16 : Tu es le premier à avoir aimé...
Les choses n'avaient pas vraiment évoluées entre nous. Jaejoon était toujours aussi silencieux et réservé concernant ses sentiments. Il sortait toujours avec Taehyung et Yoongi alors que moi, j'organisais mes jours avec Hongki et Ayame. Il travaillait la journée et moi je sortais pour visiter la ville et ses monuments. Oui, rien n'avait réellement changé sauf une chose, Jaejoon et moi, nous nous retrouvions tous les soirs, dans son lit. C'est une habitude qu'on a pris tous les deux sans même en parler l'un avec l'autre. Cela fait une semaine, jour pour jour, que Jaejoon m'a supplié de lui donner une nouvelle chance. Je suis littéralement au paradis depuis. Je ne cesse de sourire pour un oui comme pour un non. Rien ne peut gâcher ce moment de bonheur qui m'habite. Je croyais réellement savoir ce que cela faisait d'aimer et de chérir quelqu'un mais je me trompais totalement. Aimer, ce n'est pas coller l'autre sans arrêt, lui dire qu'on veut de lui, le prendre dans ses bras, l'embrasser, rire, pleurer avec lui et créer de nouveaux souvenirs. Non, pour moi, aimer c'est observer l'autre avec admiration lorsqu'il retient ses larmes et tente de cacher sa peine, c'est le soutenir moralement en vivant le moment présent avec lui, c'est lui rendre la vie plus facile en lui faisant son plat préféré sans qu'il ne le sache, en restant éveillé toute la nuit pour regarder des films et vivre l'insomnie avec lui par solidarité. Aimer, c'est essayer chaque jour, de comprendre l'autre, ses pensées, ses humeurs, ses envies et tenter de les ressentir de la même façon que l'autre. Aimer...c'est si difficile à définir lorsqu'on a pas connu Jaejoon. L'aimer c'est un peu comme si je brisais toutes les règles en même temps. Son regard sexy, ses lèvres, son long corps musclés...cet homme me rend complètement dingue. L'aimer, c'est comme si le monde était en train de ralentir alors que les battements de mon cœur continuent de s'intensifier au fil des secondes. C'est étrange mais agréable.
Je suis assis sur le sol, les cuisses collés contre mon torse, le dos appuyé contre le sofa. Je regarde actuellement une émission coréenne alors que Jaejoon est enfermé dans sa chambre à travailler. J'ai parfois envie de passer du temps avec lui mais je n'ai pas envie d'être égoïste ou de paraître possessif. Techniquement, on ne sort pas ensemble lui et moi. Je veux dire qu'aucun de nous deux n'a réellement officialisé la chose, alors...je n'ai pas envie de le brusquer. Même si tout semble bien se passer, j'ai remarqué que depuis deux jours, il rentre complètement ivre et qu'il évite mon regard. J'ai d'abord pensé qu'il avait fait une connerie, qu'il avait mal agit mais j'ai tendance à être parano sur les bords, alors je préfère laisser passer et attendre de percevoir quelques indices par ci et par là afin d'essayer de comprendre son comportement. Bien sûr, quand ce genre de chose arrive, je panique. J'ai peur qu'il vienne me voir, qu'il me dise qu'il regrette ce qu'il a dit et qu'il souhaite oublier et reprendre tous les mots qu'il m'a balancé à la figure. Oui, je suis en alerte à chaque fois qu'il ouvre la bouche pour me parler. Sans le savoir, il m'a apprit à être amoureux mais tout ça me rend complètement peureux. Parce que l'amour et ses sentiments viennent avec la dépendance et l'angoisse permanente. Je n'y peux pas grand-chose...
Un trésor. Voilà ce qu'il est devenu pour moi, un trésor. J'ai peur de le perdre désormais, qu'on ne me le dérobe, qu'on ne me l'enlève pour toujours. Je suis devenu aussi faible qu'une fille devant son petit-ami alors qu'auparavant, j'étais l'homme confiant qui s'amusait à rendre jalouses ses partenaires. J'ai perdu toute confiance en moi. Mon assurance s'est complètement volatilisée. Jaejoon m'a tout pris. Peut-être que notre amour ne pourra pas durer. C'est même sûr. Mais, je me souviendrais de lui jusqu'à mon dernier souffle. Parce qu'aujourd'hui, sans m'en rendre compte, il est devenu ma raison de vivre. Le pourquoi et le comment qui fait que je me sens vraisemblablement en vie. Il est ma raison, mon tout. Il est le bonheur dont je me soucierai au-delà de la douleur et des larmes. Où qu'il soit, je dois être. Désormais, le sens de ma vie c'est lui. Il est mon obsession mais tout ça, c'est de sa faute après tout...
