Chapitre 11



PDV Madelen 📸

C'est long. Trop long.

La soirée s'éternise. Je suis là sans être vraiment là.

Nos parents viennent d'aller se coucher nous laissant seuls dans le salon.

Je suis assise sur le tapis en laine, en tailleur, le dos appuyé contre la carcasse du canapé entre les jambes de Sacha. Mes yeux se perdent sur l'écran de télévision qui diffuse une des dernières séries de Netflix, qu'a choisi Yazel, non sans provoquer les moqueries de son frère et du mien. Habituellement on va se réfugier dans la salle de cinéma, sauf que ce soir, on est bien au coin du feu.

Les images défilent, mais je serais bien incapable de raconter de quoi parle l'histoire de cette bande d'amis à qui les mésaventures s'enchaînent à une vitesse hallucinante.

Le fauteur de trouble de mon incapacité à me concentrer sur autre chose que des doigts sur mon cuir chevelu, se trouve au-dessus de moi.
Et par, au-dessus, je parle assis sur le canapé. Of course.

Je sens comme une pointe de déception dans ta voix.
D'après toi ?

Sacha prend un malin plaisir à me provoquer depuis que nous sommes rentrés de notre journée shopping.

Et quelle journée ! Jamais je n'aurais imaginé qu'elle puisse prendre ce tournant.

Mais bien sûr ! Et c'est pour ça que tu ne lui as pas envoyé de message, de photos...
Quoi ? Il fallait bien que j'ai son avis, non ?

J'ai dû prendre sur moi depuis que nous sommes rentrés. Les minutes me paraissaient des heures, et puis entre les regards inquisiteurs de ma mère, de Léane, dès que nous avons franchi le seuil, comme si Madelen et orgasme étaient gravés sur mon front, ceux brûlant de mon ami d'enfance et moqueur de mon frère, j'avais de quoi faire.

Déjà à table, il n'a eu de cesse de me provoquer. Assise entre lui et Liam, impossible de bouger sans provoquer un jeu de dominos avec mon frère, j'ai été la dernière à terminer le délicieux plat que nous avait cuisiné Naël.

Et pour cause !

Le mec sexy assis à ma droite n'a pas arrêté durant tout le repas de m'exciter en promenant sa main sur ma cuisse. J'en ai même donné un coup de genou dans la table quand ses doigts se sont rapprochés dangereusement de mon entrejambe. Les conversations se sont arrêtées et toutes leurs attentions étaient tournées vers moi.

Super !

J'ai cherché en vain un trou de souris pour y disparaître.

— Tout va bien ma madeleine ? S'inquiète maman, mais avec un large sourire aux lèvres.
— Oui oui, un peu fatiguée... la journée a été chargée en émotions.

Un ricanement sur ma droite.
Un coup de coude discret dans ses côtes.
Nouveau ricanement.

Je baisse la tête sur mon assiette, mais je sens le regard perçant de mon père sur moi.
Impossible de la relever sans me trahir. Alors j'attrape un morceau de ce fabuleux poulet basquaise pour éviter de l'affronter.

— Hum... trop bonne Nana ta sauce.
— Ça pour être bon... Ne, murmure Sacha sans me regarder.

J'entends sans le voir Liam s'esclaffer à ma gauche.

— Merci ma madeleine, je sais que tu aimes cette sauce.

Les deux abrutis se mettent à rire, suivis des autres de mes amis, sous les regards interrogateurs de nos parents.

— Bon, on ne va faire comme si on comprenait vos allusions à peines discrètes, mais sachez que questions sauces on s'y connaît.

William tape dans les mains de Raph, Naël et enfin Aaron.

Nos mamans les reprennent et la suite du repas se passe dans une ambiance bordélique comme chaque fois que l'on se retrouve tout autour de la même table.

— Arrête de faire ses petits bruits Mad.

Perdue dans mes pensées, la voix chaude de Sacha contre le lobe de mon oreille réveille ce besoin que j'ai de le sentir contre moi et me ramène dans le salon.

— Si tu continues mon petit chat, je ne réponds plus de mon self control...

Je penche ma tête vers l'arrière pour le regarder, la proximité de son visage, de sa bouche me surprend. Nos lèvres sont à un souffle l'une de l'autre.

— Alors ne résiste plus Chacha...
— Putain !

