Chapitre 7



PDV Madelen 📸


Le soleil filtre à travers les stores de ma chambre jouant avec les motifs de la tapisserie. Ombre et lumière.

Je m'étire comme un chat sur une murette chauffée par les rayons du soleil, et je tourne la tête pour vérifier l'heure sur le réveil.

Il est encore tôt !
Mon rythme biologique ne s'est pas encore calqué sur le mode vacances.

Le corps bien au chaud sous la couette en duvet, positionnée sur le ventre mes bras entourant l'oreiller sur lequel ma tête repose. Mon attention est polarisée sur la porte de la salle de bain commune que je partage avec Sacha, ou plutôt ce qui s'y passe derrière, quand j'entends l'eau du robinet de la vasque couler.

Et d'un coup j'ai chaud.
Trop chaud sous cette couette.

Quand mes pensées s 'emballent avec des images d'un Sacha ruisselant de gouttes d'eau alors qu'il sort de la douche.

Est-il nu ?
Avec seulement une serviette enroulée autour de sa taille fine ? Laissant apparaître ce V dont la pointe indique la direction de... stop focus.

L'eau se coupe.

J'entends le battant coulisser du côté de sa chambre et le calme revient avant que le jet de la douche ne se mette en route. Et toutes les images qui défilaient quelques secondes plus tôt dans mon crâne sont plus réelles que jamais.

Je bascule sur le dos mes mains sur mon visage, je ferme les yeux, me laisse guider par cette envie immuable que j'ai de Sacha alimenté par mon subconscient.
Et toujours cette putain d'eau qui coule.
Mes doigts glissent le long de mon corps pour atteindre l'endroit qui pulse autant que mon cœur.
L'orgasme atteint, j'abandonne mon esprit à la divagation.

Mon imagination travaille à plein régime depuis que je me suis couchée hier soir.

Je pensais, innocemment, qu'après ma petite rébellion, un Sacha chauffer à blanc serait venu me rejoindre dans ma chambre, surtout apres tous les regards caliente qu'il n'a pas arrêté de me lancer au cour de la soirée, mais j'ai du me rendre à l'évidence, quand j'ai entendu la porte de sa chambre se fermer, et le silence quelques minutes plus tard.

Prise à mon propre piège, j'ai tourné et retourné dans mon lit jusqu'à que je n'en puisse plus, et que je décide de me lever pour aller le rejoindre.

Question fierté on repassera !

Mais une fois les doigts autour de la poignée de la porte de la salle de bain, j'ai couru me réfugier dans mon lit quand j'ai entendu du bruit de l'autre côté.

Question courage, on repassera aussi !

Faire semblant de dormir, dos à la porte, voilà la solution que j'ai trouvée quand j'ai entendu les pas de mon voisin de chambre fouler la moquette épaisse.

Retenir la respiration est ce que j'ai fait quand le souffle chaud de Sacha m'a donner la chair de poule alors qu'il susurrait contre mon cou :

— Je sais que tu ne dors pas bébé chat...

Tout en disant cela, ses doigts, jouaient avec une mèche de cheveux collée contre ma joue.
C'était de plus en plus dur de faire semblant, alors je me suis retournée sur le dos, le surprenant malgré tout. Nos regards se sont heurtés. Je distinguais à peine son visage, seulement éclairé par la luminosité de la lune, lui conférant une aura mystérieuse.

Aucun de nous deux n'avions envie de parler. Nous laissions faire nos gestes.
Sacha est monté sur mon lit, en se mettant à genoux. Je me suis levé pour en faire autant. Nous étions face à face. Toujours muets. Les yeux plongés dans ceux de l'autre.
Nos mains d'abord se sont levées, nos doigts se sont entrelacés, notre respiration s'est faite plus rapide, nos lèvres se sont frôlées et enfin nos corps se sont rejoints.
Son corps pourtant chaud contre le mien m'a fait frissonner. Sacha a pris une inspiration, quand ma poitrine, à peine recouverte d'un débardeur en dentelle, aux pointes tendues, a touché son torse. Moi, mon ventre se contracta, une douce chaleur...

Je me réveille en sursaut, de la bave au coin des lèvres, sexy est mon deuxième prénom, l'esprit encore embrumé de mon rêve érotique, je peine à revenir sur terre, mais quand j'entends que l'on frappe à la porte de ma chambre je comprends ce qui m'a réveillé.

