Épisode 6 : "J'en ai rien à foutre"
Haruka est assis à côté de Tamaki, qui dort sur son canapé. Il le regarde avec bienveillance lorsque Savannah arrive à ce moment-là, derrière lui.
- Hey.
Haruka se tourne vers elle puis se lève :
- Hey.
Il s'avance ensuite, demandant si cette dernière s'en va. Savannah répond, sourire en coin :
- Ouais, ma mère m'a appelé. Elle veut que je l'accompagne à un vernissage.
Haruka hoche la tête tout en souriant :
- Je vois.
Elle jette ensuite un coup d'œil sur Tamaki :
- Ça va aller, pour ton ami ?
- Euh ouais, t'inquiète. Il a un peu trop fait la fête hier soir, j'ai dû le ramener d'urgence. D'ailleurs j'espère, que je t'ai pas réveillé cette nuit.
- Non, je t'ai à peine entendu.
- Cool.
Les deux amoureux se sourient alors. Savannah rétorque ensuite qu'elle doit y aller. Haruka hoche la tête, avant qu'elle ne le dépasse sans rien dire. Sauf qu'elle se retourne vers lui pour dire :
- Oh et… merci pour la soirée.
Elle s'approche et lui prend les mains :
- C'était super d'être avec toi.
Haruka lui esquisse un doux sourire avant de répondre :
- Tu reviens quand tu veux.
- Hm, tu me le diras pas deux fois.
Savannah s'approche pour l'embrasser tendrement. Elle le regarde ensuite, avant de se détacher et partir.
- Rentre bien, ajoute Haruka.
Savannah le remercie, avant de fermer la porte. L'adolescent se tourne alors vers Tamaki, qui dort toujours. Il s’approche ensuite de lui, et le borde avec un drap.
- Toi, on peut dire que t’as d'la chance de m’avoir, soupire-t-il.
De là, son téléphone se met à sonner.
Il le sort de sa poche et décroche :
- Ouais ?
- Salut, c’est Issei. C’est bon, tout va bien pour Tamaki ?
- C’est bon, il est en train de dormir là.
Samatoki pousse un petit soupir de soulagement :
- Putain mec, heureusement que t’étais là, j'savais pas qui appeler d’autre. Encore merci.
- Je l’ai pas fait pour toi, mais pour Tamaki. Et laisse-moi te donner un conseil : si tu veux pas le mettre en danger, alors évite de traîner avec lui, ok ? Tamaki est quelqu’un de droit. Il a pas besoin de se retrouver dans tes emmerdes.
Le garçon aux cheveux bruns reste silencieux pendant un instant, comme s’il prenait en compte les paroles de Seishiro. Puis, résigné, il finit par répondre avec désolation :
- … Je comprends, t’as raison.
- … Bien.
Haruka raccroche, puis range son téléphone. De son côté, Issei reste silencieux, baissant tristement son regard.
Tamaki : J'ai fait un cauchemar.
...
Chez Isumi, Tamaki dort toujours, allongé sur le dos au canapé. Ses sourcils sont légèrement froncés.
Le genre de cauchemar qui traumatise. Je me trouvais au fond d’un puit, seul, où je me tenais par une corde pour ne pas tomber. Et si j’avais le malheur de lâcher cette corde, j’étais mort. Ben devinez quoi…
Ses yeux s’ouvrent subitement alors que son corps est figé.
J’avais lâché la corde.
Il se relève brusquement, regardant autour de lui, la respiration forte. Il se calme petit à petit, se rendant compte qu’il se trouve chez Haruka. Au même moment, la porte d’entrée s’ouvre derrière lui. Il se retourne pour y voir son ami, un sac en plastique à la main.
- Yooo, regardez qui est réveillé.
Haruka ferme la porte, puis pose le sac dans sa petit cuisine ouverte. Il demande ensuite à Tamaki comment il se sent.
- Ça va... mais comment je me suis retrouvé chez toi ?
Haruka, qui servait un verre d’eau, s’assoit sur le fauteuil situé à côté de son ami, avant de lui tendre le verre.
- T’étais complètement dead cette nuit, Issei m’a appelé pour que je vienne te chercher.
- Oh…
Il prend le verre qu’Haruka lui tend.
