Épisode 11 : "Quand la vérité nous tombe dessus"
Lycée Mannouzaka - 9h30
Dans les couloirs vides du lycée, Ryuzaki ouvre son casier. Il soupire longuement après avoir pris son sac de sport tout en regardant vers le bas. Là, Mathilde arrive, et se place à quelques mètres derrière lui, bras croisés.
- Ben alors, on est de mauvaise humeur ?
Ryuzaki, qui avait déjà entendu ses talons claquer le sol, se tourne et l’aperçoit. Mathilde sourit narquoisement.
- Je me demande bien ce qui a pu te mettre dans cet état-là. Peut-être ton frère ?
Le cadet Nijo soupire tout en mettant son sac de sport sur l’épaule :
- C’est pas le moment, Mathilde.
- Pourquoi ? Je m’inquiète pour toi, je suis sérieuse.
- Et ben tu n’as pas à le faire. Salut.
Il marche, la dépassant. Mathilde se tourne alors vers lui, sourire narquois aux lèvres :
- Ça à l’air de bien se passer entre toi et Maddy j’ai l’impression.
De là, il se tourne vers elle, les sourcils froncés d’agacement.
- Je dis ça parce que vous êtes toujours ensembles actuellement. Ce qui n’est pas ton genre.
- Ah ouais, pas mon genre ?
Elle hausse les épaules :
- En général, tu ne restes pas plus d’un mois avec la même fille. Donc ouais, c'est curieux.
- Pff, tu dis ça seulement parce que t'es jalouse.
- Oui, je vais pas le nier. Je suis jalouse, et c'est exactement ce que tu voulais non ? C'est pour ça que t'as commencé à t'intéresser à elle. Pour attirer mon attention.
Ryuzaki la regarde les yeux plissés, avant de répondre tout en s'avançant vers elle :
- Juste pour que tu saches, le monde ne tourne pas autour de toi Mathilde. Donc ce n'est pas parce que je fais quelque chose que c'est forcément lié à toi.
- Je vois... donc tu aimes Maddy ?
- Oui, je l’aime.
- Depuis le début, ton attention était de vraiment sortir avec elle ?
Là, son ex petit-ami garde le silence. Mathilde élargit alors son sourire, avant d'hocher lentement la tête :
- Nous y voilà.
- Putain, tu cherches à faire quoi là ? T’as vraiment rien de mieux à faire que de me faire chier ?
- Je suis pas là pour te faire chier, mais pour comprendre pourquoi tu fais tout ça, Ryu. On sait tous les deux que si tu t'es intéressé à Maddy, c’est pour me rendre jalouse.
- ... Tu dis n’importe quoi.
- Allez, arrête. T’as toujours fait ça, t’as même été jusqu’à draguer mes copines pour me mettre en rogne contre toi. Mais ça n’a jamais fonctionné parce que dans le fond, t’as toujours su que tu n’arriverais jamais à me rendre jalouse. Donc lorsque tu as aperçu Maddy, tu t’es dit : “mmh, cette fille là est un tout autre opposé de mon ex, j’vais probablement pouvoir faire quelque chose avec elle pour lui foutre la haine”. C’est pas vrai ?
Ryuzaki détourne le regard avec agacement , sachant parfaitement qu'elle disait la vérité.
Voyant qu'il gardait le silence, Mirasuna s'approche doucement de lui :
- Tu peux dire ce que tu veux, tu sais que j’ai raison. Je te connais par cœur, Ryu. T’as jamais pu m’oublier, et je t’en veux même pas parce que, c’est réciproque.
Là, il la regarde à nouveau tandis qu'elle continue :
- Moi non plus, j’ai jamais pu passer à autre chose, oublier ce qu’on a vécu, parce que nos sentiments étaient plus forts que n’importe qui. Ryu… j’aimerais que tout redevienne comme avant. J’aimerais…
Elle lui prend les deux mains :
- Qu’on se remette ensemble.
