13. The Most Dangerous Thing Is To Love
Jeonghan ouvrit les yeux et s'étira. Une partie de son corps chevaucha celui de Marc qui gigota un peu dans son sommeil. Il s'écarta de celui-ci, posa un baiser sur sa joue puis quitta les draps chauds pour s'assoir au bord du lit. Il sentait qu'une belle journée s'annonçait.
Il jeta un coup d'œil au réveil sur la table de chevet ; ils avaient tout le temps du monde pour aller au travail.
Il secoua un peu Marc et posa un baiser sur la joue de celui-ci quand il sembla se réveiller.
« Faut qu'on se prépare. » prévint-il en chuchotant. Marc gémit.
Il se tourna et agrippa la taille de Jeonghan ; un sourire malin mais toujours endormi éclaira son visage.
« Et si on n'allait pas travailler aujourd'hui ?
- Marc... » sourit Jeonghan. S'il s'écoutait, il resterait pour sûr couché avec son petit-ami. Dommage qu'ils aient des obligations et des collègues beaucoup trop attentifs et bavards pour cela.
« Alleeeeeeeeez ! » Marc s'enroula autour de la taille de Jeonghan et commença à le chatouiller. Commença alors une bataille entre les deux hommes. Jeonghan se tourna dans tous les sens pour échapper aux mains malicieuses de Marc. Rapidement, ce dernier prit le dessus ; il immobilisa Jeonghan entre ses bras et chatouilla toute la longueur de son dos de petits baisers. Finalement, ils se calmèrent.
« Seun— Ce ne serait vraiment pas raisonnable ! Ils vont tous se demander où on est passé !
- Et puis tu vas manquer à Nana. Pauvre, pauvre vieille femme. » ricana Marc. Il se tourna sur le dos et posa un baiser sur la hanche de Jeonghan. Ce dernier ne baissa pas les yeux vers lui mais posa tout de même sa main sur son front.
« Bon ! je vais aller prendre ma douche ! » il tapa dans ses mains une fois puis se glissa rapidement en dehors du lit.
Dans la salle-de-bain, les deux mains fermement repliées autour du rebord du lavabo, il s'observa dans la glace. Son regard était dur, ses lèvres pincées ; il se détestait. Il avait encore failli appeler Marc « Seungcheol ».
Tu aimes vraiment tout foutre en l'air, hein ? Pensa-t-il. Il détourna le regard, toujours la mine sombre.
« Bonne journée » ? Journée de merde plutôt.
Il devait se vider la tête.
« Marc ? » appela-t-il.
« Oui ? » entendit-il de l'autre côté de la porte.
« J'ai un truc important à faire avant d'aller au boulot. Est-ce que tu pourras prévenir Nana que je viendrai dans l'après-midi ?
- Ok, pas de soucis ! »
2
« Docteur Choi est-ce que vous pourriez... Vous rentrez déjà ? » l'infirmière ferma lentement le dossier qu'elle tenait, gardant un regard surpris vers Seungcheol. Celui-ci avait arrêté de bouger. Son manteau n'était qu'à moitié enfilé. Ses lunettes étaient toujours perchées sur son nez. Il se préparait effectivement à partir.
Il jeta un coup d'œil à l'horloge au-dessus de la porte de son bureau, inquiet qu'il soit trop tôt pour cela. Vingt-et-une heure. C'était bon, non ?
« Effectivement. » répondit-il légèrement. Comme s'il n'était pas conscient de la réputation qui le poursuivait. « C'est urgent ?
- De quoi ?
- Le dossier.
- Ah oui ! Heu, non. Ça peut attendre, en fait. » elle chassa l'affaire d'un revers de la main, lui fit un petit sourire et referma la porte.
Il haussa les épaules et dans un même mouvement finit d'enfiler son manteau. Il prit son sac et, commençant à siffler un petit air enjoué, verrouilla la porte de son bureau.
