Épisode 4 : "Sens unique"
Foyer d'accueil d'Osaka - Il y a 3 ans
Savannah avait 14 ans lorsqu'elle se trouvait en compagnie de sa mère, en train de distribuer des cadeaux aux enfants du foyer pour l'association créée depuis des générations, visant à aider les jeunes orphelins d'Osaka. Elles étaient accompagnées d'une dizaine de personnes faisant également partie de l'association. Les enfants, âgés de 4 à 10 ans, semblaient ravis. Savannah les regardait avec un grand sourire pendant que les enfants ouvraient leurs cadeaux. Là, ses yeux se tournent vers Haruka, le seul adolescent plus âgé de 13 ans, assis un peu plus loin. Il regardait la fenêtre d'un air pensif. Savannah le rejoignit alors, avant de s'asseoir à côté de lui :
- Hey.
Haruka se tourne lentement vers elle.
- Pourquoi tu ne viens pas avec nous ?
Il détourne impassiblement le regard par la fenêtre :
- C'est pas pour moi, tout ça.
Savannah se tourne vers les enfants. Elle se retourne ensuite vers Haruka et l'observe en silence. Le regard de ce dernier semblait triste, mélancolique.
- T'as raison. En vérité, je trouve ça un peu lourd aussi.
De là, l'adolescent la regarde du coin de l'œil tandis qu'elle continue :
- On leur offre toujours la même chose chaque année, ça doit être chiant à la longue.
De là, il esquisse un léger rire, suivi de Savannah. Elle se lève ensuite, et fait signe à Haruka de venir avec elle. Ce dernier fronce les sourcils :
- Où ça ?
- Dans un endroit cool.
Haruka la fixe, puis sourit légèrement.
...
Assis sur une auto-tamponneuse, les deux ados plaisantent ensemble. Ils crient de joie, Haruka faisant des virages de gauche à droite tout en se heurtant aux autres voitures exprès, sous l'éclat de rire de la jeune fille.
- Non attention ! S'exclame t-elle.
Alors qu'ils s'apprêtaient à heurter quelqu'un d'autre, Haruka fait rapidement un virage brusque vers la gauche, accompagné du rire joyeux de Savannah.
Le soir tombe. Ils marchent tranquillement dans une rue presque déserte. Savannah tient une peluche dans sa main, tandis qu'Haruka a les mains dans les poches.
- Alors, c'était cool, hein ?
Haruka sourit doucement :
- Ouais. Mais pourquoi tu m'as emmené ici ?
- Mmmh... disons que c'était ton cadeau.
- Mon cadeau ?
- Ben oui. Tous les autres enfants ont eu quelque chose, ça aurait été dommage que toi tu sois pénalisé juste parce que t'es plus âgé.
Haruka marque une pause, la regarde, puis se met doucement à rire.
- Quoi ?
- Rien, c'est cool, j'apprécie. Mais ne refait plus jamais ça s'te plaît.
De là, l'adolescente fronce les sourcils :
- Pourquoi ? T'as pas aimé ?
- Non, au contraire. Mais je déteste la charité.
Savannah s'arrête alors et le regarde, assez vexée :
- C'était pas de la charité.
- Non mais attends, tu te moques de moi ? Tu m'emmènes dans une fête foraine, où tu payes pratiquement toutes nos attractions sans que j'ai mon mot à dire. Si c'est pas de la charité, c'est quoi alors ?
Savannah ne semble pas comprendre. Elle répond faiblement :
- Je..., je voulais juste qu'on s'amuse, c'est tout-
- Tu sais, juste pour que tu saches, c'est pas parce que t'es blindé de thune que ça te donne le droit de faire ce que tu veux de moi.
- Quoi, non mais attends, c'est pas du tout mon intention...!
- Tu cherchais quoi alors en m'invitant comme ça ?!
- Je voulais te faire plaisir !
Là, Haruka se fige. Les deux amis se fixent maintenant du regard sans parler, jusqu'à ce que Savannah détourne le sien :
- À chaque fois que je viens au foyer, tu m'as l'air triste. Tu parles jamais à personne et tu refuses de participer aux activités. Et ne me fais pas croire que c'est parce que t'as pas l'âge de jouer avec les autres. Y'a pas d'âge pour s'amuser.
Haruka baisse doucement les yeux.
