Chapitre 27




PDV Sacha 🎨

Il est un peu plus de quatre heures du matin quand nous montons tous les trois dans le loft qu'occupe Jayden au-dessus du TBD.

Après le départ de Madelen, je suis resté assis au bar sirotant des bières et évitant les rentre dedans pas, du tout subtil, des meufs en chaleurs entre deux conversations avec Jayjay.

Une plus téméraire que les autres a voulu se glisser entre le comptoir et moi en collant sa poitrine aussi fausse que les promesses des politiciens contre mon bras. Mais je l'ai viré sans ménagement. Elle a hurlé que j'étais un grand malade. Ce que j'ai confirmé, en lui spécifiant que c'était mon premier jour de sortie après trois années en hôpital psychiatrique. Jayden était plié de rire en secouant son shaker derrière son bar.

Madelen et moi ne sommes plus ensemble, enfin c'est ce que je lui laisse croire pour le moment, mais il n'est pas question pour moi de me taper une autre meuf.
Comme il est clair qu'elle ne doit pas non plus coucher avec un mec qui n'est pas moi.

Mon petit chat m'a rendu hors service pour les autres. Aucune envie ne se dresse dans mon caleçon pour une nana qui n'est pas elle.

Je les trouve toutes fades, leurs parfums m'écœurent, et imaginer leurs ongles manucurés sur ma peau ou leurs bouches sur ma queue me donne des frissons de dégoût.

Non vraiment, ma Madelen m'a ensorcelé.

C'était déjà le cas avant, mais depuis que j'ai goûté à sa peau, parcouru son corps de mes lèvres, de mes doigts, je suis comme un junkie en manque de sa drogue favorite.
Je n'ai pas l'intention de me sevrer alors je lui accorde quelques jours et je passe à l'offensive.

Liam est revenu en pétard en pestant contre sa sœur qui lui a cassé les couilles jusqu'à qu'il la mette toute habillé sous la douche froide pour la calmer, et la faire dessoûler ce qui a eu l'effet inverse au vue des griffures sur ses joues.
J'éclate de rire à la fin de son récit.
J'aurais adoré être là pour voir la scène.

Jayden n'a pas suivi la conversation car il est occupé à servir ses clients, mais quand il se pointe quelques minutes plus tard et qu'il voit la tête de notre pote, il est tordu de rire et en rajoute.

— Soit t'es tombé sur un animal sauvage, soit la meuf en voulait, se marre Jay.
— C'est ma sœur connard.

Cette affirmation fait redoubler notre hilarité.

— Si l'on considère qu'un chaton est un animal sauvage alors je vote pour.

Son majeur nous nargue, mais ne calme pas notre hilarité.

Liam n'a pas d'autres solutions que de nous suivre. Puis décrétant qu'il avait besoin de se détendre après l'épisode Madelen il est allé choper une nana dans les toilettes qui n'était pas contre un plan à trois.

— N'insiste pas...

— Laury.

— Laury, sa queue ne se lève que pour une fille et ce n'est pas toi.

J'approuve d'un mouvement du menton.

— Peut-être que je peux essayer, tente-t-elle avec un regard qui pu le sexe et une main prête à passer à l'action.
— Ou peut-être pas, tranche Liam en la tirant vers lui pour la coller à son torse.

Il lui murmure quelques mots qui la font glousser.
Puis l'entraîne derrière lui.
La fille me jette un dernier regard par-dessus son épaule, mais je ne la calcule déjà plus.

La nuit a continué sur le même ton.

Après que notre serial baiseur est revenu de sa parenthèse chiotte, on a enchaîné les boissons et les discussions légères.
Tout ce qu'il me fallait pour mettre en pause ma situation actuelle.

Je n'ai pas compté les verres que l'on a ingurgités, mais sûrement un certain nombre car les dix marches me paraissent aussi périlleuses à monter que d'escalader l'Everest.

— T'as rajouté des marches nan ?
— Ça t'aide si je te dis que ça fait deux fois que tu les montes et les descends ? Se moque Jayden aussi frais qu'un gardon.

C'est le seul qui n'a pas bu. Enfin moins que nous. Travail oblige.

