Chapitre 2
Oona courait depuis des heures, sa jambe lui faisait atrocement mal et elle avait l'impression que chaque pas était une torture. Elle savait que sa jambe était cassée et que cela allait rendre sa fuite encore plus difficile. Mais elle ne pouvait pas s'arrêter, elle devait continuer à avancer, trouver un endroit sûr où se cacher.
Elle avait besoin d'eau et de nourriture, et il fallait qu'elle trouve un moyen de soigner sa jambe. Mais pour l'instant, elle devait se concentrer sur le fait de rester en vie. Elle ne savait pas si l'orphelinat était parti à sa recherche, mais cela ne changeait rien, elle devait continuer.
Le soleil était à son zénith quand Oona s'effondra. Elle ne pouvait plus avancer, sa jambe lui faisait trop mal. Elle se sentait faible et épuisée, et elle savait que si elle ne trouvait pas rapidement de l'aide, elle ne pourrait pas survivre très longtemps dans cette forêt : elle ne connaissait rien de l'environnement, à part que les arbres ressemblaient à ceux qu'elles apercevait de la grande salle de l'abbaye. Lorsqu'elle avait préparé sa fuite avec Madeleine, elle ne s'était pas renseigné sur la nourriture et ce qu'elle pouvait trouver à l'extérieur. Soudain son esprit divagua, Madeleine, allait-elle bien ? Etait-elle saine et sauve, tout comme elle pouvait l'être à l'orphelinat ? Lui en voulait-elle de l'avoir abandonnée ?
Petit à petit, elle avait l'impression que ses yeux se fermaient d'eux-mêmes, elle se laissa emporter par le sommeil, abandonnée à son sort.
Lorsqu'elle se réveilla, elle était allongée sur un lit rustique dans une petite cabane en bois. Sa jambe était immobilisée et enveloppée dans un bandage serré. Elle se sentait encore faible, mais elle avait moins mal. Elle se mit à regarder autour d'elle, essayant de comprendre où elle était et qui avait pu la sauver.
Elle entendit alors la porte de la cabane s'ouvrir et vit un homme entrer. Il était grand et fort, avec une barbe grise épaisse qui descendait jusqu'à sa poitrine. Il portait des vêtements en cuir et des bottes de randonnée. Son visage était caché derrière une écharpe épaisse, mais elle pouvait voir ses yeux qui brillaient d'une lueur bienveillante.
"Comment vous sentez-vous ?" demanda-t-il avec une voix douce et profonde.
"Euh, elle respira fortement, je crois que ça va.", répondit Oona, un peu surprise.
"Je suis heureux d'entendre cela. Vous avez dormi pendant un jour et une nuit, il s'assit par terre, les jambes sous une petite table basse en bois de chêne, vous avez besoin de beaucoup de repos pour récupérer. Vous avez de la chance que je sois passé par ici et que je vous ai trouvée. La forêt peut être très dangereuse, surtout pour une jeune fille comme vous."
Oona ne savait pas comment remercier cet homme pour l'avoir sauvée. Elle ne savait même pas qui il était, mais elle se sentait en sécurité à ses côtés. Elle se mit à lui raconter son histoire, comment elle avait fui l'orphelinat et comment elle avait atterri dans cette forêt.
L'homme l'écouta attentivement, hochant la tête de temps en temps. Quand elle eut fini, il se leva et alla chercher quelque chose dans une armoire en bois. Il revint avec un bol de soupe chaude.
"Vous devez manger et boire pour vous remettre sur pied", dit-il en lui tendant les plats.
Oona prit le bol de soupe et commença à manger, en appréciant sa saveur réconfortante. Elle avait faim et soif. Pendant qu'elle mangeait, l'homme se mit à parler de la forêt et des dangers qui s'y trouvaient.
"Il y a des loups et des ours dans cette forêt", dit-il, "et il y a d'autres créatures dont nous ne soupçonnons parfois même pas l'existence. Vous devez être très prudente si vous voulez survivre ici."
Oona l'écoutait avec attention, se rendant compte que la forêt était bien plus dangereuse qu'elle ne l'imaginait. Elle se mit à réfléchir à ce qu'elle pourrait faire pour se protéger. Elle avait besoin de trouver de la nourriture et de l'eau, mais elle ne pouvait pas se déplacer facilement avec sa jambe cassée.
"Je ne peux pas vous laisser ici toute seule", dit l'homme, interrompant ses pensées, "Je vais rester ici avec vous jusqu'à ce que vous soyez rétablie. Vous pouvez vous reposer et guérir, et quand vous serez prête, nous trouverons un moyen de vous sortir d'ici en sécurité."
Oona se sentit soulagée et reconnaissante envers cet homme qui avait pris soin d'elle. Elle n'avait jamais rencontré quelqu'un de si gentil et serviable. Elle se mit à lui poser des questions sur la forêt, le monde et sur lui-même. Elle apprit qu'il s'appelait Gregor, et qu'il était un ermite qui vivait dans la forêt depuis de nombreuses années.
"J'ai quitté la ville il y a des années, auparavant j'étais ce que l'on appelle un noble, savez-vous ce que c'est?
-Non, répondit Oona entre deux gorgées.
-Quelqu'un qui a de l'argent, peut vivre dans une grande maison, parfois même un manoir, on est très respecté lorsqu'on est noble. Les paysants, les gueux ne sont là que pour favoriser notre réussite.
-Oh, je vois."
Oona ne comprenait pas vraiment ces mots, elle savait que les paysants travaillaient en général la terre car elle avait entendu les soeurs parler de ces individus leurs apportant des pommes de terres mais elle ne connaissait pas le fonctionnement de ce monde et il semblait qu'elle avait encore beaucoup à apprendre.
"Je suis heureux de vous avoir rencontré, Oona", dit Gregor avec un sourire. "Vous êtes une jeune fille courageuse et forte, vous vous en sortirez bien dans la vie."
Oona sourit timidement, touchée par les paroles de Gregor.
Les jours suivants, Oona resta dans la cabane avec Gregor.
Petit à petit, sa jambe se remis et elle en oublia presque sa fuite de l'orphelinat. Gregor lui apprit comment survivre dans la forêt, comment trouver de la nourriture et de l'eau, et comment se protéger des animaux sauvages. Elle se mit à aimer la vie simple et tranquille qu'ils menaient, coupés du monde extérieur.
Cependant, au fil du temps, Oona commença à remarquer des choses étranges chez Gregor. Il avait des comportements étranges : il partait de temps à autres quelques jours et revenait sans lui dire où il était passé, sans la prévenir. Lorsqu'elle lui posait des question il parlait de manière vague de son passé, et il semblait avoir des secrets qu'il ne voulait pas partager.
Jusqu'au jour où, un matin, un coup de feu la réveilla brusquement.
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