- Alors, je me suis dit que t'aurais peut-être envie... enfin, peut-être que si on faisait un truc amusant tous les deux, ça te ferait plaisir, tu serais content... Sauf que t'arrête pas de te méfier de tout le monde, tout le temps.
Haruka ne répond pas. Il a toujours les yeux baissés alors que Savannah tente d'entrer en contact avec lui. Il se remet alors à marcher, sans ajouter quelque chose d'autre. Savannah baisse tristement les yeux puis le suit en silence.
- ... Merci.
À ce mot, Savannah le regarde subitement. Haruka a toujours les yeux baissés sur le sol alors qu'il murmure :
- Ça m'a fait plaisir.
Elle sourit tendrement avant de détourner le regard.
///
De nos jours - Maison des Nijo.
Le tuyau est en train d'arroser une des Lamborghini alors qu'Haruka a le regard vide. Le garage s'ouvre alors, laissant apparaître Savannah, sourire narquois sur les lèvres.
- Regardez moi le tout nouvel employé des Nijo.
Haruka reprend subitement ses esprits en entendant la voix enjôleuse de Savannah. Il se tourne vers elle et la regarde, avant de se détourner le sourire aux lèvres.
- Qu'est-ce qu'il est sexy, dit-t-elle en s'approchant. Vous avez un nom, jeune homme ?
- Désolé, mais j'ai déjà une petite-amie.
- Ohhh, elle en a, de la chance.
Elle lui sourit tout en passant ses bras autour de sa taille. Puis lorsqu'elle s'apprête à l'embrasser, Haruka s'écarte :
- Attends t'es folle ou quoi ? On est chez ton mec...!
- Et alors ? C'est pas comme s'il venait souvent ici.
Haruka semble hésiter. Savannah fait alors la moue :
- Quoi, j'ai plus le droit de t'embrasser maintenant ? Ça va faire 2 semaines maintenant qu'on s'est pas retrouvés seuls.
- C'est pas de ma faute si j'ai à présent 2 boulots.
- Mmmh, techniquement, si. C'est toi qui a accepté la proposition de Iori, et tu savais que ça allait te prendre tout ton temps.
- Je lave seulement les voitures de son père.
- Oui, mais ça te prend toute une aprèm pour faire ça. Et puis, aujourd'hui tu laves peut-être ses voitures, mais connaissant Iori, il va te demander de nettoyer leur jardin aussi. Puis on va pas s'arrêter là, ce sera leur maison complète après.
Haruka la regarde tout en riant narquoisement :
- C'est bon, t'as fini ?
- Non. J'suis sérieuse Haruka, il nous empêche de nous voir et j'aime pas ça, ça me saoule.
Haruka souffle doucement puis ferme le tuyau d'arrosage. Il le pose avant de regarder sa bien-aimée.
- Tu viens presque plus à la maison, et tu me manques à moi. J'ai envie de te voir comme avant.
Il soupire alors gentiment puis agrippe Savannah par la taille :
- D'accord, j'ai compris. Je suis désolé.
Savannah le regarde tout en faisant la moue.
- Il va falloir faire beaucoup mieux que ça.
De là, Haruka lui lance un sourire charmeur, puis se penche doucement vers elle afin de l'embrasser chastement.
- Comme ça...? Lui murmure-t-il ensuite.
Savannah émet un petit sourire. Haruka l'embrasse davantage, cette fois de façon plus passionnelle et langoureuse. Les bras de sa belle brune entourent ses épaules tandis que les bras d'Haruka se resserrent un peu plus sur sa taille. Ils s'embrassent à plusieurs reprises, jusqu'à s'arrêter, à bout de souffle. Leurs respirations se mélangent entre elles. Savannah chuchote alors suavement :
- C'est un bon début...
Haruka rit légèrement. Elle lui demande par la suite s'il est disponible ce soir.
- Oui, pourquoi ?
Savannah lui sourit avec charme :
- ... J'ai envie d'aller chez toi.
Haruka fronce légèrement les sourcils, surpris. Il sourit, puis s'écarte doucement d'elle :
- Ah ouais ? T'es sûre ?
Savannah hoche la tête, entourant à nouveau ses bras autour de son cou. Son index titille légèrement sa boucle d'oreille en forme d'anneau, ce qui fait sourire notre adolescent, bien qu'il semble hésiter à sa demande. Savannah le remarque et tente de le convaincre :
- Allez, s'te plaît, dis oui...!
- Mmmh... Bon, d'accord.
- C'est vrai ?
