chapitre 7
La nuit s'est très bien passée. J'ai eu un profond sommeil qui m'a permis de me reposer, de prendre de l'énergie pour la deuxième rencontre. Le but est toujours le même : paraître la plus naturelle possible et n'afficher aucune once de stress. Jusque-là, tout s'est bien passé, mon talent d'actrice refoulé pendant tout ce temps est remonté à la surface et j'ai intérêt à continuer dans cette voie si je ne veux pas être démasquée.
Pendant que je suis en train de manger le petit déjeuner que le service de l'hôtel m'a gentiment proposé, mon téléphone signale un appel entrant. C'est justement Edwin.
"Allô ?"
"Allô ! C'est Edwin, je me disais que comme je ne travaille pas aujourd'hui, je pourrais passer te prendre à ton hôtel pendant l'après-midi, ça te dit ?"
Bien sûr que je veux, plus je passerai du temps à ses côtés, plus vite je le charmerai, du moins je l'espère.
"Je vais d'abord prévenir mon amie et je t'enverrai un message de confirmation." Fais-je semblant d'hésiter.
"À tout à l'heure j'espère."
"À plus." Sont les derniers mots énoncés avant qu'il ne raccroche.
Je souris de toutes mes dents, contente de pouvoir passer du temps avec lui. J'espère sincèrement que la fin de la journée sera concluante.
Je décide, après avoir mangé, de me doucher et de m'habiller. Ce n'est que quelques minutes après que je décide de lui envoyer un message disant que c'est bon pour l'après-midi.
*********
Ça fait maintenant des heures que je me retrouve à côté d'Edwin. Ce dernier avait voulu me faire découvrir la ville. Je dois dire que pour l'instant, mon après-midi se passe très très bien. La bonne humeur est au rendez-vous et jusque-là, il ne s'est encore rien passé à part de petits câlins amicaux.
On est à présent installé dans un petit restaurant très sympa. Pour moi, c'est un moment idéal pour lui poser des questions sur sa vie. Il ne faut pas non plus que j'oublie la véritable cause de ma venue.
"Tu t'es bien amusée ?" Me questionne Edwin.
"Tu n'imagines pas à quel point, ça fait longtemps que je n'ai pas passé un après-midi comme celui-là alors je te remercie." Parlais-je sincèrement.
"J'imagine qu'avec ton emploi du temps d'hôtesse, tu n'as pas vraiment l'occasion"
"Oui et les jours où je suis chez moi me servent à me reposer ou je vais chez Sharon." Avouais-je.
"D'ailleurs, comment elle va ? Ça fait longtemps que je ne l'ai pas revue." Questionne Edwin.
"Très bien, et ta petite sur fait quoi comme étude maintenant ? Je me souviens qu'elle était sur le point de terminer le lycée la dernière fois qu'on s'était vu." Lui demandais-je à mon tour.
Sa sur est une personne adorable. Malgré leurs apparences qui sont totalement opposées, ils ont une relation très fusionnelle. Edwin, lui, est assez long et svelte tandis que sa sur fait à peine un mètre cinquante-cinq avec quelques rondeurs. N'empêche qu'elle est très mignonne avec sa petite bouille d'ange.
"En ingénierie." Fait-il, accompagné d'un petit rire, il semble même dans ses pensées durant quelques instants avant que je ne parle.
"Elle te manque hein ?" Dis-je plus sur un ton de confirmation que de question.
"Beaucoup, tu n'imagines même pas." Après avoir dit cela, il se tait un moment. "Sinon, à part Sharon et tes autres copines, y a-t-il un homme dans ta vie ?" Interroge Edwin.
Le genre de questions que j'attendais depuis que je suis avec lui est enfin là. Si j'avais un homme dans ma vie, la réponse est bien sûr un grand NON. Même si j'ai bien aimé le peu de temps qu'on a passé ensemble, je ne serais sûrement pas ici si j'avais un petit ami. Mais ça, il ne le sait pas et ne le saura peut-être jamais.
"Pas du tout, je n'intéresse peut-être plus les hommes, enfin je veux dire les vrais hommes. Je n'attire que les connards qui ne me veulent que dans leur lit maintenant." Lui avouais-je.
"Je suis sûr que ce n'est pas vrai, tu as tout pour toi : la beauté, l'intelligence, la gentillesse. Je suis certain que tu attires tout le monde, peut-être les connards aussi."
