Chapitre 9
PDV Madelen 📸
Je déambule dans les rayons lingerie du grand magasin Nordiska Kompaniet, jumeau norvégien de nos galeries la Fayette française, quand Yazel se matérialise devant moi.
— Regarde-moi ces beautés Mad.
Je baisse mon regard pour accéder à sa demande.
Les sandales Opyum du couturier Yves Saint Laurent qu'elle a aux pieds sont une merveille.
J'en bave presque.
En verni noir, le talon orné des initiales YSL en métal doré, avec une fine bride à la cheville lui fond des jambes d'enfer.
Yazel peut porter ce qu'elle veut, même avec un sac en toile de jute, elle serait canon. Sa silhouette de danseuse toute en finesse, son mètre soixante-dix, et ses cinquante kilos la classent parmi les femmes qui n'ont aucun souci pour se fringuer.
— Alooooors, insiste-t-elle, en bougeant son pied droit de manière que je vois les escarpins sous toutes les coutures, voyant que je n'ai pas encore ouvert la bouche.
— Elles sont à tomber. Et puis elles te font une silhouette sexy baby.
Elle éclate de rire face à mon imitation de Raphaël.
— Je les prends.
— T'as intérêt sinon c'est moi qui le fais.
— Et toi ? Montre !
Je sors du panier les ensemble de lingerie que j'ai sélectionné avant d'aller en cabine pour les essayer et sa moue appréciatrice suivie d'un clin d'œil me fait rire.
— Lingerie et escarpins, le combo parfait pour une bonne nuit de b...
Elle est interrompue dans sa phrase par son iPhone qui vibre.
— C'est Raphaël. Il nous précise qu'ils vont bientôt arriver.
— Demande lui, si Sacha a récupéré son téléphone.
Une idée me vient en tête.
— Une envie précise peut-être ?
Je lui fais un clin d'œil pour toute réponse.
N'arrivant pas à le joindre plus tôt dans la mâtiné, pour d'une part le remercier de sa délicate attention d'avoir demandé à Yazel de me porter le petit déjeuner au lit, et ensuite pour l'informer de mon programme, j'ai écrit à mon frère dans l'espoir que lui est pris son portable et bingo.
Prise d'une frénésie de le voir, de le sentir près de moi, je rédige un premier message.
De moi :
Tu arrives bientôt ?
La réponse ne se fait pas attendre. Les petits points qui s'activent me le confirment.
Sacha :
Pourquoi je te manque ?
Ça se pourrait oui.
Mais je ne le lui dis pas.
Décidée de rentrer dans jeu, je tape une réponse, qui je l'espère aura son petit effet.
Yazel m'informe qu'elle va régler son achat, et qu'elle revient, je hoche le menton sans lever les yeux de mon portable.
De moi :
Disons que j'ai besoin de toi... et de ton avis... j'hésite entre les quatre...
Je prends en photo des sous-vêtements que j'ai choisis et j'appuie sur envoyer.
Les points apparaissent puis disparaissent.
Un quart d'heure après, je n'ai toujours pas de réponse.
Qu'est-ce qu'il fait ?
Un peu déçu que Sacha n'est pas pris la peine de répondre, je me dirige vers les cabines d'essayages quand deux bras m'encerclent par la taille, me faisant pousser un cri de surprise, mais quand je reconnais à qui appartient ce timbre rauque, qui me donne la chair de poule, je me laisse aller contre ce torse ferme en soufflant de soulagement, alors qu'il murmure dans mon cou,
— Un problème de choix chéri ?
Il resserre son emprise, et malgré sa parka qui fait obstacle, j'arrive à sentir la chaleur que dégage son corps, mais surtout l'excitation qu'a produit mon message.
Sans me lâcher, il me pousse d'un pas ferme vers une des cabines libres sans prononcer un mot.
Toujours sans décoller son corps du mien, nous pénétrons à l'intérieur, il tire le rideau, et c'est uniquement quand je relève le regard que le sien me percute à travers le miroir.
