Chapitre 34



PDV Madelen 📸

Ben elle fait son taf... je présume que les déductions sont vites faites dans son métier...

Mes yeux font des va et vient entre Sacha, toujours sur moi, et la boîte en carton aux couleurs pastel.

Je me racle la gorge.

— Tu... enfin... je...
— Bébé chat, je veux bien t'aider, mais il va falloir que tu fasses une phrase entière.

Comment il peut plaisanter alors que... quoi d'ailleurs ?

J'ai un contraceptif, je vais régulièrement chez ma gynécologue, alors non être enceinte... même prononcer dans ma tête ça sonne bizarre, n'est pas une option.

— Mad ! Chérie, regarde moi.

Sacha avec une douceur extrême comme s'il avait peur que j'explose, ce que je ne suis pas loin de faire au demeurant, prend mon visage en coupe, m'enlève la boîte des mains avec précaution et braque ses prunelles dans les miennes.

— C'est simplement par prudence, alors tu vas prendre ton cachet avec ton latte vanille et ensuite quand tu te sentiras prête tu iras faire le test. Je suis là Madelen.

Dans cette phrase Sacha englobe tout.

Ce n'est que maintenant, que je vois le gobelet de mon enseigne favorite à côté de la poche craft.

— Tu es un amour, merci mon cœur, dis-je troublée.

Je dépose mes lèvres contre les siennes, d'abord timidement mais rien ne le reste avec mon beau brun. Nos bouches s'emballent, nos langues s'emmêlent et je respire enfin.

— On va d'abord te nourrir, affirme Sacha en se reculant la respiration saccadée. Et après si tu te sens mieux, on reprend là où on s'est arrêté.

— Je vais beaucoup mieux tu sais.

Sacha éclate de rire. Mais ne cède pas.

— Avale ça d'abord, m'intime-t-il en me tendant le gobelet en carton avec un comprimé et ensuite on... enfin tu...

Je le fais taire d'un baiser.

Je ne suis pas prête à remettre mon avenir entre deux bandes sur un bout de plastique. Sacha le comprend et prend les commandes de mon interruption sensuelle.

Mais il y met fin trop rapidement.

— Mon petit chat, grogne-t- il sa bouche contre mon cou, je te connais trop pour ne pas comprendre ce que tu essayes de faire...

Il prend mon visage entre ses paumes chaudes et je m'y love comme une chatte avide de caresses.

— Je te le répète mon ange, je suis là, je ne bougerais pas quelque soit le résultat.

Des larmes que je n'ai pas senti couler franchissent la barrière de mes cils, mouillent les doigts de Sacha mais celui-ci n'en tient pas compte et continue à fouiller de ses iris tout au fond de moi.

— Je... t'aime... mon coeur, peiné-je à articuler une émotion vrillant mon abdomen, et j'ai tellement peur...

— Moi aussi bébé chat, mais c'est toi et moi, tu te te souviens, toujours, alors qu'importe ce que le destin a mis sur notre chemin on y fera face ensemble... et puis Mad, il relève mon visage pour que je puisse le regarder, ce n'est pas si terrible, on parle d'un petit bout de nous... d'un être qui représente la partie visible de notre amour...

Sans pouvoir en écouter plus, je me jette littéralement dans ses bras, ne me préoccupant pas de ma boisson qui se déverse sur le dessus de lit, il m'enferme contre son corps tendu, chaud, me berce alors que je déverse sur son t-shirt toutes les larmes de mon corps.

Trop d'émotions en si peu de temps.

Mon manque de sommeil.
Mes retrouvailles avec Sacha.
Mon hypothétique grossesse.

Je m'abandonne dans ses bras réconfortants, dans ses baisers rassurants, je me laisse guider par ses mots encourageants et je sombre...

Je me réveille seule quelques heures plus tard.

Le côté de Sacha est froid, signe qu'il doit être levé depuis pas mal de temps.
Je prends une grande inspiration pour sortir du lit et rejoindre l'homme que j'aime.
Du bruit se fait entendre dans le salon de la suite. Son timbre rauque attise cette envie permanente que j'ai de lui en devinant qu'il est au téléphone.
Mes yeux se posent involontairement sur la poche en papier qui n'a pas bougé, je m'en saisi attrape la boîte en carton la détaille comme si elle allait résoudre une équation connue seulement de mon cerveau.
Je souffle, passe la porte et me fige quand Sacha me dévisage avec cet air sauvage qui me fait resserrer les cuisses, monter des frissons le long de ma colonne vertébrale, son iPhone entre les doigts, il discute comme si de rien n'était son regard faisant des vas et vient entre mes yeux et ce que je tiens dans ma main droite. Il se rapproche rapidement, me tend sa main libre, que j'attrape et il nous guide jusque sur le canapé ou un repas chaud nous attend.