Je ris face à ce qu'il vient de dire mais le fait qu'il me trouve encore belle, gentille et intelligente me flatte beaucoup.
"Merci pour les compliments Edwin, ça me touche."
"Je veux juste savoir une chose, comment est le vrai homme pour toi ? Le vrai comme tu viens de le dire ?"
Sa question me laisse perplexe. Quel genre d'homme voudrais-je ? Cette question n'a jamais traversée mon esprit, je n'y ai jamais pensé.
"En fait pour tout te dire, pour moi un homme, un vrai, ne se distingue pas des autres par son visage ou sa musculature mais plutôt par sa façon d'être. Déjà, personnellement, je ne veux pas d'un homme qui passe tout son temps à son bureau ni d'un homme qui drague tout ce qui bouge. Je ne veux pas non plus d'un fils à maman et encore moins d'un homme qui ne pense qu'à sa petite personne. Le reste est, selon moi, acceptable. Cependant, s'il a le physique ce n'est pas de refus aussi." Me mis-je à énumérer tout en ajoutant un ton sarcastique sur quelques mots.
"Tu ne penses pas que t'es peut-être un peu trop exigeante ?" Me questionne Edwin.
"Non, je sais juste ce que je ne veux pas et ce n'est pas impossible tu sais, toi-même tu ne fais partis d'aucune de ces catégories si je me souviens bien." Lui dis-je naturellement comme si je n'avais pas une autre chose en tête.
"Merci." Répond Edwin.
"Arrêtons de parler de moi maintenant. Et toi, tu as une femme dans ta vie ?" Fais-je calmement.
"J'en avais une il y a trois mois, j'étais même marié. Mais tout ça est maintenant de l'histoire ancienne, elle m'a demandé le divorce après que j'ai commis la plus grosse erreur de ma vie." Confit l'homme en face de moi avec une voix remplit d'une profonde tristesse.
Même si je ne devrais pas et que j'allais peut-être regretter les prochains mots qui sortiront de ma bouche, ma curiosité prend le dessus. Je lui pose donc la question qui trotte mon esprit depuis le moment où il m'a avoué sa vie amoureuse bien que j'avais déjà su pour son divorce avant même de le revoir.
"Es-tu encore amoureux d'elle ?"
Il lâche un rire amer après s'être tus plusieurs secondes.
"Si je suis encore amoureux d'elle?" Répète-t-il.
Comme réponse, j'acquiesce de la tête.
"Je suis fou d'elle oui, après trois mois de séparation je n'arrive toujours pas à m'en remettre, je n'arrive toujours pas à penser à quelqu'un d'autre qu'elle." Dit-il au bord des larmes.
Voilà ce qui m'amène à la dure réalité. Je suis fou d'elle. Le genre de chose que j'aimerais qu'on dise à mon égard mais il l'a bien précisé, c'est elle et pas moi. De toute façon, j'étais bien bête de penser que je pouvais raviver la flemme entre lui et moi. Après tout, s'il s'est marié, c'était parce qu'il était amoureux alors qu'avec moi, il n'avait jamais abordé le sujet de mariage ne serait-ce qu'une seule fois.
"Va lui dire tout ça, récupère-la. Ne la laisses pas te filer entre les doigts et bats-toi pour elle. Je suis sûre que tu y arriveras." Lui conseillais-je.
Pour moi, c'est ce qui est le mieux à faire. Si je n'arrive pas à trouver l'amour, pourquoi ne pas l'aider à récupérer le sien ?
"Je vais me battre, merci Perry, t'es une amie en or." Me dit-il.
Je lui souris sincèrement, une amie en or mais pas une petite amie en carton, ne pouvais-je m'empêcher de penser.
"Je pense que je vais te laisser, je dois passer chez mon amie car j'ai décidé de rentrer demain." Dis-je.
"Je suis désolé que l'après-midi se soit terminée ainsi." S'excuse-t-il.
"Ne t'inquiètes pas, je suis ravie de t'avoir revu, tu as mon numéro si tu veux parler, n'hésites pas à m'appeler." Lui proposais-je.
Il me remercie, puis on se prend dans les bras pendant un long moment.
Je quitte le petit restaurant où on se trouvait, pour rentrer à l'hôtel faire ma valise...
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