Brusquement Sacha se relève, faisant obliquer les têtes de nos amis vers lui, ses mains toujours de la mienne pour ne pas me faire mal, il se lève, puis m force à me mettre debout en me prenant sous les aisselles, et sans attendre me soulève, mes jambes entourent sa taille naturellement, mes doigts s'accrochent à sa nuque, alors qu'il nous dirige vers les escaliers, je devine plus que j'entends les sifflets de nos potes.

Sacha grimpe les marches comme s'il était poursuivi par une force invisible, sans un mot, il colle sa bouche à la mienne, se rattrape à la rampe pour ne pas nous faire dégringoler, reprend mes lèvres, ma langue.

Impossible de n'avoir qu'un minimum d'attention sur ce qui m'entoure, seul Sacha encombre mon esprit, mon corps, le reste est enfumé, seul lui est visible, je veux rester là, ne rien distinguer d'autre que mon amour.

Une porte claque. Nous reprenons notre souffle. Ses iris flamboient.

— Tu vas me tuer Mad.
— Je n'espère pas... pas avant que...
— Chut petit chat.

Sans attendre, il nous fait pivoter pour me jeter sur un lit. Je précise un car je serais incapable à ce niveau de dépendance de dire dans laquelle des chambres je me trouve. Là sienne ou la mienne. Je m'en fous. Du moment que Sacha est avec moi.
Sacha se tient debout devant le lit, me surplombant de toute sa hauteur.

— Tu ne peux savoir depuis combien de temps je rêve de ce moment.
— Je crois que si...

Sa voix est éraillée. La mienne rauque.

— Combien de fois je me suis imaginé, depuis cette première fois ensemble, t'avoir à nouveau là, dans mon lit.

Ah ! Nous sommes dans sa chambre.

— Pouvoir découvrir à nouveau ton corps, l'embrasser, le lécher, le mordre...
Mes cuisses se resserrent sous ses mots. Mon geste n'échappe pas à Sacha qui pose un genou sur le matelas, puis un second. Ses mains écartent mes jambes afin de pouvoir s'immiscer entre.

— Je vais te dévorer mon petit chat... encore et encore...

Je fonds mon regard dans le sien, je lève mes deux mains pour le toucher, je caresse délicatement sa mâchoire rendue rugueuse par une fine barbe de trois jours, qui lui confère encore plus ce côté mâle, inaccessible, qui me rend dingue. Mes doigts glissent le long de sa carotide, Sacha ferme les yeux pour apprécier mes gestes, il grogne, je continue de descendre, j'effleure le haut de son torse laisser à découvert par son t-shirt col en V, puis une de mes mains se pose à l'endroit où pulse son organe alors que l'autre le saisit par la nuque pour le coller un peu à moi.

Sacha se laisse faire, ne me quittant pas de ses iris brillants, ses coudes entourent ma tête, ses jambes emprisonnent les miennes, je suis prisonnière de son corps, mais c'est moi qui mène mon ravisseur de cœur.

— Embrasse-moi Sacha.

Je lèche la lèvre inférieure pour appuyer mon envie.
Ses doigts encadrent mon visage, son buste se colle au mien et dans une inclination plus que parfaite Sacha accède à ma demande en pillant mon âme.

— Avec plaisir mon amour.

Le reste se déroule comme dans un rêve. Impatient l'un et l'autre de redécouvrir le corps de l'autre, les vêtements volent dans la pièce, seuls nos sous-vêtements font encore barrage à ce déchaînement de plaisir.

Sacha se recule pour scruter ma silhouette.

— Tu es magnifique Mad.

Ses doigts frôlent, caressent, comme il peut le faire avec une toile, ma peau devenue si électrique à son contant que je me cambre enfonçant mes doigts dans la couette, les lèvres entrouvertes un léger souffle s'en échappe, je ferme les yeux pour me soustraire cette intensité et en savourer le bonheur le plus longtemps possible. Sauf que.

— Regarde-moi Madelen.

Son ton est aussi impétueux que le mien.

J'ouvre les paupières et la vision qui m'apparaît me fait fondre instantanément.

Sacha est une véritable œuvre d'art.

Ses cheveux complètement en désordre, ses pupilles brillantes, sa mâchoire contractée par l'effort qu'il fait pour ne pas me sauter dessus, les muscles des bras bandés, son torse qui se soulève frénétiquement, ses abdominaux bien dessinés qui descende vers ce V dont la taille fine l'accentue et qui descend vers l'ultime trésor qu'il me tarde de dévoiler.

— Dans les yeux, se croit-il bon de préciser.
— Ou sinon ?

Incroyable !
J'arrive encore à le provoquer alors que je ne suis plus qu'une petite chose sans volonté quand je suis dans ses bras.

