chapitre 3

"Tu n'es pas très bavarde ce soir Sky." Remarque la blonde à ma droite.

"C'est vrai ça, je l'ai aussi remarqué." Confirme Kim.

"Je suis juste fatiguée, j'ai pas dormi depuis hier." Mentis-je pour éviter de leur donner la vraie raison. D'ailleurs, ce n'est pas complètement faux. "Je pense que je vais rentrer. On se revoit bientôt et même plus souvent vu que j'ai deux mois de congés maintenant." Proposais-je.

"Bien sûr ma belle, on s'appelle, reposes-toi bien."

Je les embrasse avant de demander une dernière fois à ma sœur :

"Les petits sont dans leur chambre ?"

"Oui." Me répond-t-elle.

"Les enfants, venez me dire au revoir." Criais-je.

Quelques instants après, ils se montrent. Emma en courant, tandis que son frère s'avance prudemment pour ne pas abimer ce qu'il serre entre ses bras, un tableau. Je les embrasse affectueusement avant de prendre l'œuvre sans oublier de le remercier. Je finis par quitter l'appartement de Sharon afin de rentrer chez moi quelque vingtaine de minutes plus tard.
Sans tarder, je vais dans ma chambre, je me mets en pyjama puis je vais enfin dans mon lit.

Je me débats de gauche à droite mais le sommeil ne vient pas. Je cogite, et pour la énième fois de la soirée, les paroles de Christy me reviennent encore à l'esprit :"J'ai entendu dire récemment à la télé que les femmes ayant eu plus de quinze amants dans leur vie sont disponibles sexuellement qui, en d'autre terme, signifie pute."
Vu que Morphée ne se manifeste pas, je réfléchis par quel moyen je vais retrouver tous mes ex, surtout que j'ai perdu contact avec la plupart d'entre eux. Ça ne va pas être facile. Je décide de noter leurs noms sur un papier pour faciliter mes recherches.

Alors voyons, il y a eu : Maxwell, Grayson, Jace, Alan, Brad, Harry, Haden, Adam, Blake, Kaleb, Giovanni, Edwin, Malik, Lee et Chad. Ça va sûrement me faire bizarre de tous les revoir et de renouer des liens avec eux. Du moins, avec ceux qui sont encore célibataire. J'ai également hâte de savoir ce qu'ils sont devenus.

Plus j'y pense, plus je me demande pourquoi je ne commencerais pas mes recherches maintenant. Après tout, je ne risque pas de m'endormir de sitôt et ça évitera de me faire perdre du temps. Il ne faut pas oublier que dans deux mois je travaille et que je devrais sûrement me déplacer dans d'autres villes. Il faut que je me dépêche.

Je me lève rapidement pour aller récupérer mon ordinateur dans le but de me connecter sur les réseaux sociaux. Je suis sûre qu'ils ont au moins un compte quelque part. Qui n'en a pas de nos jours ?
J'allume mon ordinateur et m'assoie confortablement. Je mets ensuite quelques mèches de cheveux derrière mon oreille pour dégager ma vue. Mes doigts pianotent rapidement sur le clavier pour composer le premier nom de ma liste : Maxwell. Je clique sur entrer. Mon écran affiche trois millions de résultats.

Fais chier ! Grognais-je.

Je passe au suivant. La réponse ne se fait pas attendre : cinq millions de résultats. Je passe au suivant et ainsi de suite mais en vain. Que je suis bête ! À quoi je m'attendais en tapant leur prénom ? Que je vais tomber sur eux directement ? Il y a des millions de gens qui doivent avoir le même prénom qu'eux. Le pire, c'est que je ne connais même pas le nom de famille de certains.

Allez Skyller, ne te décourages pas ! Fais-je pour m'encourager.

Je tape à nouveau le nom d'Adam mais cette fois-ci en ajoutant son nom de famille : Ziegler. Je me souviens de lui car c'était mon petit ami quand j'étais au lycée. Le premier pour être exact et ce genre de chose ne s'oublie pas. Enfin, je pense. Le résultat est positif, je regarde sa photo de profil Facebook et le reconnais immédiatement. Bingo !

Je fais défiler sa page avant de tomber sur une photo où il est en train d'embrasser une femme. Je suppose donc qu'il est couple, voir marié.

J'expire bruyamment. On dirait que toute la planète s'est retournée contre moi. Je n'ai même plus le moral de continuer. Fatiguée, je ferme l'ordinateur avant de me blottir dans mes draps, bien au chaud. Je devrais me contenter de ça pour l'instant. Petit à petit, je m'endors en espérant que demain sera un autre jour...

