Chapitre 4
PDV Sacha 🎨
Adrien vient de garer le van le long du trottoir devant la maison, située dans le centre-ville d'Oslo, des parents de William.
Inutile de préciser que nous ne sommes pas passés inaperçus durant notre court trajet qui nous a mené de l'aéroport à ici. Des flashs, des sifflets ont été comme un cortège auquel nous avons répondu en levant la main comme le fait la reine d'Angleterre pour saluer ses sujets. Idée de Liam. Précision importante.
Puis quand j'en ai eu assez, mon regard a alterné entre les paysages que j'ai toujours trouvés magnifiques, surtout sous la neige et là non moins splendide créature qui reposait contre mon épaule. Mon bras enroulé autour de sa taille, mes doigts tracent des petits cercles sur son ventre nonchalamment. Je sens Mad frissonner alors je resserre mon étreinte.
Nos regards se télescopent.
Coup de poing dans le ventre.
Je reprends la contemplation des rues avant de me jeter sur elle comme un homme des cavernes.
Habituellement, je profite de ce temps de vacances pour me reposer, me ressourcer, entre deux fêtes, et mettre mon esprit créatif en pause et profiter de mes amis et de mes parents. Mais en regardant Madelen coller à moi, sa tête reposant dans mon cou, son souffle chaud câlinant ma peau, partageant sa playlist, je n'ai plus envie de tout ça.
Je veux pouvoir peindre, la peindre, fatiguer mes rétines à force de la regarder, contracter mes muscles à force de lui faire l'amour, car c'est bien mon intention durant ces quinze jours, satisfaire cette attirance, ce désir, qui crépite entre nous depuis des années, et qu'il m'est de plus en plus difficile de réprimer.
Qu'est-ce qui a changé ?
Pourquoi aujourd'hui ? Alors que Madelen fait partie de mon quotidien ?
Je ne saurais pas vraiment l'expliquer, mais mon cerveau et mon corps ont pris la décision pour moi.
Toujours dans mes pensées qui dérivent vers un monde où Mad et moi serions nus allongés sur le parquet de mon atelier ou la lune effleurerait son corps au travers de la verrière, corps que j'aurais couvert de peintures, mélangeant les couleurs à force de me frotter à elle, je ne vois pas de suite mon pote Jayden me tirer par le bras pour me faire sortir du véhicule.
Madelen pousse un cri de surprise.
J'ai à peine le temps de déboucler ma ceinture que je me retrouve sur le trottoir enneigé entre Liam et Jayden.
— Mais vous êtes malades ou quoi ? Crié-je en les fusillant du regard.
— Quoi ? Tu étais en train de virer en guimauve dégoulinante tellement tu bavais devant ton petit chat.
— Il fallait bien que l'on te sorte de là avant que tu ne termines en truc gluant, reprend Liam en riant.
Tic et Tac.
Je vais les tuer.
Mais avant...
— Bon maintenant que c'est fait... les deux me fixent avec un air se demandant ce que je prépare, je vais pouvoir faire ça...
Et sans leur laisser le temps de réagir, je me jette sur eux pour les faire basculer dans un plaquage parfait, merci papa et nos entraînements du dimanche matin, dans la neige fraîche.
Trois mecs au sol qui se débatte ne passent pas inaperçus, mais pour le moment seul le projet de leur faire avaler de la neige retient toute mon attention.
Oui nous sommes sur un trottoir en plein milieu de la journée où des passants nous dévisagent comme si nous étions fous. Ce que nous sommes. D'autres rigolent et nous encouragent.
Alors que Jayden, Liam et moi sommes étendus au sol, essoufflés, les fringues plus blanches qu'une ligne de coke, des boules neiges s'écrasent sur nos corps. Je lève les yeux pour apercevoir Madelen, son arme à la main prête à être lancée, un sourire victorieux aux lèvres.
— Tu ne perds rien pour attendre, petit chat, déclare-je en me relevant, sans prendre le temps de frotter mon pantalon et ma parka.
Mad en profite pour lancer sa munition en riant, son que je veux enregistrer pour pouvoir me le passer en boucle quand je peindrais, qui atteint mon torse. Je lève les yeux vers elle. Les deux bras en signe de victoire lever vers le ciel, elle n'a pas le temps de parer mon attaque qui consiste à la soulever pour la faire basculer sur mon épaule.