- Ouais, si tu veux venir, tu peux.
- ... Ça te gêne vraiment pas ?
Haruka soupire doucement avant de sourire :
- J'viens de te dire que tu pouvais venir Savannah. Par contre, je viendrai te chercher. Pas question que tu marches seule dans Kamagasaki.
- Ça marche.
Elle sourit comme une enfant, se rapproche de lui et murmure qu'elle a trop hâte. Elle l'embrasse ensuite, puis les deux ados se regardent tendrement.
- Savannah ?
Dès qu'ils entendirent la voix de Iori et ses pas arriver dans le garage, Haruka et Savannah se détachent immédiatement. Haruka reprend le tuyau et l'ouvre à nouveau, tandis que Savannah se décale de plusieurs mètres. Iori entre alors au garage, et les aperçoit.
- Ah ben te voilà, je te cherchais partout ! Qu'est-ce que tu fais là ?
- Je voulais..., rendre visite à Haruka pour voir si ça se passait bien pour lui.
Iori sort un léger rire plein d'arrogance tout en s'avançant vers les deux ados :
- Huh, et pourquoi ça se passerait mal ?
- Je sais pas, peut-être parce que tu le torturerais.
- Haha, très marrant. Haruka, je te torture ?
Haruka secoue la tête sans même le regarder :
- Absolument pas, monsieur Nijo.
Iori se tourne vers Savannah et passe son bras autour de ses épaules :
- Tu vois, tout se passe merveilleusement bien...! Oh et Haruka, tu peux m'appeler Iori, tu sais. Ça fait déjà une semaine que je te le dis.
De là, le concerné lève ses yeux vers lui, qui se contente de sourire : un sourire qui semble hypocrite. Son regard passe ensuite le temps d'une demi-seconde sur Savannah, avant de repasser sur le jeune homme à nouveau. Il lui rend alors un sourire également hypocrite :
- C'est vrai. Désolé, Iori.
- Non, t'inquiète, ça fait rien. Juste, essaye de t'en rappeler la prochaine fois, j'ai horreur des formalités. Surtout que t'es l'ami de ma chérie, non ?
Savannah sourit, gênée alors qu'elle regarde Haruka. Le regard de ce dernier est fixé impassiblement sur la Lamborghini.
- Bon allez, on va y aller nous, mes parents vont pas tarder à rentrer. Il faut qu'on se prépare.
- Évidemment, répond Savannah d'un sourire forcé.
- Oh, fais pas cette tête ! Ça va bien se passer, je te le promets...!
Haruka relève rapidement son regard vers eux avant de le rebaisser par la suite. Savannah lève les yeux au ciel :
- Tu dis ça à chaque fois...
- Fais-moi confiance cette fois. Bon Haruka ? On se revoit plus tard !
- Passez une bonne soirée.
Ils se tournent, puis tout en marchant, Iori le remercie. Haruka relève les yeux et remarque Savannah qui le regarde une dernière fois avec un sourire charmeur. Elle lui fait ensuite un clin d'œil très rapide, sous le léger rire d'Haruka. Il secoue doucement la tête puis reporte ses yeux sur la voiture.
...
Le soir - Chez les Mirasuna
Allongé sur le dos dans le lit de Mathilde, Maddy émet un sourire. Ses yeux étaient fermés et maquillés avec de petites paillettes bleues.
- C'est presque fini ?
Mathilde, se trouvant assise à califourchon sur elle, répond :
- Pas encore. Essaie d'être patiente un peu, non ?
- Désolée, c'est la première fois que je fais ce genre de chose, c'est pourquoi.
De là, tandis qu'elle était en train de lui maquiller les yeux, Mathilde s'arrête et regarde Maddy.
- Attends... c'est la première fois que tu te maquilles ?
- Ben oui. Ça m'a jamais intéressé, tous ces trucs de makeup, manucure et tout.
- Wow... pourtant on a fait que ça toute la semaine.
- Je sais, et c'était tout nouveau pour moi.
Les deux amies se mettent doucement à rire.
- C'est quoi qui t'intéresse alors ?
- Mmmh, je sais pas trop...
- T'as pas de loisirs ? Des trucs que t'aimes faire ?
Maddy marque une pause, réfléchissant :
- J'aime bien... sortir avec mes potes.
- Tu parles de ta bande de gars ? J'avoue que ça doit être pas mal de sortir avec 3 mecs en même temps.
