Chapitre 2 : Mrs Or Ms?
Chapitre 2 : Mrs Or Ms?
La fin de la semaine est passée rapidement. J'ai passé mes journées à chercher une maison convenable pour Monsieur Styles, sans pouvoir mettre la main sur la perle rare. Toutes les propriétés que j'ai pu trouver étaient toutes plus charmantes les unes que les autres mais aucunes n'auraient été assez belle ou assez grande pour accueillir un homme si riche et si luxueux. Monsieur Styles est, de toute évidence, décidé à trouver la plus belle demeure de Los Angeles, même si cela doit prendre des semaines. Il dit ne pas être pressé et vouloir prendre le temps nécessaire pour trouver une maison de rêve. Mais, pour être tout à fait franche, je ne suis même pas sûre que la plus grande et la plus belle villa de la ville lui suffirait.
D'ailleurs, je n'ai pas vu Monsieur Styles depuis notre rencontre et, bizarrement, je ne pense qu'à lui. Il hante constamment mon esprit sans en sortir. Je ré-entend sa voix et revois ses yeux émeraudes scanner mon corps à longueur de journée, sans pouvoir y faire quelque chose. Je ne sais pas si son but était de ne me déstabiliser mais ce qui est certain, c'est ce qu'il a fait.
La mélodie de mon téléphone portable me coupe soudainement dans mes pensées, me ramenant à la réalité. Je cours jusqu'à l'appareil et décroche sans même regarder le nom qui s'affiche sur l'écran.
-Allo ? dis-je.
-Jade, c'est Jim. Monsieur Styles vient d'appeler et il sera à l'agence dans quelques minutes. Pourrais-tu l'accueillir ? Je ne peux pas m' y rendre tout de suite, j'ai promis à ma fille d'emmener ses enfants à l'école et je n'ai pas d'autre solution que de te demander de faire l'ouverture.
Je regarde ma montre. Il est sept heure et quart. L'agence immobilière n'ouvre qu'à huit heure trente habituellement.
-Hum...J'aurais bien accepté mais je n'y serais jamais à l'heure. J'habite à plus d'une demi heure de marche, et je ne peux pas prendre les transports en commun, toutes les rues de la ville sont bouchées à cause des touristes.
J'entends Jim soupirer longuement dans le combiné puis j'entends comme un bruit de métal qui s'écrase au sol.
-Non, Lola ! cria Jim. Arrête de jeter ta cuillère par terre et fini ton bol de céréales ! Désolé, dit-il à mon intention, ma petite fille refuse de coopéré ce matin et elle ne fait que des bêtises. Vous êtes sûre que vous ne pouvez pas y aller ? Tant pis si tu le fais patienter un peu, mais on ne peut pas se permettre de perde ce client, Jade.
Je mors ma lèvre inférieure avant de courir mettre mes chaussures, résignée à accomplir les demandes de Jim.
-D'accord, j'y vais, soupirais-je. Mais passez-moi le numéro de Monsieur Styles, que je puisse l'appeler et le prévenir de mon retard.
-Très bien, je tz le transmets par SMS. Tu me sauves la vie, vraiment ! Merci beaucoup, Jade.
-C'est normal, répondis-je sans le penser.
Je raccroche et fourre mon portable dans la poche de ma jupe. J'attrape les clés de mon appartement et en sors rapidement. Je verrouille la porte derrière-moi, et me dirige vers les ascenseurs. Et dire que je pensais pouvoir prendre mon café tranquillement dans mon canapé, je me suis bien trompée. Les portes en métal de l'ascenseur s'ouvrent dans un grincement lugubre et je m'engouffre dans la petite boîte en fer. Elle descend doucement les trois étages qui me séparent du rez-de-chaussée avant de me libérer. Je sors de l'ascenseur et cours dans le petit hall de l'immeuble dans lequel j'habite. Je pousse les grandes portes d'entrée et me retrouve dans la rue. Elle est infestée de touristes heureux et de taxi qui klaxonne, comme je le prévoyais. Ils devraient tous dormir à cette heure là ! Je grogne de frustration avant de commencer à courir en direction de l'agence Lewis. Je slalome, comme la dernière fois, entre les personnes qui marchent sur le trottoir. Ils ont tous l'air de bonne humeur et excités à l'idée d'être dans une ville autre que la leur. Moi, il est clair que je n'irais jamais autre part qu'ici. Je n'en aurais jamais les moyens.
