chapitre 4

Toc toc toc

"C'est Devon, je suis venu comme on avait convenu." Crie-t-il derrière la porte. Il ne pouvait pas se contenter de seulement toquer ?

Je me dépêche tout de même de lui ouvrir puis me mets sur le côté afin de l'inciter à rentrer. Une fois que celui-ci se trouve dans ma maison, je ferme la porte derrière lui.

"Bonsoir." Salue Devon.

"Bonsoir, comment va ton pied ?" Demandais-je.

"Mieux." Répond-il. Je lui désigne le canapé de la main pour l'inviter à s'asseoir, ce qu'il ne tarde pas à faire.

"Tu veux quelque chose à boire ?"

"De la bière, s'il te plait."

J'attrape deux bières du frigo avant de le rejoindre. Je lui donne une des deux bières que je tiens dans ma main puis m'affale à côté de lui.

"Ça été le boulot ?"

"Ça va, j'ai connu pire tu sais." Fut sa seule réponse. En disant cela, il fixait un point invisible, comme s'il était nostalgique. Je ne pose pas plus de questions et je bois une gorgée de ma bière. En voyant le silence qui commence de plus en plus à s'installer dans la pièce, j'évoque la vraie raison de sa venue. Il n'était pas là pour qu'on se raconte nos vie non plus, enfin, pas aussi directement en tout cas.

"Je vais aller chercher la liste des personnes que j'aimerais que tu trouves. Je te dirai après ce que je sais sur eux." L'informais-je avant de mettre mes mots à exécution. Je vais dans ma chambre et cherche la feuille des yeux. Je ne mets pas longtemps à la trouver, je l'attrape ainsi qu'un stylo, ensuite je m'extirpe de la pièce. Je descends tout doucement quand j'entends des gens parler. J'ai laissé combien de personnes dans mon salon ? Parle-t-il tout seul ? Je panique soudainement pour je ne sais quelle raison et me dirige vers la voix que je viens d'entendre.

Et là je vois... Oh non.

"Coucou surette." Dit-elle.

"Salut, qu'est-ce que tu fais ici ?" Lui demandais-je directement.

"Je n'ai pas le droit de venir voir ma sur maintenant ?" Répond-elle tout en ne lâchant pas des yeux le brun à côté.

"Je suppose que je n'ai pas besoin de vous présenter." Murmurais-je, comme si c'était une évidence.
Suite à mes mots, Sharon me regarde avec un rictus avant de dire une grande bêtise, une très grosse bêtise.

"Oui j'ai cru comprendre que c'est lui le beau gosse dont tu m'as parlé hier soir. Tu as oublié de mentionner qu'il est sexy en plus."

Mes yeux s'ouvrent en grand. Ne me dites pas qu'elle a réellement osé dire ça ? Est-elle au courant que le gars en question est justement à près d'un mètre d'elle ? Car là, je n'en ai pas l'impression. Elle l'a peut-être fait exprès ce qui est tout à fait son genre. Quelle honte ! Devant le silence pesant qui s'est installé en un temps record, elle a décidé de nous sortir de la situation dans laquelle elle nous a elle-même mise.

"Tu fais quoi comme travail ?" Lui questionne Sharon.

"Je tiens un magasin de fleurs." Fait-il.

"Étonnant, si j'étais un homme et que j'avais un physique tel que le vôtre, j'aurais lancé ma carrière dans le mannequinat." Lâche ma sur, toujours les yeux fixés sur lui d'un air admirateur ce qui ne fait qu'amplifier ma gêne déjà bien présente depuis tantôt.

"Si je n'étais pas mariée, j'aurais tout fait pour qu'il y ait quelque chose entre nous deux." Continue de déclarer l'idiote qui me sert de sur.

Pincez-moi s'il vous plaît ! Ce n'est pas possible qu'elle m'humilie à ce point devant un mec que j'ai rencontré hier. Ce dernier est aussi gêné que moi d'ailleurs. On a compris qu'il était beau, il n'y a pas de quoi en faire tout un plat, et puis elle a trente-quatre ans, un mari et deux enfants, merde.

"Euh, merci, pour tous tes compliments." Bafouille le brun.

"Maintenant que tu m'as vu, tu peux gentiment rentrer chez toi. En passant, embrasse mon neveu et ma nièce de ma part, on se revoit demain."

Après l'avoir gentiment chassée de chez moi, Sharon roule des yeux comprenant très bien qu'elle n'était pas la bienvenue ce soir. Elle me prend dans ses bras ensuite vient le tour de Devon.

"Faites pas des cochonneries les enfants, sinon vous protéger serait la moindre des choses." Balance ma sur avant de s'éclipser.