Les deux se fixent longuement, avec émotion. Puis lorsque Mathilde s'apprête à l'embrasser, Ryuzaki recule. Il relâche ensuite ses mains des siennes.
- C’est trop tard.
- C’est pas ce que je lis dans tes yeux.
- Je suis avec Maddy maintenant.
- Oh sérieux, tu ne fais que jouer avec elle…! C’est comme ça qu’est Ryuzaki Nijo. Tout comme sa famille, il manipule et joue avec les gens. Je te connais assez pour savoir que t’es exactement comme ça.
De là, Ryuzaki regarde froidement cette dernière :
- Mathilde, tu…
Alors qu’il allait poursuivre, ils entendent un bruit de claquement de porte juste derrière eux. Ils se retournent, puis Ryuzaki demande s’il y a quelqu’un. Personne ne répond.
…
Maddy ouvre la porte des toilettes en larmes. Elle se précipite dans l’une des cabines et s’enferme.
Assise sur le sol, les genoux recroquevillés sur elle-même et le dos collé contre la porte, des larmes coulent sur ses joues, sans s’arrêter. Elle sanglote tellement que cela la fait suffoquer. Elle tente de se calmer, mais pleure à nouveau. Elle essuie ses larmes plusieurs minutes après, avant de regarder le sol.
Maddy était tombée amoureuse… et ignorait que tout amour pouvait aussi dire toutes souffrances.
…
Quartier Shibaru - 9h45
Le même matin, Tamaki est devant la porte d'Issei, tambourinant dessus.
De mon côté, ça n’allait pas fort non plus. Il me restait plus beaucoup de dope et je commençais à être un peu en manque.
- Issei, ouvre cette putain de porte !
Bon ok, assez en manque.
Il continue de tambouriner dessus, jusqu’à ce que ce soit Hanma Shuji qui finisse par l’ouvrir.
- Oy, c’est toi alors qui frappe comme un cinglé ?
- Hanma ? Oh peu importe.
Il entre sans prévenir, demandant où est Issei. Hanma hésite à répondre, il se gratte le crâne.
- Euh…, il est parti faire quelques courses.
Tamaki se tourne vers lui, les sourcils froncés :
- Quels genres de courses ?
- Ben, des courses. T’es sa mère ou quoi ?
Il détourne le regard, frottant légèrement son poignet :
- … Disons que j’suis seulement un peu en manque.
De là, Hanma rit légèrement, avant de passer derrière lui :
- Un peu ? Tu frappais tellement fort à la porte que j’ai cru que t’allais la défoncer, mec.
- Oui bon, j’ai juste besoin d’un peu d’eupho, ok ?
- Euh ouais, répond alors le majeur tout en rangeant des affaires sur la table, ben…, essaye de voir dans la salle de bain, et prend ce que tu veux.
- Ce que je veux ? Ça va pas me coûter une blinde ?
- Non c’est bon, cadeau de la maison.
Cela surprend l’adolescent, qui hausse les sourcils. Sans le regarder, Shuji ajoute :
- Prends tout ce que tu veux, ça va pas le déranger.
Tamaki se retourne, soufflant doucement un “wow” pour lui-même. Il acquiesce, tout en se dirigeant vers la salle de bains.
- Hey, et traîne pas hein ! S'exclame son ami.
Il le regarde partir, puis prend de suite son téléphone, composant un numéro.
…
Appartement d'Hanma
Samatoki est assis sur un fauteuil, en train de rouler un joint. Son téléphone, posé sur la table, sonne. Il pose la cigarette et décroche.
- Allô ?
Au combiné, Hanma parle à voix basse :
- Mec, y’a ton pote qui vient de débarquer, là. Je fais quoi ?
De là, Issei fronce les sourcils d’inquiétude :
- Tamaki est là ?
- Ouais, lui là. Je fais quoi ? J’me tire ?
- Non, non non, surtout pas. C’est lui qui doit dégager d’abord, et vite.
- J’ai essayé, mais il est en manque. J’l’ai envoyé dans la salle de bain, il devrait plus tarder.
