18. What to feel ?
1
La nuit était fraiche. Jeonghan était paisible.
L'air sentait le sel et le parfum fleuri de Seungcheol. De l'azalée, comme celui qui poussait dans le jardin de ses parents.
Tout l'agitation du marché de nuit était bien derrière eux maintenant. Ils étaient presque seuls ; quelques personnes avaient décidé de se balader tout comme eux. Jeonghan tourna la tête vers lui et sourit. Il s'autorisa une milliseconde d'observation puis détourna son regard vers leur chemin.
« Un distributeur. » remarqua-t-il à quelques pas d'eux. Ils s'y dirigèrent. « Il y a du soda à la pastèque ! » il commença à fouiller son sac à la recherche de son porte-monnaie. « Ce sera excellent avec les biscuits au thon. »
Il s'apprêta à mettre quelques pièces dans la machine quand la main de Seungcheol se plaqua sur la fente sensée les accueillir. Jeonghan tenta une fois de la retirer mais Seungcheol tint bon.
« Je te l'offre. » dit Seungcheol. « Je t'en dois une depuis la dernière fois. »
« Nan t'inquiète. » répondit Jeonghan mais la main de Seungcheol ne libéra pas le chemin.
« J'insiste. » rétorqua-t-il avec une voix faussement solennelle qui amusa Jeonghan. Il recula de quelques pas et Seungcheol sorti son propre portefeuille.
Il croisa soudainement son regard. Il y répondit par un petit sourire, sa main finissant sa course sur sa nuque pour y coincer les cheveux qui lui frappait le visage à cause du vent.
Seungcheol récupéra les boissons et ils reprirent leur marche. Ils entamèrent une conversation légère ; ils parlèrent travail et coût de la vie à Séoul. Ils se mirent à jour concernant leurs amis et leurs familles.
Ils cherchèrent un coin où se poser assez longtemps pour qu'ils se sentent de nouveau pleinement à l'aise l'un avec l'autre.
Puis ils finirent par trouver un banc libre face à la mer.
Jeonghan leva les yeux vers la falaise et réalisa qu'il s'était assis bien plus qu'une fois ici avec Seungcheol. Une brise balaya ses cheveux sur son visage et il dû tourner la tête dans l'autre sens pour que cela cesse.
C'est comme si la nature lui disait de ne pas ressasser le passé. Malheureusement pour elle, il n'y parviendrait pas ; elle n'avait pas pris en compte la deuxième âme assises sur le banc, toute aussi impactée par la nostalgie.
« J'avais oublié à quel point la vie pouvait être paisible. » murmura Jeonghan en resserrant son emprise sur sa boisson. L'air marin lui gelait les doigts et le bout du nez mais tout ça lui était bien trop familier pour que ça le dérange ; il accueillit la sensation comme une vieille amie.
Seungcheol fixa le même point à l'horizon que Jeonghan et soupira.
« Parfois, je me dis que j'aurai dû revenir ici après les études au lieu de rester à Séoul.
- C'est vrai que tu voulais ouvrir un cabinet ici. » Il faillit rajouter : « Je pourrais travailler pour le journal local ou décrocher un poste au collège. » Force d'une habitude qui n'avait pas lâché l'affaire malgré toutes ces années. Ou peut-être était-ce de se retrouver là tous les deux, comme à l'époque où tournait rond dans leur histoire commune.
Et bien qu'il se fût tut, un court instant Jeonghan les vit rester ici. Il les vit chercher et acheter une petite maison pour la transformer en cabinet médical. Passer des heures à la repeindre, se chamailler sur quelles chaises choisir et s'il faut mettre un canapé ou un banc, commander le matériel et installer l'enseigne. Il les vit fêter l'ouverture du cabinet de Seungcheol mais aussi l'embauche de Jeonghan, sa première promotion, Noël, le nouvel an, les succès de leurs amis...
Puis il revint à lui-même.
« Je suis désolé que rien ne se soit passé comme ça aurait dû. » ne pouvait-il que répondre. Il ne faisait pas confiance à sa voix pour en dire plus sans trahir ses émotions.