"On est plus des enfants." Criais-je, alors qu'elle était déjà à l'extérieur de l'appartement.

Puis, la personne non loin de moi éclate de rire, un rire franc. Il essaie de se calmer mais ne semble y arriver que quelques minutes après.

"Ta sur est... comment dire..." Tente-t-il de dire.

"Douée pour créer des moments gênants ? Je confirme." le Coupais-je.

"Je voulais dire très sympathique." Continue Devon en souriant.

"Si c'est parce qu'elle vient de te dire que tu es beau ou sexy, je suis sûre que beaucoup de filles doivent souvent te le dire." Parlais-je machinalement.

"Tu ne me l'as pas dit, toi." Me fait-il remarquer.

Il n'a pas besoin que je le lui dise, il en est certainement conscient. Il a bien un miroir chez lui non ? Malgré mon envie de répliquer, je prends la sage décision de m'abstenir et de changer de sujet.

"Bref, voici la liste dont je t'avais parlée, tu ne dois plus chercher ceux que j'ai déjà cochés." Débutais-je avant de m'arrêter un instant. "En ce qui concerne les informations que j'ai sur eux, je sais le nom de famille de ceux qui sont marqués en rouge. Pour le reste, le quatrième sur la liste habite à Washington, le neuvième à San Francisco et le douzième a déménagé dans l'État de Mississippi à Jacksonville si ma mémoire est bonne." Énumérais-je.

"D'accord, je vais commencer dès ce soir et je te dis demain si j'ai trouvé quelque chose sur l'un d'eux." M'explique-t-il.

"Fais comme tu veux mais ne tardes pas trop car il faut que je les retrouve tous avant que je reprenne mon travail."

"Je vais essayer de faire ça au plus vite, je peux te poser une question indiscrète ?" Renchérit-il.

"Bien sûr."

"Qui sont ces hommes ? Ce sont des membres de ta famille ? Des amis de longue date ou... ?"

Que dois-je répondre à ça ? Aucune de ces suggestions n'est la bonne et le lui dire directement ne m'enchante pas trop. Qu'allait-il penser si je lui disais la vérité ? Que je suis en train de retrouver mes ex pour ne pas devenir une pute ? Il risquerait de me prendre pour une psychopathe. D'ailleurs, si j'étais à sa place, j'aurais pensé la même chose.

"Des amis de longue date." Mentis-je sans m'étaler sur le sujet pour éviter de me faire griller.

"Ah d'accord, tu veux donc leur rendre visite je suppose."

"Exactement."

"On devrait échanger nos numéros pour que je te prévienne avant de passer, enfin je ne veux pas débarquer au mauvais moment." Dit-il.

On s'échange alors nos numéros ensuite, nous faisons de plus en plus connaissance. Il me raconte sa vie et moi la mienne, tout en omettant certains détails que l'un comme l'autre ne veut pas révéler. Pas maintenant en tout cas. Une quarantaine de minutes plus tard, celui-ci rentre chez lui en me laissant ainsi seule chez moi. J'avoue que j'aurais aimé qu'il reste un peu plus. J'ai bien apprécié discuter avec lui. Il est attentif et a un sens de l'humour que je ne lui connaissais pas jusque-là. On peut facilement lui parler.

Je range les bouteilles de bières vides qu'on vient de boire et part me doucher. J'enfile ensuite mon pyjama et m'endors sans plus tarder.

*******

Je suis tirée brusquement de mon sommeil par les bruits incessants de mon téléphone. On ne peut donc pas dormir en paix ? J'attrape mon téléphone et décroche après avoir lâché un juron entre-temps.

"Allô ?" Entendis-je au bout du fil.

"Hum." Dis-je d'une voix endormie et les yeux encore clos.

"Je suis désolé de te réveiller à cette heure."

"Qu'est-ce qu'il y a?"

"Vu que tu m'as demandé de ne pas trop tarder, j'ai déjà trouvé une personne de la liste, je peux peut-être passer maintenant avant d'aller au boulot pour te dire ce que j'ai découvert." Suggère mon interlocuteur.

"D'accord." Répondis-je avant qu'il raccroche.

Je quitte mon lit à contrecur afin de prendre une douche bien froide pour me réveiller. Je me coiffe pour être un minimum présentable avant de descendre.

J'entends la sonnette retentir et je ne me rends compte que maintenant de ce qui va se passer par la suite. Lequel de ces hommes qui ont partagé mon passé vais-je rencontrer prochainement ? Quelle sera leur réaction en me voyant ? Comment ça va se passer ? Bien ? Mal ?

Pour l'instant, il faut déjà que je sache de qui il s'agit. Je pars donc ouvrir la porte à Devon.

On verra bien ce qui se passera...

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top