-Bonus : Olivier Giroud.
J'étais cramponné. Mon mal de ventre s'intensifiait au fur et à mesure que ce téléphone sonnait et je savais que ce n'était pas anodin et qu'il fallait sans aucun doute répondre à ce fichu coup de fil qui allait m'apprendre une mauvaise nouvelle malheureusement je n'en avais pas le courage.
Prendre cet appel signifiait : avoir de nouveau mal et je ne le voulais pas. Sans même décrocher je savais ce qu'il renfermait.
Il concernait Inna. On allait m'apprendre une mauvaise nouvelle à son sujet. Je le savais. Je le sentais. Nous avons toujours eu cette connexion entre frère et soeur mais cette fois-ci, je ne le sens pas. Et j'ai beau tenter de la ressentir cette connexion est introuvable. Qu'a-t-on fait à ma soeur ?
— Tu dois répondre. Ça doit être urgent. C'est la deuxième fois qu'il te rappelle. me dit la douce voix de ma copine.
Cette voix que je ne supporte plus tout d'un coup. Sûrement à cause de cette fichue pression qui me rend nerveux. Je ressens cette fichue sensation d'avoir perdu tout mon monde sans même avoir pris connaissance des informations qu'Antoine veut me faire parvenir derrière ce smartphone.
— Veux-tu que je prenne l'appel ? me demande-t-elle gentiment.
— Non. Ce n'est pas la peine. Il doit m'appeller pour un truc idiot, lui dis-je froidement.
Je sais que j'ai tout faux. Ce n'est pas d'une situation idiote dont il veut me faire part mais bien d'une situation grave sinon il m'aurait appelé via un appel vidéo.
Quelque chose de très mauvais s'est produit en Espagne.
— Prends cet appel, je t'en prie. Ça doit être grave, me demande Bethany en me suppliant du regard.
Elle a raison ! Il faut que je prenne ce téléphone maintenant. Alors pris d'un excès de courage, je m'empare du téléphone et répond à Antoine.
— Yo mon gars. Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi tu m'appelles ? lui demandais-je tout en prenant un ton faussement enjôleur afin de mettre au placard mes tiraillements concernant mes multiples émotions aussi sombres les unes que les autres.
Peut-être que ce n'est pas une mauvaise nouvelle après tout ! peut-être je me fais des films. Mais oui ! Ça concerne peut-être les bébés de ma sœur. Il se pourrait qu'elle est accouché plus tôt que prévu.
Et puisqu'elle est fatiguée, elle ne sent pas ma connexion et vice-versa.
— Elles sont nées c'est ça ? lui demandais-je en souriant.
Je tourne ma tête en direction de ma copine et lui souris de toutes mes dents afin de la réconforter dans le fait que ce n'est rien de grave et elle perçoit le message puisqu'elle me sourit également. Bethany attrape ma main libre la serre de toutes ses forces, heureuse que ce ne soit rien de dramatique.
Enfin c'est qu'on pensait.
—Effectivement, elles sont nées. Les jumelles vont bien, elles au moins. Inna m'a fait un énorme cadeau avant de partir. Elle m'a laissé une magnifique trace d'elle.
“ elle a laissé une magnifique trace d'elle ” je déglutis difficilement suite à ce propos lourd de sens.
— Comment ça ? Antoine expliques-toi, je ne comprends rien.»
— Il était trop tard.
— Il était trop tard ? répétais-je.
— Quand je suis rentré de mon entraînement. J'étais à mon entraînement tandis qu'elle était en danger. À cause de cette putain de passion pour le football, j'ai perdu ma femme ! merde combien de fois ce fichu ballon m'a séparé d'elle ? Pourquoi le ballon m'a-t-il fait ça ?
j'ai cette drôle d'impression qu'il n'est plus du tout sobre.
Ce qui expliquerait ses propos incohérents. À mon avis, ils se sont une fois de plus disputés.
— Ce n'est qu'une dispute mon gars. Ça s'arrangera.
— Ça ne s'arrangera jamais. Elle m'a quitté. Définitivement cette fois-ci. Pourtant, Inna m'avait promis qu'elle ne me quitterait jamais et qu'on s'unirait devant l'autel.
Je reste sans voix. Je ne sais plus quoi penser ni même quoi dire tant je suis confus.
— Elle m'a quitté Olivier, dit-il en éclatant en sanglots, des sanglots douloureux. Beaucoup trop douloureux.Aide-moi à comprendre s'il te plaît parce-que je n'y arrive pas. Comment se fait-il qu'une seconde à l'autre une personne peut nous quitter sans même une ombre d'hésitation ? comment se fait-il que du jour au lendemain cette personne même ne se réveille plus jamais ? pourquoi la vie prend-elle les âmes les plus belles ? pourquoi elle ? aide-moi à comprendre avant que je ne devienne fou ! hurle-t-il en pleurant.
je ne dis rien.
je reste bloqué sans même prononcer une seule lettre tant je suis choqué d'entendre un Antoine aussi désemparé demandant de l'aide. Mon ami ne parle plus le temps de quelques secondes. Seul son souffle irrégulier se fait entendre quand des protestations de sa part me surviennent à l'oreille.
on lui arrache le téléphone des mains.
la seconde d'après je ne l'entends plus puis ensuite, c'est la voix de son petit frère Théo que j'entends..
