, c'est dans sa nature.

Maddy l'écoute tout en le regardant, sans l'interrompre.

- Ce que je veux dire, c'est que je tiens à toi. J'ai pas envie de te perdre, et encore moins si c'est à cause des mensonges de mon frère.

Il lui prend doucement la main :

- Je suis vraiment désolé.

L'adolescente baisse les yeux sur leurs mains qui se tiennent.

- Donc tu vois pas d'autres filles, dit-t-elle tout en relevant son regard.

- Non, bien sûr que non. Je te ferai jamais ça.

Il embrasse sa main avant de répéter en murmurant :

- Jamais.

Ce qui fit esquisser un léger sourire à sa petite-amie.

- Tu veux bien me pardonner alors ?

- ... Promets-moi juste que tu me crieras plus dessus comme tu l'as fait.

Ryuzaki sourit avec gentillesse, puis rétorque à voix basse qu'il le promet. Maddy sourit alors, avant de lui faire un petit bisou par la suite, sur les lèvres. Elle reste proche de celles-ci pour venir lui chuchoter :

- Tu m'as manqué.

- Tu m'as manqué aussi.

Ils s'embrassent tendrement, à plusieurs reprises. Ryuzaki passe doucement ses mains ses joues, souriant entre deux baisers à son amoureuse, qui lui tient les bras. Au même moment, Yoru passe devant eux, avant de s'arrêter pour se baisser légèrement.

- Hey Maddy...!

Les deux tourtereaux arrêtent de s'embrasser, avant de se tourner vers Yoru.

- Quoi...?

- Il est où Tamaki ?

- Aux toilettes.

- Encore...? S'étonne son ami d'enfance.

Maddy hausse nonchalamment des épaules :

- Il m'a dit qu'il se sentait pas bien.

Yoru fronce légèrement des sourcils :

- ... Ok merci.

Il s'en va, laissant les deux tourtereaux. Ryuzaki se retourne vers Maddy, qui lui sourit. Il lui sourit en retour, puis elle pose sa tête contre son épaule.

...

Dans les toilettes de l'avion, Tamaki est assis, la tête dans la cuvette, en train de vomir.

C'était la première fois que je prenais l'avion. Et mélanger de la coke avec un mal de l'air, ça fait pas vraiment bon méninges.

Il se redresse légèrement avant de cogner sa tête contre la porte derrière lui. De là, Yoru frappe à la porte et demande à son ami s'il va bien. Tamaki répond faiblement :

- Ouais, ça va... j'vais bien.

Yoru lui demande alors d'ouvrir la porte, car il a quelque chose pour lui. L'adolescent tend alors le bras vers la serrure, puis la tourne. Il se décale tandis que Yoru entre.

- Putain, ça chlingue ici...!

- J'arrête pas de dégueuler depuis tout à l'heure, ça va pas sentir le parfum.

Yoru ferme la porte :

- Un parfum de vomi alors.

Il rit légèrement, suivi de Tamaki, qui demande par la suite :

- Qu'est-ce que tu veux ?

- Te donner ça.

Il tend la main vers lui : il s'agit d'une pilule euphoria. Tamaki fronce les sourcils, avant de lever un regard interrogatif vers son ami :

- Comment...

- J'les ai fourrés dans mon paquet de chips. Comme ça ni vu, ni connu.

Tamaki rétorque en riant :

- T'es fort.

Il la prend avant de l'avaler. Yoru lui sourit narquoisement puis dit qu'à présent, ça devrait aller mieux.

- Bon, j'vais te laisser planer un peu. Ça tombe bien, on est dans un avion.

Il ouvre la porte puis la ferme derrière lui, riant de sa propre blague. Tamaki ferme les yeux, avant de s'étaler lentement contre le mur.

Ah ouais... c'est ça que j'aime.

...

Plusieurs photos et vidéos du séjour à Okinawa défilent, mettant en scène les trois amis : Tamaki, Maddy et Yoru. Il y a également des photos du bateau lors des calanques.