Maddy pouffe alors de rire :
- Quoi ? Tu m'as cru dans un harem ou quoi ?
- Pour moi ça y ressemble.
De là, elles éclatent de rire.
- Oh non, pitié mais non. Jamais de la vie. Ce sont juste des potes, on se connaît depuis longtemps.
- Raison de plus. En plus, c'est pas comme s'ils étaient moches. Surtout le grand beau gosse là... comment il s'appelle déjà ?
- Tu parles de Tamaki-kun ?
- Peut-être, mais c'est celui avec qui tu restes le plus souvent.
- Oui, donc Tamaki.
Mathilde sourit en coin, tout en demandant de façon taquine :
- T'as pas envie de... tenter quelque chose avec lui ?
Étrangement, Maddy ne répond pas tout de suite, comme si celle-ci réfléchissait. Puis elle finit par répondre en secouant la tête :
- ... Non, ça serait trop bizarre.
- Mais t'as hésité...!
- J'ai pas hésité...! J'ai imaginé.
Elles se remettent à rire. Mathilde soupire alors de façon théâtrale :
- Ahhhh, de toute façon, je sais que t'as déjà un faible pour un autre garçon.
Maddy lève les sourcils de surprise :
- Ah bon et qui ça ?
- Nijo Ryuzaki.
Là, elle se relève brusquement tout en ouvrant les yeux :
- Qu... Quoi ?!
- Tes yeux, ferme les yeux !
Maddy les referme aussitôt :
- Oh oui pardon... mais tu m'as surprise, aussi...!
- Ça veut dire que j'ai raison, pas vrai ?
- Absolument pas. On s'entend bien, c'est tout.
- Oui, bien sûr.
- Mais c'est vrai, on est seulement amis lui et moi.
Mathilde l'observe alors, sans arrêter de la maquiller :
- Et tu aimerais qu'il y est plus...?
- ... Perso, j'en sais rien.
À cette réponse, le regard de Mathilde se change en un regard plutôt froid, tandis que son amie poursuit :
- Il est gentil et tout, et puis on parle bien aussi tous les deux... mais j'sais pas, je pense pas que ça marcherait.
- Pourquoi ?
- On vit pas dans le même monde, lui et moi.
Sa maquilleuse s'arrête, regardant Maddy d'un air curieux :
- Et c'est mal ?
- Ben, je dirais pas ça, mais...
- Alors qu'est-ce que t'attends ? On dirait que ça va lui poser problème de savoir que t'es pas riche et que tu vis dans un quartier pauvre d'Osaka.
- ...
- Écoute, je connais Ryuzaki depuis l'école primaire, et si il y a bien un truc que je sais sur lui, c'est qu'il est hyper mature. Alors le fait que vous ne soyez pas du même monde, c'est pas ce qui va le gêner. Parce que si c'était vraiment un problème pour lui, il t'aurait même pas regarder meuf.
- ... Tu penses ?
- Bien sûr ! Alors si t'as envie d'un truc avec lui, n'attends pas, fonce ! J'suis certaine que tu l'intéresses aussi.
La lèvre de Maddy se crispe. Elle se rallonge sur le lit, puis répond :
- Le problème, c'est que je saurais pas comment m'y prendre...
- Tu plaisantes là ? Tu traînes avec 3 mecs en même temps et tu sais pas comment parler avec un gars qui te plaît ?
- Ben non tu vois. Pas avec un gars qui me plaît justement.
- Ben..., je peux t'aider, si tu veux.
De là, Maddy fronce légèrement les sourcils :
- Comment ça ?
- Si tu veux, je peux demander à Ryuzaki ce qu'il pense de toi.
Elle sourit en coin tout en disant cette phrase. Maddy se relève subitement :
- Tu ferais ça...?!
- Bien sûr ! Je te l'ai dit, je connais Ryu depuis longtemps. Si c'est moi qui lui demande, il me répondra sans problème.
- ... Oui mais non, laisse tomber. Ce serait une perte de temps.
- Mais pourquoi tu dis ça ?
- Parce que c'est la vérité...! Je sais déjà ce qu'il va répondre si tu lui demandes : "Ouais Maddy, ben écoute, elle est cool, c'est comme une pote mec mais en meuf" voilà ce qu'il te dira.
- Tu délires complètement.
- Pas du tout. C'est ce que tous les mecs pensent de moi, après tout.
Elle se rallonge sur son lit avec lassitude.