Il faisait nuit mais la ville de Séoul était pleine de vie. Il y avait du monde partout, de la circulation et toutes les enseignes étaient encore allumées. L'air était frais mais pas glacé comme quand il rentrait au milieu de la nuit.
Il y avait même encore des enfants et des adolescents au parc ! Il sourit en observant les enfants jouer aux billes, s'échanger des cartes de jeux et se courir après ; les discussions de quelques jeunes filles se mélangeant aux cris des enfants et les rires des parents qui prenaient des nouvelles les uns des autres. Il s'arrêta sur le groupe d'adultes.
Il y avait une époque où il pensait encore que ce serait lui un jour.
Il ignora la boule qui lui obstruait la gorge pour continuer sa route. Il continua cependant à se gorger de l'agitation de la ville ; c'est pour cela qu'il n'avait pas pris sa voiture, après tout.
Le chemin jusqu'à chez lui fut très agréable. Et d'humeur et pas trop fatigué, il avait même décider de s'arrêter à la supérette pour acheter quelques ingrédients. Ce soir, il n'allait pas cuisiner un plat bien sophistiqué mais ça changerait de la nourriture impersonnelle qu'il ingérait tous les jours.
Satisfait de la présentation de son assiette de pâtes au pesto, il avait même pris une photo pour son compte Instagram. Il avait décidé que celui-ci serait comme un journal pour montrer sa progression ; pour monter à ses amis à quel point il allait mieux et comment il se s'occupait mieux de lui-même. Yongsu avait été très fier de lui proposer cette idée.
Il mit de la musique et savoura son plat. Puis il s'installer sur son canapé et regarda une émission humoristique avant d'éclater en sanglot devant une série tragique. Quand il partit se coucher, il n'eut aucun mal à s'endormir.
Le réveil ne fut pas non plus compliqué. Son réveil sonna les six heures du mat ; il l'éteignit rapidement puis se prépara.
Pas à aller au boulot. Mais pour une randonnée.
C'était sa passion. Il adorait en faire avec son père et ses frères. Il avait adoré en faire avec Jeonghan. Et sans nul doute il adorerait en faire de lui-même.
Il avait repéré un spot à une demi-heure de chez lui et d'après certains internautes, il y avait une vue magnifique au bout du sentier. Alors il avait pris sa décision : il se remettait à la randonnée !
Vers sept heures, il fut au départ du sentier. A dix heures, après avoir bien profité de la vue, il entama la descente.
Il avait un peu galéré à monter puisqu'il n'était plus aussi en forme qu'avant mais cela lui avait tout de même fait le plus grand bien. Il s'était posé en arrivant au bout du sentier ; il avait savouré la fraiche brise, le chant des oiseaux et le calme environnant. Il avait fait le vide dans sa tête et s'était concentré sur sa respiration.
Une fois qu'il s'était senti pleinement ressourcé, il avait décidé de partir.
Sa paix d'esprit ne dura cependant pas très longtemps. Alors qu'il était déjà arrivé à la moitié du retour, il fit une rencontre qui le surpris. La personne passa à côté de lui ; ce fut d'abord son odeur qui retint l'attention de Seungcheol puis ses cheveux.
S'écoulèrent quelques secondes avant que Seungcheol ne réagisse réellement.
« Jeonghan ? » Seungcheol essuya la sueur qui coulait dans ses yeux. Il ne s'était pas trompé, c'était bien Jeonghan. Il portait un grand t-shirt évasé et un short de sport noir ; à ses pieds les mêmes baskets de sport qu'il portait depuis qu'ils avaient aménagé à la capitale. Seungcheol douta qu'il pratiquait beaucoup la randonnée, lui aussi.
Le châtain s'arrêta dans son ascension pour se retourner vers Seungcheol. Il parut brièvement surpris.
« Oh. Bonjour Seungcheol. » dit-il sans pleinement lui faire face.
