Chapitre 12
PDV Sacha 🎨
Madelen est endormie dans mes bras. Je me grille les rétines à force de la regarder.
Je n'en revient toujours pas, quand l'espace d'un jour, toutes mes espérances se réalisent.
Des flashs me reviennent en pleine tronche.
Son corps. Mes mains. Ses gémissements. Mes doigts. Les expressions de son visage quand la jouissance la percute. Mes lèvres sur les siennes. Mon corps sur le sien qui ondule, ses jambes autour de ma taille pour me sentir plus profondément, et ses yeux. Ces putain de prunelles qui m'ont fait chavirer comme aucune autre auparavant.
Depuis la première et unique fois où j'ai pu l'admirer, mon souvenir ne lui rendait pas justice. Nous étions jeunes, inexpérimentés, trop pressés aussi. Je ricane en silence quand je repense à notre dépucelage. J'étais tellement fébrile, ma queue tellement tendue, j'avais tellement peur d'éjaculer dans mon froc comme le puceau que j'étais, avant de pouvoir donner du plaisir à Mad pour qu'elle se détende, que j'étais trop concentré sur ma tâche pour prendre le temps de m'émerveiller de ses réactions.
Putain, ça a y est ! je bande.
Calme toi mec ! Laisse là reprendre des forces.
Insatiable est mon nouveau qualificatif depuis que j'ai goûté aux formes de mon petit chat. Depuis que je sais maintenant, que j'ai pris mon temps, ce que cela fait de l'avoir pour moi, d'être en elle, de goûter sa peau, son sexe.
Impossible de me contenter d'une seule fois.
Alors on a recommencé encore... et encore...
En faisant attention de ne pas la réveiller, je tends un bras vers la table de nuit pour attraper mon paquet de clopes et en sortir une. Le bout rougeoyant est la seule source de lumière. Je recrache la fumée vers le plafond. Je tire sur ma cigarette comme si c'était la dernière, mais j'en ai besoin pour me calmer. Pas que je sois énervé après toutes les endorphines que j'ai emmagasiné. Car même si j'aime mon petit chat au-delà de l'entendement, cela ne veut pas dire que mon cerveau ne carbure pas à mille à l'heure sur la suite.
Que va t'il se passer quand Madelen va se réveiller ?
Va-t-elle regretter ?
Sommes-nous sur la même longueur d'ondes ?
Je suis un artiste, les prises de tête sont mon quotidien.
Tu la désires depuis votre première fois... alors c'est quoi le problème ?
Justement, j'ai tellement peur de merder, et de la perdre définitivement après ce que nous venons de vivre que je flippe comme un dingue.
Si j'étais chez moi, je descendrais dans mon atelier pour mettre sur une toile toutes les émotions qui affluent dans mon cerveau aussi rapidement que la nicotine dans mon corps. Et ce serait un putain de tableau en couleur. Un feu d'artifice.
Madelen bouge dans son sommeil et son petit corps tout chaud vient se blottir contre le mien me sortant de ce labyrinthe qu'est mon cerveau quand je me mets à cogiter. Je soupire d'aise. Un bras autour de sa taille, je la rapproche un plus de moi, j'écrase mon bâton de cancer dans le cendrier posé sur la table de nuit, puis je m'allonge à ses côtés, l'encercle plus fermement de mes bras et la colle contre mon torse.
Nos jambes sont emmêlées, la main de Mad vient attraper les miennes sur son ventre entrelaçant nos doigts, sa poitrine monte et descend dans une respiration sereine, j'embrasse le haut de son crâne, son odeur de barbe à papa me fait toujours autant d'effet, alors j'en prends un shoot avant de déposer ma tête dans le creux de son cou et de fermer les yeux...
Un souffle chaud et quelque chose qui me chatouille me font ouvrir les yeux.
Et putain, je peux mourir en paix.
La vision de Madelen avec ses cheveux éparpillés sur l'oreiller, dont quelques mèches qui lui cache le visage, ses iris plantés dans les miens qui me dévisagent, son corps à moitié recouvert par les draps, qui joue avec les rayons du soleil et ses petits doigts qui effleurent mon ventre, comprime ma poitrine et mon bas ventre dans un duel assez cruel pour ma santé mentale.
