Sur le toit de l'Europe
13 juillet 2024
La foule hurlait. Le stade plein à craquer vibrait. La même énergie et la même fièvre parcouraient les spectateurs de la finale de l'Euro 2024. Maxime attendait avec impatience et inquiétude l'arrivée des joueurs sur le terrain, bien installé dans les gradins réservés à la famille des footballeurs, à côté des parents de son petit ami. Il avait une vue magnifique sur la pelouse et sur l'entièreté du bâtiment. C'était tout simplement immense.
Soudain, la musique entraînante s'arrêta et la foule bruissa d'un même mouvement. Les joueurs allaient entrer sur le terrain. Le match allait commencer. La voix du présentateur se fit entendre au milieu de la foule qui se mit à hurler en voyant les arbitres et les finalistes entrer sur le terrain. France/Allemagne, une belle affiche.
Maxime aperçu immédiatement William qui fermait la marche. Son petit ami était concentré et mordillait sa lèvre nerveusement. Il se plaça à côté de ses coéquipiers et leva la tête vers les tribunes. Le jeune homme détailla son visage comme s'il ne l'avait jamais vu. Le blond avait perdu ses joues rebondis et la ligne de sa mâchoire s'était davantage dessinée. Pourtant, il y avait toujours un air enfantin sur ses traits fins et doux. Ses yeux océans s'ancrèrent dans les siens et il lui sourit. Ses yeux pétillaient, il vivait pleinement son rêve.
— Je veux être footballeur ! s'exclama Maxime en courant autour du stade.
— Moi je sais pas.
Le blondinet fixait ses chaussures en fronçant les sourcils. Quel métier pouvait-il faire à quatre ans ?
— Tu crois que c'est grave ? demanda-t-il avec inquiétude à son meilleur ami.
— T'as qu'à être footballeur comme moi ! On jouera ensemble et ça sera trop bien ! On gagnera des Coupes du Monde et des Euro !
La ferveur du stade se répandait dans ses veines. William allait gagner ce match. Même si Maxime avait changé de but en cours de route pour devenir journaliste, le blondinet allait réaliser leur rêve d'enfant. Il fit un clin d'œil à son homme qui rit. Ses yeux chocolat se plissèrent avec amusement et il s'appuya contre la rambarde de protection, sa carrure de boxeur attirant les regards.
Le match commença et l'Allemagne engagea le jeu. Les cris des supporters et ceux de ses coéquipiers faisaient vibrer sa cage thoracique. Au milieu de ce stade, il se sentait à sa place, dans son élément. Comme s'il était né pour jouer au foot. Exactement comme pour finir dans les bras de Maxime.
Cela faisait officiellement deux ans qu'ils s'étaient déclarés à leur famille. Cependant, ils aimaient bien dire qu'ils étaient en couple depuis leurs trois ans.
— Tu crois que le père Noël va passer cette nuit ?
— Si tu te tais pas il va nous entendre et il va repartir !
William lui jeta un regard noir et posa sa tête sur ses paumes. Ils s'étaient cachés près de la cheminée, derrière le sapin pour surprendre celui qui viendrait leur déposer des cadeaux. Le blondinet fixait le feu, dodelinant de la tête.
— T'endors pas ! le gronda Maxime.
— Réveille moi quand tu le verras.
L'enfant se roula en boule contre le brun qui l'allongea sur ses cuisses. Il allait surprendre le père Noël pour faire plaisir à William !
William n'était pas bon, il était excellent. Maxime regardait son petit ami remonter le terrain, se jouant de ses adversaires avec une facilité déconcertante. Quand il marqua, les supporters français laissèrent exploser leur joie et le brun hurla avec eux. Il rit quand William se laissa glisser sur la pelouse à genoux.
— Nan mais quel frimeur... se moqua-t-il avec un sourire attendri.
Sa main heurta sans faire exprès la poche de sa veste et il fut soudain envahis par une bouffé de stress. Comment un si petit objet pouvait-il autant le faire paniquer ? Il jeta un regard noir à la boîte cachée dans son manteau. William n'allait pas le rejeter, non ?
— Putain... c'est quoi cette facture plus chère que mon salaire ? râla le footballeur en posant ses yeux sur le prix à six chiffres.
— Notre nouvel appartement ! pouffa Maxime.
— Sur l'île Saint-Louis ?
Le brun enroula ses bras autour de taille fine de son amour et se moqua :
— Il y aurait encore plus de zéro.
— Parce que tu t'y connais en immobilier toi maintenant ?