- T’as pris quoi ?
- Hein…?
- Qu’est-ce que t’as pris pour être aussi défoncé ?
Le concerné baisse les yeux. Ses lèvres touchent légèrement le bord de son verre.
Il rétorque à voix basse :
- Je sais pas ce que c’était.
Haruka fronce les sourcils. Après avoir bu un peu d’eau, Tamaki ajoute :
- Je sais pas ce que j’ai pris. J'crois que c’était tout nouveau sur le marché, mais putain… il a fallu une seule goutte pour que je tombe raide. Putain c’est fou.
- Et ça t’a coûté combien ?
Tamaki se tourne vers lui, dubitatif :
- Je… je sais pas, je… je crois que j’ai rien payé.
- T’as rien payé ? Alors que c’était une toute nouvelle dope ?
- … Je m’en rappelle plus.
Haruka émet un léger ricanement :
- Pas étonnant.
Il se lève ensuite, et se dirige vers la petite cuisine. Il sort les courses du sac.
- J’ai dormi longtemps ?
- Assez ouais, presque 12 heures.
Tamaki se tourne vers lui, surpris :
- 12 heures ?!
- C’est l’effet de cette merde, c’est normal.
Tamaki se tourne, regardant devant lui d'un air neutre. Ses yeux s’écarquillent alors subitement :
- Oh putain ma mère…
- Je lui ai envoyé un message de ton téléphone, je lui ai dit que tu dormais chez moi, répond aussitôt Haruka tout en rangeant ses courses.
Il le remercie doucement, soulagé. De là, Haruka se tourne vers lui :
- Je te dois bien ça non ? Toi aussi tu prenais soin de moi lorsque je faisais des conneries.
- …
Il se tourne, pour lui dire d'un sourire :
- Donc on est quittes.
Il se retourne, rangeant le reste de ses courses. Tamaki détourne le regard pour sourire légèrement.
J’aurais pu comater à Tokyo ou Nagoya, je sais qu'Haruka aurait fait des pieds et des mains pour venir me chercher.
Il regarde du coin de l'œil son meilleur ami :
Parce qu'il est comme ça…
- Tu dois avoir faim non ? J’vais nous faire des croques.
- ... Ouais, vas-y.
... Et parce que c’est vraiment un bon pote.
///
Lycée Mannouzaka - La semaine d'après
Maddy ferme brutalement son casier, puis regarde ses amis les yeux agrandis de surprise :
- T’es resté défoncé plus de 11 heures ?!
Haruka et Tamaki se trouvent face à elle, adossées au casier.
- 12 heures, pour être approximativement exact, rectifie Haruka.
- Mais comment c’est possible ? Qu’est-ce que t’as pris même ?!
Tamaki hausse les épaules avec nonchalance :
- Aucune idée. Je sais juste que cette merde faisait bien effet.
Maddy frappe du poing le bras de Tamaki, qui ouvre la bouche de douleur :
- Espèce d’imbécile ! Je t’avais dit de te méfier de Samatoki. Ce mec est complètement dingue.
Tamaki, tout en frottant son bras :
- Je te signale que c’est pas Issei qui m’a donné de la drogue…!
- C’est qui alors ?
- Un de ses dealeurs, il disait s’appeler Makoto.
- Génial…! Et après t’es là, à me dire que je dois pas m’en faire puisqu'Issei ne deale pas…!
- Mais Issei n’a rien fait de mal. C’était de ma faute en vrai : c’est moi qui me suis incrusté chez lui, c’est moi qui n'ai pas voulu l’écouter et c’est moi, qui ai pris la drogue alors qu’il ne voulait pas.
Haruka, qui était sur son téléphone, hoche la tête :
- J’avoue que t’as été con sur ce coup-là.
- Merci de me le rappeler…
- Mouais, mais quand même, ajoute Maddy, ce type est dangereux.
- T'abuses un peu là, non ?
- Tamaki, t'aurais pu crever si ça se trouve…!
Tamaki attrape alors son amie par les épaules :
- Mais non rooh, arrête de t’en faire…!
- Lâche-moi, baka* !
Tamaki se met à rire tandis qu'ils se chamaillent. À ce moment-là, Ryuzaki arrive tout en interpellant la jolie brune, faisant retourner les trois amis vers lui.
