Chapitre III
La nuit était déjà tombée et le noir couvrait le petite planète qu'était Alcione quand elle pénétra dans la salle de Conseil, le regard brûlant de détermination. Tous ses conseillers s'inclinèrent à son entrée et attendirent qu'elle prononce une quelconque parole quand le silence se prolongea dans la pièce.
-Alcione est entre vos mains, je m'en vais demain à l'aube pendant deux mois, pour m'occuper du dossier Cérès. Je compte sur vous pour vous occuper de la planète comme je le fais moi.
Aussi brusquement que lors de son entrée, elle quitta la salle en laissant ses sous-fifres dans leur euphorie et leur confusion. Un sourire victorieux vint se peindre sur son visage alors que ses pas résonnaient dans le couloir vide et sombre.
Il était temps de mettre le plan Zéro en place.
La douce odeur d'épices l'accueillit lorsqu'elle ouvrit la porte secrète de la pièce-prison dans lequel son partenaire de toujours- improvisé- séjournait. Elle poussa un petit soupir satisfait et vint s'asseoir face à la porte de la cellule, le regardant, pour la première fois, la première dans les yeux. Il sentit aussitôt que quelque chose allait changer incessamment sous peu, et qu'elle avait besoin de lui.
-Il est temps que tu saches tout, déclara-t-elle après une minute à le fixer.
Docilement, chose bien moins rare que ses sourires et ses paroles, il hocha la tête, prêt à l'écouter.
-Quand j'ai accédé au trône après la révolution, à la place de ta famille, on m'a expressément ordonné de te tuer. Je ne savais même pas comment tenir un couteau, j'avais juste aidé mes parents à trouver une stratégie pour mettre leur plan révolutionnaire à bien, rien de plus. Ils ont menacé de tuer ma famille si je ne le faisais pas, donc j'ai finit par me résoudre, j'étais pleinement déterminée à le faire quand on nous a présenté, mais t'avoir en face de moi à fait fondre toutes mes résolutions et j'ai préfère simulé ta mort en t'enfermant avec moi sans rien t'expliquer, quitte à ce que tu m'en veuilles à vie. Mais, le Grand Gouverneur a tué ta famille et la mienne, pour se débarrasser des mauvaises herbes qui le dérangeait, en songeant que je lui obéirai. Jusqu'ici, j'ai réussit à éviter tout problème avec lui tout en suivant mes propres principes mais, je suppose que tu le sais, il y a des problèmes avec les hors-la-loi sur Cérès et je vais partir un mois pour m'en occuper. Je leur ai dit que je partais deux mois. Ils vont sûrement faire un sale coup en mon absence, alors, s'il te plaît, surveille discrètement Alcione en mon absence, je t'en supplie...
Un fin sourire se dessina sur le visage de son interlocuteur qui passa sa main à travers les barreaux de sa cellule, lui tendant son poignet avant de lancer malicieusement:
-Dessine-moi vite ta petite planète sur le poignet, que je puisse savoir où tu es n'importe quand en cas de grave problème. Je te fais confiance, cent dix-sept ans sont largement suffisant pour te connaître mieux que quiconque et je sais que tu as un plan derrière la tête, c'est écrit sur ton visage. Sauve le monde de la tyrannie, je te le demande en tant que prédécesseur et successeur de l'héritage de mes parents. Répare leurs erreurs.
-Tu peux me faire confiance.
Les rayons de Lune filtraient à travers les rideaux de la chambre royale quand elle se réveilla pour partir accomplir sa mission. Son plan était déjà tout tracé et elle savait parfaitement ce qu'elle devait faire et ce qui allait se passer.
Elle ouvrit en premier lieu la porte de la cellule du prisonnier et déposa la lettre, qu'elle avait rédigé la veille, entre ses mains avec le trouceau des clefs du château où elle vivait. Elle s'habilla donc ensuite en une tenue passe-partout, contrairement à ce qu'elle portait à l'accoutumée et remonta ses cheveux en une queue de cheval, accrochant un couteau à sa ceinture par sécurité.
Ainsi arriva l'heure tant attendue du départ, qui se passa dans la salle de transfert. L'entierté des lieux dormait à poing fermé mais elle était déjà bien plus éveillée que jamais, se remémorant en boucle les paroles de son partenaire de cent ans, motivée par cette pensée. Rapidement, le transfert entre le Royaume d'Alcione et le Ghetto de Cérès s'efffectua et la jeune femme avait quitté son pays natal pour se téléporter à l'autre bout du système solaire.
Un froid glacial lui ouvrit ses bras dès lors qu'elle posa un pieds sur le sol de la petite planète de Cérès. La différence de température entre l'endroit d'où elle venait et le lieux où elle avait atterit était flagrante et elle regrettait complètement de ne pas s'être mieux couverte. Ceci dit, elle prit son mal en patience et partit arpenter la terre qui s'offrait à elle, ne perdant pas son dessein de vue.
Après une longue marche, alors que la lumière commençait enfin à éclairer son chemin, elle arriva à destination. Un immense bâtiment aux couleurs chatoyantes se tenait face à elle, chose remarquable au milieu des ruines qui peuplaient la terre de Cérès, silencieuse et dangereuses. Elle dû mettre sa main au front pour se faire de l'ombre dans l'espoir d'y voir, tant la lumière devenait importante à mesure que l'astre s'élevait dans les cieux.
Quelques minutes de marche plus tard, elle se trouvait à l'entrée du bâtiment, toquant avec hésitation, de peur de se faire attaquer par surprise. La porte s'ouvrit sur une jeune fille d'environ quinze ans à ce qu'il paraissait physiquement, la dévisageant d'un oeil curieux.
-Qui es-tu? jeta-t-elle aussitôt, le regard méfiant.
-Ash Crowley, d'Alcione, je vous cherchais, Maria.
Le regard curieux s'illumina tandis que le visage restait dur et ferme. Un éclair de réflexion traversa le regard de LaDite Maria qui poussa finalement un long soupir, ouvrant la porte du bâtiment à celle qui lui faisait face.
-Tu as de la chance que je sache parfaitement qui tu es, Ash, je n'aurais pas hésité à te tuer, sinon.
-Merci.
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