-Bonus : Antoine Griezmann.
Un sourire éclatant vient peindre mon visage en voyant ses deux prunelles brunes aux étincelles ravageuses. J'ai toujours aimé - j'aime toujours- ce regard qui m'a fait tomber raide dingue amoureux de cette femme. Je me rappelle de notre première rencontre comme si c'était hier. Dès que mon regard s'est posé sur cette magnifique femme, j'ai su qu'elle ne serait pas anodine à ma vie.
Et, je ne me suis pas trompé.
-- Je t'attendais, je lui souffle en prenant son visage en coupe.
Malheureusement, je ne ressens pas sa chaleur réconfortante. Ça m'embête énormément mais le principal est que je puisse la voir. C'est le plus important.
-- Antoine...je t'ai déjà dit d'arrêter de m'attendre. Tu sais bien que tout ceci n'est pas réel. Ce n'est que le fruit de ton imagination. Je suis morte.
-- Tu n'es pas morte. Arrête de me dire ça ! c'est inhumain de me faire autant de mal, le sais-tu ?
-- Je ne veux pas te faire de mal. C'est la dernière des choses que je souhaite te faire, tu le sais bien, mon amour mais tu dois te rendre à l'évidence. Je ne suis plus là depuis trois semaines. Je ne reviendrais jamais. Et, pourtant j'aimerais tellement être présente, si tu savais.
Inna dégluti difficilement puis pose sa main sur ma joue. Immédiatement, je ressens cette chaleur réconfortante dont j'ai toujours eu besoin. Bizarrement quand c'est moi qui pose mes mains sur ma femme, je ne sens strictement rien mais quand c'est elle, c'est tout l'effet inverse qui se produit.
-- Antoine, j'ai besoin que tu me fasses une promesse.
-- Ça dépend de quoi.
-- J'ai besoin de savoir que tu vas retrouver goût à la vie. Je sais que tu ne pourras jamais être pleinement heureux. J'en ai conscience cependant je te supplie de ne pas fermer la porte au bonheur ni même aux futures nouvelles rencontres. Je désire que tu vives ta vie entièrement. Sans que tu ne penses constamment au passé. C'est-à-dire à nous. Ça ne te ferait que du mal. Réalise tes rêves, je t'en prie dont celui de te marier. Ne le rejette parce-que je ne suis plus là, mon amour.
- Mais, je l'ai déjà réalisé. Avec toi, je l'ai réalisé. Certes, nous n'avons jamais eu la chance d'échanger nos voeux mais c'est tout comme. Je n'ai pas besoin de ce papier pour que tu sois ma femme. Inna tu es ma femme et je suis ton mari.
De toute façon ce qu'elle me demande est beaucoup trop difficile à réaliser. Jamais ô grand jamais je ne pourrais me marier avec une autre femme que Inna Giroud. Tout simplement parce qu'elle est la femme de ma vie et qu'elle le restera pour toujours. Je n'ai besoin d'aucune autre.
-- Je suis donc Inna Griezmann, dit-elle en souriant de toutes ses dents, J'en suis honorée et très heureuse.
- Je le suis également.
- Ce n'est pas pourtant que tu rester à vie célibataire et malheureux. Retrouve l'amour. Ne le néglige pas. Ce serait commettre une grossière erreur Antoine. J'aimerais également que tu dises à ta soeur qu'elle n'a pas s'en faire. J'ai fait ce qui m'a semblait le mieux. Ce n'est pas de sa faute si aujourd'hui je ne suis plus de ce monde.
-- Mais tu es encore là, je murmure désemparé.
-- Je ne le suis plus, rétorque ma femme en appuyant son front contre le mien, non...ne pleure pas, je t'en supplie.
-- C'est beaucoup trop difficile sans toi ici, je dis en sanglotant, j'essaie désespérément de ne plus penser à ton meurtre, à la façon dont j'aurais pu te sauver si j'avais été un bon mari mais c'est coincé dans ma tête. Ça ne veut pas partir, Inna. J'en deviens fou. Pourquoi es-tu parti de la sorte ? nous avions tant de jours heureux devant nous. Je ne comprends absolument rien. Je t'aime fort. Tellement.
Je sens ses ongles manucurés d'un rose nacré passer tendrement sur mes joues. J'ai toujours adoré ceci. Ce geste à la fois sauvage et tendre m'enflammait.
Au début je n'aimais pas ça. Quand elle prenait ses rendez-vous chez une prothésiste ongulaire ça m'énervait. J'ai toujours pensé qu'elle le faisait pour un autre. Bête d'idée je le sais mais j'étais tellement jaloux. Surtout de Karim. Rapidement j'ai compris qu'elle le faisait exclusivement pour elle. Parce qu'elle adorait ça.
Désormais dans ce nouveau monde sans elle je ne l'entendrai plus jamais prendre ses rendez-vous au téléphone ni la verrai rentrer à la maison heureuse de sa nouvelle pose d'ongle. Ça me fait un mal de chien. J'en souffre. Je suis malheureux.
-- À la minute où nos regards se sont croisés, tu m'as sauvé. Tu ne m'as pas tué comme tu le penses. Ce n'est pas toi le responsable. Mais cet enfoiré qui va croupir derrière les barreaux pour l'éternité.
- Je veux le tuer de mes propres mains. Pour tout le mal qu'il a engendré.
- Mais tu ne dois pas. Pense à nos filles. Elles n'aimeraient pas voir son père en prison. Elles m'ont déjà perdu. Ne reproduit pas mon erreur de les avoir abandonnés. Sache que tu as toujours été un bon et magnifique mari. Tu sais nos disputes infantiles qui m'ont toujours poussé à bout désormais je les adore du plus profond de mon âme.