— Je te laisse, mec, on se rappelle plus tard.

Je reconnais la voix de mon frère derrière le combiné.

— Ok, elle t'embrasse aussi, lui précise Sacha quand je mime un baiser.

Sacha raccroche, balance son portable sur le canapé près de lui.

— Ton frère m'informait qu'il retournait plus tôt à New-York avec Jayden. Yazel les suit aussi, pour quelques jours de vacances.

— Ils partent quand ?

— Demain matin, leur vol est à dix heures...

Sacha hésite, doute, alors je me dois de le rassurer comme il l'a fait plutôt avec moi.

— Je ne veux pas rentrer à New-York Sacha. Pas temps que tu ne l'auras pas décidé... d'ailleurs tu as une date de retour ou pas ? Demandé-je espiègle.

— Oui et non.

— Comment ça !?

— La chambre est réservée pour encore une semaine, mais on peut décider de partir quand tu le souhaites, tu sais si... il montre du l'index la boîte que je tiens toujours dans ma main.

Je ne sais pas ce que j'ai fait pour avoir Sacha dans ma vie.
Je prends une grande inspiration, me redresse et cette fois-ci c'est moi qui lui tend ma main pour qu'il me suive.

— De toute façon, ce n'est pas une semaine de plus ou de moins qui va changer grand chose...

Je nous entraîne jusqu'à la salle de bain pour me donner du courage, pour lui montrer que toutes ses paroles, son soutiens ont creusé des fondations si profondes dans mon coeur que même si je ne me sens pas prête à cent pour cent, je sais que Sacha me protège, me fait confiance, j'ai entièrement confiance en lui moi aussi et je dois le lui montrer.

— Je t'attends dans la chambre chérie.

J'acquiesce sans un mot.

je referme la porte coulissante, je tremble légèrement quand je surprends mon reflet dans le mirroir au dessus des doubles vasques en marbre blanc. Mon teint est loin d'être éclatant, mes cheveux font un revival du mouvement punk des années quatre-vingt et mes yeux sont gonflés par les larmes et d'avoir trop dormi.

— Ça va bébé chat ?

Je sursaute au son de la voix inquiète de Sacha.
Ça fait combien de temps que je me dévisage ?

— Oui oui.

Mon ton n'est pas totalement convaincant mais juste assez pour que Sacha me dise de prendre mon temps.
Je m'assoie sur les toilettes, sort de l'emballage le test, lit le mode d'emploi et l'applique à la lettre. Une fois mon affaire faite, je me lave les mains, j'en profite pour me brosser les temps, me passer de l'eau sur le visage, puis j'ouvre le battant et sursaute quand je surprends Sacha sur le pas de la porte prêt à l'ouvrir.

Sans prononcer un mot, il me prend dans ses bras, il pose sa tête sur le haut de mon crâne.

— Plus que cinq minutes et on saura...

Il renforce sa prise sur mon corps.

Pas besoin de mots entre nous. Son geste vaut une réponse.
Il est aussi stressé que moi.

Je surprends son regard au travers du miroir sur le tube en plastique.

— Ce sont les minutes les plus longues de toute ma vie, soupiré-je.
— Tu es sûre ? questionne Sacha, un sourire canaille au coin des lèvres.

Je recule légèrement pour pouvoir l'observer.

— Ben si je me souviens bien, cette nuit tu m'as supplié de te faire jouir en cinq minutes chrono...

J'éclate de rire au souvenir de mon injonction et effectivement elles ont été longues ces minutes Sacha prenant son temps...

— Tu es irrécupérable mon coeur.
— Peut-être mais au moins je te fais rire.

Et c'est vrai.

L'alarme de son portable sonne mettant en veille notre moment futile.
On se tend tous les deux.

— Allez mon petit chat, c'est l'heure de savoir si une mini madeleine.

— Ou un mini Chacha...

— Ou les deux, plaisante-t-il en me tirant par la main.

— Tu veux que je meure d'une crise cardiaque à vingt-trois ans ou quoi ?

— Ben quoi ? Tu as bien un jumeau et ta mère aussi alors.

Punaise j'avais pas penser à cette éventualité.

— Non,non, non.

Sacha tient déjà le test dans sa main libre, indifférent à mon état d'âme quand je termine ma phrase.
Je lève les yeux et tombe sur deux traits...roses... avant de tomber sur un regard vert si intense que j'en ai la chair de poule.


              

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