Chapitre XVI
Que répondre au vide ? Comment réagir lorsqu'on base son existence sur une croyance unique et qu'elle chancelle soudain sous nos pieds ? Il ne demeure alors qu'un cri muet, perdu dans une interminable chute, au cœur de ténèbres individuelles, imperceptibles de l'extérieur. L'âme en peine erre, et seuls ses yeux permettent d'affirmer : « cet homme est mort à l'intérieur, parce que ses convictions ont trébuché en chemin, et qu'il ne s'est pas penché pour les ramasser. Il les a jugées faibles, inutiles, et a les a abandonnées derrière lui. »
Au fond de la salle, Seth s'interrogeait. Ces gens qui l'entouraient, parviendraient-ils un jour à la même conclusion ? Debout depuis des heures, dans une posture servile, ils fixaient le sol en bougeant à peine les lèvres.
Les liturgies du Séraphin se déroulaient selon un schéma régulier ; prières quotidiennes, sermons des prêtres ou, une fois par semaine, de Son Eminence, qui quittait son bureau pour servir à ses ouailles un torrent de paroles dithyrambique. Dans une conjonction à laquelle son esprit seul parvenait à donner une cohérence, il encensait le Déchu et ses fidèles, proclamait leur supériorité sur l'humanité et achevait sa tirade par une promesse d'évolution. Lorsqu'il se taisait enfin, comme un signal, chacun criait ses remerciements dans une décharge chaotique, après plusieurs heures de calme mystique ; on hurlait, on suppliait, on jouissait en fantasmant l'élévation à venir. Le patriarche jurait qu'en temps voulu, les vrais croyants s'approcheraient du Séraphin ; Il les bénirait et leur accorderait son pouvoir, les métamorphosant ainsi en Enfants sacrés.
Si, dans l'ensemble, Seth respectait le sacré du complexe divin et suivait avec un intérêt relatif les prières, afin de dégager un sens à ces cérémonies, les connotations eschatologiques de cette religion l'intriguaient au point de déclencher des frissons. Elle portait un message inquiétant. Dans le dernier Livre du Déchu, l'Immortalité s'accordait sur les cendres du monde des hommes ; les Enfants du Séraphin marchaient sur la Terre, mettaient fin au Vice par le feu salvateur de la Vertu, avant de suivre leur guide vers le Royaume Céleste. Portés par le vent putride du monde en ruines, ils devaient tous s'élever pour punir le premier Immortel et accomplir la vengeance de leur Véritable Seigneur.
Le jeune homme appréciait le talent avec lequel des tapisseries entières représentaient ces scènes, à grand renfort d'allégories et d'hypostases, mais il n'approuvait pas nécessairement le prêche d'une telle Apocalypse. Il en discuta avec les prêtres, et certains le rassurèrent quant au fait que l'humanité, correctement éclairée, aurait le bon sens de se joindre aux rangs des Purs et des Elus. Son Eminence ajouta même qu'en tant que Cavalier du Déchu, Serviteur Premier de sa Volonté, il devait aspirer à purger la terre de ses âmes corrompues – cela relevait déjà sûrement, chez lui, d'un instinct, affirma le Cardinal Claudius.
– Un homme vicié, agressif, mauvais dans son cœur et dans son esprit, mérite de disparaître de ce monde, même s'il faut pour cela exercer une violence froide, dépourvue de sentiment, purement pragmatique. Vous, mieux que quiconque, comprenez la transition que représente la Mort ; bienveillant vous étiez, et bienveillant vous demeurez, voilà pourquoi notre Séraphin a fait de vous son bras armé. Vous saurez juger, et nettoyer l'humanité. Peut-être même avez-vous déjà commencé...