Seungcheol fit un petit rire teinté de peine. Il murmura sans amertume :
« Ce n'est pas comme ça que ça marche. On a fait ce qu'on a pu. » Il haussa les épaules. Et devant le silence de Jeonghan, sourit tristement. « On a eu notre chance. » Il se pencha doucement vers son ex pour cogner son épaule contre la sienne.
Jeonghan sourit à la sensation familière.
« C'est vrai... » sourit-il aussi. « J'adore ces galettes. » commenta-t-il en tendant à Seungcheol le sachet.
« Tu te rappelles la fois où Soonyoung en a trop mangé et a vomi ? » ricanna Seungcheol.
Jeonghan fit un bruit de dégout et Seungcheol éclata de rire.
2
Seungcheol posa sa valise à l'entrée de son appartement. Il balaya le séjour du regard puis soupira.
Il traina des pieds jusqu'à la cuisine et glissa dans le réfrigérateur les quelques plats que sa mère lui avait préparé puis sortit une bouteille d'eau et prit la direction de la salle-de-bain pour prendre une douche chaude bien mérité après tout le trajet qu'il avait fait.
Tout propre, une serviette posée sur ses épaules pour empêcher ses cheveux de dégouliner sur son t-shirt, il se laissa tomber sur son canapé. S'appuyant contre le dossier, il ferma les yeux.
Il ne s'endormit pas. Il n'avait pas le droit de le faire tant qu'il n'avait pas entièrement vidé sa valise ; il devait mettre ses vêtements sales à laver, ranger les propres à leur place, en faire de même pour tous les produits qu'il avait amené avec lui et ses chaussures.
Il se demanda un brief instant si Jeonghan avait eu autant de mal que lui à le faire.
Quand ils rendaient visite à leurs parents ensemble, ils étaient toujours tristes et lents une fois de retour à Séoul. Il leur fallait toujours un weekend complet pour finir de vider leurs valises. Avec chaque item qui retrouvait sa plage d'origine chez eux, ils sortaient un peu plus de cette douce atmosphère qu'offrait Bamaeul et se refaisaient à l'agitation et au bruit constante de la capitale.
Seungcheol se leva. Il vida sa valise.
Le rêve était fini. Retour à la réalité.
Son téléphone sonna. Il jeta un coup d'œil à l'horloge de sa cuisine.
Ça ne pouvait être qu'une seule personne à cette heure-ci.
« Hé Kwanie.
- Choi Seungcheol !
- Comment vas-tu ?
- Hansol est rentré de son voyage d'affaire. » il se portait à merveille, cela voulait dire. « T'es bien rentré de Bamaeul ?
- Ouais.
- Comment vont tes parents ?
- Bien.
- ... Comment va mon père ? »
Seungcheol fronça les sourcils.
« Tu ne lui parles toujours pas ?
- C'est lui qui ne me parle pas.
- Seungkwan...
- On en a déjà parlé, Cheol. On ne veut pas d'enfants, ça ne correspond pas à notre mode de vie, on ne pourrait pas en prendre soin correctement... »
Ouais, Seungcheol comprenait parfaitement la situation de Seungkwan et Hansol. Quand lui et Jeonghan avaient annoncé à leurs parents qu'ils ne pouvaient pas se permettre de fonder une famille avec leur vie mouvementée, ils avaient été dévastés. Surtout les Yoon dont Jeonghan était l'enfant unique ; les Choi avaient la chance d'avoir déjà trois petits enfants. Si les parents de Jeonghan s'étaient rapidement fait une raison, ce n'était pas le cas de monsieur Boo qui ne voyait pas comment son fils chéri ne pouvait pas expérimenter la parentalité comme lui l'avait vécu.
Seungcheol revit les yeux humides de Jeonghan, à quelques centimètres des siens, ses lèvres tremblantes et sa figure courbée sous le poids de la culpabilité. Ils venaient de se faire chasser des Choi où se trouvaient initialement les deux familles pour un diner. Ils étaient dans le noir, les stores de la chambre d'enfance de Jeonghan laissaient à peine entrer la lumière des lampadaires à l'extérieur. Seungcheol n'était pas mieux mais il l'avait tout de même pris dans ses bras. Pas pour le réconforter mais pour empêcher leurs deux corps bouleversés de s'effondrer.
