Chapitre 20
"Devon, ouvre s'il te plaît" cris-je à travers la porte de son appartement, c'est d'ailleurs ce que je répète depuis environ dix minutes.
Aujourd'hui, je me suis levée tôt pour aller toqué à porte en espérant pouvoir discuter avec lui avant qu'il n'aille au travail. Mais apparemment j'aurai pas dû car il n'a nullement l'intention de me voir.
Déçue, je retourne chez moi. Après ce qu'il s'est passé hier, je ne peux pas lui en vouloir de vouloir m'évité, j'aurais peut-être réagi pareillement à sa place. J'espère seulement qu'il vienne me voir quand sa colère s'éstompera et qu'entre nous, tout finira par s'arranger voir même s'améliorer.
J'entre dans ma cuisine préparer mon petit déjeuner, déjà qu'hier je n'avais pas mangé, mon estomac ne pourra pas survivre bien longtemps.
J'opte pour un repas équilibrer afin de ne pas trop prendre du poids, il ne faut pas oublier que je reprends le travail dans moins de quatre semaines et qu'il faut que je sois en forme.
Après avoir rempli mon ventre, je fais maintenant face à une ennuie interminable. Rien à faire. Cette situation me donne envie de reprendre le travail, ce que je n'aurais jamais cru ne serait ce qu'effleurer mes pensées pendant mes jours de congé, mais au moins, quand j'exerce mon travail, cela me permet de m'occuper au lieu de glander sur mon canapé comme je suis entrain de le faire.
Je lâche un soupir excédé, et en même temps je jette brutalement le télécommande que je tenais par terre. Une acte irréfléchie quand on y pense, néanmoins cela m'a soulagé pendant un court instant, bon en quelque sorte...
Les yeux rivés vers le plafond blanchâtre que je trouve maintenant intéressant, je ressasse mes pensées d'hier soir quand j'essayais de voir le bon côté des choses telles que le fait que je pourrais profiter de ma soeur les semaines restantes sachant que jusque là, je n'ai pas vraiment pu le faire. Ouais c'est ça!
Je tâtonne le canapé à la recherche de mon téléphone. Une fois que je l'ai en main, je compose le numéro de ma soeur immédiatement. Celle-ci me répond à la troisième sonnerie.
"Skyller, si tu n'as pas de bonne raison de me réveiller à cette heure je te jure que je vais débarquer chez toi pour t'étrangler" hurle Shaaron à l'autre bout du ligne.
Sympa!
J'écarte un instant mon oreille de mon cellulaire afin d'éviter de perdre mon tympan. Et en même moment je regarde l'heure. Il n'est pas ci tôt que ça, si?
"le fait que je veuille parler à ma soeur n'est pas suffisant?"
"Hum tu pouvais très bien le faire plus tard mais pas à une heure pareille"
Je souffle exagérément.
"Il est neuf heure Shaaron et d'habitude, à cette heure tu devrais être réveiller pour les enfants"
"Justement ils ont une semaine de vacance et Marc les a conduit chez leur grand parents avant d'aller au travail, ce qui fait que je suis toute seule chez moi entrain de faire une grasse matinée avant que tu ne décide d'y mettre fin, rencherit-elle avant de prendre son souffle et ensuite poursuivre "Bon, qu'est-ce que tu veux me dire?"
"Ça te dit qu'on passe la journée ensemble?" je demande d'une façon très timide, ce qui m'étonne moi-même et je suis sûre qu'elle aussi par la même occasion.
"Euh oui, rien que tout les deux?"
"Oui"
"D'accord, passe chez moi"
C'est sur ce dernier phrase, que l'appel s'achève. Puis je pars me préparer.
~
Arrivé chez Shaaron, je la retrouve dans sa chambre, couché sur son lit. En ayant le double de la clé de son appartement, je n'ai pas pris la peine de toquer à la porte, j'ai donc fait comme chez moi.
"Coucou soeurette" s'exclame-t-elle en me prenant dans ses bras une fois que j'arrive à sa hauteur. Je répond simplement à sa salutation.
"Tu fais une de ses têtes"
Pour tout réponse je me glisse à côté d'elle et la serre fort, très fort dans mes bras. Aujourd'hui, j'ai besoin d'elle, plus que d'habitude. Entre ses bras est la seule endroit où je peux me sentir mieux, où je peux trouver du réconfort, ça l'a toujours été.
On reste des minutes ainsi, sans rien dire. Silencieusement elle me réconforte, me caresse le dos comme un enfant et m'embrasse le front de temps en temps.
"Dis-moi ce qui se passe"
"Je ne veux pas t'importuner avec mes problèmes" dis-je sincèrement
"Jamais écoute moi bien, jamais ça n'arriverai"
À vrai dire, j'en suis consciente mais je veux juste lui épargner mes tracas. Le jour où j'ai cessé d'habiter chez elle, je me suis promis que j'allais la laisser vivre en paix alors je me suis en quelque sorte renfermée sur moi-même. Je ne révèle jamais ce que je ressens et ne me plaint pas non plus. Quelque soit la situation, je répond par tout va bien. Je trouve qu'elle a déjà fait plus qu'elle ne devrait alors pourquoi en rajouter? Mais à force de les accumuler, j'ai fini par saturé, et là toute de suite, ce que je veux c'est que tout ça sort une bonne fois pour toute afin de ne pas m'encombrer d'avantage.
"Je sais mais après tout ce que tu as fait pour moi, je ne veux plus que tu t'inquiète pour moi"
"Hey, tout ce que j'ai fait, je l'ai fait parce que je le voulais non pas parce que j'étais contrainte, alors arrête de t'imaginer des choses et dit moi ce qu'il y a"
Bien que je ne le veuille pas au début, je commence peu à peu à révéler ce qui s'est passé depuis le départ sans détour ni gêne. Comme j'avais l'habitude de le faire à mon adolescence.