Je traverse la route et prends à gauche, une petite ruelle, moins empruntée pour être plus tranquille. La rue est vide contrairement à l'autre et je profite de ce silence passager pour appeler Monsieur Styles. Je récupère le numéro que Jim m'a envoyé il y a quelques minutes et l'enregistre dans mon portable sous le nom de "Styles".
Je compose le numéro de l'homme et colle mon téléphone contre mon oreille, en espérant qu'il réponde. A peine le bip sonore commence à sonner, il décroche.
-Styles, j'écoute.
Ma gorge se sers au son de sa voix sensuelle. J'avale difficilement ma salive avant de répondre, d'une voix quelque peu tremblante.
-Bonjour Monsieur, c'est Jade Smith, votre agent immobilier. Je vous appelle juste pour informer que j'aurais quelques minutes de retard.
-Oh, bonjour Jade. Ne vous inquiétez pas. J'attendrais dans ma voiture.
-Merci, à tout à l'heure Monsieur.
-Attendez ! dit-il. Vous êtes entrain de courir ?
-Hum... Oui. Je préfère venir à pied pour ne pas être dans les embouteillages du matin.
-Vous voulez que je vienne vous chercher Jade ? Courir sous cette chaleur, ce n'est pas humain.
Je fronce les sourcils, quelque peu surprise par sa proposition mais je continue de courir, sans me préoccuper de mon souffle court.
-C'est très gentil de votre part, mais ne vous donnez pas cette peine. J'arrive bientôt.
-Comme vous le voudrez, je vous attends.
Il raccroche et je soupire de soulagement. C'est fou ce que sa simple voix arrive à me mettre mal à l'aise. Je sors de la ruelle et me retrouve sur Hollywood Boulevard. Je cours tout le long de l'avenue en jurant silencieusement contre toutes ces personnes envahissantes.
Au bout d'une vingtaine de minutes de course, j'arrive devant l'agence immobilière. Je dois dire qu'après cette course, toute l'éventuelle classe que je pouvais dégager à été remplacer par de l'épuisement. Je m'adosse aux portes de l'agence et pose ma main sur mon ventre, espérant que ça aidera à chasser le point de côter qui occupe le côté gauche de mon ventre. Je ferme les yeux et m'efforce de retrouver ma respiration.
-Bonjour.
Une voix explose à côté de moi, me faisant rouvrir les yeux. C'est lui. Son regard pèse sur moi alors qu'un sourire satisfait étire ses lèvres roses. J'essaye toujours de récupérer une respiration normale ce qui semble l'amuser.
-Je vous l'avez dit, courir par ce temps, ce n'est pas fait pour les humains.
Il attrape doucement ma main que j'avais posé sous ma poitrine pour apaiser la douleur du point de côté. Sa peau est fraîche et douce. Tout le contraire que je l'imaginais.
-La seule façon de soulager la douleur que procure un point de côté est de respirer profondément, Jade. Mettre votre main sur vos côtes ne sert à rien.
Je retire ma main de la sienne et la replace sous ma poitrine. Je me tourne et sors les clés de l'agence afin d'ouvrir les portes. Je me mets sur le côté, collée à la porte, pour le laisser passer.
-Entrez, dis-je. Nous serons mieux à l'intérieur.
Il me sourit avant de passer devant moi et d'entrer dans la boutique. Je le suis et ferme les portes derrière nous.
-Vous voulez un verre d'eau, quelque chose ? demandais-je.
-Oh non, c'est bon merci, répondit-il poliment.
-Très bien, suivez-moi dans mon bureau alors.
Je me dirige vers la petite pièce à gauche, qui me sers de bureau et y entre suivie de Monsieur Styles. Il entre après moi et claque la porte. Je passe derrière mon bureau et m'assois sur mon fauteuil.
-Asseyez-vous, je vous en pris, dis-je en désignant une des chaises devant mon bureau. Il s'avance jusqu'à moi et s'assois sur le siège.
Il réajuste sa cravate noire, assortie à son costume, puis il s'éclaircit la voix.
-Alors Jade, m'avez-vous trouver quelques propriétés qui pourraient me convenir ? demanda-t-il.
-Et bien... J'ai cherché toute la semaine, sans trouver quelque chose qui soit à la hauteur de vos espérances.
Il passe sa main dans ses cheveux bouclés, les replaçant à la perfection.
-Je ne sais pas exactement quel type de propriété vous plairait, complétais-je. Je ne sais même pas si vous chercher une résidence secondaire ou une villa où vous vivrez tous les jours.