— Ah bon !

Liam s'accroche à la rampe pour ne pas tomber tellement il rit, et moi je fixe l'escalier septique comme si la réponse allait en sortir.

— Bon allez les ivrognes, encore un petit effort ou vous préférez dormir là ?

Jayden arrive sur le palier, avant nous, normal, il est aussi clean qu'une none dans un couvent, puis fait coulisser la lourde porte en métal de son appartement.

Liam et moi faisons la course, enfin, il me semble qu'on court, les hauts le cœur que manifeste mon estomac me le font croire, on se bouscule, on se tient l'un à l'autre et on fini par s'écrouler au sol à peine le battant passé en riant.

Je suis aussi essoufflé qu'un asmathique à qui on aurait fait courir un cent mètres, Liam n'étant pas mieux que moi.

Jayden nous enjambe sans aucun remords, ni regard, mais en soufflant pour se diriger vers sa pièce principale.

Je ferme les paupières un instant et ce sont les yeux de mon petit chat qui s'y incrustent. Je sourie béatement, revois notre baiser, je le ressens encore, mes lèvres contres les siennes si douces, chaudes au goût sucré de tous les cocktails qu'elle a bu, je les caresse machinalement, mon sexe gonfle dans mon jean, le rêve devient pratiquement réalité, je n'ai pas de mal à me recréer notre moment fugace sur le trottoir, je n'ai pas de mal à...

— Mec, ton mat pointe vers le nord...

Mes yeux s'ouvrent brusquement, mettant fin à au doux fantasme de prolonger ma vision de Mad et moi beaucoup moins habillé, au son de la voix de Liam trop prêt de mon oreille.

— Putain je suis à deux centimètres de toi, t'as pas besoin de hurler !
— J'ai pas hurlé, c'est pas ma faute si t'as mal réglé ton sonotone.

Ce con se marre comme le gros débile qu'il est.

— Bon quand vous aurez terminé de cirer mon parquet vous pourrez me rejoindre... ou pas.

Jayden que j'avais momentanément oublié, nous rappelle à notre bon souvenir.

— Sinon on est bien dans l'entrée, précise Liam, les bras en croix.
— Comme tu veux mec, mais les bières ne vont pas venir toutes seules.

Liam râle que c'est un pote en carton alors que moi j'essaye péniblement de me remettre droit. Je suis passé pour y arriver par plusieurs phases, assis afin de stabiliser le manège à sensations qui a élu domicile dan mon crâne, à genoux et enfin debout où le mur m'a été d'une soutient important.

— Chacha, tu ne vas pas me laisser pourrir dans ce couloir, un peu de respect pour ton futur beau-frère.

Sa voix est hachurée par l'abus d'alcool, mais je trouve son esprit assez vif pour un mec qui a autant bu.
Je ricane en lui tendant la main.

— On m'a toujours appris que c'est avec la belle-mère que je dois avoir une bonne relation...

— Ouais... peut-être mais si tu ne fais pas d'effort, il plaisante là, je tire de toutes mes forces pour qu'il se relève, je ne te dirais pas...

— Quoi, le coupé-je.

Impatient de savoir car un pressentiment fait écho en moi comme le fait que mon petit chat fait partie de l'équation.

— Ah merci ! Putain pourquoi elle tourne la piece ?
— Bon on s'en tape, crache le morceau Hansen.

Cet abruti crache sur le sol, hilare.

Je suis à deux doigts de le secouer, sauf que je me garde bien de le faire, car je n'ai pas envie qu'il vomisse sur mes chaussures.

— Mad n'a pas arrêté de murmurer ton prénom quand je l'ai mise au lit...

Fier de cette bonne nouvelle, soule ou pas, mon petit chat a son inconscient de mon côté.
Je me retient de lever les bras en l'air.

Liam et moi prenons la direction de la grande pièce principale où est déjà installée Jayden sur un des deux canapés, une bière à la main. Sur la table basse, il a posé une bouteille de whisky, des verres à shots et des bières de différents pays, avec de quoi grignoter.

— Tu m'as pas répondu...