Mon cœur pulse, ma raison me pousse à profiter de ce moment de tendresse, alors que ma queue hurle de retrouver son endroit préféré au monde.
Incapable de me décider, je ne bouge pas, je ne parle pas, je me contente de la regarder, mais mon petit chat apparemment prend la décision pour moi.
Sans un mot, elle m'enjambe pour venir se placer à califourchon sur moi.
Ses petits seins pointent vers moi, vision de paradis, ses lèvres viennent taquiner ma gorge, sensation de planer, ses doigts effleurent mon bas ventre.
Toucher...couler...
N'en pouvant plus, mes mains bloquent ses poignets pour les ramener vers mon buste.
— Bonjour bébé chat.
— Bonjour Chacha.
— Tu es sûre de toi ? Si tu continues... ma phrase reste en suspens car Madelen s'est défait de mon emprise pour empoigner ma queue, imprimer un unique va et vient et la dirige directement vers son antre.
Ça vaut pour un oui je présume.
Elle s'empale sur ma virilité et moi je me disloque.
— Rien, oublie...vas-y... putain Mad.
— J'en ai bien l'intention mon amour... m'informe-t-elle mutine.
Je m'agrippe à ses fesses pour l'aider dans ses mouvements, la vision que j'ai de Madelen alors qu'elle se donne du plaisir sur ma queue tendue à l'extrême manque de me faire jouir, mais me fait tomber encore plus pour eux d'elle, alors pour éviter de passer pour un éjaculateur précoce et un égoïste, je me redresse pour être assis, je joue avec ma langue sur ses tétons, je me délecte de son odeur alors que je mords sa nuque, je m'abandonne à ses lèvres pour un baiser enflammé qui je le sais va la faire décoller.
Madelen gémit.
— C'est trop bon Sacha.
— Je sais bébé.
j'accélère mes coups de rein en l'aidant dans ses mouvements, mes muscles sont en feu mais je m'en tape. Madelen est au bord du précipice, et moi, je vais sauter avec elle. Quand je fais un ultime aller-retour plus violent que les précédents, elle crie sa jouissance. Je la suis dans un râle rauque en m'affalant contre sa poitrine. Je bascule en arrière tout en la maintenant contre mon torse.
Et putain je peux ressusciter pour mourir à nouveau.
Je sais avec certitude qu'elle va être le tourment de mes futures nuits blanches devant ma toile vierge. Madelen et son érotisme. Madelen et sa beauté qui m'empêche de respirer quand elle se fracasse en des milliers de morceaux pour venir s'éparpiller autour de mon âme et l'engloutir.
— Je t'aime Madelen, déclaré-je en lui volant un baiser, mes prunelles au fond des siennes apres avoir repartis une respiration humaine.
— Tu ne peux pas imaginer à quel point ce mot est faible pour définir ce que l'on ressent l'un pour l'autre.
— Je crois que si. Mais à défaut d'en trouver un autre qui nous corresponde véritablement, je vais te le répéter.
Madelen emprisonne mon visage entre ses paumes et me donne un de ces baisers qui vous retourne le cerveau et les tripes.
— Allez à la douche mon petit chat. Les autres doivent déjà être levés, l'informé-je en vérifiant l'heure sur mon téléphone.
Avec l'agilité d'un félin, Madelen descend du lit puis me tend sa main pour que je la suive.
— Attends ! Avance ! je veux encore profiter de la vue... de dos cette fois-ci...
Un coussin atterrit en travers de ma tronche, réflexe absent ce matin, pendant que le rire de Mad se répercute contre les murs de ma chambre.
Après une douche à deux, où Mad m'a laissé admirer, toucher, cette vue que je réclamais pas plus tôt que tout à l'heure, elle est retournée dans sa chambre pour s'habiller.
— Mec, tu fais quoi ?
La voix de Liam me surprend alors que je suis sur le balcon pour fumer une clope en attendant que mon petit chat soit prêt. C'est ça, ou je lui saute encore dessus.
Putain il va falloir te reprendre mec !
— Je me branle.
Bon pour la maturité on repassera.
— Seul ?
— Non avec ma main.
Je ne me retourne pas.
Je l'entend éclater de rire, puis le bruit de la porte qu'il referme et enfin ses pas qui me rejoignent à l'extérieur.