- Je ressens la même chose vis-à-vis de nos bêtes disputes. Elles me manquent terriblement.
- Elles me manquent aussi. Je n'arrive pas à croire que tu aies réussi à me faire découvrir l'amour avec un grand A. Tu m'as fait aimer et c'est le plus cadeau que tu m'as offert. Je dois te dire aussi que je t'ai aimé jusqu'à plus soif et c'est le plus ensemble. Ensemble nous avons crée deux belles jolies petites filles. C'est l'essence même de notre amour, Antoine.
Je hoche lentement la tête comprenant chaque mot qu'elle vient de me dire. Ces paroles qui resteront à jamais gravé en moi tant elles sont belles et importantes. Je la vois sourire heureuse de me voir l'écouter malgré la situation actuelle qui me donne des envies suicidaires.
Néanmoins ça ne m'empêche de lui dire :
-- Je t'en supplie, reviens-moi. Je ne veux pas vivre sans toi. Je ne peux pas. C'est inconcevable pour nous que tu ne sois plus là. Tu le vois bien.
-- Ça va te demander du temps mais tu y arriveras, j'en suis certaine. Vous y arriverez sans moi.
-- Non. Je ne crois pas. Je ne saurais jamais être un bon père sans toi. Nos filles vont être malheureuses. Puis pourquoi ai-je l'impression que tes mots sonnent comme un adieu ?
-- Crois-moi, tu seras ce merveilleux père que chaque enfant mérite et demande. Tu sauras les élever comme il le faut. Je ne me fais pas de soucis à ce sujet. Pourquoi mes mots sonnent comme un adieu ? parce-que c'est le cas. Je ne reviendrai pas, Antoine. Il est important que tu fasses ton deuil. Il est temps pour moi de m'en aller alors je t'en prie écoute chaque mot qui va sortir de ma bouche.
Inna, la larme à l'oeil, attrape mes mains dans les siennes et les serre terriblement fort dans le but que je sente au maximum sa présence et l'amour surpuissant dont notre couple fait l'objet et ça fonctionne parfaitement.
-- Non..non..non..je refuse en secouant ma tête mais Inna parvient à l'immobiliser sans le moindre mal.
-- Dis à nos amis que je les aime très fort. Désormais c'est à toi de prendre soin d'eux mais ne t'oublie pas. Je veux que tu dises à Olivier qu'il a été un frère génial et parfait et que j'aime sa nouvelle copine. Et qu'il dise à nos parents que malgré tout le désordre qu'il s'est passé entre nous, je les pardonne et que je les aime. Dit à Paul qu'il n'a pas à s'en faire. Là-haut, là où je vais résider désormais, je ferais ce qu'il faut pour que ce soit constamment la bonne humeur et qu'en effet nous nous recevrons bientôt.
Je vois des larmes descendre le long de ses joues. Un gros pincement au coeur me surprend aussitôt. Je ne supporte pas cette vision d'autant plus que je suis dans l'incapacité de les faire disparaître.
-- J'aimerais que tu rappelles constamment à nos deux princesses que je les aime éperdument même si la mort ne m'a pas laissé le temps de faire leurs connaissances. Je les aime très fort. J'espère qu'elles me pardonneront d'avoir lâchement baissé les armes. J'aurais dû me battre davantage pour revenir mais mes blessures étaient beaucoup trop profondes et graves. Je n'ai su faire battre à nouveau mon coeur.
-- Ce n'est pas de ta faute, Inna, je la coupe, Ce n'est pas de ta faute compris ?
-- Et ce n'était pas de la tienne. Antoine, je veux que tu continues le football et que tu rafles tous ces trophées. Devient champion du monde. Réalise ce rêve. Ne reste pas dans cet endroit sombre dans lequel tu es depuis mon départ.
Peu à peu le son de sa voix diminue. Sa présence me quitte et ça m'affole aussitôt. J'essaie de resserrer bêtement l'etau de nos mains mais ça ne fonctionne pas. Ma femme me fil des doigts. Une seconde fois. C'est la fois de trop. Nous avons encore tant de choses à faire. Je ne suis pas prêt à cette phase et je ne le serais jamais.
-- Je serais indéfiniment fière de ta personne. Je serais éternellement heureuse et amoureuse de toi. Malgré mon absence, je veillerais toujours sur vous d'une façon ou d'une autre. J'aurais aimé être là mais comment tu l'as remarquée la vie en a décidé autrement pour moi. Néanmoins tu ne dois pas arrêter de vivre.. Tu dois continuer à vivre même si c'est difficile. Un jour on se retrouvera, Antoine et j'attends avec impatience que ce jour arrive. Je t'aime fort. Vraiment très fort. Ne l'oublie jamais.
Soudainement, la pénombre n'en est plus une. La lumière vient d'être actionné et ma femme n'est plus là. Elle a disparu. Laissant derrière elle, un énorme vide irremplaçable. Je passe ma main droite sur la côté droit du lit et je ne ressens que du froid. Le froid glacial du vide qu'elle a laissé derrière en disparaissant de ma vie.
Soudainement le visage de ma mère apparaît devant mes yeux et l'émotion me submerge à nouveau, violemment.
Je m'écris aussitôt :
-- Inna est morte, maman. Elle est morte, je m'exclame en plaquant ma main sur ma bouche.
Je réalise enfin que ma femme est décédée et qu'il m'est tout bonnement impossible de faire face à au deuil et de rester dans cette maison. Je dois partir dans l'immédiat. Je ne veux plus être ici.
Ma mère me regarde tristement et s'empare de mon corps qu'elle sert aussi fort qu'elle ne l'a jamais fait.
- Je sais mon chéri..je le sais, dit-elle en me berçant.
Devrais-je faire une nouvelle version de cette histoire en tant que Chalet comme je l'avais précédemment dit ?
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