********

Je ressens une douce chaleur qui me picote sur la peau. J'ouvre les yeux avant de les refermer automatiquement. Je n'ai pas fermé le volet la veille. De ce fait, le soleil rentre directement dans la pièce. J'ouvre à nouveau mes yeux lentement cette fois-ci et m'étire. Je me lève ensuite lâchement pour partir à la salle de bain. J'en sors quelques minutes plus tard habillée d'une tenue légère et part me faire un petit déjeuner.

Je mange tranquillement quand j'entends un bruit qui me semble provenir non loin de ma porte. De nature curieuse, je quitte mon cher petit déjeuner pour aller voir ce qui se passe. Quand j'ouvre la porte, je suis surprise face à la scène qui se passe devant moi. L'homme que j'ai rencontré dans l'ascenseur hier soir, dont je ne me rappelle plus le nom, se trouve dans une position très... comment dire... très sportive. Tête en bas et fesses en haut. C'est comme s'il était en train de faire la posture du dos. Sa tête est complètement penchée en avant et ses jambes raides sont un peu écartées l'une de l'autre. D'ailleurs, je peux affirmer que ses fesses sont très bien rebondies.

Ayant été occupée à détailler son corps et sa posture, je n'avais pas remarqué qu'il était en train de ramasser ses courses qu'il a laissées tomber par terre, d'où son drôle d'emplacement.

"Comment avez-vous fait pour vous trouver dans cette position ?" Fais-je.

Il tourne la tête, me regarde un instant puis continue ce qu'il faisait avant qu'il ne me remarque sans dire un mot. Je me penche quand même dans le but de l'aider, puis je ramasse quelques pommes de terre et des oranges pour les remettre dans un sac à côté du brun.

"Tu peux me tutoyer tu sais, et pour répondre à ta question, j'ai fais tomber le sac de courses sur mes pieds avant qu'il ne s'éparpille, ce qui fait que je suis en train de tout ramasser." Me dit-il.

Je regarde le pied en question pour tenter de voir dans quel état il se trouve puis je me sens tout à coup bête. Il porte des converses. De ce fait, je ne vois rien, à moins qu'il ne les retire.

"Viens avec moi, je vais mettre de la glace sur ton pieds et ça devrait aller." Proposais-je.

"Ne vous dérangez pas pour moi, ce n'est rien."

"Tu." Précisais-je. "Et ça ne me dérange pas du tout." Ajoutais-je.

Il se lève et me suis. Je le conduis jusqu'à la cuisine où je lui demande de s'asseoir. Je prends une poche de glace dans le réfrigérateur et la pose sur son pied gauche.

"Merci." Parle le brun dont le nom ne me revient toujours pas en tête.

"De rien, je prenais mon petit déjeuner avant d'entendre le bruit, tu veux te joindre à moi ?" L'invitais-je. Enfin, inviter est un bien grand mot puisque je le fais plus par politesse que par générosité.
Bah quoi ? Je ne rigole pas avec la bouffe moi. Pendant qu'il accepte gentiment ma proposition, il s'installe avec moi à la table et nous discutons.

"Tu habites ici depuis longtemps ? Je ne t'ai jamais vu." Dis-je pour commencer la conversation.

"Ça va faire un an." Me répond-il simplement.

"Pourquoi tu as pris les escaliers ? Personnellement, je ne les prends jamais." Lui demandais-je.

"L'ascenseur est en panne depuis ce matin." M'informe-t-il. "Tu fais quoi comme travail car j'ai déjà vu toutes les personnes de cette immeuble à l'exception de toi."

"Je suis hôtesse de l'air donc soit je suis à mon travail, soit je reste chez moi pour me reposer donc en fait, c'est un peu normal qu'on ne s'est jamais croisé. Et toi, tu fais quoi comme boulot ?"

"Je tiens un magasin de fleurs." Explique-t-il.

Je ne m'attendais pas à ça venant de lui mais je ne fais aucun commentaire. La discussion s'enchaine, les sujets passent d'une chose à une autre. J'ai appris à un peu plus le connaitre. D'après ce qu'il m'a dit, avant de diriger le magasin de fleurs, il travaillait dans une entreprise réputée en informatique et je n'arrive toujours pas à croire qu'il ait laissé ça afin de diriger un magasin de fleurs qui, au passage, n'a rien à voir avec sa branche d'étude. D'ailleurs, je n'ai pas oublié de lui demander la cause et il m'a répondu, je cite : "Tout le monde à quelque chose qu'il ne révèlera peut-être jamais à personne." C'est tellement vrai que je n'ai même pas osé dire un mot dans les secondes qui ont suivis.

