Leurs corps se consumaient dans une harmonie parfaite, entre passion et amour. Harold s'étendit ensuite à ses côtés, regardant ses yeux qui n'exprimaient rien d'autre que de la fatigue et de l'amour. Un sourire prit place sur ses lèvres roses et gonflées d'avoir trop été embrassées. La chaleur était étouffante, et pourtant pour rien au monde il n'aurait voulu bouger et briser cette bulle de bonheur dans laquelle il se trouvait. Les draps se froissèrent quand le corps à côté du sien bougea pour venir se lover contre lui, et mollement il passa un bras autour de ses épaules avant de venir embrasser délicatement sa tempe humide des précédents actes charnels qu'ils s'étaient offerts. La pleinitude les enveloppa un peu plus dans leur insouciance, et ils s'endormirent tous deux, nus l'un contre l'autre, sans rien penser de plus qu'à l'autre et le confort de ses bras.

Harold grogna une fois de plus, plongeant corps et âme dans la chaleur de son amant pour la seconde fois de la journée, agrippant les draps froissés de ses mains. Un souffle de bonheur s'échappa de lui quand il sentit se resserrer autour de lui, son amour. L'une de ses mains quitta les draps et s'aventura sur son corps, le redécouvrant encore et toujours, faisant haleter cette bouche qu'il s'empressa d'embrasser de nouveau. Le paroxysme arriva de nouveau, et avant qu'il n'eut pu prendre conscience de ce qu'il se passait, un cris aigüe retenti dans la chambre et tout s'effondra.

« Ton père veut que tu rentres en Amérique, Harold. Il a trouvé un bon parti pour toi. »

Le jeune Harold regarda durement cette personne qui n'était autre que sa tante. Joufflue, compressée dans son corset et sa robe de soie blanche, Rose Styles ne lui aspirait que mépris et haine. Il ne cilla pas à la nouvelle et se contenta d'hocher la tête. Les choses avaient désormais changées et depuis que sa défunte mère s'en était allé, il se devait d'obéir aux ordres et envies de son très cher père, Desmond Styles. Quelques part au fond de lui, il repensa à Charlie, que l'on avait renvoyé de chez lui à peine habillé et totalement confus quelques semaines plus tôt. Si seulement il avait pensé à prendre ses précautions pour que sa tante ne pénètre pas dans sa chambre. Désormais, Harold devait retourner auprès de son père, pour épouser une jeune femme de bonne famille, pour sauver les apparences et que jamais personne ne sache.

« Nous voyagerons à bord du Titanic. »

Bien évidemment, Desmond Styles ferait tout pour offrir un voyage confortable à sa famille même si le dégoût qu'il devait actuellement ressentir envers son unique fils était immensément grand. Qu'importe à quel point il ne voulait pas quitter son pays natal et sa vie, Harold rentrerai de grès ou de force en Amérique. La perceptive de s'enfuir avec Charlie lui traversa une fois l'esprit avant qu'il ne la chasse définitivement. Le jeune homme devait le détester de ne pas avoir tenter le moindre geste pour qu'on empêche de le mettre à la porte couvert de honte et débraillé. La société ne laissait pas aux hommes, ni aux femmes, le choix ni la chance d'aimer une personne de même sexe qu'eux sous peine d'être pointé du doigt et traité de paria. Harold avait parfois souhaité être comme tout le monde, mais malheureusement il ne trouvait bonheur qu'auprès d'autres hommes.

La veille de son départ pour les Amériques, le bouclé se surpris à verser quelques larmes de tristesse et de désespoir en silence, dans les méandres de cette nuit noire. Son seul réconfort fut dés lors les bras frêles et aimants de sa jeune soeur qui ne l'avait alors jamais jugé. Harold ne comptait désormais plus que sur elle pour comprendre ses peines et les apaiser. Parce que qu'importe qui serait cette femme, qu'importe à quel point elle serait belle, il ne l'aimerait jamais et vivrait pour toujours malheureux et enchaîné à une vie qu'il n'avait pas désiré.