Le regard du Cardinal fouilla dans les prunelles vertes de Seth et y décela la vérité. Les souvenirs douloureux remontèrent depuis les profondeurs inconscientes où le jeune homme tentait de les enterrer. Le sang, la lame qui glissait, son agresseur qui titubait dans la ruelle. Le meurtre involontaire... – vraiment involontaire ? Et si, après tout, Seth n'avait été ce jour-là que le bras armé d'une force supérieure ? Tout homme aime à croire qu'il n'est pas responsable de ses choix, et qu'une destinée quelconque, dont le nom indiffère, se cache derrière son acte. La religion, en ce sens, permet de décharger l'être humain d'une culpabilité qu'il préfère ne pas porter ; il évite ainsi de se confronter au poids de sa propre liberté.
Mais aussi fort qu'il souhaitait remettre cette douleur entre les mains de Claudius et de son Séraphin, Seth n'y parvenait pas entièrement. Alors il demeurait dans le complexe divin, en attente d'un signe qui le guiderait. Il cherchait, sans vraiment le savoir, l'élément discordant qui perturbait ses sens – une attraction qui manquait, comme un désir d'aller ailleurs, transformé en organe physique, qu'on lui aurait arraché de force et qu'il faudrait lui rendre. Cet organe s'apparentait à la volonté. Persuadé qu'il ne trouverait plus jamais d'autre réponse que les Œuvres du Déchu, Seth se contentait de l'insipide saveur qu'on lui servait matin, midi et soir, seulement relevé d'un peu de compassion affectée, de temps en temps.
Plusieurs jours durant, le jeune homme demeura dans sa chambre. Il y contemplait le paysage de roche et de pins, lisait et méditait. Reclus du monde, comme il l'avait désiré après avoir causé la mort d'un autre être humain, il réfléchissait à sa condition. Plusieurs fois, il songea aux différentes manières dont il pourrait mettre fin à ses jours, mais la simple pensée de réitérer l'expérience du retrait de la chevalière le rebutait. Ce froid, il le craignait au fond de lui, preuve qu'il se soumettait, comme tout homme, à une peur de la mort.
Vivrait-il éternellement ? Serait-il condamné à exister jusqu'à la fin des temps ? Il cherchait des réponses, agitait le problème dans son esprit, et s'en revenait invariablement vers les écrits du Déchu, lorsqu'il réalisait que la réponse ne lui tomberait pas dessus comme une épiphanie. Il se refusait à croire qu'il existait sans but, qu'on l'avait ramené parmi les vivants sans lui confier un objectif quelconque – une mission divine, même s'il refusait de la nommer ainsi. Il peinait à croire en l'histoire du Séraphin, mais aucune autre explication ne lui paraissait plausible.
Il errait donc dans le complexe divin, comme une âme en peine. Il explorait les lieux, aussi grand qu'une petite ville ; on y trouvait des réfectoires, des salles d'étude, des bibliothèques, un collège de théologie, une loge monastique, des écoles pour les enfants – dont certains avaient vu le jour ici, dans les montagnes. Le microcosme social, établi depuis au moins une décennie, fonctionnait en parfaite autarcie. Chaque acte, chaque pas, chaque mouvement ou intention semblaient se concentrer autour de la figure omniprésente du Séraphin, cette idole dont on devinait la présence constante, en dépit d'une absence évidente – on n'en observait aucune représentation, ou plutôt tellement de représentations différentes et variables qu'il échappait constamment à celui qui cherchait à s'en fabriquer une image précise.
Aussi, les croyants possédaient-ils tous leur propre image de l'Immortel ; une divinité sur-mesure, avec laquelle ils se persuadaient qu'ils entretenaient une relation privilégiée, car elle entrait en adéquation avec leur fantasme personnel de l'être parfait. Par un subtil jeu de représentations, les prêtres du complexe poussaient leurs fidèles à croire en un être qu'ils façonnaient eux-mêmes, manière de renforcer leur foi et de l'ancrer dans les cœurs de manière irréversible.