Je me suis rendormie bercée par le son de l'eau qui coulait de la douche, alimentant mon esprit d'images d'un Sacha torse nu venu me rejoindre dans mon lit.
Si seulement...

Rêve et réalité se mélangent.

Mon rêve ne restera qu'un rêve car si je me suis bien levée avec l'intention d'aller le retrouver, avant de faire machine arrière, le reste n'est que le fruit de mon imagination.
Pourtant la sensation d'avoir senti ses doigts contre ma joue m'a paru bien réelle.
Seule ma culotte humide est un indice sur la scène qui se déroulait dans mon esprit.

Entre rêve et réalité... pourtant la voix de Sacha ...

— Mad ? tu es réveillée ? m'interroge Yazel, depuis le couloir.

Maintenant oui ai-je envie de lui répondre.

— C'est bon tu peux entrer, dis-je à la place, en me redressant, laissant ma frustration de côté, que ce ne soit pas un brun sexy à la place.

Il va falloir que je calme mes hormones.

La tête de ma meilleure amie passe dans l'entrebâillement de la porte, puis quand elle estime que la route est dégagée, obstacle connu que d'elle seule, elle ouvre le battant en grand en le poussant à avec le plateau qu'elle tient dans les mains.
L'odeur du chocolat chaud et des petites brioches à la cannelle envahie la pièce dès que mon amie dépose le plateau sur le lit.

— Hum ça sent trop bon, ne puis-je m'empêcher de dire en prenant une pâtisserie pour mordre dedans.

Un pur délice. Un orgasme gustatif.

Le plaisir doit se lire sur mon visage car Yazel me dévisage d'une drôle de façon.

— Quoi ?

— Rien. Tu remercieras Sacha, c'est lui qui est allé à la pâtisserie les chercher avant de partir courir avec les mecs.

— Compte sur moi.

— Tu vas bien Mad ?

— Oui... Pourquoi ?
— Je te trouve bizarre ce matin.

Mais nooon, je me suis juste donner un plaisir solitaire avant de faire un rêve érotique avec Sacha et moi en acteurs principal. Pas de quoi s'affoler. Tout est sous contrôle. Je me garde bien de lui avouer tout ça et me contente de hausser les épaules.

C'est vrai qu'aller faire un footing tous les quatre est un rituel qu'ils ont quand nous nous retrouvons tous ici pour les vacances.

Voilà pense à autre chose.

À New-York, chacun est pris par ses obligations et il n'est pas toujours facile de trouver un moment en commun pour aller faire son jogging tous ensemble.

A part Jayden, Liam, Sacha et moi où nous étudions à gotham city, pour Adrien et Yazel c'est différent.
Adrien étudie pour être kinésithérapeute sportif à l'autre bout du pays. A Los Angele. Et sa sœur Yazel est première danseuse pour le New-York city ballet. Autant dire qu'elle voyage beaucoup.

— Et c'est lui aussi qui m'a demandé si cela ne me dérangeait pas de te monter le petit déjeuner.

Perplexe je demande :

— Pourquoi ?

— Il a fait allusion au fait que tu avais eu une nuit agitée, que tu serais crevée... mais aussi que c'était ton kiff. J'ai pas tout compris.

— Comment ça ?

Yazel balaie mon interrogation d'un geste vague de la main, puis croque dans une brioche.
Je l'imite et un gémissement de plaisir traverse mes lèvres.

Décidément.

Plus tard pour les explications.

Là il y a plus urgent. Elles sont encore chaudes, le sucre fond dans ma bouche et le goût de cannelle envahit mon palais.

Sacha sait que c'est mon pêcher mignon.
Je ferais des kilomètres pour en manger et c'est ce que je fais à New-York pour aller en acheter dans la meilleure pâtisserie de spécialités norvégiennes.

Le silence s'impose dans la chambre seulement perturbé par nos mastications ou le bruit des mugs que l'on repose sur le plateau.

Une fois que nous sommes repus, que l'assiette est vide, on prend le temps de digérer avant de parler.

Yazel se tourne vers moi.

— Tu sais, pour ce que tu as surpris hier dans le van...

Mon amie est gênée alors je la laisse prendre son temps pour me raconter la suite.

— Ce n'est rien d'autre que de l'amitié entre Jay Jay et moi.

— Oui un peu comme celle que j'entretiens avec Sacha, réponds-je mutine.

— Voilà !

Nous rions toutes les deux car aucune de nous n'est dupe quant à la relation d'amitié que l'on a, elle avec Jayden et moi avec Sacha.