- C'est qui ? Demande Tamaki, les sourcils froncés.
Maddy enlève de vitesse le bras de Tamaki autour d'elle, avant de s'avancer vers Ryuzaki, qui s'approche. Derrière, Tamaki et Haruka sont étonnés de la voir si agitée. Arrivée face à elle également, Ryuzaki émet un sourire :
- Salut, ça va ?
- Salut…! Ça va et toi ?
- Ouais, tranquille.
- Cool.
Ryuzaki, tout en hochant la tête plusieurs fois :
- … Cool.
Tamaki fronce les sourcils alors qu’ils regardent les deux adolescents se sourire avec béatitude. Il se tourne ensuite vers Haruka, qui hausse les épaules avec indifférence.
Puis tandis que Maddy se retourne vers les garçons les yeux ronds, Haruka la fixe, avant de rétorquer rapidement :
- Bon, ben nous on y va ! On se voit plus tard Mad'...!
- Quoi ? Oy, Haruka, lâche moi…!
Haruka prend le bras de son ami, l’entraînant avec lui. Maddy regarde ses amis s’en aller en vitesse, avant de se retourner vers Ryuzaki. Ils sont enfin seuls.
- Au fait, dit alors celui-ci, j’ai vu que t’avais mis une nouvelle photo sur ton profil…
- Ah, oui…
- Je te trouve vachement belle dessus. Enfin, pas que dessus hein, mais…, en tout cas…, je…
Les deux rient avec embarras, avant que Ryuzaki ne se reprenne :
- Enfin bref, je te trouve…, très jolie sur cette photo.
- Merci…
- De rien. Je fête mon anniversaire vendredi soir, au inside park.
- Oh, génial…!
- Ouais…, on va faire une soirée bowling, karting, laser game et compagnie, enfin tu connais. Et, j’aimerais beaucoup que tu sois là.
- ... C’est vrai ?
- Ou… ouais ! T’es une fille qui est bon délire, tu pourrais bien t’entendre avec mes autres potes.
Maddy hoche lentement la tête, semblant déçue par sa réponse.
- Ah… Ben écoute ouais, je veux bien venir…! Et puis c’est ton anniversaire, je veux pas le manquer.
Ryuzaki sourit alors, ravi de sa réponse :
- C’est cool. On se voit vendredi alors.
Il s’apprête à partir, avant de rétorquer :
- Oh et tu peux aussi venir avec quelqu’un, c’est pas interdit.
- D’accord, merci de m’inviter !
- Merci à toi de venir…!
Ils se regardent une dernière fois avant que Ryuzaki ne se tourne pour partir. Le sourire de Maddy s’élargit, elle ferme les yeux tout en se mordant la lèvre.
Non loin, Mathilde marche avec Kareen tout en conversant. D’un coup, Maddy se jette dans les bras de sa nouvelle amie, qui semble choquée par son arrivée.
- Putain, je suis trooop contennnnte !
Kareen regarde Mathilde les yeux écarquillés, un regard que son amie lui rend. Et alors que Maddy est en train de l’enlacer, elle change son intonation de voix, qui devient plus joyeuse :
- Wouuh, on dirait que quelqu’un est de bonne humeur…!
Elle lui demande ce qu’il se passe lorsque l’adolescente la relâche.
- Ryuzaki vient de m’inviter à son anniversaire au inside park !
Là, le sourire de Mirasuna disparaît. Elle regarde Maddy, l’air étonnée sans pour autant le montrer sur son visage, de même pour Kareen.
- J’suis tellemeeent contente qu’il ait pensé à moi…! En plus de ça il a dit qu’il me trouvait super jolie sur ma photo de profil…! Putain t’avais raison ! J’crois que je lui plais peut-être…!
Mathilde force alors un sourire :
- Peut-être ? C’est même sûr meuf !
- Ouais…, surtout qu’il invite jamais une meuf au inside.
De là, la concernée se tourne subitement vers Kareen à sa phrase, tandis que le regard froid de Mathilde passe sur son amie.
- Ah bon ?