Un cri entre le rire et la peur donne un mix bizarre.
— Lâche-moi Sacha.
Jamais.
Son rire résonne agréablement dans mes oreilles.
— Certainement pas, il fallait y réfléchir avant bébé, affirmé-je en lui donnant une tape sur sa fesse droite.
Je m'apprête à avancer pour la déposer plus loin dans un endroit où la couche de neige est plus importante, quand la porte d'entrée s'ouvre sur William.
Les mains dans les poches de son chino, un air blasé au visage.
Je me doute que le raffut que l'on fait, à dû les alerter de notre présence.
— Les mecs venaient voir, nos gosses se donnent en spectacle.
Je distingue la tête d'Aaron mon père par l'entre bâillement puis derrière lui Naël et Raphaël.
Les quatre ricanent.
Madelen est étrangement calme d'un coup.
— Je peux savoir Sacha ce que tu fous avec les fesses de ma fille, une grimace ponctue sa phrase, à hauteur de ton visage ?
Je sens plus que je ne vois mon petit chat se crisper aux paroles de son père.
J'allai lui répondre quand mon père me devance.
— Et toi Mad ? Le tien est pile au niveau de sa bi... son sexe.
Elle doit être rouge, couleur cerise comme ses lèvres.
Ma queue qui n'a absolument rien à faire d'être gênée se tend en réalisant les mots de mon père.
Mad doit avoir une vue en 3D de mon organe.
— Respire bébé.
Putain non.
Mais quel con.
— Oublie.
— Difficile.
Petite peste.
— Essaye, dis-je en m'esclaffant.
Mon père se reprend extrémis, mais on sait tous que les quatre mecs qui nous servent de géniteurs sont capables de jurer et de parler comme des charretiers. Surtout quand il n'y a pas leurs femmes pour les freiner. Bien qu'elles ne soient pas en reste surtout Maxine.
Adrien et Yazel sont appuyés contre le van, se gondolent de rire devant le spectacle qu'on leur sert, alors que les deux autres abrutis sont encore allongés au sol riant comme des baleines.
— Représailles tonton, réponds-je enfin.
— Ouais ben si tes représailles pouvaient éviter à ce que tu te retrouves avec les fesses de ma fille coller à ton visage, ça m'arrangerait Sacha.
— Et toi ma poupée je ne doute pas que tu as déjà vu le loup de prêt...
— Aaron ! S'insurge mon petit chat.
Le visage toujours en réalité virtuelle.
— Quoi ? Tu l'as jamais vu ? À ton âge ?
Je ne vois pas le visage de Madelen mais je parie qu'elle est cramoisie.
— Mec on est ami depuis plus de vingt ans, mais ne reparle plus jamais de la possible sexualité de ma fille...
— Oh ! Papa Willou est tout...
Un bruit sourd répond à Aaron. Et quand je tourne la tête, ils sont tous les deux en train de faire semblant de se battre.
Naël lève les yeux au ciel, tandis que Raphaël sort pour aider Adrien à décharger nos bagages.
Madelen se tortille de plus en plus, alors je l'aide à descendre sans manquer de la faire glisser contre moi. Plus précisément contre mon érection. Mauvaise idée.
Je la sens frémir, mais pas de froid tout comme moi, malgré mes affaires trempées.
Son petit nez aussi rouge que ses joues me donne une furieuse envie de poser mes lèvres contre sa bouche et de la prendre dans mes bras pour la réchauffer.
Ce que j'aurais fait, si...
Un raclement de gorge ne nous obligeait pas à nous éloigner et à rompre le contact.
Déjà ! Ils ont terminé leur combat de papa coq ?
Madelen se jette dans les bras de William, alors que mon père me serre en me donnant une accolade virile.
— Vous avez fait un bon voyage ?
— Oui super. Merci pour le jet.
— De rien mon fils. On rentre ? On se les caille là !
— Pourquoi tu en as encore, se tord de rire William.
Et c'est repartie. Ces deux ne s'arrêtent jamais.
— Pose la question à Léane, je pense qu'elle doit encore avoir des courbatures de cette nuit.
— Stop ! Crié-je, les mains sur mes oreilles. Je ne veux rien savoir de la vie sexuelle de mes parents, c'est contre nature. Et puis tu ne veux certainement pas me payer un psy jusqu'à la fin de mes jours.