Nous avions perdu nos mère quand j'avais treize ans, et que ma soeur en avait vingt. La cause de la mort: arrêt cardiaque, en tout cas c'est ce qui a été écrit sur l'acte du descès. Mon père? Je ne l'ai jamais connu et espère sincèrement ne jamais le connaitre, en y pensant je n'ai aucun soucis à me faire là-dessus puisque qu'il a lui même fuit lorsque que ma mère était enceinte de moi, j'en déduis donc que lui aussi ne veut pas me connaitre.
En ce qui concerne les autres membres de ma famille, je n'en connais que peu. Ma mère était australienne mais elle avait rencontré mon père à San francisco lors de ses vacances aux États-Unis avec ses amis. D'après ce qu'elle nous a elle même raconté, ça été le coup de foudre, l'amour en un seul regard, le genre de sentiment qui n'arrive qu'une fois dans la vie. Tout était allé très vite entre eux, sûrement ne voulait-il pas perdre du temps car ils étaient tout les deux conscients qu'une fois les vacances finis tout allait s'arrêté et c'est ce qui s'était produit, néanmoins ils étaient restés en contact.
À peine un mois après, elle a appris qu'elle était enceinte de Sharon. Ce qui était sensé être un amour de vacance ne s'est donc pas arrêté là. De la même façon qu'elle n'avait pas prévu d'être tomber sous son charme, elle n'avait pas non plus envisagé de tomber enceinte de lui. Elle avait pensé que c'était le destin, et malgré les protestations de ses parents qui avaient eu comme derniers recours le fait d'imposer un ultimatum à leur unique fille, cette dernière avait quand même choisi de partir aux États-Unis sans pour autant informer le père de son enfant au lieu de rester aux côté de ses parents qui l'avait en quelque sorte banni de la famille suite à sa décision.
Heureusement pour elle, tout s'est passé comme elle l'espérait. Le futur père était content du nouvelle et tout se passait au mieux.
Mais hélas, ils ne vécurent pas heureux jusqu'à la fin de leurs jours comme dans les contes de fée, ça aurait été trop beau pour être vrais. Il y avait quand même une chance qu'ils l'étaient mais séparément.
Quand ma mère était pour la deuxième fois tomber enceinte, mon géniteur avait changé. Il avait profité de son poste en tant que trésorier d'entreprise pour escroquer de l'argent, ce qui n'a pas durée très longtemps car il était très vite découvert et pour éviter d'aller en prison pour je ne sais combien d'année, il a puisé toute leur économie pour payer un avocat et les cautions avant de nous abandonner lâchement. Depuis on a déménager à New-York et à couper les ponts avec ma famille paternelle.
Bref, revenons à ma soeur et moi. Après la mort de notre mère, nous étions obligé de nous débrouiller nous même, plus ma soeur que moi pour être tout à fait honnête. Elle a arrêté ses études afin que l'argent qui devait être utilisé pour sa scolarisation nous sert à payer toutes les factures le temps qu'elle trouvait un travail moyennement payé pour subvenir à nos besoin. À côté elle multipliait les petits boulot. Et malgré cela, elle avait tout fait pour s'assurer que j'aille au collège et que je ne manquais de rien.
Puis un jour, alors qu'elle travaillait comme serveuse dans un restaurant au centre ville, elle a rencontré Marc, son mari, un homme d'affaire assez connu dans son domaine et qui allait succéder son père à la tête de l'entreprise familial. Ils s'étaient revus plusieurs fois après leur rencontre d'une façon purement amical. Parfois c'est même lui qui me déposait à l'école quand ma soeur ne pouvait pas. Ils se sont rapprochés de plus en plus au fil des semaines et Marc a fini par tomber amoureux de ma soeur alors que celle-ci évitait cupidon comme la peste, craignant de vivre quelque chose de semblable à celle de nos parent.
Ensuite ma soeur a eu une accident de voiture qui a faillit lui coûter la jambe gauche et encore une fois, Marc était là. Il a été l'épaule qu'elle a eu besoin pour pleurer, la main qui l'aidait pour l'empêchait de se noyer.
Sharon ne pouvait pas marcher pendant environ six mois et en même temps, elle ne pouvait pas travailler ce qui veut dire, pas d'entré d'argent assez conséquent pour payer ses frais d'hospitalisation et ses séance de rééducation sans compter l'entretien de la maison. Déterminer à nous aider même si ses parents n'aimait pas Shaaron, en la considérant comme une profiteuse, Marc lui a proposé de se marier afin que nous ne manquions de rien sans pour autant que leur relation soit ambiguë aux yeux des autres notamment ceux des gens de la haute société d'où il venait. Et puisqu'elle n'avait pas encore des sentiments amoureux à son égard, il lui accorderait le divorce une fois sur pied si elle le souhaite. Tout a été clair depuis le départ et même si la situation ne l'enchantait pas, il avait l'espoir que six mois après cela tout changerait, elle tomberai amoureuse de lui, en tout cas il avait tout fait pour et ça a finalement était le cas. Et comme on dit, tout est bien qui fini bien. Dans tout les cas je lui dois beaucoup ainsi qu'à elle.
Et moi? Quand est-ce que je vivrai une histoire d'amour à mon tour? Je penses que ce n'est pas pour tout de suite en tout cas.
Après que j'ai raconté tout ce qui s'est passé à ma soeur depuis cette fameuse soirée, elle en reste bouche bée cependant elle ne m'a aucun moment jugé. J'ai pu me libérer d'un grand poids que j'avais sur mes épaules, je me sens tout à coup plus léger.
Maintenant, j'attends de voir ce qui va se passer par la suite...
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