— Tu veux m'en dire plus Yaz ?
— Avec ou sans détails ?

Je lui frappe le bras.

— Sans merde ! Je ne veux pas de film de Jay et toi en train de... non beurk !

— Tu crois que j'ai eu le choix tout à l'heure quand Chacha a insinué que...

— Je t'assure qu'il ne sait rien passé, j'ai dormi, seule, précisé-je quand Yazel me fait les gros yeux.

— Je te sens déçu ma Madeleine.

— Un peu, avoué-je. Je t'avoue que je ne le comprends pas. Hier il était à deux doigts de me sauter dessus...

— Te sauter tout court, me coupe-t-elle. J'ai cru que le jet allait prendre feu tellement c'était chaud entre vous. Un peu plus et vous nous faisiez un porno en direct.

Mes yeux s'arrondissent comme des soucoupes.

— Yazel ! Mais quel langage ! Je m'offusque en riant.
— Dois-je te rappeler avec qui je suis en colocation ?

Pas la peine non.

Yazel quand elle n'est pas en tournée, ce qui se produit deux ou trois fois dans l'année, loue un studio au-dessus du bar de Jayden.

C'est sûr que pour le rapprochement ça aide !

— Et donc, toi et Sacha ?

— Ben rien de plus...

— A d'autres.

— Je veux dire il ne sait rien passé de plus que ce que tu as vu...

— Apparement si ! Vu tes joues rouges et ton air béat.

L'épisode de la salle de bain me revient tel un boomerang.

Mon amie a un sourire de connivence en me faisant un clin d'œil.
Yazel est ma meilleure amie et même si elle est plus jeune que moi, on se comprend sans forcément parler.

— Vous ne trompez personne et puis on a tous remarqué que quelque chose entre vous avait changé hier.

— C'est vrai, affirmé-je en triturant un fil de mon short. Mais ne me demande pas quoi, ou pourquoi maintenant, honnêtement je ne pourrais pas te répondre... c'est venu comme ça, naturellement, une sorte d'évidence à l'instant T.

Ma meilleure me sourit puis prend dans ses bras.

— On est tous content pour vous Mad. Depuis le temps que ça devait arriver... c'était même flippant par moment tellement vous êtes connectés l'un à l'autre.

Je réfléchi aux mots de Yaz.

— Ne te pose pas de question ma puce, vis, si c'est maintenant c'est que le destin l'a voulu, arrête de te prendre la tête. Et profite de Sacha et de son putain de corps de bom...

Je la bâillonne en riant.

— Va falloir avoir d'autres fréquentations que Jayden ma belle. Il déteint trop sur toi.

Elle retire ma main, me lâche, et la tristesse que je lis furtivement dans ses yeux me retourne l'estomac.

—Yaz tu peux tout me dire, tu le sais ?
— Oui, ne t'inquiète pas, mais pour le moment tout va bien.

Je ne suis pas convaincue, Yazel le sait, mais je fais comme.
Mais je ne m'avoue pas vaincu.

Elle a l'habitude de part son métier de ne laisser transparaître aucune émotion en dehors de la scène. La souffrance, la douleur, sont son quotidien. Faire semblant que tout va bien aussi. Yazel trompe son monde, car son visage de poupée, sa silhouette fine, sa voix douce font croire à ceux qui ne la connaissent pas que c'est une petite chose fragile, qui peut se briser facilement, alors que pas du tout. Je crois même que c'est elle qui a le plus fort caractère et qui est la plus solide d'entre nous.

La danse est un milieu de requin, les coups bas, la jalousie, les critiques, les cours huit heures par jour, six jours sur sept ne sont pas faits pour les gens faibles. Il faut avoir un sacré caractère et une volonté de fer pour réussir. Et Yaz fait partie de celles qui ont réussi.
Donc ne jamais se fier aux apparences, ma meilleure amie en est la meilleure illustration.

— Bon, on bouge ? Questionne-t-elle.

— Laisse-moi un quart d'heure et je suis tout à toi.

— Tu sais que je suis cent pour cent hétéros... même si essayer avec toi ne...

— Mais t'es irrécupérable en fait !

Yazel récupère le plateau en riant puis avant de quitter la chambre m'ordonne de me dépêcher car le shopping n'attend pas.

Ah oui, ça aussi ça fait partie de nos petits rituels Norvégiens.
Les garçons vont courir ensemble et nous, nous allons faire les boutiques... avant de tous nous retrouver pour notre premier vrai jour de vacances autour d'un brunch.

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