« Parle-lui. Pas à ce sujet. Il finira par se faire une raison. C'est ton père, il t'aime plus qu'un enfant qui n'a existence que dans son imagination. »
Une respiration saccadée lui répondit. Puis quelque chose frotta le micro et une autre voix se fit entendre. Seungkwan rouspéta en fond.
« Hé Seungcheol, ça va ?
- Hansol, oui, oui. »
Il eut plus de débattement. Sûrement Seungkwan tentait de reprendre le téléphone.
« Wonwoo nous a dit que Jeonghan était aussi à Bamaeul.
- Heu oui, c'est vrai. » Wonwoo était devenu bien bavard avec le temps...
« Vous vous êtes vu ? Ne ment pas. »
Seungcheol rougit, bafouilla, choqué que Hansol puisse penser qu'il ne lui dirait pas la vérité (ça ne lui avait juste pas traversé l'esprit assez vite).
« Alors ? » pressa Hansol.
« On a déjeuné chez ses parents, avec les miens.
- Vos parents sont toujours copains. C'est super ça. » Seungcheol put parfaitement entendre le sourire dans sa voix. Il sourit aussi.
« Ouais. C'était fun. Ensuite, on s'est pas vu pendant plusieurs jours.
- Tu l'évitais ?
- Non ! J'ai fait plein de choses pendant ce temps-là, c'est tout !
- T'aurais pu l'inviter.
- T'es pas bien dans ta tête, toi. Il n'aurait jamais accepté. »
Hansol soupira.
« C'est vrai que vous êtes aussi bornés l'un que l'autre... Je sais pas pourquoi, je crois toujours que Jeonghan est plus mature que toi. »
Seungcheol bafouilla encore. S'il y en avait un plus mature que l'autre, c'est clair que c'était Seungcheol ! Jeonghan était un goblin chaotique déterminé à semer terreur et trouble autour de lui ! Il traversait la route sans regarder de droite à gauche, reposait des articles dans les mauvais rayons, glissait un vêtement de couleur dans la machine des gens qui l'avaient contrarié au lave-automatique... Quand ils étaient encore ensemble, Seungcheol devait toujours l'empêcher de faire des bêtises !
« On s'est tout de même revu quelques fois avant son départ. » rétorqua-t-il au lieu de faire par de son outrage.
« Ah bon ?
- D'abord au marché de nuit et ensuite à la plage et une fois j'ai apporté un truc à sa mère et il était là.
- C'était juste le hasard tout ça ! Tu l'as pas invité une seule fois à faire quelque chose avec toi.
- Pourquoi je ferais ça ? On se reparle à peine, il ne veut clairement pas passer du temps avec moi.
- Ouais, bien sûr. » Seungcheol imagina la mine d'Hansol à ce moment-là. Il avait sûrement les lèvres pincées et les sourcils froncés, l'air particulièrement déçu ; comme un parent dont l'enfant aurait commis la même erreur pour la vingtième fois. « Bref. Tu savais que le restaurant de Mingyu a gagné une nouvelle étoile ?
- C'est pas vrai !
- Si si. Ils organisent une grosse réception pour l'occasion. Il y a beaucoup à faire, c'est pour ça que Wonwoo a appelé Seungkwan.
- Ils ont encore besoin de main d'œuvre ?
- Probablement, Seungkwan et moi sommes pas sûrs de pouvoir nous libérer pour les aider. Tu devrais appeler Wonwoo. Ça fait longtemps que vous ne vous êtes pas parlé, en plus... »
Seungcheol remercia Hansol, salua rapidement Seungkwan puis raccrocha.
Il n'avait rien de prévu le lundi de la semaine prochaine, c'était l'occasion parfaite de revoir ses amis d'enfance ; quelque chose qu'il avait eu du mal à faire à cause de son travail. La dernière fois qu'il avait vu le couple (et d'autres amis) remontait tout de même à l'anniversaire de leur fille il y a quelques mois déjà.
Et Nawon était l'enfant de ses amis qu'il voyait le plus, c'était pour dire ! Il pourrait croiser le fils de Junhui ou les jumelles de Chan, il ne le reconnaitrait absolument pas !