— A quoi ? soit plus précis mec, le contre Jayjay.

— Comment ça se fait que ta pièce bouge ?

Je m'affale sur l'autre canapé en prenant une bouteille et un bagel, en suivant la conversation complètement loufoque de mon pote.

— Parce qu'elle est montée sur vérins, répond Jay en me fixant.

Je pouffe dans ma barbe alors que Liam écarquille les yeux.

Il est plus de quatre heures du matin, ça fait vingt-quatre heures que je suis debout, on est rond comme des tuyaux de poêles mais j'arrive à percevoir que Jayden se fout de la gueule de notre ami.

— Depuis quand ?

Il est sérieux ? Il doit être beaucoup plus fait que ce que je pensais.

Jayden apporte le shot à ses lèvres en souriant en me lançant une œillade.

— C'est censé être Adri le sportif et toi l'intellectuel monsieur le futur ténor du barreau...
— Oh mais je le suis ténor... avec mon barreau.

Il éclate de rire tout seul de sa blague bientôt suivi par Jayden et moi. Ce mec est irrécupérable, mais pour rien au monde je ne voudrais changer de meilleur ami.

Cette pensée me rend soudain nostalgique. Je prends un shot et me cale plus confortablement dans l'assise du fauteuil.
Une fois tous les trois calmés, Jayden redevient sérieux.

— Pour rappel Liam ce n'est pas mon loft qui bouge, mais tu est autant bourré qu'une pute d'un pays sous développé après sa première passe.

— C'est du vécu, le chambre Liam.

— Connard.

Une canette vole, le demi-norvégien n'a pas le temps de bouger qu'il se la prend en plein torse.

— Aïeux !

— Bien fait, ricane Jayden.

— Salute ! Je lève ma bouteille, indifférent aux deux autres qui se toisent, puis ils font de même.

— Comment t'as fait pour oublier que tu t'étais marié ?

Jayden attaque directement à la jugulaire.

Où comment me faire dessoûler !

Il me mitraille de son regard et attend visiblement une réponse.

Je m'assois au bord de l'assise et cale les coudes sur mes genoux en le fixant. Enfin en essayant de le fixer.

— Comme toi je suppose... le temps passant...

Jayden fronce les sourcils.

— Tu as oublié de nous parler de Yaz et toi.

— Ça n'a rien avoir ! c'est arrivé une seule fois... et puis je ne trompe personne.

— Putain mais moi non plus ! Menervé-je.

Je me lève, me stabilise en me retenant à l'accoudoir, et je commence à arpenter la pièce en faisant des aller-retour.

— Arrête de bouger mec, se plaint Liam.
— Regarde ailleurs.

Ouais ma patience atteint des sommets quand j'ai bu.

— Je suis désolé Sacha, si j'avais su ce que l'autre abruti, il me désigne Liam, avait en tête, jamais je n' aurais embarqué la fille pour la sauter et je vous en aurais empêché...

— C'est bon Jayjay tu n'es pas notre baby-sitter.  Ce qui est fait est fait de toute façon.

Pessimisme à votre écoute !

— L'autre abruti t'emmerde...
— La ferme, crions nous ensemble Jay et moi.

Je m'assois à côté de Jayden, ma tête repose sur le dossier du canapé et je fixe le plafond.
Pas l'idée du siècle. La nausée et le mal de tête se rappellent à mon bon souvenir alors je la relève.

Je me sens crevé tout d'un coup. Las. Nostalgique. Deprimé.

— Qu'est-ce que je vais faire Jayjay pour la récupérer ? Je flippe tellement de l'avoir perdu... je ne pourrais pas vivre sans Mad... elle a toujours été là. C'est ma constante, mon yin...

Des larmes s'accrochent à mes cils, alors je me tais, je les enlève d'un revers de la main.
Jayden ne dit rien respectant mon temps de réflexion.

— Madelen non plus ne pourra pas vivre sans toi...affirmet-il. Elle le croit pour l'instant car c'est la colère et la déception qui parlent... mais ... laisse lui du temps Sacha.

— Elle t'appelle dans son sommeil, renchérit Liam. C'est un signe que t' es pas relégué à connard à éviter.