Le regard interrogateur et amusé de William le fit rire. Il embrassa son cou et le blondinet frissonna.
— Déjà plus que toi, mon ange.
— Heureusement qu'on puisse pas faire d'enfants. T'as un train de vie de diva !
— Et c'est le footballeur international qui me dit ça ?
— Parce que monsieur n'est pas content de partir en vacances à l'autre bout du monde et de se payer des fringues de marques ?
Maxime éclata de rire et poussa William sur le canapé qui tomba allongé de tout son long. Il grimpa sur lui et l'embrassa.
— Que veux-tu ? Je me suis habitué au luxe...
— La blague du siècle.
Ils rirent et Maxime captura ses lèvres avec force, glissant ses mains sous son pull.
Ils avaient gagné ! William n'en revenait pas. Le jeune homme salua ses adversaires et réconforta certains allemands dont il était proche. A tout juste vingt-et-un ans, il remportait sa première compétition à très haut niveau. Ce soir, le blondinet marchait sur le toit de l'Europe. Partout où il posait ses yeux, il avait l'impression d'avoir le monde à ses pieds. William se sentait capable de tout. Surtout d'une seule chose en particulier. Ses yeux se posèrent sur Maxime qui applaudissait et discutait avec ses parents dans les tribunes.
Le footballeur courut jusqu'au staff et un des techniciens lui donna la précieuse boîte. A peine eut-elle touchée sa peau qu'il eut l'impression que le poids du monde s'abattait sur ses épaules. C'était juste un anneau, il avait vécu bien pire !
— Il n'y a aucune raison que tu paniques, elle va accepter, lui dit l'homme avec un sourire d'encouragement.
— Il a intérêt, grimaça William.
Chaque pas qui l'amenait vers les tribunes lui faisait perdre un peu plus sa confiance. Pourquoi avait-il choisi de faire sa demande dans un stade plein à craquer déjà ? Pour empêcher Maxime de lui dire non...
C'était tremblant qu'il grimpa les marches vers son destin. Et s'il disait non malgré les milliers de personnes ? William allait mourir de honte. Il devrait aller vivre en Sibérie ou carrément sur une autre planète. Peut être juste que le non le tuerait sur place.
Il fut félicité par la famille de ses coéquipiers mais seule la carrure toute en muscle de son futur époux –il l'espérait en tout cas– l'intéressait. William ne voyait que lui.
— Maxime ? lança-t-il avec une voix enrouée par le stress.
Le concerné se retourna et William fronça les sourcils. Il avait vraiment une tête d'enterrement. On aurait dit qu'il allait demander quelqu'un en mariage.
Quand leurs regards se croisèrent, ils furent pris d'un fou rire incontrôlable. William montra au grand jour la petite boîte qu'il cachait derrière son dos alors que Maxime en sorti une similaire de la poche de son manteau.
— Bon... bah au moins j'imagine que ça veut dire oui ? Lança le journaliste en essuyant des larmes aux coins de ses yeux.
— Quoi ?! C'est comme ça que tu me demande en mariage ?!
Le brun s'empressa de mettre un genou à terre et William feignit la surprise et l'incompréhension.
— William Mellain, veux-tu prendre un homme aussi charmant que moi, et en passant l'homme de ta vie, pour époux ?
— Je ne sais pas, ça demande réflexion tu sais ?
— Tu fais chier, viens par là.
Maxime se releva d'un bond et prit la taille de William entre ses mains avant de plaquer ses lèvres sur les siennes.
— T'aurais pu faire un effort sur la tenue, chuchota le brun.
— Désolé, j'étais occupé à gagner l'euro.
William glissa ses mains dans ses cheveux et intensifia le baisé, sous les yeux du monde entier. Si ce n'était pas la meilleure manière d'annoncer qu'il était en couple et fiancé.
— Max, tu sais que j'ai pas encore dis oui ?
— Tais-toi et embrasse-moi.
Ils avaient toujours cru au coup de foudre. Comment aurait-il pu en être autrement ? Leurs vies étaient emmêlées autant que leurs âmes, leurs cœurs et leurs corps. La main de Maxime n'avait jamais lâché la sienne. Les yeux de William n'avaient jamais quitté son regard. Ils vibraient à l'unisson, comme si l'univers les avait créés dans le seul but qu'ils s'accordent.
Et là, sous les cris d'une foule de supporters en délire, leurs lèvres refusaient de se lâcher. Ils s'étaient trouvés ce matin de septembre, et ils savaient que ce n'était pas un hasard, c'était plus que le destin. C'était évident.
Fin
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