C'était donc décidé, il allait s'impliquer un peu plus dans la vie de ses êtres chers et pour bien commencer, aider Wonwoo et Mingyu a préparé leur réception était parfait.
Il composa donc le numéro de Wonwoo.
« Hé Cheol ! Que me vaut le plaisir de cet appel ? » Wonwoo semblait content de l'avoir au téléphone mais aussi particulièrement occupé et tendu. Seungcheol décida donc d'aller droit au but.
« Hansol m'a dit pour votre fête.
- Réception. » corrigea Wonwoo. Seungcheol leva les yeux au ciel.
« ''Réception'', répéta-t-il, Vous avez toujours besoin d'aide ? Je suis dispo lundi prochain.
- Oui ! Merci Seungcheol, c'est par-fait ! Tu peux être au resto à sept heures ?
- Du mat' ?
- Oui.
- Bien sûr.
- Ok, merci champion ! On se voit lundi ! »
Et il raccrocha.
Le pauvre devait vraiment être débordé.
Seungcheol haussa les épaules, posa le téléphone et retourna vaquer à ses occupations. Il mit cette affaire de côté pour se mettre à jour au niveau du travail en lisant les rapports que quelques de ses collègues lui avaient envoyé pendant ses vacances.
3
Parfois, Jeonghan en faisait un peu trop. Marc le savait, il l'avait vu faire à plusieurs reprises. Et si maintenant, il n'était plus impressionné, il ne fut tout de même pas prêt à ce qu'il le réveil aux aurores parce qu'il voulait arriver à 6h30 au restaurant de Mingyu pour les préparatifs au lieu de sept heures comme Wonwoo leur avait demandé. Tout ça parce qu'il voulait être « le premier sur place ». Il ne savait pas contre qui Jeonghan faisait la course (sûrement contre tous les autres réquisitionnés pour aider) ou pourquoi (sûrement pour rester le favori du couple Kim-Jeon) mais Marc obtempéra.
Il était effectivement 6h30 quand ils passèrent les portes du restaurant, les bras chargés d'articles de décoration achetés par Jeonghan la veille.
Un Wonwoo complètement débraillé sortit des cuisines pour voir qui avait débarqué dans le restaurant de son mari si tôt et, reconnaissant le duo, se précipita pour prendre Jeonghan dans ses bras.
« Oh, merci d'être déjà là ! C'est tellement dur d'organiser quoique ce soit alors que le resto est en activité ! En plus, avec la nouvelle étoile, il y a encore plus de client, c'est infernal ! »
Marc grimaça. Wonwoo ne travaillait même pas au restaurant, sa présence indiquait clairement un surmenage ; peut-être auraient-ils du reporter la fête à plus tard...
Il s'inquiéta un peu plus quand il se laissa tomber dans les bras de Jeonghan en recherche de réconfort. Jeonghan lui caressa la tête quelques fois avant de l'éloigner doucement de lui.
« On va y arriver, d'accord ? »
Wonwoo hocha la tête. Jeonghan sourit.
« Bien, on a ramené les guirlandes que t'as demandé et d'autres petites choses sympas. Il y a des photophores, du papier chiffon et des faux diamants pour les tables.
- Dis-moi que tout ça est doré, pitié.
- T'inquiètes, chef. On a respecté les couleurs. » Jeonghan fit un clin d'œil.
Wonwoo jeta un coup d'œil aux achats et fit un pouce en l'air à ses amis.
« Merci à vous deux, vraiment. Il faudrait accrocher les guirlandes tout autour de la salle, à précisément trente centimètres du plafond. D'autres personnes vont normalement en ramener plus donc c'est pas grave si vous ne faites pas tout le tour de la pièce. On dispersera les diamants sur la table quand les nappes arrive- »
Le téléphone de Jeonghan sonna, interrompant Wonwoo. Jetant un coup d'œil au nom qui s'affichait, il fronça les sourcils.
« Faut que je réponde, c'est le travail. » dit-il simplement avant de s'éloigner. Marc observa son expression passer de la curiosité à l'agacement puis à la panique. Il raccrocha, revint en trottinant vers les deux adultes.