- Dis-lui de se dépêcher sans le faire flipper, d’accord ? Il faut pas qu’il reste ici.
Hanma s’apprête à répondre quand, depuis la salle de bain, Tamaki demande :
- Je peux prendre aussi du dié-thy-llyser-gamide ?
- Prend ce que tu veux, j’ai dit !
Issei : Hey, tu lui as pas dit que j’étais chez toi ?
- Mais non, tu me prends pour qui ? Bon vas-y, j’le fais partir et je te rejoins. J’ai presque fini de ranger ta piaule.
- Ok, ça marche. Préviens-moi quand il part.
Hanma finit par raccrocher après avoir acquiescé. Il range son téléphone quand Tamaki revient dans le salon. Il le fixe, puis demande les yeux plissés avec qui il parlait.
- Quoi, donc t’es ma mère à moi aussi ?
Le concerné pouffe alors, puis demande :
- Quand est-ce qu’il revient Issei ? Il est parti y’a longtemps ?
- Ouais…, j’sais pas trop, il m’a dit qu’il en aurait pour un moment.
- Mais il vit seul ici, ça demande pas énormément de courses...
- Hey, tu poses toujours autant de questions chiantes comme ça ?
- Je veux juste savoir où il est, répond nonchalamment Tamaki en haussant des épaules.
- Et ben il est pas là, et je sais pas quand est-ce qu’il va revenir, ok ? Alors maintenant que t’as ce que tu veux, tu peux repartir non ? Allez, salut mec.
Il s’approche afin de l’avancer jusqu’à la porte, sous l’incompréhension de l’adolescent.
- Quoi, mais attends, je…
- J’ai dit au revoir.
Il l’entraîne jusqu’à la sortie, et une fois dehors, Tamaki se retourne brusquement :
- Oy, Hanma…!
- Et reviens plus dans ce quartier, c’est dangereux par ici.
De là, il claque la porte, laissant un Tamaki totalement perdu. Il se retourne donc et avance doucement, les sourcils froncés d’incertitude.
Ok, alors ça, c’était bizarre. Mais bon, au moins, j’ai eu de la dope gratuite, donc je me fichais pas mal du reste.
…
Kamagasaki - 10h00
Quant à Haruka, qui n’avait plus de boulot, ben…, ça n’allait pas fort pour lui non plus.
Le concerné est assis sur son canapé. Sa tête appuyée contre le dossier, il regarde le plafond d’un air absent. De là, on toque à sa porte.
Puis en l'ouvrant, il découvre Savannah devant lui.
- Salut.
Haruka baisse les épaules :
- … Salut.
Il se retourne, marche de façon dépitée. Savannah fronce les sourcils et demande tout en fermant la porte ce qui se passe. L'adolescent s’étale sur le canapé et soupire :
- J’viens de me faire virer.
- Virer ?
- Ouais. À cause de ton connard de mec, ta mère ne veut plus de moi. Et les Nijo non plus, mais ça je m’en fous un peu.
Savannah détourne les yeux et demande avec hésitation :
- Pourquoi…? Iori, a dit quelque chose ?
- Il pense qu’on sort ensemble, c’est pourquoi il a fait ça.
Il se tourne vers elle. Voyant qu’elle ne répondait pas, il fronce les sourcils, suspicieux :
- Et j’ai comme l’impression que t’étais déjà au courant.
Savannah semble assez hésitante. Elle s'assit doucement à côté de lui :
- Euh… ben en fait…, oui, j’étais au courant, parce qu’il m’a dit qu’il allait le faire.
- … Et pourquoi tu m’as rien dit lorsqu’on s’est vu ?
- Parce que je pensais qu’il allait le faire un peu plus tard…! Après…
Là, elle baisse les yeux. Haruka la fixe, remarquant qu’il y a quelque chose qui ne va pas, ce qui lui donnait un mauvais pressentiment.
- Après quoi ? Demande t-il, assez inquiet.
La jeune fille murmure alors :
- … Après nos fiançailles. Je vais…, me fiancer avec Iori.