On a pas fait grand chose durant ce voyage, si ce n'est que des trucs ennuyants. Bon, y'avait les calanques qui n'étaient pas si mal que ça, mais le meilleur moment... c'était la soirée qui a eu lieu le tout dernier jour.

Okinawa - Hôtel de Naha

Le soir, le professeur Naku ainsi que deux autres professeurs font l'appel dans chaque chambre de l'hôtel, souhaitant à tous les élèves une bonne nuit. Ces derniers leurs répondent, puis les trois adultes ferment les portes. Ils s'en vont par la suite, ainsi règne le silence dans le long couloir.
De là, quelques minutes passent, et une porte s'ouvre. Yoru regarde aux alentours, tandis qu'une nouvelle porte s'ouvre ensuite, suivie d'une troisième. Il fait alors signe à ses amis qu'ils peuvent y aller, marchant sur la pointe des pieds accompagné de ses camarades, qui se suivent tour à tour.

...

Yoru ouvre ensuite la porte de l'hôtel et sort en premier. Il regarde aux alentours puis sourit, alors que ses camarades arrivent de derrière :

- ENFIN LIBRES ! S'exclame l'adolescent en levant les bras.

Tous s'exclaffent de joie avant de courir dans la ville. Ils sautent, s'élancent et rient de joie. Maddy decend à son tour les marches de l'hôtel avec Ryuzaki, qui s'approche d'elle afin de la prendre par la taille tout en courant, où cette dernière lui rend son étreinte.

Ryuzaki avait eu l'idée d'aller dans un club réservé exclusivement aux mineurs. Ça m'étonnait pas qu'il connaisse le coin, étant donné qu'il partait à Okinawa pendant les vacances, il connaissait donc tous les endroits branchés de la ville.

Durant leur lancée à travers les rues de la ville touristique, ils finissent par prendre un bus stationné à un arrêt, où ce dernier démarre quelques secondes après.

...

Un peu plus tard, Tamaki marche de façon vagabonde dans la rue, en train de tituber.

Moi, j'y suis pas allé, enfin au début. Puis après avoir fumé du THC, j'ai eu la soudaine envie de sortir. Enfin, "soudaine", chaque fois que quelqu'un se défonce au cannabis, il a la dalle et a envie de prendre l'air. J'préfère pas vous dire comment j'en ai obtenu, mais sachez que Yoru est un expert pour cacher ce qui doit être caché lors d'un voyage scolaire.

Il marche sans vraiment savoir où il va. Il finit par arriver devant un local où se trouvent quelques adolescents. Il entre sans grande difficulté, personne ne faisant attention à lui. Marchant dans un couloir assez sombre, des lumières jaunâtres à l'intérieur, il bascule doucement sur le côté. Il regarde le mur qui se déplace vers le bas, pour atterrir en dessous de lui, devenant le sol. Effrayé, il regarde autour de lui et vacille. Tamaki tente de s'accrocher du mieux qu'il peut, mais trébuche chaque fois que le monde tourne. Il tombe par terre, puis finit par se relever doucement, regardant droit devant lui, assez troublé. Tout est revenu à la normale.

Le THC n'est pas censé nous faire vaciller autant le cerveau comme ça. En fait, j'crois que c'est la coke puis l'euphoria qui me fait ce putain d'effet gravitationnelle.

Il se retourne, encore sous le choc, avant de passer ses mains dans ses cheveux et partir.

...

Des lumières bleues illuminent les nombreux adolescents qui se trouvent sur la piste de danse, comme Yoru, entouré d'une bande. Ils avalent en même temps une pilule bleue tout en dansant. Non loin, Mathilde est assise au bar, buvant dans son verre. Elle soupire de dépit, puis décide de partir.
Longeant un couloir, elle descend des escaliers. Elle ouvre ensuite une porte et s'arrête net dès qu'elle voit Tamaki en train de fumer. Il est assis sur le sol, son dos adossé contre une étagère derrière lui. Ce dernier jure alors en voyant Mathilde devant lui.

- Putain... tu m'as fait peur, j'ai cru que c'était un vigile.