« Ils savent pas ce qu'ils ont fait de mon dernier article.
- Celui qui devait être imprimer aujourd'hui ?
- Ouais. » Jeonghan saisit les mains de Marc « Est-ce que tu peux rester pour aider Wonwoo s'il-te-plait, j'en ai pas pour longtemps. »
Marc hocha la tête, libéra une main pour sortir les clés de sa voiture de sa poche et la posa dans celle de Jeonghan.
« Tiens, ça ira plus vite qu'en transport.
- Merci, Marc. » répondit Jeonghan en posant un baiser sur sa joue. « Je me dépêche ! » dit-il à Wonwoo en courant à reculons vers la sortie.
Marc échangea un regard avec Wonwoo qui haussa les épaules. Ils décidèrent de ne pas trainer alors Wonwoo donna une paire de ciseaux, de l'adhésif double-face et un escabeau à Marc et laissa ce dernier se débrouiller tout seul pour mettre les guirlandes en place pour retourner s'occuper du menu et d'autres trucs que Marc ne connaissait pas.
Alors Marc se mit à travailler consciencieusement. Au début, ce fut un peu difficile de monter sur l'escabeau mais après trois guirlandes accrochées avec succès, il se sentit plus confiant perché aussi haut. Il travailla approximativement une heure tout seul avant que d'autres amis de Mingyu et Wonwoo arrivent. La salle se remplit alors d'un brouhaha et d'une énergie qui plurent à Marc.
Il prit le temps de saluer chaque personne qui passait la porte ce qui lui permit de faire plein de rencontres ! Il s'avère que Mingyu et Wonwoo connaissaient vraiment beaucoup de personnes de milieux très différents. Il y avait Booyoung, par exemple, qui était danseuse classique ou encore Myeongil qui possédait sa propre galerie d'art. Il accrocha particulièrement avant la professeure d'histoire et géographie Minyeong.
« C'est la première fois que je te vois. » fit-elle remarquer après s'être présentée à lui. C'était la seule qui s'était habillée en tenue qu'on pourrait qualifier de « bricolage » avec sa salopette en jeans et ses cheveux attachés en un chignon haut.
« Je suis le petit-ami de Jeonghan. Je connais Wonwoo et Mingyu depuis pas longtemps en fait.
- Et tu as accepté de les aider à gérer ce bordel monstre ? » Elle fit un rire sincère mais court. « Merci à toi d'être là aujourd'hui, ça ne doit pas être évident.
- C'est tout naturel ! »
Elle refit un petit rire et rajouta plus doucement : « Jeonghan a toujours aimé les gentils garçons... » avant de s'excuser pour aller aider Booyoung à déplacer quelques tables.
Marc rougit à l'idée qu'il plaisait à Jeonghan. Il le savait, bien sûr. Ils étaient ensemble pour une raison. C'est juste que de l'entendre de la part d'une autre personne le rendit particulièrement heureux.
Il fut malheureusement sorti de son état joyeux par Myeongil qui lui apportait une énième boite de guirlandes (il ne savait pas à quel moment il avait été décrété qu'il était le seul apte à monter sur un escabeau pour les accrocher). Il tout juste eu le temps de monter sur l'échelle à nouveau quand la porte s'ouvrit encore et la forte lumière de l'extérieur éblouit Marc. Il leva les yeux pour saluer le nouveau venu mais ne vit pendant un instant qu'une grande ombre. Quand il retrouva pleinement la vision, l'homme était face à lui, prêt à le saluer.
« Salut. Seungcheol, un ami des propriétaires. » dit-il en serrant fermement la main de Marc. Celui-ci le fixa, intrigué. Il ne savait où il avait déjà vu ce visage avant mais il connaissait très bien ce prénom. Il ne serait pas...
« Hé, moi c'est Marc. Aussi ami des propriétaires. Mais depuis peu... »
Seungcheol fit un petit rire. Ses yeux se plissèrent et ses lèvres pulpeuses s'étirèrent pour laisser place à des dents d'une blancheur épatante. Il lâcha la main de Marc, pétrifié par la vision en face de lui.