Sur ce point, Seth leur résistait. Il leur opposait son athéisme désillusionné, barrière solide, rendue inébranlable par l'absence de perspective salutaire. Il refusait d'entrer pleinement dans l'espace sacré, où le temps et la raison s'abolissent pour remplacer le ciel et les étoiles par une figure omnipotente. Tant qu'il ne se soumettait pas aux liturgies, il demeurait un profane, une menace latente que les prêtres entouraient de leurs bons soins. Il comprenait cela, mais ne percevait pas encore le caractère malsain de tels agissements ; il n'y voyait qu'un intérêt religieux pour ses facultés – même si, jusque-là, personne ne mentionnait ses pouvoirs, hormis le Cardinal Claudius.
Au terme d'une longue semaine de crise existentielle, Seth sortit du bâtiment dans lequel il traînait habituellement sa carcasse. Il espérait qu'un peu d'air frais lui oxygénerait l'esprit et mettrait de l'ordre dans les quelques idées éparses qui le hantaient – à commencer par ce souvenir récurrent, dont il rêvait constamment, jour et nuit. Ce corps, abandonné dans une ruelle. Cet homme, certainement mauvais, mais tout de même vivant. Seth s'accrochait à sa culpabilité et en faisait son bâton de pénitent. Lorsqu'il regardait ses mains, il les revoyait écarlates, en train d'appuyer sur la plaie, et il éprouvait soudain le besoin de s'isoler dans un coin, pour s'y rouler en boule jusqu'à ce que la terreur cesse d'étreindre son cœur. Peu à peu, il glissait vers les croyances du complexe divin, en quête d'une absolution. Il s'en apercevait et craignait de perdre d'ici peu la raison, s'il ne parvenait pas à refaire surface.
Sa promenade aéra en effet le brouillard opaque de ses idées. L'essaim bourdonnant, dans sa tête, s'apaisa temporairement. Il observa les grandes constructions immaculées, encastrées dans la montagne, reliées par des tunnels translucides, qui s'étiraient autant en hauteur qu'en longueur. Les constructeurs du complexe divin avaient choisi une cuvette rocheuse – un cratère même – entouré par des hectares de forêt.
A cette période, les pins centenaires se couvraient de givre et annonçaient l'approche de l'hiver. Le vent froid vivifiait les muscles et tonifiait la peau. Seth se sentit revigoré. Il suivit l'un des sentiers rocailleux et entreprit de descendre dans un creux où se formait une vallée verdoyante. Si, de loin, on croyait à un vert pâturage bucolique, il s'agissait davantage d'une forme d'agriculture.
A mesure qu'il s'approchait, le jeune homme distingua de nombreuses silhouettes blanches ; elles s'activaient, se penchaient, bêchaient, travaillaient la terre, récoltaient sur certaines parcelles et labouraient sur d'autres. Des arbres, différentes cultures et plusieurs espèces de plantes s'harmonisaient pour former un immense espace de permaculture – un biome particulier où la nature s'équilibre et permet de produire de la nourriture en quantité suffisante, quelle que soit la saison, à l'abri des parasites et des nuisibles potentiellement destructeurs.
Dans le vaste cercle végétal, le travail s'effectuait à l'ancienne, sans machines, et demandait des efforts gratifiants aux travailleurs. Ils ne craignaient pas de salir leurs vêtements, tout immaculés qu'ils soient. Les épines de plusieurs plantes s'accrochèrent à son pantalon de lin pendant que Seth s'avançait parmi les petites mains laborieuses. Il observait le bosquet hétéroclite, constitué en ronds concentriques. Le jeune homme éprouva une certaine fascination pour la manière dont la nature s'imbriquait à la perfection ; elle ne nécessitait aucune intervention moderne pour se protéger et proliférer dans une juste mesure.
Là, au milieu des arbres fruitiers et de leurs parfums délicats, une voix l'interpella. Seth entrevit un visage familier à travers les branches dénudées par l'hiver. La femme chargée de s'occuper de lui pendant son coma l'appelait, elle qui s'était pourtant montrée si réservée et distante face au cardinal Claudius. Ici, elle paraissait davantage dans son élément ; un panier d'osier contre son ventre, elle marchait dans cet Eden comme chez elle. Ses longs cheveux d'un noir profond, ramenés en une tresse qui s'allongeait nonchalamment sur son épaule, tressautaient à chacun de ses pas. Son visage rond recevait les rayons du soleil comme une bénédiction ; son sourire leur répondait par un éclat bienveillant. Sa peau blanche rosissait au contact de l'air froid. Elle portait toujours la même robe blanche, qu'elle lissa lorsque Seth s'approcha.