– « Tu fais quoi ? » m'interroge-t-il en entrant dans le salon. Je sursaute légèrement moi qui étais perdu dans mes pensées. Je lui souris et lui réponds calmement. Il vient donc s'asseoir sur le sofa et commence à regarder l'émission avec moi. J'essaye de me concentrer de nouveau sur l'écran mais je suis rapidement tenté de jeter un coup d'œil dans sa direction. Je n'y peux rien, il me tourmente légèrement. Mon colocataire fronce les sourcils avant de venir masser son front avec la paume de sa main comme pour apaiser ses maux.
– « Tu es malade ? » m'inquiétais-je promptement.
– « Non, j'ai juste un peu trop bu hier. J'aurai du rester couché... » bredouille-t-il impassiblement, sans même poser les yeux sur moi. C'est sûr, il cache quelque chose... Je me lève rapidement pour aller lui chercher de quoi se soulager. Jaejoon m'observe curieusement, remarquant mon activité comme si j'étais pressé par le temps. Je reviens vers lui avec un verre d'eau et un médicament. Un léger sourire sur le visage, l'homme dont je suis amoureux accepte mon geste. Satisfait, je m'apprête à reprendre ma place initiale sauf que, maladroit comme je suis, mes pieds se prennent dans le tapis, me valant une chute sur le sol. Instinctivement, je rougis d'embarras. Merde, la honte... Je me retourne lentement vers Jaejoon pour observer sa réaction. Il sourit. Je souris également pour diminuer la gêne qui s'empare de moi et tente de me reconcentrer sur la télévision. Sauf, que Jaejoon ne s'arrête et ne se retient plus. Je l'entends pouffer de rire derrière mon dos. Oui, cet enfoiré se retient de rire. Il est vraiment en train de se foutre de ma gueule...
– « Ya, pourquoi tu ris ? » m'écriais-je en faisant la moue pour le dissuader de continuer. Il rit plus fort désormais comme si mon expression faciale le faisait rire. Il ne s'arrête pas, il vient même déposer son verre sur la table basse pour porter sa main contre ses abdos tellement il rit. Je lui frappe la jambe pour l'arrêter. « Ya, arrête ! Espèce d'idiot ! » Ne t'arrête surtout pas. Il n'y a rien de plus mélodieux à mes oreilles. Cette expression que tu arbores sans même t'en rendre compte, elle me comble le cœur...totalement.
– « Désolé, c'est juste que...la tête que t'as fais, je te jure ! » peine-t-il à dire entre ses ricanements. Je reste l'admirer, le sourire aux lèvres. Jaejoon est vraiment beau lorsqu'il rit. C'est fou comme il est attirant comme ça. Je me mets rapidement à rire avec lui, espérant faire durer ce moment histoire d'avoir le temps de l'enregistrer en mémoire pour le reste de ma vie. Et voilà maintenant que tous les deux, nous nous tapons un fou-rire. Oui, nous partageons notre premier fou-rire et c'est juste...incroyable. Je viens m'asseoir sur le sofa et sans m'en rendre compte, j'ai finis par me blottir tranquillement dans les bras de mon partenaire une fois calmé. C'est plutôt étrange qu'il n'ait rien dit mais je savoure pleinement l'occasion que se présente. « Hé, Takuya... » commence-t-il timidement pour capter mon attention. Je l'incite à continuer, sans détacher les yeux de l'écran. « Tu veux qu'on...qu'on aille au cinéma, ce soir ? » Mon cœur est sur le point d'exploser, mes yeux s'écarquillent comme jamais et mes mains deviennent rapidement moites. Je ne rêve pas, Jaejoon vient de me proposer un rencard. Je décède intérieurement avant de répondre.