Kareen fixe Mathilde qui se tient derrière la brunette, hésitante :
- Euh… ouais, enfin… en général, il va au inside park qu’avec ses potes, alors…
- Alors peut-être que t’es devenue spéciale pour lui, ajoute Mathilde en la coupant.
Maddy écarquille les yeux de joie et crainte à la fois :
- S’te plaît, commence pas à me dire ça, j’vais devenir nerveuse.
- Mais non, il faut pas !... Et sinon, il le fera quand, son anniversaire ?
- Vendredi soir. J’aurais besoin de ton aide sur ce coup-là, si tu veux bien.
- Mais bien évidemment…! Tu vas voir, on va te faire un look hyper sexy, il va faire que te regarder.
- Merci, c’est super sympa…! Putain j’ai trop hâte...!
Mathilde lui sourit une dernière fois alors que Maddy s’en va. Son sourire se dissipe ensuite, puis elle se met à marcher aux côtés de Kareen tout en soupirant.
- Tu sais ce que ça signifie, cette invitation ? Avertit Kareen.
- Oui je le sais, merci…!
- Tu comptes faire quoi alors ? Si elle va à cette soirée, elle finira avec lui à coup sûr…!
- Ça, on le sait pas encore.
- Il l’a fait avec toutes ses ex, y compris toi : inviter une fille au inside park pour ensuite l’embrasser. Tu crois qu'il le fera pas avec Maddy ?
Mathilde se tourne froidement vers Kareen, alors qu’elle savait que son amie n’avait pas tord.
- Ok, bon… admettons, je ne pourrais jamais dissuader Maddy de ne pas aller à sa soirée. Mais… je pourrais convaincre Ryuzaki de revenir vers moi, avant qu’il ne l’embrasse.
- Tu penses que ça va marcher ? Il a l’air d’être à fond sur elle.
- Peut-être, mais y’a au moins un truc que je sais…
De là, elle se met à regarder Ryuzaki qui se trouve non loin d’elle, en train de discuter avec des amis. Elle se tourne ensuite vers Kareen, sourire aux lèvres :
- C’est qu’il n’a jamais pu m’oublier.
Elle rentre ensuite dans sa salle de classe, l'air confiante par ses mots.
…
Tamaki se trouve assis tout au fond de sa classe, le regard par la fenêtre, tandis que tous les autres élèves semblent écouter le prof. Il se tourne ensuite vers la chaise à côté de lui, la place d'Issei, qui est vide.
Issei n'est pas venu en cours ces derniers jours. Que ce soit le matin…
Il est assis sur un banc dans la cour, fixant un point vide devant lui. Maddy et Haruka mangent leur bento derrière lui.
Le midi…
Il est de retour en cours, la tête posée contre son bras sur la table. Il fixe la chaise vide à côté de lui.
Ou même l’après-midi.
...
Maintenant, il est juste devant la porte de sa maison, immobile. Les volets de cette dernière étaient clôturés.
Je me disais que s’il ne me contactait pas, c’était peut-être parce qu’il était encore fâché par rapport à ce qui s’est passé.
Tamaki soupire doucement, puis finit par s’en aller.
Mais ça m'inquiétait un peu, l’idée qu’il disparaisse sans rien me dire.
...
Puis là, tandis qu'il marche nonchalamment…
Et puis un vendredi, en sortant de l’école…
… Il s’arrête, observant avec surprise celui qu'il cherchait depuis 5 jours.
... Il était là.
Issei se trouve au trottoir d’en face, à quelques mètres. Il parle avec Ryuzaki, qui finit par monter dans une voiture de luxe. Issei range ensuite quelque chose dans sa poche. N’en prenant pas compte, Tamaki s’avance précipitamment vers lui, avant de l’appeler. Le concerné se tourne alors, fixant son ami avec surprise.
- Tamaki ?
Celui-ci s’arrête face à lui :
- Salut.
- Salut. Tu fais quoi ici ?
- Ben, je reviens du lycée.
Issei pointe son index vers lui, souriant en coin en remarquant qu'il portait l'uniforme du lycée :
- C'est vrai, l'école n'est pas loin.
Les deux amis se sourient mutuellement.
- Et toi, t’étais passé où ? Demande Yotsuba.
Issei regarde autour de lui, avant de fixer à nouveau son ami :
- Euh… ben nulle part, je trainais un peu. T’as l’air d’aller bien.
