chapitre 4 : l'ignorance est le plus grand des mépris
Slohane tape frénétiquement sur le clavier de son ordinateur. Un document Word est ouvert, avec un seul nom pour titre.
Neymar.
Sur Google Chrome, de très nombreuses pages sont ouvertes. Plusieurs pages Instagram, une page Google Map. Des pages Twitter.
Sur son téléphone, c'est Snapchat qui est ouvert.
Slohane s'arrête de taper et soupire. Ses yeux commencent à fatiguer, elle le sent. Elle n'arrive plus vraiment à lire les mots nettement. Mais elle n'a pas terminé. Elle a un espace vide dans l'emploi du temps de Neymar de demain : elle doit absolument le combler. Elle a besoin de savoir où il sera, et ce qu'il fera, pour savoir si elle peut le voir là-bas.
Hormis ce mystère, elle a réussi à retranscrire les trois prochaines journées du joueur de football en détail. Elle n'aura plus qu'à imprimer les pages et à surligner les endroits où elle pourra possiblement le voir. Il faut absolument qu'elle lui parle, qu'elle le confronte. Cela fait bien trop longtemps qu'il y a des non-dits entre eux. Slohane ne veut plus de non-dits, elle veut des faits. Des faits avérés. De l'honnêteté. Pas de la fuite comme elle l'a vu à l'aéroport.
Elle aurait dû s'en douter, c'est ce à quoi elle pense, en secouant la tête face à sa bêtise, son manque de réflexion. Ils n'allaient pas discuter en plein aéroport, entourés de journalistes et de coéquipiers. Ils n'allaient pas discuter à huit heures du matin un lendemain de match.
Il fallait qu'elle réfléchisse. Elle n'allait pas essayer de le croiser au camp des loges après l'entraînement, par exemple, ce n'était pas le bon moment. Mais elle pouvait essayer de le croiser devant chez lui. Où lorsqu'il sortirait ses poubelles. Et pourquoi pas après son passage chez son coiffeur.
Beaucoup d'options s'offraient à elle. Et elle se mit à la tâche dès le lendemain, en fin de matinée, quand elle décida d'attendre Neymar près de chez lui. Évidemment, il ne fallait pas qu'elle ait trop l'air de l'attendre, ni qu'elle soit trop près : elle prétendit être une distributrice de journaux dans le quartier.
Quand la voiture de Neymar passa, elle sourit immédiatement et lui fit signe à travers la vitre. Les vitres étant teintées, il était impossible de voir si Neymar l'avait remarqué. La voiture ne s'arrêta pas, et Neymar continua jusqu'à entrer chez lui, où Slohane ne pouvait plus l'atteindre.
Le lendemain, c'est devant chez son coiffeur qu'elle l'attendait. Cette fois-ci, aucune vitre entre eux : quand Slohane le vit arriver et prononça son prénom, il lui lança un regard avant de continuer son chemin.
Le troisième jour, elle l'attendait devant les poubelles. Quand il la vit, il s'arrêta, fronçant les sourcils.
-Neymar, est-ce qu'on peut parler ? demanda Slohane, et Neymar ne bougea pas, ses poubelles toujours dans les mains.
-Arrête de me suivre, de m'envoyer des lettres et des messages, on ne se connait pas.
Il jeta ses deux sacs avant de faire demi-tour pour rentrer chez lui.
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