S'il la revoyait pour la première fois depuis son réveil, Seth se souvenait de Catherine – la seule personne dont la compassion lui avait paru sincère au premier regard. Une aura de douceur l'enveloppait. Il émanait d'elle un désintéressement qui contrastait avec les longs discours de Claudius, ou les sermons de ses prêtres. Elle salua le jeune homme plus timidement, lorsqu'il se tint devant elle – de loin, il paraissait moins grand, moins imposant. Elle gardait en mémoire les longues heures qu'elle avait passées à laver son corps comme une relique sainte – des souvenirs dont elles ne parvenaient pas encore à dire s'ils étaient agréables ou gênants. Seth se remémora également ce détail et piqua un fard qui ne lui ressemblait pas.
Catherine ramassait de la paille coupée, qu'elle entassait dans son panier, pour ensuite la disposer au pied de certains arbres dont les racines risquaient de geler si on ne leur assurait pas une couche régulatrice en surface. Sur un ton gauche, Seth lui fit part de son étonnement ; lui qui pensait que ses repas provenait d'une cantine livrée sur place par quelque fournisseur, il ne s'imaginait pas que le complexe produisait sa propre nourriture. Quand il évoqua les plats préparés, son interlocutrice s'outra et protesta :
– Ces immondes tas de vomis toxiques ! Jamais ! Nous devons nous préserver des vices de la société ! Les hommes empoisonnent leur organisme avec de telles préparations. Si nous voulons espérer l'Ascension vers notre Guide, cela passe par un corps solide, en bonne santé, purifié par la nature et ses vertus. Nous récoltons notre pain quotidien, nous entretenons notre condition physique, notre esprit est en communion avec la terre, et nous nous préparons ainsi à la sauver de la destruction qui la guette. Notre mode de vie est propre, et il ne blesse pas le sol, ni les végétaux. Même les animaux prolifèrent en liberté, et nous attendons une reproduction suffisante afin de consommer leur chair, pour ceux d'entre nous qui le souhaitent.
Cette innocente indignation confirma une tendance sanitaire que Seth constatait depuis son arrivée : le complexe divin s'assurait que ses occupants demeurent en bonne santé. Malgré de rudes journées, aucun ne tombait malade, ni ne couvait le moindre rhume. Des postes médicaux prenaient en charge la plus petite blessure, et le clergé du complexe supervisait la santé jusque dans les plus infimes détails. Le jeune homme fit part de sa réflexion à Catherine, qui approuva d'un signe en tête, en réaffirmant les principes saints sur lesquels devait reposer la vie des croyants, s'ils souhaitaient être élus et procéder à l'Ascension vers l'Immortel.
– La maladie reste aux portes de notre sanctuaire, confirma avec fierté la travailleuse des champs, tout en posant son panier pour en prendre un autre, rempli de graines. Nous ne connaissons jamais les défaillances du corps, et la mort nous touche rarement, ajouta-t-elle.
Seth s'arrêta, interloqué. Il répéta, en articulant pour être certain d'être compris sans ambiguïté :
– Vous ne mourrez pas ?... Donc vous êtes des Immortels, en quelque sorte ?