-Excusez-moi de ne pas vous avoir donner les informations nécessaires. Je cherche une résidence secondaire d'à peu près 500 mètre carrée, près de la mer, avec piscine, grand terrain et garage.
Je note rapidement dans mon esprit les souhaits de l'homme avant d'allumer mon ordinateur pour faire des recherches avec lui.
-Et au niveau du budget qu'avez prévu ? demandais-je.
-L'argent n'est pas un problème, Mademoiselle Smith. Je veux juste trouver une maison où je me sente bien, je paierais ce qu'il faut que je paie pour l'acquérir.
Il me regarde intensément, ses yeux rivés dans les miens. Ses sourcils bruns se froncent légèrement donnant une touche dur à son visage idyllique.
-Mademoiselle Smith ? questionnais-je. Qui vous dit que ce n'est pas Madame Smith ?
Une expression amusée détend ses trais alors qu'un sourire anime ses lèvres.
-J'ai tout de suite penser " Mademoiselle ", parce que vous êtes très jeune et visiblement innocente. Oui, vous êtes trop jeune et trop innocente pour être mariée.
Je détourne mon regard du sien et le pose sur l'écran de mon ordinateur, qui vient de s'allumer.
-Alors, c'était bien une maison près de la mer avec piscine et garage que vous désirez, c'est ça ? demandais-je pour changer de sujet.
Je tape rapidement les quelques informations, pour faciliter les recherches et éliminer les maisons ne correspondant pas aux critères mais Monsieur Styles attrape mes mains et me force à le regarder.
-Etes vous mariée, Jade ? demanda-t-il. Car j'espère secrètement que ça ne soit pas le cas.
Ma respiration s'arrête soudainement à l'entente de ses mots et je sens une certaine panique m'envahir. Une panique accompagnée par de l'excitation.
-Ce n'est plus un secret, puisque vous me l'avez dit, affirmais-je, en humectant mes lèvres.
-Je vois que vous êtes pointilleuse, Mademoiselle Smith, et sûrement très intelligente. Mais maintenant, répondez à ma question. Êtes-vous engagée ?
-Je... Je ne le suis pas.
Il m'adresse un sourire aguicheur alors que je reporte mon attention sur mon ordinateur.
-Jade, je veux que vous cherchiez une maison que vous trouvez belle. Une maison qui pourrait possiblement vous plaire si se sériez-vous qui aviez comme projet d'acheter une propriété.
J'avale difficilement ma salive alors que j'essaye d'analyser les mots de l'homme.
-J'ai du mal à comprendre, Monsieur, avouais-je. Pourquoi voulez-vous cela ? Avec tout le respect que je vous dois, ce n'est pas moi qui vivrais dans cette maison.
-Votre patron à sûrement du vous dire que je pouvais apporter une grosse somme d'argent à votre entreprise si vous arrivez à trouver la maison de mes rêves. L'a-t-il dit ?
Sa voix est plus forte et plus sévère. Je hoche rapidement la tête, soudainement déstabilisée.
-Bien. Il a sûrement du également vous dire que je trouve que vous avez du palais. Autrement dit, j'aime vos goûts et votre style. Donc, je veux que vous trouviez une maison qui vous plaise et normalement elle devrait également me plaire. Compris ?
-Oui.
-Les seules choses que j'exige pour cette maison, je vous les ai déjà dites. A part ça, vous avez quartier libre.
Le portable de Styles sonne soudainement cassant l'atmosphère pesante. Il sort son cellulaire de sa poche et il raccroche rapidement sans prendre la peine d'écouter ce que la personne avait à lui dire.
-Je suis désolé mais je dois partir. On m'attend. On se revoit la semaine prochaine pour faire le point, ça vous va ?
-D'accord, répondis-je simplement.
-Maintenant, que j'ai votre numéro personnel je pourrais vous joindre à n'importe quel moment. Et vous aussi, d'ailleurs. Appelez-moi, dès que vous aurez trouvé quelque chose qui vous plaise. Ou, appelez-moi comme ça, si vous avez envie de discuter, dit-il en souriant.
Il se lève de sa chaise et j'en fait de même. Je contourne le bureau et le raccompagne à la porte d'entrée dans l'accueil.
-A bientôt Mademoiselle Smith, souffla-t-il. Je compte sur vous.
Il attrape doucement ma main droite et y dépose un chaste baiser, y laissant une trace brulante. Il relâche doucement mes doigts avant de m'adresser un dernier sourire. Il ouvre la porte et sort de l'agence me laissant trois fois plus déstabilisée qu'auparavant.
"A quoi joue-t-il?"
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