Il se fige, avant de répondre quelque temps par la suite :
- Quoi ? Attends t’es sérieuse là ?
Elle hoche fermement la tête :
- … C’est officiel.
- Et tu m’annonces ça comme ça ? Sans aucun remord ?
Savannah inspire un bon coup. Ses yeux sont baissés alors qu'elle rétorque :
- Écoute, Haruka. J’ai beaucoup réfléchi, et je crois qu’en vérité… c’est avec Iori que je veux être.
Il la fixe longuement, très longuement.
- … Tu mens.
- Non, c’est vrai.
- Alors pourquoi tu me regardes pas dans les yeux ?
De là, elle lève son regard.
- C’est lui qui t’a obligé à dire ça…?
- Il m’a pas obligé, c’est ma décision.
L'adolescent émet un petit rire ironique :
- Ta décision ? Alors que t’as pas arrêté de me dire que tu ne l’a jamais aimé, maintenant c’est TA décision ?!
Savannah détourne le regard, se mordant la lèvre. Haruka se lève du canapé, s'éloignant de quelques centimètres d'elle, consterné par cette nouvelle. Il se retourne, puis reprend :
- Tu disais que tu m’aimais Savannah. Que c’est avec moi que tu veux être, que c’est avec moi que tu veux faire ta vie, et j’en passe...! Putain mais, je t’ai même accueilli chez moi quand t'as débarqué complètement ivre à cause de cet enfoiré, et maintenant tu veux te fiancer avec lui ?!
Ses yeux brillent de chagrin alors qu’elle s’efforce de ne pas le regarder dans les yeux, y compris Haruka, à bout de nerfs. Il tente de se calmer, puis reprend d'un ton plus calme :
- Ok, regarde-moi Savannah. Regarde-moi.
Elle le fixe, remarquant la rage et la tristesse dans ses yeux. Elle répond d’un ton froid, la voix assez tremblante :
- Quoi ?
- Je veux que tu me dises, droit dans les yeux ce que tu ressens pour moi. Maintenant. Et pas de mensonges, parce que je le saurais si t’es pas sincère.
Un silence s’installe, où les deux ados se fixent du regard. Savannah tente de ne pas flancher, elle retient de toutes ses forces ses larmes qui menacent de couler tout en maintenant son regard sur lui. Là, elle se lève à son tour.
- Bien. Tu veux la vérité ? Je ne t’ai jamais aimé Haruka. Je m’amusais juste avec toi, c'est tout. Voilà, j'voulais pas te l'annoncer comme ça mais, vu que tu m'y a obligé, maintenant tu sais ce que je ressens.
Elle se dirige sans plus tarder vers la porte. Savannah sort, puis ferme cette dernière, laissant un Haruka immobile. Seuls ses paupières clignent légèrement. Une larme finit par couler doucement sur sa joue, alors qu'il semble triste et en colère à la fois.
…
Non loin de l'appartement d'Haruka, Iori se trouve dans une voiture de luxe, assis à l’arrière. Il regarde par la vitre à côté de lui lorsqu’il entend la portière se claquer. Il se retourne, et aperçoit sa petite-amie qui s'assoit à côté de lui, la place tout à droite de la voiture. Le chauffeur démarre alors. Iori observe la jeune fille, qui a la tête complètement détournée de lui.
- Tu l’as fait ? Demande t-il.
Savannah reste silencieuse. Iori esquisse alors un petit sourire, avant d’avancer sa main vers elle.
- Est-ce que ça veut dire oui…?
Alors qu’il effleure sa paume, Savannah le repousse violemment :
- Ne me touche pas.
Son regard est fixé sur la vitre, tandis que Iori se met à rire doucement :
- Ça veut dire oui, j’imagine.
Il l’observe, avant d’ajouter :
- Fais pas cette tête. Dis-toi qu’au final, c’est une bonne chose pour lui. Il finira pas en taule pour possession et trafic de drogue.