Catherine rit devant la surprise de son jeune camarade – un rire doux, franc, mais en aucun cas moqueur. Elle secoua la tête :
– Non, nous ne sommes que des mortels. Si demain je chute et que je me blesse grièvement, j'y laisserai probablement ma vie. Mais nous procédons à l'Ascension avant de mourir... Voyons Seth, tu ne pensais tout de même pas que les promesses de notre Guide restaient vaines paroles? Le complexe est une antichambre pour Le rejoindre, expliqua-t-elle avec patience, comme on le faisait durant le catéchisme, à l'école, pour mettre un terme à une interrogation incongrue. Tous les six mois environ, Son Eminence organise une cérémonie d'Election, au cours de laquelle il se plonge dans un état second, grâce à des herbes que les prêtres cultivent avec soin ; elles lui permettent de communier avec le Déchu, et lorsque le Cardinal Claudius revient à lui, il révèle les noms de ceux que le Déchu désire auprès de lui.
Seth afficha une moue pour le moins circonspecte. Le caractère sectaire d'une telle mise en scène sautait aux yeux ; difficile de croire que cette histoire de cérémonie soit autre chose qu'une banale mascarade. Aussi interrogea-t-il à Catherine au sujet des « élus », et plus précisément de ce qu'il advenait d'eux une fois désignés par le cardinal transfiguré.
– Ils accèdent à une chambre sacrée où les prêtres exécutent le plus secret de nos rituels. Une liturgie sacrilège, en quelque sorte, qui convoque le pouvoir de l'Immortel contre celui du Faux-Seigneur. Alors les nôtres s'élèvent au-dessus de la mort et rejoignent les rangs du Séraphin, en prévision de la Grande Purge. Tu vois, nos croyances ne sont pas des illusions mensongères qui vendent un au-delà dont on ne sait rien ; elles préfigurent une réalité proche, qui adviendra d'ici peu, lorsque les troupes déferleront parmi les impurs...
L'imagination de Seth turbinait désormais à plein régime ; son esprit, mis en branle par une telle révélation, produisait un flux ininterrompu de questions. Mais, le temps qu'elles descendent jusque dans sa bouche, Catherine s'éloignait déjà. Elle rejoignit ses camarades laboureurs pour planter les semences destinées à nourrir les habitants du complexe au printemps prochain. Il fallait maintenir l'équilibre des champs, sans quoi la famine s'abattrait. Et que fera leur Séraphin, dans ce cas ? se demanda Seth. Il commandera dans un supermarché, comme tout le monde je suppose.
L'immortel prit une bêche et prêta main forte aux cultivateurs, afin de creuser des sillons dans la terre froide. Tout en déchirant le flanc de cette mère boueuse, il réfléchissait aux étranges liturgies du complexe divin. Plus d'une fois, il voulut interroger Catherine au sujet d'un Enfant du Déchu qui aurait pu mal tourner et devenir un monstre. Mais sur le sujet du pyromane, le jeune homme se doutait de la réponse qu'il recevrait : le Bon Dieu ne vient pas sans le Diable, en règle générale. Qu'il s'agisse d'une créature descendue des cieux ou d'un être venu des profondeurs, il apparaîtrait quoi qu'il en coûte comme un ennemi du Séraphin, un vilain aux yeux volcaniques, puisqu'il incarnait la malveillance, et que le Guide de ces gens simples n'en possédait pas une once, au plus profond de leurs cœurs.
L'après-midi se déroula dans un silence relatif : la concentration sur une tâche physique apporta à Seth plus de tranquillité qu'il n'en avait connu au cours de ces derniers jours. Il travailla la terre, appris le nom des plantes, et reprit suffisamment d'emprise sur lui-même pour parvenir à esquisser une réflexion solide autour de ses questions existentielles. Il se construisait un îlot de bon sens au milieu d'un océan délirant, avec les quelques éléments épars dont il savait que rien ne les remettrait en question.
Il parvint ainsi à affermir une certitude depuis longtemps ancrée en son for intérieur : le Séraphin dissimulait sa véritable nature derrière une idole. Les Evangiles, les rituels, le Cardinal, le complexe tout entier tournaient autour d'un élément invisible – un mystère dont Seth ne parvenait pas encore à entrevoir l'ampleur. Mais il savait à présent qu'au-delà du paravent religieux, un autre être – un semblable – devrait lui rendre des comptes, tôt ou tard.
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