Il est sombre. Sensuel.
Ses mains délaissent mon ventre pour me forcer à relâcher le panier qui tombe au sol dans un bruit étouffé, merci la moquette de vingt centimètres, puis sa main droite remonte lentement le long de mes bras, pour venir emprisonner ma gorge et m'obliger à tourner la tête vers lui, alors que les doigts de sa main gauche sont crispée sur ma taille.
— Bonjour petit chat, souffle Sacha contre mes lèvres.
— Salut.
Sa prise se raffermit contre ma hanche.
Réalisant que j'ai les mains libres, je les passe autour de son cou en me cambrant un maximum. Mes doigts s'enfoncent dans ses cheveux.
Sacha grogne dans mon cou.
Je joue à un jeu dangereux, mais j'ai un rêve à évacuer...
— Attention mon cœur.
— Ah ? Articulé-je en me frottant à lui.
Je l'entends inspirer.
— À ce que tu désires vraiment...
— Tu le sais mon ange...
Ni une ni deux, il me retourne pour me plaquer violemment contre la glace qui tremble.
Il prend mon visage en coupe et sans attendre fonce sur mes lèvres.
Le baiser est sauvage, impatient, il y a trop longtemps que lui et moi attendions ça.
Nos lèvres se mordent, se caressent et quand nos langues entrent dans la danse, je ne peux m'empêcher de pousser un gémissement de plaisir, mais aussi de satisfaction. Sacha grogne, vient chercher mes mains, pour entrelacer nos doigts et lever mes bras contre le miroir.
Ainsi offerte, ma poitrine en avant, dont les pointes dressées frottent contre le manteau de Sacha, nos bassins qui bougent dans un mimétisme parfait, j'oublie tout ce qui n'est pas lui et ses caresses.
— Putain Mad !
Sacha respire par saccade.
— J'ai envie de déchirer ses fringues, de t'allonger, et de te prendre... depuis le temps que...
Je pose un doigt sur ses lèvres gonflées de notre baiser, pour le faire taire.
Il hausse un sourcil d'incompréhension puis quand il devine mes intentions un sourire éclos au coin de sa bouche.
Je commence par ouvrir sa parka, une fois fait, Sacha s'en débarrasse, puis prise d'une envie incontrôlable de sentir sa peau contre la mienne, je soulève son pull entraînant son t-shirt en même temps. Sacha m'aide à l'enlever en le passant par-dessus sa tête puis j'en fais de même avec mon haut.
Enfin, peau contre peau.
Sacha me caresse de ses yeux brillants de plaisir, chaque grain de beauté, parcelle de peau accessible, brûle sous son regard. J'en fais autant, imprimant son torse ferme, à la musculature nerveuse, vierge de tout tatouage, ses abdominaux marqués, son V qui annonce le saint Graal.
Sacha est parfait. Les heures qu'il passe à courir ou à faire de la boxe lui ont façonné un corps de dieux grecs.
Je remonte mon regard, on ne se touche pas, pas encore, des voix nous parviennent de l'autre côté du rideau, mais ni lui ni moi n'y prêtons attention.
— Bébé chat, m'interpelle-t-il la voix éraillée chargée de plaisir.
— Hum !
Il se rapproche si bien que maintenant nos corps se touchent. Mes pointes de seins fermes se frottent contre ses pectoraux.
— Qu'est-ce que tu veux ?
— Essayer mes sous-vêtements !
Je fais la maline, il sourit, mais quand il se saisit de ma queue de cheval pour tirer dessus et approcher sa bouche de la mienne, je deviens une pauvre petite chose sans défense.
— Pas besoin. Tu les prends tous et en double...
— Pourquoi ?
Tiens j'ai retrouvé un semblant de jugeote.
— Parce que depuis le temps que je rêve de te voir nu, ils ne vont pas résister.
— Je n'en ai pas besoin du coup...
Sacha raffermit sa prise, la fraîcheur du miroir se mélange à la chaleur de ma peau, étrange mélange qui me fait frissonner. Ses lèvres sont contre ma nuque. La butine. L'effleure de mon nez.