Il caille ce matin, tout est brillant de givre, un paysage magnifique que mon petit chat ne manquera pas d'immortaliser. La neige est tombée en abondance cette nuit, augmentant la couche déjà bien épaisse.
Parfait pour aller s'éclater sur les fjords gelés.
— Bien dormi Chacha ?
Je pivote vers mon pote qui allume une cigarette qu'il vient de me piquer dans mon paquet.
— Pourquoi ça t'intéresse déjà ?
— Peut-etre parce que ma sœur est impliquée !
Il lève un sourcil, qui me dit, je ne suis pas dupe de votre fuite hier soir.
— Tu ne tiens pas à le savoir alors, crois moi.
— On est d'accord ! Mais je me préoccupe de son bien-être...
J'oblique pour le fixer et lui souffler la fumée en pleine visage, ce qui le fait tousser, et je lui réponds :
— Tu me connais Liam, ne doute pas de mes capacités à la rendre heureuse.
— Ce n'est pas ça Sacha...
La conversation s'oriente vers un endroit où je ne suis pas sûr de vouloir aller.
— Alors c'est quoi la vraie question ? Demandé-je plus virulent que je ne le voulais.
— Tu es un artiste Sacha.
— Et donc ce mot doit résumer quoi pour toi ?
— Madelen mérite de passer avant tout... et ne pas pâtir de tes...
J'écrase ma cigarette, me tourne pour faire face à Liam, et d'un ton qui ne mérite aucune repartie je rétorque :
— Madelen j'en suis dingue depuis vingt trois ans Liam ! Bien sûr qu'elle est ma priorité et fait moi confiance si je t'affirme que je ne ferais jamais rien pour la blesser. Mes afflictions, je les peins, j'ai mes toiles pour ça !
Liam hoche la tête.
— Je voulais en être certain. Tu es mon meilleur pote Sacha, je ne voudrais pas qu'elle soit avec quelqu'un d'autre que toi, mais je me devais de jouer au grand frère protecteur.
— Arrête, vous avez trois minutes d'écart.
Liam éclate de rire et je le suis.
— Et laisse tomber le rôle de grand frère protecteur... toi et moi on sait que c'est Mad la plus mature de vous deux.
— Pas faux.
On se dirige vers l'intérieur, car on commence à se les cailler, j'ai pas envie de finir en misterfreez... quoique, en y réfléchissant, sentir la langue de Mad sur une partie de mon corps tout gelé...
— Ça va mec ? T'es tout rouge ? C'est le froid ?
— Ouais ouais.
Liam hausse un sourcil mais se contente de me suivre.
J'ouvre le battant pour sortir de la chambre, quand sa question me prend de court.
— Au fait, tu as eu des nouvelles de Miss Vegas ?
Je me retourne pour le toiser. Confus.
— Quoi ?
— Les meufs que l'on a serrées pendant notre week-end.
— Oui j'ai compris. Mais j'ai pas donné mon numéro. Alors non. Mais...
— Non rien.
Mon expression doit être confuse car Liam remue sa tête de droite à gauche puis son regard se porte par-dessus mon épaule. Je n'ai pas besoin de me retourner pour savoir qui arrive dans mon dos, car un parfum que je reconnaîtrais entre tous, se poste à ma droite.
— Tout va bien ?
— Super petite sœur.
La réponse de son frère ne doit pas la convaincre car elle se tourne vers moi.
— Tout est ok bébé chat, ton frère s'est pris pour le chef d'un clan mafieux alors je l'ai laissé faire.
— Comment ça ?!
— Ben j'ai toujours rêvé de faire ça... menacer le petit ami de ma sœur.
Mad le détaille comme si une corne lui avait poussé pendant la nuit. Puis elle éclate de rire.
Je sourie en la voyant si radieuse. Ma fierté éclate, car j'y suis pour quelque chose. Puis une ombre vient ternir ce moment de félicité. Elle est de courte durée.
Mon petit chat entrelace nos doigts et avec un regard qui me met à terre, elle nous entraîne derrière Liam qui est déjà au milieu des escaliers.
Cependant une question tourne dans ma tête une bonne partie de la journée.
Pourquoi Liam veut-il savoir si j'avais eu des nouvelles de la fille avec qui j'ai couché pendant notre week-end à Las Vegas ?
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