« Je ne savais pas que tu continuais la randonnée.
- Seulement de temps en temps. »
Seungcheol voulut continuer un peu à discuter mais Jeonghan ne semblait vraiment pas enclin à lui parler. Comme quand ils étaient plus jeunes, que Seungcheol avait fait quelque chose qui avait déplu à Jeonghan et que celui-ci cherchait comment lui partager sa pensée sans être trop brusque.
Seungcheol s'affaissa un peu sur lui-même. Il soupira.
« Écoute, Jeonghan. Je suis désolé de pas être venu à ton pot de départ ; Je n'osais pas trop et puis, le temps de rassembler mon courage, ça m'est totalement sorti de la tête. La vérité, c'est ce que c'était chouette d'avoir quelqu'un avec moi au bureau et ça me faisait beaucoup de peine de me retrouver tout seul encore. Enfin bref. Pardon encore et puis... bonne randonnée. »
Jeonghan l'observa un moment, le visage illisible. Puis, il arrangea son t-shirt et remonta son sac sur ses épaules.
« OK. » répondit-il simplement. Puis il se mit pleinement dos à Seungcheol et continua son chemin.
Seungcheol resta immobile un moment ; même quand l'autre homme ne fut plus dans son champ de vision, sa figure pleinement absorbée par la végétation, il ne bougea pas.
Qu'est-ce que c'était que ça ? pensait-il en boucle.
Il n'avait jamais vu Jeonghan aussi indifférent. A part le jour de leur divorce... Était-il si en colère contre Seungcheol ? Il n'avait pas l'impression que ne pas aller au pot de départ était si grave... Il ne voyait cependant pas autre chose qui aurait pu être la raison de sa colère.
Peut-être que Seungcheol l'avait blessé plus qu'il ne le pensait ? Peut-être que Jeonghan avait vraiment tenu à ce qu'il vienne ?
Ses lèvres s'étirèrent en un grand sourire puis il fronça les sourcils. Il n'y avait aucune raison de se réjouir ainsi des sentiments de Jeonghan ; surtout qu'ils étaient négatifs !
Seungcheol soupira. Il leva les yeux au ciel, soupira encore, puis continua sa descente.
De toutes façons, il ne pouvait se permettre de trainer plus longtemps. Il devait se dépêcher de rentrer se préparer : il avait été invité à déjeuner chez Seungkwan et Hansol.
3
L'appartement de Seungkwan et Hansol était à leur hauteur. Il était chic et grand mais aussi confortable et plein de couleurs. Seungcheol savait qu'avec leurs carrières très prenante, ils n'y passaient pas tant de temps que cela mais il était content qu'ils aient au moins pris le temps d'en faire un endroit accueillant.
Hansol rentrait tout juste d'un énième voyage, d'ailleurs.
Il n'allait pas forcément bien loin de Séoul mais cela nécessitait souvent qu'il dorme au moins une nuit sur place. Les premières fois avaient été difficiles. Seungkwan avait appelé Seungcheol pour qu'il lui tienne compagnie, sachant que celui-ci serait encore au travail à l'heure de son couché.
« Seungcheol ! Tu as pu venir finalement. » l'accueillit Hansol. Ils se firent une rapide étreinte. Seungkwan ne tarda pas à apparaitre, bondissant jusqu'à leur invité. Il attrapa le visage de Seungcheol qu'il rapprocha du sien pour le détaillé du regard.
« Mais c'est qu'il est tout beau, notre Cheolie ! Regarde, Hansol ; pas un seul cerne à l'horizon ! »
Hansol se pencha avec curiosité et hocha la tête vivement. Seungcheol se sentit rougir d'être ainsi le centre de l'attention. Il se glissa en dehors des mains de Seungkwan et fuît dans le séjour.
La table était déjà mise, pleine de bonnes choses l'en couvrait ; il y avait tout juste assez de place pour pouvoir s'installer.