— C'est Théo. Il faut que tu viennes impérativement. Plus rien ne va ici.
— Putain mais on va m'expliquer ce qui se passe !! je ne comprends rien ! éclaire-moi avant que je ne pète un plomb.
Un silence d'aplomb s'installe. De petites secondes qui me paraissent comme de longues heures passent et je ne tiens plus en place. Je me relève d'un seul coup et tout en tirant mes cheveux, je dis :
— Putain Théo parle ! qu'est-ce qui s'est passé ?
— Tu devrais venir en Espagne. Je te le dirais une fois atterri, ce serait te mettre en danger...
non...ce n'est pas possible.
d'après les dires et ce mauvais pressentiment qui me rongeait depuis le début de l'appel -même avant- je comprends que c'est terminé cependant il est hors de question que je parte direction l'Espagne sans entendre ces mots qui certes me détruiront à la minute qui s'ensuit mais je dois les entendre.
— Dis-moi ces mots s'il te plaît, m'exclamais-je les larmes désormais présentes.
— Je suis tellement désolé oli mais c'est avec regret que je t'apprends qu'Inna nous à quitter des suites de ses blessures.
— comment ça ? m'exclamais-je tremblant de la tête aux pieds, mais comment c'est possible ? on s'est parlé il y'a deux jours...elle me disait que ses préparatifs pour son mariage étaient sur le point d'être débuté et que j'allais être le parrain de l'un de ses enfants et que je serais son témoin...alors tu vois, ma soeur va bien.
— C'est difficile de le croire mais malheureusement c'est bel et bien arrivé. Il faut que tu viennes en Espagne lui dire au revoir, m'annonce Théo.
— je la verrais à son mariage alors arrête de dire le contraire ! Inna n'est pas morte.
silence complet.
Je n'entends plus rien du tout. Plus aucun son.
Je reste immobile, le téléphone contre l'oreille et d'un seul coup, les paroles de Théo me reviennent en tête et c'est là que je réalise que ma petite soeur n'est plus de ce monde et je n'étais pas là pour elle.
je l'ai laissée mourir seule.
— Ma soeur est morte...répliquais-je en me mordant la lèvre.
— je sais....
et je me sens partir en arrière n'arrivant plus à tenir debout.
trou noir....
°°°°
aux côtés de Paul, nous nous approchons d'Antoine qui est depuis le début de cette matinée avec Inna dans la chambre où elle a été déclaré décéder malgré le lourd travail du personnel.
Il ne veut plus bouger et pourtant il le faut. Le personnel doit faire son boulot et emmener Inna en chambre mortuaire et prodiguer les deniers soins.
Une fois près du corps inerte de ma soeur, je sens Paul se tendre et son souffle se couper tandis que moi, je ressemble toute la force nécessaire -dont j'aurais besoin- pour faire face à Antoine sans m'effondrer. Je dois me montrer fort pour eux.
— Inna, souffle Pogba en déposant sa main sur sa bouche.
et je sais que désormais il pleure.
— Ça ira Paul, lui dis-je doucement en m'approchant d'avantage d'Antoine qui n'a toujours pas bougé.
ma main se pose naturellement contre son épaule et avec une tonne d'émotion sombre en moi, je lui dis :
— Antoine...
— Non, sa réponse est sèche et catégorique mais il n'a pas le choix. Il doit le faire.
Son regard embué de larmes est déposé sur ma soeur. Ses deux mains entourent avec force les mains d'Inna. Il ne la lâche plus et je sais qu'il ne faut pas que je tourne autour du pot pour qu'il cesse tout contact avec Inna.
Alors je reprends la parole.
— Ce n'est plus Inna, elle est ailleurs.
— Je ne peux pas la laisser partir.
— Lâche ses mains et prend les miennes, je dis en regardant rapidement Paul qui regarde avec tristesse sa meilleure amie.
Antoine déglutit.
— je ne veux pas Olivier !
— je le sais mais tu n'as pas le choix. Allez prend mes mains et laisse là s'en aller.. je déclare la gorge nouée.
...et il m'obéit à ma plus grande surprise.
Je pensais sincèrement que ça allait être plus rude. Le fiancé de ma soeur regarde une dernière fois cette dernière avant de se jeter dans mes bras pleurant à chaudes larmes toutes aussi douloureuses les unes que les autres. Paul nous rejoint et ainsi on serre au maximum Antoine lui envoyant tout notre amour.
Mon Dieu ça fait si mal...pourquoi ? pourquoi tu nous as laissés ? pourquoi tu es partie Inna ?
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