J'ai aussi découvert qu'il vit seul, ce qui m'étonne encore une fois vu son physique. En passant, j'ai l'impression d'être surprise pour des choses complètement banales lui concernant. Comme exemple, le fait qu'il soit célibataire. Je ne devrais pas être étonnée vu que j'en fais moi-même partie mais pour moi, avec son un mètre quatre-vingts, son regard noir profond et son corps d'athlète, le mot célibataire ne devrait pas se trouver dans la même phrase que lui. Quoique, en y pensant, il préfère peut-être les coups d'un soir, dans ce cas-là, je n'ai rien à lui reprocher : sans prise de tête, pas d'engagement.

Après du temps passé à faire connaissance, vient le moment où il doit partir.

"Je pense que je vais te laisser, il faut que je me prépare pour aller au travail. En tout cas, merci pour ton aide et le petit déjeuner." Me dit l'homme.

"De rien." Répondis-je poliment.

"Si je peux faire quoi que ce soit pour toi, n'hésites pas à me le dire." Dit-il.

En temps normal, j'aurais gentiment refusé mais là, je ne peux pas me le permettre. Je n'allais pas dire non alors qu'une occasion parfaite s'offrait à moi en plus, il m'avait dit qu'il travaillait dans l'informatique avant donc ça devrait pas être difficile pour lui.

"Maintenant que tu le dis, j'ai justement besoin de ton aide." Lançais-je.

"C'était rapide dis donc." Rit-il.

"Fallait pas me le proposer si tu ne le pensais pas." Lui dis-je en le taquinant.

"Je le pensais, ne t'inquiètes pas, c'est juste que je m'attendais pas à ce que tu me demandes un service aussi tôt."

Je ne fais aucun commentaire sur ce qu'il vient de dire, occupée à le fixer tout en pesant le pour et le contre dans ma tête. Vais-je vraiment lui demander ça ? Je le connais à peine. Mais tout bien réfléchi, qu'est-ce que j'ai à perdre ? Rien.

"Tu serais capable de retrouver des personnes pour moi ?"

"Je pense que je pourrais si tu peux être plus clair car là, je ne comprends pas vraiment ce que je dois faire." Déclare-t-il, perdu.

"En gros, je te donne une liste de personnes que je veux retrouver et tu me donnes toutes les informations que tu trouveras sur eux." Expliquais-je.

"Qu'est-ce qui te dis que je vais accepter de faire ce genre de service?" Réplique-t-il.

"Parce que tu m'as dit de ne pas hésiter si j'avais besoin de toi ce qui est le cas actuellement." Lui répondis-je.

"Je voulais dire un service anodin, pas à jouer au détective. Tu es peut-être une psychopathe et te donner des informations sur ces gens les mettraient en danger, qui sait." Dit-il.

Si je n'avais pas vu l'air sérieux qu'il affiche en prononçant cette dernière phrase, j'aurais sûrement pensé qu'il blaguait, mais aucune expression de son visage ne trahie son sérieux ou bien, il joue très bien son jeu.
Rien qu'à l'idée qu'il puisse penser ça de moi, ma bouche forme un grand O et mes yeux ont failli sortir de leurs orbites. Je reste muette et ahurie au simple fait de me dire que je lui ai inspiré un tel comportement.

"Franchement, j'ai la tête d'une tarée ?" Criais-je, outrée.

"Ce genre de chose ne s'écrit pas sur le front puis, je ne te connais que depuis hier."

Un blanc s'installe dans les secondes qui suivent.

Le bras gauche remonté jusqu'à son torse, le bras droit sous le menton, tout en ayant le regard dans le vide, il mime de réfléchir un instant quand soudain un rire moqueur résonne dans toute la pièce. Devenue bête par moment, il m'a fallu du temps pour me rendre compte qu'il était en train de se foutre ouvertement de moi ce qui lui a valu un regard noir.

"Tu aurais dû voir ta tête." Rit-il. "Bon, vu ta tête, je ne pense pas que tu sois une psychopathe."

"Encore heureuse, alors ?" M'impatientais-je.

"Ça te dit que je repasse en rentrant du travail ? J'ai besoin de savoir ce que tu sais sur eux et ça risque de prendre du temps." Fait-il, après avoir jeté un bref coup d'œil sur sa montre.

Ouf. Pensais-je.

"C'est parfait, je t'attendrai." Confirmais-je, toute souriante.

"À ce soir alors." Puis, il sort de chez moi sur ces derniers mots.

Enfin seule, je souris de toutes mes dents sans me retenir de sauter partout. Tout n'est peut-être pas perdu en fin du compte. Je sens que cette fois-ci, je suis près du but. Très près...

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