Tamaki hoche la tête tout en rétorquant :
- Ouais, je vais bien ouais. Toi aussi on dirait.
Issei esquisse narquoisement un petit sourire :
- Ouais, j'vais toujours bien moi.
Ils se sourient à nouveau. Il y a un ensuite un court silence entre les deux, avant qu'Issei ne reprenne la parole :
- Écoute, je tiens à te présenter mes excuses pour ce qui s’est passé ce soir-là, avec Makoto. J’aurais dû… j’aurais dû faire quelque chose. Ton état aurait pu être pire que ça, et j'ai été con aussi.
- ... Ben… c'est pas si grave, tu sais.
- T'aurais pu crever, Tamaki. Cette merde, ça n'a rien à voir avec toutes les autres drogues dures.
- Ouais, j'ai pu le constater étant donné, l'état dans lequel j'étais.
Il émet un petit rire, suivi de son ami.
- C’est juste… que ça m’a fait un effet incroyable. Et, je crois que j’ai kiffé ça.
Issei semble surpris, il sourit d'étonnement :
- Quoi à ce point-là ?
- Ouais… Ouais j’te jure, c’était dingue quand j’ai vu le flingue, puis l’échange… je pensais que ça n’arrivait que dans les films ce genre de chose, mais putain… c'était ouf.
Les deux se remettent à rire doucement.
- J’avoue que je m’attendais pas à ce genre de réaction.
- Ah ouais ?
- Ben..., d’habitude, les gens ne m’adressent plus la parole quand ils savent ce que je fais… et je pensais que tu ferais pareil.
Tamaki esquisse un sourire tout en secouant lentement la tête :
- Non, c’est pas vraiment mon genre.
Issei lui sourit pour réponse.
- Bon, tu veux qu’on chill chez moi ? Demande t-il ensuite.
Tamaki se contente de lui sourire en retour. Issei élargit ses lèvres, puis entraîne Tamaki par le bras :
- Allez viens. J’ai d’la super beuh qu’on m’a livré ce matin.
Tamaki, tout en riant :
- Tu pouvais pas me faire plus plaisir, là.
Issei passe ensuite son bras sur son épaule, puis les garçons marchent ensemble tout en rigolant.
///
Le soir même, Haruka se trouve chez les Palacio, se préparant à partir. Après avoir enfilé sa veste, il se dirige dans le salon familial afin de prévenir madame Palacio de son départ. Mais dès qu’il l’aperçoit, ses pas ralentissent. Madame Palacio est au téléphone, dos à lui. Elle semble en colère.
- Non…, non ! Je vous ai dit que c'était urgent. Oui…, oui c'est ça, un repas d'affaire, il a lieu ce soir.
Haruka s'approche avec hésitation, tout en fixant la mère de sa petite-amie.
- Comment ça vous êtes au complet ? Je vous signale que j'avais commandé un traiteur, sauf qu'il m'a lâché à la dernière minute. Et comment je fais du coup ?... Ah ben, bonjour l'incompétence ! Oui je parle de vous oui ! Et soyez-en sûr, c'est la dernière fois que je me fie à vos incapables services !
Elle raccroche avec irritation, avant de se retourner et d'apercevoir Haruka, droit comme un piquet.
- Oh Haruka. Je ne t'avais pas remarqué.
- Hum…, j'allais, je comptais m'en aller, j'ai terminé mes tâches. Est-ce-que… ça va ?
Madame Palacio pousse un long soupir avant de s'asseoir sur son canapé :
- Pas vraiment non. C'est même une catastrophe. J'ai un dîner d'affaires ce soir avec la famille Nijo et mon traiteur m'a lâché à la dernière minute.
- Oh...
- J'ai essayé d'en commander un autre, mais le service qui est censé s'occuper de ça vient de me dire qu'il n'y en a plus un seul disponible ce soir. C'est un scandale…!
Elle pose brutalement son téléphone sur la table avant de se relever. Elle pose ses mains sur ses hanches tout en tournant sur elle-même.
- Du coup, je n'ai plus aucun cuisinier pour le dîner de ce soir, qui est censé être l'un des dîners les plus importants pour l'avenir de mon entreprise, et je ne sais pas du tout quoi faire.