— Tu exagères un peu Sacha.
— Suivez-moi, les enfants et laissons ces deux gamins à leurs blagues de bac à sable, nous interrompt Naël.
Nael nous devance, Yazel dans ses bras et nous le suivons, abandonnant Aaron et William sur le perron.
Une fois les embrassades terminées nous pénétrons tous dans l'immense maison de Svein et Sofie dans un joyeux bordel.
La chaleur qui en émane me réchauffe instantanément.
Exceptionnellement cette année, ils ne seront pas là pour les fêtes de Noël. Ils sont partis faire une croisière dans les mers du sud avec mes grands-parents Pierre et Louise, et Elias et Isabelle les parents de Nael.
Il ne manque que Paul le papa de Raphaël et leur petit groupe aurait été au complet.
Ce sont tous d'anciens militaires qui se sont liés d'amitié lors d'une mission un peu particulière en Angola. Ils ont découvert un trafic d'enfants lié à celui de diamants et à la suite de ça ils ont décidé d'être des robins des bois des temps modernes.
— Maman n'est pas là ? S'informe Yazel.
— Non, elle est partie accompagnée de Léane et Alana, terminer les courses de Noël, mais aussi acheter ce qu'il manque à ta mère pour cuisiner...
— Non, c'est pas maman qui va cuisiner ! S'exclame Adrien
On éclate tous de rire, en entendant la presque supplique d'Adrien. On ne le dit pas, mais nous sommes tous d'accord pour affirmer que Maxine aux fourneaux, c'est une catastrophe.
— Malheureusement si, souffle Nael. Elle a encore trouvé un nouveau livre de recettes et elle s'est mise en tête de cuisiner le repas du réveillon.
— Et quand elle a une idée, tu sais comme moi Ad, que personne ne peut l'arrêter, renchérit William. Sauf ton père dans un lit, se gausse-t-il.
— Putain ! Mais vous pouvez arrêter deux secondes avec vos allusions sur le cul ?
— Oh toi mon pote tu as besoin de baiser, ajoute Jayden.
Adrien le fusille du regard.
Jayden hausse les épaules.
— Depuis quand mini Adrien n'a pas vu une chatte ? Renchérit Liam.
Il va se faire éclater.
— Ton langage Liam ! Gronde William.
— Oh, c'est bon baba ! On est tous conscients que vous étiez pire que nous à nos âges.
Des regards de connivence entre eux se passent de paroles.
— Tu n'as pas idée, acquiesce Raphaël, un grand sourire aux lèvres.
— Ah tu vois !
Mon regard est détourné de la conversation par un mouvement sur la gauche.
Madelen vient de lâcher ses cheveux qui retombent dans son dos, dans un amas de boucles brunes. Elle passe sa main pour essayer de les discipliner, mais c'est peine perdue. Elle surprend mes yeux posés sur elle, mes doigts me démangent pour remplacer les siens.
Comprenant mes pensées, son visage s'éclaire d'une douce chaleur. Elle sait que j'aime y passer mes mains, jusqu'à maintenant mon geste était purement amical, enfin, c'est ce que je me plaisais à imaginer, je le faisais autant pour la détendre elle, que m'apaiser moi, mais depuis aujourd'hui, il a une tout autre signification.
J'ai hâte de les empoigner pendant que je la prendrais...
Stop ! Blocage des portes des fantasmes.
Nos prunelles sont braquées dans celles de l'autre. À cet instant je me fous de qui va cuisiner le repas de Noël, la seule personne que je voudrai manger est en face de moi, sa main droite en suspens, la gauche accrochée au plan de travail, et la poitrine qui monte et descend sous son sweat-shirt.
Un dernier regard puis je me force à me reconnecter à ce qui se passe dans le salon avant que mon attitude n'attire la curiosité de quelqu'un, ou que dans une réaction impulsive j'attrape mon petit chat par la main pour la traîner jusqu'à ma chambre.
Pas sûr que papa Willou apprécie mes manières.
J'en ai eu un aperçu plus tôt.
Et comme j'ai l'espoir de vivre assez longtemps pour profiter de sa fille, je vais m'abstenir et attendre la nuit tombée.
Ouais j'ai déjà un programme préétabli et tout un tas d'arguments à ma disposition.
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