- ... Tu devrais pas te sous-estimer comme ça Maddy.
La concernée hausse les sourcils. Mathilde pose alors ses deux mains sur le lit puis se penche légèrement vers son amie :
- Moi je te trouve hyper jolie.
De là, Maddy ouvre les yeux et la fixe :
- ... C'est vrai ?
Mathilde hoche la tête, un sourire rassurant sur les lèvres.
- Et j'suis sûre que tous les mecs pensent la même chose que moi. Mais comme t'es plutôt amical avec eux, ils préfèrent ne rien dire.
Maddy baisse timidement les yeux. Elle esquisse ensuite un petit sourire :
- Merci. C'est vraiment gentil.
- Dis, tu me fais confiance ou pas ?
Elle hoche doucement la tête :
- Oui, bien sûr.
- Alors crois-moi quand je te dis que tu plais à Ryu. Tu vas voir, tu vas pas être déçue. Tu me remercieras même du fond du cœur quand tu sortiras avec lui.
Maddy se met légèrement à rire.
- Tu sais, j'suis contente de t'avoir rencontré. T'es vraiment sympa.
Mathilde lui sourit gentiment pour réponse, avant de repasser une couche sur ses paupières. Maddy referme les yeux.
- C'est normal. On est amies après tout, non ?
- Ouais, carrément. Et je suis contente d'être ton amie.
Mathilde garde son sourire en coin, puis répond doucement :
- ... Moi aussi.
Elle se redresse ensuite, et s'exclame de joie :
- Voilà, j'ai fini...!
Maddy ouvre de nouveau les yeux puis se relève, s'asseyant sur le lit. Mathilde apporte un miroir et le lui tend. Maddy le prend, puis se regarde :
- Alors, t'aimes bien ?
Maddyssa se regarde, les yeux écarquillés :
- Wow... ça fait bizarre.
- Mais ça te plaît, pas vrai ?
Tout en se regardant dans le miroir, la concernée se met à sourire. Elle hoche la tête, Mathilde lui souriant en retour, fière de son travail. Elle agrandit alors des yeux :
- Oh, j'vais te prendre en photo...!
- Quoi, t'es sûre ?
- Mais ouiiii ! Tu vas voir, tu vas être trop belle ! Puis au passage ça te fera une nouvelle photo de profil sur les réseaux, parce que celle que t'as actuellement est carrément ringarde.
Maddy fronce de là les sourcils :
- Pas du tout, c'est le héros d'un animé.
Alors qu'elle était sur son téléphone, Mathilde lève le regard vers l'adolescente puis rétorque :
- C'est ce que je dis. Ringarde.
Son amie lève les yeux au ciel tout en souriant.
- Bon, t'es prête ?
Maddy hoche la tête, puis Mathilde lui touche doucement ses cheveux, les mettant correctement sous l'embarras de Maddy.
- Ok, alors... ce qui serait cool c'est que tu prennes un air sexy, genre... bombasse tu vois.
La jeune brune ouvre la bouche, semblant à la fois surprise et mal à l'aise.
- Ah, hum... je fais pas ça, moi.
- Fais un effort. C'est pas compliqué, je te le jure. Essaye.
Maddy inspire alors, puis expire doucement.
- Ok.
Elle s'assoit ensuite à genoux sur le lit, tandis que Mathilde se recule, se tenant face à elle. Elle commence alors à prendre quelques clichés avec son téléphone, le sourire aux lèvres.
- C'est parfait. T'es vraiment superbe.
- Tu trouves ?
- Oui, grave...! Mais attends...
Elle se rapproche de l'adolescente, avant de baisser la bretelle droite de son haut.
- C'est plus sexy.
Maddy se contente de sourire légèrement. Les deux filles finissent par se faire un shooting le reste de la soirée.
...
Tamaki est en train de courir, des écouteurs avec fil enfoncés dans ses oreilles.
Tamaki : Il m'arrive parfois de courir pour oublier. Et chaque fois que je cours, Je m'arrête pas, même quand je suis essoufflé.
Là, un grondement de tonnerre apparaît, ce qui l'arrête. Il se baisse et reprend son souffle, puis une averse de pluie tombe du ciel, devenant plus insistante. Il se met maintenant à pleuvoir à flots.
Tamaki regarde le ciel.
C'est comme si...
Il baisse son regard, soupire :
- Putain...
Avant de se remettre à courir.
Noir.
J'avais envie de suffoquer à la fin.
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