- Vous avez essayé d'appeler un autre service culinaire ?
- Bien sûr, mais plus aucun n'est disponible pour ce soir ! Et je n'ai pas l'intention d'engager un traiteur d'un restaurant bas de gamme pour un dîner aussi important.
Haruka ne sait pas quoi répondre qu'il préfère rester silencieux. Feliccia souffle doucement tout en balayant sa main vers l'arrière :
- Désolée, je dois t'embêter avec toutes mes histoires.
Elle prend une enveloppe derrière le meuble derrière, avant de le tendre à l'adolescent :
- Tiens, voilà ta paye pour la semaine. Je t'ai rajouté tes heures supp' également.
- Merci beaucoup.
Elle se tourne ensuite pour reprendre son téléphone :
- Maintenant, si tu veux bien m'excuser, je dois partir à la chasse au cuisinier…! Il faut absolument que j'en trouve un avant le dîner, ce qui veut dire…
Elle regarde sa montre et lève les yeux au ciel :
- En moins de trois heures.
Haruka hoche légèrement la tête, puis s'apprête à partir. Mais lorsqu'il se tourne, il se fige pendant quelques secondes, avant de se retourner par la suite.
- Hum… si vous voulez, je peux le faire.
De là, Madame Palacio se tourne vers lui :
- Comment ça ?
- Et bien, je peux cuisiner.
La trentenaire fronce légèrement des sourcils alors qu'Haruka tente de la convaincre :
- La dernière fois, je me suis plutôt bien débrouillé, non ? Et puis, tant que je suis là, ça me dérange pas de vous aider. Vous n'avez qu'à me donner les plats que vous souhaitez que je prépare, et je le fais immédiatement.
Madame Palacio le fixe, semblant réfléchir. Elle répond alors qu'il est vrai qu'Haruka a des compétences en cuisine.
- Donc si je te demande dans la seconde de me préparer un plat français, tu pourrais le faire ?
Haruka sourit en coin :
- Et j'aurais même le temps de préparer un dessert.
Madame Palacio lui sourit en retour. Elle soupire davantage, mais cette fois ce n'est pas d'agacement, plutôt de résignation.
- Bon et bien, j'imagine que je n'ai pas le choix…, il est impossible que je trouve un traiteur disponible à cette heure-ci, donc bon…
Elle sourit à Haruka, puis répond finalement :
- C'est d'accord.
Haruka incline légèrement la tête vers le bas :
- Je vous remercie. Vous n'allez pas être déçue.
- J'espère bien. Et si le repas est un succès, je te donnerai le triple de ton salaire.
De là, les yeux de l'adolescent s'agrandissent de choc :
- Le triple…?
Feliccia hoche la tête de façon neutre.
- Donc je compte sur toi.
Haruka s'incline davantage après le départ de la jeune femme :
- Vous n'allez pas le regretter…!
Madame Palacio quitte ensuite le salon d'un claquement de porte. Haruka souffle doucement, avant de se mettre à sourire de détermination.
…
Tamaki est chez Issei, assis sur le canapé du salon. Il est en train de rouler un joint, contenant à l’intérieur du cannabis.
- Non, j’ai pas dit ça.
Issei, qui est dans sa chambre, répond à Tamaki de là où il se trouve :
- Si, tu viens de le dire.
- Non, c’est pas ce que j’ai dit.
- Tu voulais dire quoi alors ?
- Vendre de la drogue, c’est mal, je dis pas contraire. Mais en consommer, je dirais pas que c’est si terrible que ça.
Il prend le joint dans ses mains, le regarde et se met à sourire, content de voir qu’il l’a bien enroulé.
- Donc au final, tu es d’accord avec ce que je fais.
- Tu vois, tu déformes ce que je dis.
Il la passe entre ses lèvres et l’allume ensuite.
- Mais c’est ce que tu viens de dire…! Tu as dit que tu n’avais rien contre la consommation. Sauf que pour consommer de la dope, il faut en vendre non ?
- En vendre ok, mais est-ce que t’es vraiment obligé de t’embarquer dans des emmerdes avec la mafia et tout ?