– « Mouais...pourquoi pas... » bougonnais-je d'un ton naturel et pas vraiment intéressé. Mon Dieu, je veux sauter de joie, je meurs d'envie de l'embrasser et de le mener jusqu'à sa chambre pour lui faire part de mon excitation tellement sa proposition me surprend. Mais...cependant...je ne peux m'empêcher de trouver ça louche... L'émission s'est terminée et Jaejoon et moi sommes allés nous préparer pour sortir entre amoureux. S'il m'entendait penser, il changerait certainement d'avis. Jaejoon semble un peu anxieux, c'est limite s'il transpire. Comme s'il avait quelque chose à cacher ou qu'il était activement recherché par la police. Il me fait bien rire. Je trouve ça mignon de voir qu'il n'est plus aussi sur de lui tout à coup. Lui qui est toujours légèrement macho et fier. Mais j'aurai certainement dû le comprendre autrement... Pourquoi m'inviter à sortir si c'est pour ne pas prononcer un seul mot de toute la soirée ? Je regarde le film sans le regarder. Il est bientôt terminé mais toujours aucun signe d'affection venant de lui. Je suis déçu, je m'attendais à quelque chose de plus romantique en sortant avec lui. Je n'attends pas de lui qu'il se mette à m'embrasser à plein poumons dans la queue pour acheter nos tickets, ni qu'il achète du pop-corn et du soda pour deux, mais quand même...au moins, un mot... Je tourne la tête vers lui, il est figé dans son siège comme s'il s'attendait à ce qu'on vienne le tuer. « Jaejoon... » chuchotais-je en m'approchant de lui. Il pose ses yeux sur moi, sans aucune expression. « Est-ce que tout va bien ? » osais-je demander, même si la réponse ne va certainement pas me plaire. Il baisse les yeux avant de secouer la tête de droite à gauche. Je m'en doutais bien... Je me lève promptement et lui attrape la main pour le sortir de la salle mais il me repousse préférant le faire par lui-même. Vexé par son comportement, je le suis presque en courant, tellement il s'active à retrouver l'extérieur. Il commence à marcher sur le trottoir, en direction de sa voiture mais je m'empresse de l'arrêter. « C'est quoi le problème ? » criais-je, énervé par ses agissements incompréhensibles. Il me repousse une nouvelle fois avant de soupirer d'agacement.
– « On en parlera à la maison. » proteste-t-il pour recommencer à marcher. Je le stoppe une nouvelle fois et répète ma question. Je ne veux pas en parler à la maison mais ici, tout de suite. C'est lui qui me propose d'aller au cinéma alors pourquoi est-ce qu'il agit de cette façon, putain ? « Je peux pas, Takuya. Ça me met hors de moi. J'ai l'impression qu'ils me regardent tous. Je...J'essaye de les éviter, vraiment mais...ça me rappelle de trop mauvais souvenirs... Je ne peux pas les laisser me regarder comme si j'étais le dernier des enfoirés. » révèle-t-il, les larmes aux yeux. Alors c'était ça le problème ? Mon cœur se resserre, j'ai l'impression d'étouffer, de manquer d'air alors que nous sommes à l'extérieur. La chaleur de l'été n'arrange rien. Je fais un tour sur moi-même, cherchant les mots justes. J'ouvre le haut de ma chemise et respire profondément avant de reprendre. Si je ne veux pas tout gâcher maintenant, il va vraiment falloir que je sois honnête.
– « Ne laisse pas notre... Je veux dire...ne laisse pas ça, t'atteindre, Jaejoon. Personne ne le sait, personne ne te regarde. Alors laisse, oublie... Laisse glisser les mauvais regards. Ils n'ont pas à te juger puis pourquoi est-ce qu'ils le feraient ? Personne ne sait, personne n'a besoin de le savoir. C'est toi-même qui l'a dit. Ne porte pas cet amour comme on porte un fardeau. Tout le monde veut pouvoir aimer quelqu'un. Tu n'es plus seul, je suis là. Puis s'ils nous jugent, c'est qu'ils n'y connaissent rien à l'amour. » Je viens de lui dire que ce qu'on vivait, c'était de l'amour mais...est-ce qu'il le ressent comme ça lui aussi ? Je veux dire... Putain, je viens de lui dire que je l'aime... Takuya, tu es officiellement le plus faible dans cette relation. C'est toi qui devient impuissant, fragile, facilement manipulable. Tu es le premier à avoir aimé...