— Rien.

J'arque un sourcil d'incompréhension. Alors Sacha reprend.

— Je veux m'imprégner de toi, pulvériser mon âme contre la tienne quand la jouissance va nous envoyer dans ce monde qui n'appartient qu'à nous, griller mes pupilles à force d'admirer ton visage quand tu vas jouir, ressentir chacune de tes émotions... je te connais par cœur mon petit chat... mais là je veux plus... Je veux tout de toi Mad, je veux être ton double, je veux...

— Tu auras tout ça Sacha, le coupé-je, parce que je t'aime d'un amour incommensurable...

Sache ne laisse pas terminer. Il fonce sur mes lèvres pour me donner un baiser qui récapitule tous les mots que l'on vient de prononcer.

Puis Sacha se détache de mes lèvres, glisse sur ma clavicule, sur le renflement de ma poitrine, graphe d'une main agile mon soutien-gorge, les bretelles longent mes bras finissent quelque part dans la chambre, je sens sa langue lécher un de mes tétons, alors que les doigts de sa main droite, caresse l'autre, le pince, me faisant crier de plaisir. J'ondule contre son bassin, Sacha abandonne ma poitrine pour descendre plus bas. Sa bouche embrasse mon ventre, sa langue fouille mon nombril, ses doigts s'incruste dans la chair tendre de mes hanches, il relève son regard vers moi, je bascule à l'intérieur, et quand il glisse plus bas, là où je le réclame depuis qu'il m'a donné un orgasme dans la cabine du magasin, j'écarte les jambes, sans qu'aucune pudeur ne vient l'entraver. Je suis ses gestes, alors qu'il a saisi l'élastique de chaque côté de mon shorty en dentelle noire pour le faire rouler le long de mes jambes.

Sacha se redresse pour s'asseoir sur ses genoux. Il me tend une main que je prends puis il me tire vers lui. Mon buste s'écrase contre le sien.

Peau contre peau.

J'ai le souffle court de le sentir enfin contre moi sans rien d'autre que le plaisir qui nous possède.

— Je t'aime Mad.

Tout en m'avouant cela, il me soulève par les hanches pour me faire descendre sur sa virilité. Lentement. Douloureusement tellement c'est bon.

Je ne sais pas à quel moment il a enlevé son caleçon. Mais peu importe.

Je m'agrippe à ses épaules, penche la tête en arrière, Sacha en profite pour embrasser mon cou, puis il me pénètre d'un coup. Je hurle de plaisir. Ses mains sur mes reins, remonte ma colonne vertébrale. Mon corps est en feu. Il tient ma nuque pour approcher mon visage du sien.

— Putain, je savais que cela serait bon... mais même imaginer le meilleur n'était pas assez.

Il donne un coup de bassin pour s'enfoncer plus profondément.

— Chérie, il va falloir que je bouge...

Je pose mes mains sur ses joues.

— Vas-y Sacha...

Il fait l'amour à mes lèvres. Nos langues dansent en rythme avec ses coups de bassins, nos gémissements, le bruit de nos peaux qui frottent l'une contre l'autre et le murmure de nos respirations sont les seuls sons qui envahissent la chambre.

— Sacha... je vais...

Avant que je n'aie pu terminer ma phrase, il nous fait basculer, je me retrouve allongé sur le dos, Sacha entre mes jambes qui continuent ses va-et-vient de plus en plus frénétiquement. Il passe mes bras au-dessus de ma tête, entrelace ses doigts au mien, accélère ses mouvements sans jamais me quitter des yeux, et alors qu'il me pénètre pour toucher ce point si sensible, j'explose en des milliers de fragments. Sacha me suis de peu dans un ultime aller-retour.

Dans les bras l'un de l'autre nous reprenons une respiration normale.
Je suis une poupée complètement désarticulée quand il m'entraîne avec lui sur le côté. Mon dos contre son torse, un bras posé sur mon ventre, il murmure la tête dans mes cheveux :

— Je t'aime à un point qui me fait mal Mad, mais pour rien au monde je ne veux me soigner. C'était... je n'ai même pas de mots... à part que je suis dingue de toi.

Je resserre mes doigts sur les siens, je porte nos mains devant ma bouche pour déposer un baiser sur chacune de ses phalanges, mon geste se passe de mots. De toute façon, je suis bien incapable d'en prononcer. Puis dans la chaleur de ses bras, la douceur de sa respiration, je me laisse emporter par mon bien-être.

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