— Si. Parce que voir ta peau rougie après que j'aurais tiré et arraché ces bouts de dentelles... Quand la morsure du tissu sur ta chair me laissera imaginer quand ce seront mes doigts, mes dents qui t'auront marqué...
Je déglutis. Mes yeux perdus dans le regard brillant de Sacha.
— D'accord, arrivé-je à peine à articuler devant toutes ses images qu'il vient de me mettre en tête.
Je n'ai jamais été une grande fan des fessées et autres accessoires... mais avec Sacha je deviens intrépide et curieuse et punaise, j'ai hâte de le regarder mettre en pratique son programme.
Coquine.
— Bien, puisque la question des dessous est réglée, maintenant, et avant que l'on se fasse virer pour attentat à la pudeur, tu vas faire le moins de bruit possible pendant que mes doigts et ma langue vont te donner du plaisir.
Tout ce que tu veux...
Faible, je suis faible en sa présence.
J'en jouirais presque.
Simplement avec le son de sa voix, et à la perspective de ce qui va arriver...
J'en crève.
De la vision qui s'offre à mon regard, quand Sacha, torse nu, les muscles bandés est à genoux devant moi, tirant sur mon jean en emportant mon shorty jusqu'à mes chevilles, me fait inspirer en mordant ma lèvre inférieure pour retenir un son qui trahirait ce que l'on s'apprête à faire dans cette cabine.
— Tu es magnifique Mad.
Troublée par ses paroles et l'éclat de ses yeux, je ferme les miens.
— Regarde-moi.
J'obtempère.
— Je veux que tu me regardes te donner du plaisir, ça ira vite, mais je veux pouvoir lire en toi, te voir quand tu seras au bord du précipice et quand je te donnerais la caresse finale qui te fera côtoyer les étoiles, j'attends ça depuis trop longtemps, j'imagine, je fantasme, tout ça depuis... six ans.
Et puis comme si la fin de sa phrase se trouvait là où mon deuxième cœur palpite, il écarte mes lèvres, et s'applique les minutes suivantes à obtenir tout ce dont il voulait...
Vite et fort.
Lentement et cruellement doucement.
Alanguie contre Sacha qui me tient dans ses bras, mes jambes en coton après l'orgasme qui vient de me terrasser ont du mal à me porter, je dépose des baisers papillons contre son torse qui se couvre de chair de poule. La caresse de sa main dans mes cheveux me berce, aucun mot n'est prononcé, mais nous n'en avons pas besoin pour se comprendre. Cela a toujours été le cas entre nous.
Je me complais dans cet instant de tendresse quand...
— Mad, Sacha ? Vous êtes là ?
La voix de Liam nous sort de notre bulle de bien, être nous surprenant.
Les lèvres encore luisantes de mon plaisir Sacha me donne baiser avant de s'écarter pour répondre à mon frère.
— Ouais on arrive.
Liam rigole.
Le timbre rocailleux de Sacha ne trompe pas mon frère. Ni la vue de mon pantalon sur mes chevilles et encore moins nos hauts qui forment un tas à nos pieds.
— Ils ne peuvent pas allonger les rideaux, je râle.
Sacha explose de rire, suivit de Liam.
— Meme avec ça, petite soeur, ça pu tellement le sexe qu'il faudrait être anosmique pour ne rien sentir.
Je rougis.
J'enfouis mon visage sous le menton de Sacha qui continue à rire.
— T'es sensé est mon frère protecteur, tu ne dois pas avoir ce genre de réflexion en ce qui me concerne, répliqué-je, comme Adrien tu vois.
Sacha hausse un sourcil, car il sait très bien que le côté surprotecteur du frère de ma meilleure amie peut-être agaçant.
— Ouais bon...
— Tu veux que je sois comme...
— Non non, c'est bon ! Tu peux partir maintenant.
Liam s'esclaffe.