Mathilde regarde autour d'elle. Cet endroit semble être comme une sorte de sous sol. Elle demande à l'adolescent comment a-t-il atterri ici. Celui-ci répond tout en allumant son joint :

- Ben j'ai marché.

Elle émet un léger rire avant de fermer la porte. Mathilde se dirige ensuite vers l'étagère derrière lui, où se trouvent des cartons.

- Putain les chiens, ça veut pas nous servir de l'alcool mais ça en a pleins en stock !

De là, elle prend une bouteille de whisky avant de s'asseoir lourdement à côté de Tamaki. Elle ouvre ensuite la bouteille puis boit, le regard indifférent. Elle se tourne ensuite vers le jeune garçon avant de plisser les yeux, montrant de la tête son joint :

- Comment t'as fait pour t'en procurer ?

- Secret professionnel. Je peux pas te le dire.

De là, Mathilde se met à rire doucement. Elle lui tend la bouteille et demande s'il en veut.

- T'es folle...! Faut jamais mélanger drogue et alcool.

- Si tu le dis, répond t-elle en haussant les épaules.

Elle prend ensuite le joint des mains de Tamaki :

- Oups.

Avant de le fumer, tandis que l'adolescent la regarde faire, les sourcils froncés.

Mathilde était une fille plutôt impressionnante pour une superficielle. Et j'avais l'impression qu'elle ne montrait ce côté-là d'elle à personne...

- Hey.

- Quoi ?

Il la fixe avant de tendre sa main :

... hormis moi.

- Ah, tiens.

Tamaki la remercie, avant de fumer à nouveau.

...

Des gémissements de plaisir se font entendre provenant d'une cabine des toilettes de la boîte. Il s'agit de Ryuzaki et Maddy, qui entament des vas-et-vient avec leurs bassins. La tête de Ryu est enfouie dans le cou de l'adolescente, où le dos de celle-ci est collé contre la porte. Ses bras entourent les épaules de Ryuzaki, qui tient ses deux jambes autour de sa taille.
Ils finissent par s'arrêter, gémissant une dernière fois de plaisir. Ryu l'embrasse ensuite de petits baisers dans le cou, sous le large sourire de la jeune fille.

- T'es trop belle..., lui murmure t-il à l'oreille.

Ils rient ensuite avec intimité avant de s'embrasser à nouveau.

...

Le jeune homme sort le premier des toilettes, sous le regard froid de Kareen, qui les observe au loin. Il regarde aux alentours avant de s'éloigner. Maddy sort plusieurs secondes après lui, de là, Kareen s'approche d'elle, accompagnée d'un faux sourire sur ses lèvres.

- C'est bon, tu t'es bien amusée ?

Maddy la regarde, les sourcils légèrement froncés :

- De quoi tu parles ?

- Attends, t'es sérieuse ? Tu vas vraiment jouer les innocentes ?

Maddy ne semble pas comprendre alors que Kareen poursuit :

- Je t'ai vu entrer dans les toilettes avec Ryuzaki.

À ces mots, elle répond assez gênée :

- Ah, c'est donc ça alors...

- J'arrive pas à croire que tu fasses ça à Mathilde. Tu me dégoûtes.

- Euh... qu'est-ce que Mathilde à avoir là-dedans ?

- T'as même pas remarqué qu'elle était mal ces derniers jours, alors que c'est un peu grâce à elle si t'es en couple aujourd'hui.

- Attends, quoi ?

- Ben oui. C'est grâce à elle si t'as un nouveau look et que tu ne ressembles plus à une moins que rien. Et c'est comme ça que tu la remercies ?

- Euh, ok, alors pour ton information, Ryuzaki m'a dit que je lui plaisais, bien avant que je change de look. Et puis c'est quoi le rapport avec Mathilde ? Elle m'a justement aidé à sortir avec Ryu !

Kareen lève les yeux au ciel :

- Oui bien sûr, tout le monde y croit.

- ... Attends, j'comprends pas pourquoi tu t'en prends d'un coup à moi. J'ai rien fait de mal...!

- Si, t'as fait souffrir Mathilde et je pourrais jamais te le pardonner !

Elle s'en va sur ces mots, laissant la jeune brune dans l'incompréhension.