Je m'accroche à ces paroles comme un naufragé à un radeau.

Liam s'allonge de tout son long sur l'autre canapé, met son bras sur le visage et ronfle deux minutes après.

— Elle t'a tout raconté ? Je poursuis sans me préoccuper de l'autre ivrogne.

C'est à dire sans baisser le son de ma voix.

— Le principal oui. Elle est blessée Sacha plus parce que tu ne lui a rien dit que par la connerie de ce mariage. Quand elle s'est retrouvée devant la meuf, elle a pris une claque, mais quand vous avez ouvert l'enveloppe ce sont des uppercuts qu'elle a encaissés. Vous vous êtes toujours tout raconté et c'est vrai que même moi je ne comprends pas pourquoi on est passé à travers de ce week-end.

Je hausse les épaules. Impuissant.
Inutile de ressasser. Tout a été dit.

— Je te jure, que je n'en avais aucun souvenir jusqu'à ce que Melly se pointe. Des flashs m'interpellaient de temps en temps mais rien sur cette  putain d'union. Je n'ai pas feint mon étonnement quand j'ai lu l'intitulé du contrat. Le première chose qui m'est venu à l'esprit c'est tout le mal que j'étais en train de faire à Madelen. Je me désagrégeais de l'intérieur au fur et à mesure qu'on lisait les paragraphes , car je savais que mon petit chat ne me le pardonnerai pas... et je ne me suis pas trompé ... putain si je pouvais revenir en arrière envoyer ce sms et...

Je  me frotte le visage, las, le moral en berne. Jayden se lève en me tapant l'épaule.

— Avec des si... Ne te prends pas la tête sur ce que qui est fait Sacha, mais plutôt sur ce que tu vas devoir faire. Tu as merdé, c'est un fait, mais personne n'est parfait, et dans ton malheur tu es tombé sur une fille qui veut aussi divorcer ça aurait pu être pire. Un garce qui aurait flairé le mec à fric ou tient elle serait revenu avec un môme.

Je me tends comme un arc face aux deux possibilités que cite mon pote. Et je prends conscience de la merde que cela aurait et ce que j'ai évité.
Mais qu'elle connerie !

— Trouve le moyen de lui expliquer, sans la brusquer, insiste mon pote. Soit patient. Tu es un artiste. Les mots, les émotions tu les peins, alors exprime toi avec ce que tu sais faire de mieux. Mad aussi est une artiste, elle y sera sensible. Mais fais le que si tu es sur de ne rien regretter avec cette Melly...

Je sais qu'il cherche à me faire réagir. Car Jayden connaît tout ce qui me lie à mon petit chat.

— Mais t'es con ou quoi ? Je le coupe énervé qu'il puisse penser que Melly m'a touché avec sa gentillesse ou que j'ai des remords vis à vis d'elle.

Cet abrutie sourit. Gage qu'il est arrivé là où il voulait m'emmener.

— Tu crois que je culpabilise ou une autre connerie du genre ? Elle est peut-être adorable comme fille  mais je n'en ai rien à battre d'elle. La seule qui pour qui je pourrais crever c'est Madelen.

— Tant mieux, j'aime te voir combatif mec.

Un clin d'œil.

— Connard.

Un autre sourire.

— Bon sur ce je vais me pioncer. Je suis nase. La chambre d'ami est libre, il jette un œil à Liam effondré sur le canapé, tu as le lit pour toi tout seul. Profites-en. Car toi et moi on a l'expérience d'un Liam bourré dans le même lit que nous.

On s'esclaffe à plusieurs souvenirs.

— Merci Jayden, fais-je quand je retrouve mon sérieux.
— De rien mon pote.

Il sait que je ne le remercie pas uniquement pour m'avoir conseillé cette nuit, mais aussi pour avoir soutenu Madelen, veillé sur elle ce soir comme un grand frère l'aurait fait.

J'ouvre la cloison coulissante un peu moins ivre, mais plus triste aussi, et m'affale sur le lit façon étoile de mer. Le sommeil ne tarde pas à m'envahir et c'est en pensant à mon petit chat que je sombre.

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