Issei arrive alors dans le salon, tout en enfilant un pull noir :
- C’est eux qui contrôle le marché, alors malheureusement oui, on a pas le choix.
- On ?
Là, face à son innocence, son ami lui sourit narquoisement :
- Attends, tu crois que je suis le seul à vendre cette merde dans le quartier ?
- … Maintenant que j’y pense, il me semble qu’Haruka en vend aussi.
- Ben oui, il y a carrément tout un réseau de ça à Osaka.
Tamaki passe le joint sur ses lèvres tout en écoutant son ami, qui s'assoit sur le canapé en face.
- Parfois, des personnes sont directement en contact avec des dealeurs qui eux, travaillent sous les ordres de la mafia. Où d’autres travaillent pour des fournisseurs anonymes à mi-temps genre, histoire de pas se mouiller si jamais y’a des emmerdes. Je pense que c’est le cas pour Seishiro.
Tamaki hoche lentement la tête, ayant l’air de comprendre :
- Et toi, tu travailles pour Makoto, qui est en contact direct avec la mafia.
- C’est ça. À la base, il s’agissait du problème de mon frère, mais depuis qu’il a disparu, c’est moi qui doit m'occuper de ses emmerdes.
- Et tu sais pas où il pourrait être ? Ton frère.
- Non, répond Issei avec indifférence.
Tamaki observe son ami, qui semble avoir le regard à la fois impassible et mélancolique.
- Pourquoi t’essaies pas… de le retrouver ?
Le concerné soupire, avant de le regarder et d’hausser les épaules :
- Parce que c'est pas la première fois qu’il me fait le coup. Dès qu’il a des emmerdes, il se barre.
- Ah...
- Mouais, mon frère est un enfoiré. Mais bon, assez parlé de moi, ça devient chelou.
Il s’assoit sur la table basse, juste en face de Tamaki, avant de sourire malicieusement :
- J’ai une surprise pour toi.
Tamaki fronce légèrement les sourcils tout en esquissant un petit sourire en coin :
- Quoi ?
Issei sort alors de sa poche des pilules bleues, sous le regard intrigué de son ami.
- Qu’est-ce que c’est ?
- On les appelle euphoria, les pilules de rêves. C’est la tendance du moment.
Tamaki pouffe légèrement :
- La tendance ? J’ai l’impression que je suis face à un vendeur de chaussures.
- T’as qu’à faire comme si je l’étais. Ou encore mieux… ton conseiller en dopes.
Tamaki émet un rire moqueur, suivi d’Issei.
- Non mais j’suis sérieux. Ce truc-là est magique Tamaki.
- Tu vas me faire croire que c’est mieux que la beuh ?
- Beaaaucoup mieux.
La lèvre de Tamaki se crispe tandis qu’il hésite.
- Mec, tu me fais confiance ou pas ?
Il dit cela de façon persuasive, où Tamaki se contente de le fixer, assez hésitant. Puis, il finit par sourire et poser son joint sur le cendrier.
- Ok vas-y.
- Génial.
Samatoki s’assoit à côté de lui puis pose les pilules sur la table. De là, à l’aide du cendrier, il écrase les 5 pilules pour qu’il n’en reste que de la poudre bleue. Il tend ensuite une paille cartonnée à son camarade :
- Pour toi.
L'adolescent aux cheveux bleus plisse alors les yeux :
- T’es sûr que je risque rien ?
- La seule chose que tu risques, c’est d’arriver au paradis.
Après une seconde hésitation, un sourire se forme au coin de sa lèvre. Décidé, il finit par prendre la paille qu’Issei lui tend.
Je sais ce que vous vous dites. Que je suis un ado stupide, inconsient de la gravité de mes actes.
Issei rassemble la poudre vers eux, puis les sépare en deux. Un tas pour lui, un autre pour Tamaki.
Que je suis qu’un égoïste, qu’un naïf ado délinquant. Vous avez raison. Je suis probablement comme ça, et je suis désolé de vous décevoir.
Les deux amis se regardent, sourire complice aux lèvres.
Mais j’vais vous dire franchement ce que je pense…
Ils se baissent, s’apprêtant à sniffer la poudre.
Noir.
… J’en ai putain de rien à foutre.
_______________________
NDA : Idiot*
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