...

Dans le local, Tamaki et Mathilde rigolent avec béatitude. Ils parlent lentement et avec légèreté, la bouteille d'alcool se trouvant à côté de la châtaigne.

- Bon, et maintenant t'as compris ou pas ? Dit alors Tamaki.

- Non.

- Non mais attends, tu le fais exprès ou quoi...?

- Peut-être bien ouais.

Elle se met à rire, suivi de l'adolescent. La tête posée contre l'étagère derrière eux, il se tourne vers elle :

- T'es vraiment trop nulle en devinettes.

- Et toi ce sont tes devinettes qui sont nulles.

Tamaki se contente de lâcher un petit rire. Mathilde le regarde alors tendrement :

- ... Merci de me faire rire. J'avais un peu besoin de ça en ce moment.

Tamaki fronce doucement des sourcils, avant de sourire légèrement :

- À t'entendre on dirait que c'était volontaire. J'suis drôle de nature tu sais.

- Donc t'es un clown.

- J'temmerde.

Ils rient davantage, avant de se fixer de nouveau. Mathilde élargit alors son doux sourire :

- Non mais vraiment..., merci Tamaki.

Le concerné lui rend son sourire, avant que Mathilde ne s'approche doucement pour l'embrasser longuement sur le coin de la lèvre. Légèrement étonné, Tamaki ne bouge pas, avant de se rapprocher doucement à son tour pour l'embrasser sur les lèvres, un baiser que Mathilde lui rendit avec plus de fougue. Ce dernier s'intensifie par la suite, la jeune fille se plaçant sur ses genoux afin d'approfondir leur baiser déjà bien langoureux. Ils séparent légèrement leurs lèvres par la suite afin de reprendre du souffle, leurs soupirs d'excitation s'entremêlant à leur désir l'un pour l'autre de plus en plus intense.
Et tandis que leurs mains se déplaçaient amoureusement sur le corps de chacun, un vigile ouvre brusquement la porte et aperçoit les deux adolescents.

- Hey ! Qu'est-ce que vous foutez là vous deux ?!

Tamaki et Mathilde regardent le vigile, se relèvent et courent à toute vitesse. Ils empruntent la porte de derrière, le vigile les poursuivant. Il leur hurlent de s'arrêter immédiatement, sous le rire de nos deux adolescents qui continuent de courir. Il emprunte un long couloir, puis Tamaki pousse la porte de secours menant à l'extérieur. Ils continuent de courir en se tenant la main, tandis qu'on entend toujours le vigile les appeler au loin. Sa voix diminue alors qu'ils s'éloignent peu à peu, se cachant par la suite entre deux murs, dans une ruelle. Ils se placent ensuite face à face, essoufflés alors qu'ils éclatent de rire.

- Oh putain, on a eu chaud...! S'exclame Mathilde.

- Tu m'étonnes...! Un peu plus et on allait passer notre nuit en garde à vue.

- Oh mon dieu, non...!

- T'as la vision de la chose, toi aussi ? Les toilettes dégueulasses, les rats qui monte sur ta jambe...

- Pitié arrête ! C'est trop dégueulasse !

Ils rigolent tellement que Mathilde attrape son torse, se retenant de tomber. Elle est maintenant proche de lui et le regarde. Les deux se calment peu à peu, s'observant l'un à l'autre.

- ... Faudra qu'on se refasse ça, parle alors Tamaki.

- Sans vigile alors, ce sera mieux.

Leurs rires sont bas. Ils se fixent ensuite, avant que Mathilde ne s'approche pour l'embrasser. Tamaki lui rend son baiser, tout en passant ses bras autour de sa taille.
Tandis qu'ils changent d'angle pour approfondir leur baiser, Mathilde le relâche, restant toujours aussi proche de lui. Elle défait sa ceinture, lui sourit tandis qu'elle baisse son pantalon. De là, elle se baisse lentement vers son sexe. La tête de Tamaki bascule vers l'arrière, se cognant contre le mur, alors que de légers gémissements proviennent du jeune garçon, devenant plus insistants.