— Pas de problème, je vais retenir la vendeuse.
Je ne le vois pas, mais je me représente très bien mon frère me faisant un clin d'œil.
Et nous n'avons aucun mal à imaginer Sacha et moi de quelle façon.
Je demande quand même :
— Il ne va pas la baiser ici ? Si ?
— D'après toi mon cœur ? On parle de ton frère là ! Et puis rappelle-moi ce que l'on vient de faire... dit-il d'un ton moqueur.
— On n'a pas baisé.
Oh la mauvaise fois !
— Serait-ce un ton de reproche que j'entends bébé chat ?
Sacha sourit en ramassant nos vêtements échoués au sol.
— Peut-être.
Il m'aide à me rhabiller, embrasse ma tempe, puis ajoute :
— Dis celle qui vient d'avoir un orgasme...
— Avec tes doigts, je le coupe.
— Et ma langue chérie... mais ok, la prochaine cabine que l'on se croise je te prends avec ma queue.
Incapable de me retenir de rire, devant la mine enjouée de Sacha.
— Allez viens mon petit chat, allons payer ces achats et rejoindre les autres avant que je change d'avis.
Un dernier baiser et nous sortons main dans la main.
— À quoi je ressemble, m'affolé-je, en refaisant ma queue de cheval, une fois que nous sommes devant les caisses.
— À une bombasse qui vient de prendre son pied.
Sans aucune pudeur, il balance ça, alors que nous ne sommes pas seuls dans la file d'attente.
Interdite, je fixe Sacha qui se retient de rire, puis la vieille dame devant moi qui n'ai pas pu ne pas entendre puisqu'elle tend l'oreille depuis tout à l'heure et la fille derrière Sacha qui ne se prive pas pour le reluquer.
Il me pousse en avant quand c'est à notre tour.
— À une fille heureuse qui rend son mec dingue d'elle.
Sacha me souffle ses mots à l'oreille, pendant que l'hôtesse de caisse scanne mes produits, indifférente à notre parade nuptiale.
Comme s'il ne venait pas de me déclarer qu'il tient à moi, il tend sa carte de paiement, ignorant mon regard troublée, puis il attrape le sac au logo du magasin que lui tend la caissière et m'entraîne à sa suite.
— Sacha ? Attends.
Il se stoppe puis se retourne.
— Tu le savais, non ?
Il lit dans mes pensées.
Il pose le sac au sol pour prendre mon visage en coupe.
— Oui... mais...
— Il n'y a pas de mais mon cœur. Toi et moi, c'est une évidence depuis toujours.
— Je sais Sacha et pour moi, c'est pareil...
— Alors tout va bien petit chat, m'interrompt-il.
— Oui. Oui tout va bien.
Il me donne un baiser tout en douceur qui m'inonde d'un amour si fort que je brûle de l'intérieur.
— Merci, articulé-je une fois que nos lèvres se sont éloignées.
— Pour l'orgasme ?
Je lève les yeux au plafond.
— Pour ça et les sous-vêtements que tu vas m'arracher. C'est quand même idiot d'avoir dépensé des centaines d'euros pour finalement pas en profiter.
Il part dans un grand éclat de rire.
— Le plaisir chéri. Le plaisir, je te l'ai expliqué tout à l'heure.
— Mouais.
Nous reprenons notre marche pour sortir du magasin.
Nos amis nous ont prévenu par message qu'ils nous attendaient dans le café en face.
Sur le trottoir, le froid me fait frissonner, les températures ont encore baissé, je referme mon manteau, j'ajuste mon bonnet, sous le regard de mon mec. Il m'embrasse le bout de mon nez qui commence à rougir.
— Adorable.
Sacha resserre son étreinte, un bras passé autour de mes épaules, je passe l'un des miens autour de sa taille et ainsi accroché l'un à l'autre, nous traversons la rue pour atteindre le salon de thé. Et quand nous pénétrons dans l'établissement, une délicieuse odeur de chocolat chaud parfumé à la cannelle envahit mes narines.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top