« Faisons de notre mieux pour aider Mingyu et Wonwoo ! » s'exclama-t-il en tapotant l'épaule du blond. Il s'excusa pour continuer à saluer les quelques autres personnes qui s'occupaient d'accrocher les guirlandes.
Marc baissa les yeux vers sa boite de ruban de papier multicolores.
C'était impossible.
Qu'est-ce que l'ex-mari de Jeonghan faisait là ?
Est-ce que Jeonghan était au courant ?
Comment réagirait-il s'il savait ?
Marc sortit son téléphone de sa poche, ouvrit sa conversation SMS avec son petit-ami, ses doigts lévitèrent au-dessus du clavier, il remit son téléphone dans sa poche.
Ah. C'était lui sur le parking de l'hôpital. Réalisa-t-il soudainement. Il est médecin ? Est-ce que Jeonghan a dû travailler avec lui ?
« Oh, mon gentil garçon est là ! » s'exclama Minyeong. Marc se figea. Il leva doucement les yeux de son téléphone avec horreur alors que Minyeong jouait avec les joues d'un Seungcheol tout aussi gêné qu'amuser ; se laissant faire sagement.
« Jeonghan a toujours aimé les gentils garçons... »
Il détourna le regard et grimpa sur son escabeau.
Ça veut rien dire ! pensa Marc. J'ai un faible pour les forts caractères, ça veut pas dire que toutes les personnes comme ça m'attirent ! Et puis, Jeonghan a divorcé de ce type pour une raison et c'était il y a si longtemps. (Et puis je suis plus un bon garçon que lui, je suis arrivé deux heures avant lui !) Il fit un rire discret suivit d'un soupir de soulagement. Je m'inquiète pour rien !
« Hé, je peux emprunter ta paire de ciseaux ? » entendit-il en-dessous de lui. Il sursauta, glissa et atterrît à moitié dans les bras de son interlocuteur.
Qui s'avéra être Seungcheol lui-même.
« Ça va ? » demanda-t-il, réellement inquiet. « Je vais checker tes chevilles, si tu le veux bien. » Il était bel et bien docteur. Il traina Marc vers une table et le fit assoir. Il examina en silence quelques instants les chevilles de Marc avant de conclure que tout allait bien.
« On peut facilement se blesser en faisant ce genre de chute. Désolé de t'avoir surpris... »
Marc se sentit rougir. Seungcheol était vraiment beau en fait. Il comprit Jeonghan en cet instant.
« C'est pas grave, vraiment !
- Nan sérieux. C'était quelque chose comme chute. Minyeong m'a dit que tu es le compagnon de Jeonghan... Il m'aurait tué si je t'avais fait du mal. » il grimaça ; Marc ria.
Ils discutèrent un petit peu. Ils se présentèrent un peu mieux ; parlèrent carrière et hobbys. Seungcheol expliqua que Mingyu, Wonwoo, Jeonghan et lui se connaissaient depuis un peu moins de vingt ans et Marc rebondit sur cette information.
« Ah mais du coup, tu connais Jeonghan depuis très longtemps !
- Depuis nos quinze ans. » acquiesca Seungcheol en lui passant une autre guirlande.
Marc hésita.
« Est-ce que... tu pourrais me parler de lui, un peu. »
La surprise de Seungcheol laissa vite place à un grand sourire.
« Mais bien sûr ! »
Marc qui développe un petit crush sur Seungcheol, avouez que vous ne l'aviez pas du tout vu venir :D
Je vous jure que j'ai essayé de poster ce chapitre plus tôt (je l'avais même annoncé sur Insta) mais ma famille me tient la cheville TOUS LES JOURS parce que je rentre bientôt en Métropole donc ils me coupent toujours en pleine séance d'écriture. Par exemple : à l'heure où je vous écrit, il me reste trente minutes pour me préparer à aller à la plage, ce qui n'était pas prévu il y a encore dix minutes :')
(Je sais pas quand mes lecteurs anglophone auront la suite eux...)
Bref. Il s'est passé des choses dans ce chapitre. Beaucoup de réflexions et de sentiments, j'espère que ça vous aura plu.
A un de ces jours hein ;')
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top