Il soupire, tout en émettant un léger rire narquois. Savannah, où son regard est maintenu sur l’extérieur, des larmes coulent silencieusement sur ses joues. Le paysage défile sous ses yeux.
///
Kamagasaki - 20h10
Le soir, Tamaki titube dans les rues de Kamagasaki, le regard béat levé vers le ciel.
J’crois qu'la LSD me fait un peu délirer. Bien que ce soit plutôt cool, c’est jamais bon de se défoncer en pleine rue. Parce qu’il suffit qu’on tombe sur des flics rien qu'une fois pour se retrouver dans la merde.
Son regard se baisse. Il continue de marcher, assez en déséquilibre, alors qu’il aperçoit trois personnes habillés en noir, dont l’un portant une casquette sur la tête. Ils sont adossés à des arbres qui les séparent de plusieurs mètres.
En général, y’a des guetteurs dans le quartier pour s’assurer qu’il n’y ait aucune ronde. Ils sont plutôt discrets, genre, habillé tout en noir, certains avec une casquette pour pas qu'on distingue leurs traits physiques sur le visage.
Ainsi les “guetteurs” jettent un regard à Tamaki, qui continue d’avancer en les fixant de façon neutre. Il détourne ensuite le regard.
Ils se cloitrent contre un mur ou un arbre sur le côté, et guettent chaque personne sur leur chemin. Et dès qu’ils voient un truc du suspect, ils préviennent les dealeurs. Un vrai réseau de malfaiteurs hein ?
De là, il esquisse un léger sourire béat.
…
Il arrive dans un petit square. Tandis qu’il marche, ouvrant un petit portail menant au jeux d’enfants, il appuie douloureusement sur son front, les yeux fermés. Une fois chose faite, il s’arrête et ouvre les yeux, ressentant les effets du LSD se dissiper. Puis, il remarque Maddy assise sur un banc non loin, qui pleure et tremblote un peu.
- Maddy ?
La concernée lève son regard et aperçoit son ami s’avancer vers elle.
De là, elle essuie rapidement ses larmes :
- Tamaki ? Qu’est-ce que tu fais là ?
Alors qu'il arrive à sa hauteur, il plisse les yeux et se penche vers elle. Il approche son visage, sous la surprise de l'adolescente, qui recule par réflexe.
- Euh, tu fais quoi là…?
- … Ah ouais, je délire pas. C’est vraiment toi.
- Ben oui c’est moi…! Qu'est-ce qui te prend ?
Tamaki s'assoit à ses côtés :
- Je savais pas si c’était toi.
- Et c’est une raison pour t’approcher comme ça ? Imagine si ça n’avait pas été moi, tu te serais sûrement pris une grosse baffe.
Son ami rit légèrement :
- Sûrement. Ça aurait été drôle, hein ?
Elle le regarde, avant de rire à son tour.
- Qu’est-ce qui s’passe ? Demande t-il après avoir un peu ri.
- Comment ça, qu’est-ce qui s’passe ?
- T’étais en train de pleurer non ?
Maddy détourne le regard, gênée.
- C’est ton mec ?
- Non, enfin, oui… mais c’est plus mon mec.
Là, son ami garde le silence. Il détourne le regard, puis rétorque la voix indifférente :
- ... Tu sais, c’est pas parce qu’on se dispute avec quelqu’un que ça veut forcément dire que c’est fini.
- Baka, tu me prends pour quoi, une gamine ? On est vraiment plus ensemble.
Tamaki tourne son regard vers elle et plisse des yeux :
- Pourquoi ? Qu’est-ce que t’as fait ?
Maddy se tourne vers son ami, les sourcils froncés :
- Quoi, mais pourquoi ce serait tout de suite de ma faute ? Tu sais même pas ce qui s’est passé…!
- Ouais mais bon, avec toi on sait jamais. Il suffit seulement qu’on se moque de ta petite taille pour que tu te mettes à nous boxer.
Son amie glousse de rire. Elle le frappe ensuite à l’épaule :
- Putain mais t’es vraiment con, toi.