– « Takuya, je... Ça ne peut pas être de l'amour. Tout ça, aux yeux des autres...ce n'est pas de l'amour, c'est juste... Ça me fou en rage, je suis en train de péter un câble, je... »
– « Tu dis que ça ne peut pas être de l'amour mais nous avons tous les deux ressenti l'effervescence. J'pensais que y'aurait qu'nous, j'ai espéré que ce serait seulement nous. Alors...ne pense qu'à moi, Jaejoon. Ne pense pas aux regards des autres. Parce que je ne pense qu'à toi, moi. En permanence. » avouais-je promptement pour venir l'interrompre. Deux filles nous observent un peu plus loin derrière Jaejoon. J'ai bien envie de courir les frapper mais ça ne ferait que confirmer ce que dis Jaejoon. Je n'ai pas envie de le laisser croire que j'ai honte du regard des autres. Je l'aime et je compte bien profiter de lui tout le temps qui s'offrira à moi. Pensant que je me suis déjà bien enfoncé, je décide de clore la discussion et de rentrer penser à tout ça calmement. Avant que je n'aille étrangler les deux filles derrière... « Tu dis qu'ils t'ont mis en colère...à te donner envie d'être aveugle face à tes sentiments. Mais...avant qu'on ne commence à s'emporter et à dire des choses qu'on va tous les deux regretter. Est-ce qu'on peut ralentir et essayer d'y réfléchir sincèrement à la maison ? » Je le laisse passer et monte dans sa voiture alors que j'ai seulement envie de pleurer comme un gamin. Je n'avais pas pris conscience de l'effort que cela demandait à Jaejoon d'accepter ses sentiments et ce que nous partageons tous les deux. C'est vrai que ça doit être difficile à réaliser pour lui. Il n'a jamais eut de relation sérieuse et voilà que je lui demande d'être avec moi sans aucune honte. Je suis un homme et malheureusement, même si moi il m'arrive de l'oublier, lui, il ne l'oubli pas. Il me voit sept jour sur sept et doit vivre avec la souffrance de ressentir une attirance envers moi. Je m'en veux terriblement de ne pas avoir pensé à ça plus tôt. J'ai vraiment l'impression d'avoir été égoïste avec lui... J'allume la radio pour stopper cette ambiance si pesante qui s'est installée entre nous depuis qu'il a démarré. Jaejoon ne parle pas beaucoup et voilà que maintenant, il y a comme un mur entre nous. Je ne sais pas quoi faire, quoi dire. Je viens déjà de lui avouer que je l'aimais et que je ne pensais qu'à lui. Aish, vraiment...pourquoi est-ce que j'ai dis ça ? Je veux le faire fuir ou quoi ? Nous montons dans l'ascenseur sans aucun mot prononcé puis pénétrons dans l'appartement silencieusement. Je suis vraiment embarrassé et gêné d'être dans une telle situation. J'espère qu'il va dire quelque chose avant d'aller s'enterrer dans son lit. Parce que moi, du coup...je ne sais plus si j'ai l'autorisation ou non de dormir avec lui.
– « Allons nous coucher. » Je soupire discrètement, heureux qu'il ait pu lire dans mes pensées. Je m'allonge du côté gauche du lit, c'est-à-dire entre le mur et Jaejoon et reste longuement fixer les rideaux bleus foncé de sa fenêtre. Je me sens stupide, je ne sais vraiment pas comment agir désormais. Ce monde est vraiment pourri. Pourquoi est-ce qu'il faut absolument qu'un homme soit amoureux d'une femme ? Je hais ce monde et sa logique illogique. Je pensais jusqu'ici que les grands principes de l'homme étaient tous justifiés et rationnels. Mais plus j'y réfléchis, plus j'ai l'impression que l'homme est inconsciemment guidé par ses peurs. Le non-familier, l'inconnu, la différence, l'expérience de vie limitée et centrée sur son propre ego et son propre cercle...nous sommes tous conditionnés dès notre plus jeune âge à croire que la disparité est une mauvaise chose...à tel point que les gens hétérogène et distinct sont effrayés à l'idée d'être eux-mêmes.
– « Si le monde est aussi pourri, on ne devrait pas au moins être heureux ? » Je viens de le dire tout haut. Merde. Je panique rapidement et me retourne vers Jaejoon, malheureusement il ne dort pas. Mon colocataire me fixe, les sourcils froncés, l'expression complètement perdu. Je cherche quelque chose à dire, un mensonge, une connerie, n'importe quoi mais avec le stresse et les idées qui fusent dans ma tête je n'arrive pas à réfléchir correctement.