- Ouais mais j’ai réussi à te faire rire, donc mon boulot est fait.
Les deux amis rigolent doucement. Tamaki se met alors à la regarder, et rétorque d’une voix plus rassurante :
- Hey, je sais pas ce qui s’est passé, mais te tracasse pas pour lui. Y’en aura d’autres de mecs, qui vaudront sûrement beaucoup mieux que lui.
La concernée lui sourit tendrement :
- ... Ouais, c’est clair.
Ils se fixent avec gentillesse, avant que l'adolescent ne détourne le regard :
- … Et puis bon débarras, je l’aimais pas.
Là, son amie éclate de rire :
- Mais tu lui as jamais parlé…!
- J’ai pas besoin de parler à quelqu’un pour me faire mon avis sur cette personne.
- Pff ouais, c'est bien toi ça.
Les deux rient à nouveau avant de garder le silence durant quelques secondes.
- Bon, on rentre ? Dit alors la brune. J’ai super froid, là.
- Vas-y. Tu veux ma veste ?
- Ouais grave, merci.
Tamaki baisse les épaules, puis finit par l’enlever :
- J’espérais que tu dises non.
- Ben pourquoi tu m'as demandé alors ?
- Parce que ma mère m’a bien élevé.
Maddy rit davantage, avant de prendre sa veste et de l'enfiler.
- Merci, Tamaki-kun. C’est très gentil de ta part.
- Ouais, je sais.
Elle ouvre grand la bouche avant de se mettre à rire, puis les deux amis avancent tout en plaisantant.
…
Ils marchent à présent dans la rue. Une voiture roule sur la route derrière eux, les phares allumés.
- En vrai, c’est pas plus mal maintenant que tu sois célibataire.
À cette phrase, l'adoslescente se tourne vers lui :
- Pourquoi tu dis ça ?
- Ben comme ça, on va pouvoir rester à nouveau ensemble.
- … Mais on est toujours restés ensemble, Tamaki.
- Peut-être, mais c’était plus comme avant. Et puis des fois, j’avais l’impression que tu revenais juste quand tu t’embrouillais avec Ryuzaki.
- Alors ça c’est pas vrai.
- Si c’est vrai.
- Non, c’est pas vrai.
- D’accord, rappelle-moi pourquoi t’as insisté pour que je vienne avec toi à Okinawa ?
Maddy détourne le regard, sans répondre. Tamaki hausse alors des sourcils, certain de cette réponse silencieuse.
- Tu vois.
- Mais c’était simplement cette fois-là…! J’t’ai jamais abandonné, après.
- Sauf quand tu restais avec Ryuzaki, c’est-à-dire, tout le temps.
- Ok, bon, c’est peut-être vrai, mais j’suis là maintenant non ? Et je compte plus te lâcher. N'oublie pas que c’est ce qu’on s’est promis avant d’entrer au lycée.
Tamaki esquisse un sourire :
- C’est vrai. Et le lycée n'est pas fini.
- Exact, c'est même loin d'être fini.
Maddy lui sourit en retour. Tamaki continue de s’avancer, alors qu’on aperçoit une nouvelle voiture passer derrière eux, qui ralentit de plus en plus en arrivant vers leur hauteur. Ses phares sont éteints.
- Pour tout te dire, ça me faisait un peu chier de te voir en couple. Je sais pas pourquoi, mais y’avait un truc qui me contrariait, quand je te voyais toute heureuse pour un mec. Après, je dis pas que j’étais jaloux ou quoi, mais…
De là, alors qu’il se tourne pour regarder son amie, cette dernière ne se trouve plus à ses côtés. Il fronce les sourcils, puis se retourne complètement. Il n’y a personne.
- Maddy ?
Il regarde devant lui, où le silence règne, la rue complètement déserte.
- Où est-ce qu'elle pass-
Puis d'un coup, on l’attrape par derrière, lui mettant un sac noir sur la tête. Son cri s’étouffe, puis c'est le noir complet.
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