– « Au début...quand j'ai commencé à penser à toi de cette façon, je me disais que tout c'que je ressentais, c'était faux. Que ce n'était qu'illusion et artifice. Ces émotions que je croyais nouvelles, je me répétais qu'elles n'étaient pas réelles, pas authentiques. Mais j'avais quand même envie d'essayer. Je me disais...vas-y, Jaejoon, épate-le, fais-lui plaisir. Je ne savais pas que j'me blesserai autant en voulant te faire sourire. » raconte-t-il calmement avec douceur. Je m'approche de lui et caresse l'arrêt de son nez du bout de mon index. Au final, même dans les moments les plus douloureux, cet idiot sait exactement comment me rendre encore plus amoureux de lui. Parce que Jaejoon est vrai, sincère et honnête. Je sais qu'il ne me mentira jamais, je sais que je peux lui faire confiance. Et même s'il ne me l'avoue pas encore, je suis sûr qu'il m'aime comme moi je l'aime. Même si j'ai l'impression que parfois tu m'entraînes vers le bas, je ne regrette pas de te confier mon cœur parce que je sais que tu prendras soin de mes sentiments, parce que tu n'attends que ça depuis des années...que quelqu'un prenne soin de toi. Je l'embrasse chastement avant de croiser mes doigts avec les siens.
– « C'est difficile pour toi, je le sais. Je suis tellement désolé, Jaejoon. » murmurais-je délicatement. Je me sens vraiment pathétique de n'avoir rien vu.
– « Ne le sois pas. Je ne peux m'en prendre qu'à moi-même pour t'aimer. » susurre-t-il simplement avant de fermer les yeux. Heu...m'aimer ? Il vient de dire qu'il m'aimer ? Il écarquille les yeux, surpris de ce qu'il vient de dire. Il ne peut pas lire dans mes pensées mais mes yeux trahissent sûrement mon étonnement. Il fuit mon regard, gêné de l'avoir dit si spontanément alors que moi mon cœur s'est accéléré à cause de la joie et du soulagement qui a prit possession de mon corps.
– « Tu viens de le dire... J'ai pas rêvé... » chuchotais-je timidement. Je veux l'entendre répéter ces mots. Oui, je veux qu'il me le dise cent et cent fois de plus pour que je me souvienne de ce moment, que je m'imprègne de sa voix et de la façon dont il le dit. Je veux l'entendre à nouveau dire qu'il m'aime.
– « Je vois pas de quoi tu parles. » nie-t-il impassiblement en se positionnant sur le dos pour éviter mon regard. Il est embarrassé comme un petit garçon, mais ça me fait sourire de le voir comme ça. Je ne peux m'en empêcher, il est vraiment adorable quand il rougit.
– « Tu l'as dis, j'en suis sûr. » ricanais-je. Jaejoon conteste catégoriquement alors que je continue de le taquiner avec ça. J'aime le voir dans cette position, j'ai vraiment l'impression de le connaître et de partager quelque chose avec lui. C'est amusant de constater comment évolue notre relation. Lorsqu'il est question de sexe, c'est moi qui suis timide et réservé mais lorsqu'il est question de parler ou même de se confier, Jaejoon agit comme un gamin de dix ans qui doit faire un exposé devant toute sa classe. Il vient se mettre sur moi pour me faire taire alors qu'un large sourire se dessine sur son visage. Tu es vraiment bandant lorsque tu me souris comme ça, Jaejoon. Tu n'as même pas idée...
– « Dis-moi que tu en as envie... » supplie-t-il d'une voix suave en venant frôler mon visage de ses lèvres. Je viens mordre les miennes pour retenir les différentes supplications qui me viennent à l'esprit. Je souris bêtement, je n'ai pas besoin de mot. Je sais qu'il comprend ce que je veux. Tout simplement parce que Jaejoon est le seul à me faire plaisir comme il le faut. Alors qu'il vient m'enlever mon jogging et mon t-shirt, je m'empresse de lui faire une requête.
– « Dans le noir, Jaejoon... Éteints les lumières, s'il te plaît. » quémandais-je en fuyant son regard. Je m'attendais à ce qu'il vienne me demander pourquoi mais comme quelqu'un de très compréhensif, il éteint sa lampe de chevet et revient se positionner sur moi. Avec les lumières éteintes, c'est moins dangereux. Je n'ai pas à le regarder et à tomber amoureux de lui pour la je ne sais combien de fois. C'est curieux mais c'est mieux si je le laisse me prendre dans le noir, je risque moins. Je peux laisser ma noirceur s'étendre en moi comme je le souhaite, je peux montrer que j'aime tout ce qu'il me fait ressentir. Parce que lorsque ses yeux me regardent, je me sens stupide et contagieux. Je ne veux pas qu'il puisse me voir, j'ai trop honte de ce que je suis devenu désormais, comme si le pervers profondément enfouit en moi ne disparaîtra plus jamais...
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