« Comment se fait-il que tu sois aussi frais, Seungcheol ? Même ta peau est plus bronzée. Aurais-tu vu la lumière du soleil ces derniers jours ?! Je n'ose y croire.
- Tu es si dramatique, Kwanie. » remarqua Hansol sans lever les yeux des chocolats que Seungcheol avait ramené. Bien sûr, Seungkwan commença à rouspéter.
Assis à la table avec le couple qui se chamaillait sans gêne, Seungcheol repensa à eux plus jeunes. Hansol et Seungkwan n'avaient pas vraiment changé. Ou plutôt, ils avaient changé mais ensemble. Ils marchaient toujours en tandem.
C'est ce que Seungcheol avait souhaité pour lui et Jeonghan.
Il fallait croire qu'ils n'étaient pas aussi compétents que Seungkwan et Hansol. Ou aussi chanceux...
« Comment vous faites ? Vous avez l'air si synchro. Vous êtes comme des âmes sœurs. C'est quoi le secret d'une telle entente ? » demanda Seungcheol, ses yeux grands ouverts d'admiration. Seungkwan et Hansol faisaient toujours ressortir son côté grand romantique.
Seungkwan soupira. Il croisa le regard de son mari puis celui de Seungcheol. Ce n'était pas quelque chose dont il aimerait parler avec ce dernier mais il avait l'impression qu'il en avait besoin. Alors il posa sa fourchette et s'essuya la commissure des lèvres.
« Il y a trois ans, nous avons rompu.
- Quoi ?
- Puis, on s'est remis ensemble au bout de quelques semaines. »
Ils n'avaient rien dit à qui que ce soit. Ça n'avait pas été une bonne période pour eux ; déjà avant leur séparation. Hansol courait dans tous les sens et Seungkwan ne parvenait pas à finir un album ; leur maison ne ressemblait à rien et le sommeil se faisait rare. Ils étaient tous les deux tout le temps à cran et, malheureusement, toute cette frustration accumulée se relâchait toujours sur l'autre. Ils se disputaient énormément et pour tout et n'importe quoi. C'était devenu difficile de passer la porte de la maison car ils savaient qu'ils ne passeraient pas une bonne soirée et une encore moins bonne nuit. Il était arrivé que Seungkwan ne rentre pas du tout, préférant passer de longues heures isolé dans le studio d'enregistrement ; Hansol avait rallongé plusieurs voyages pour ne pas avoir à confronter leur situation... Toute cette situation avait été très moche et très dur pour eux. Les choses n'avaient pas vraiment changé après que leurs situations professionnelles se soient arrangées ; ils avaient continué à se disputer à se faire plus de reproches que de cajoles. Jusqu'au jour où Seungkwan avait pris son inspiration, prêt à se plaindre et qu'aucun mot n'eut le temps de traverser ses lèvres que Hansol pleurait déjà. Il avait craqué. Et Seungkwan juste après.
Ils avaient pleuré un bon coup, échangé leurs sentiments et pensées, puis avaient pris rendez-vous avec une conseillère maritale.
« On a cherché à arranger les choses et on a réussi. » conclut Seungkwan. Sous la table, la main d'Hansol était légèrement posée sur son genou en preuve de soutient.
Hansol avait beau être un poète, il avait toujours manqué de délicatesse dans sa manière de parler ; il était beaucoup trop franc pour beaucoup. C'est pourquoi Seungcheol grimaça à son intervention.
« Jeonghan et toi, vous n'avez même pas vu qu'il y avait un problème. Je ne pense pas que tout le monde s'en soit rendu compte pourtant il y avait tellement d'indice. Tu ne savais jamais où il était ou qu'est-ce qu'il faisait quand Seungkwan te le demandait. Je ne me rappelle pas que tu aies réellement réfléchit à quoi lui offrir pour son anniversaire l'année avant votre divorce. Vous avez arrêté d'organiser des barbecues et des diners de Noël. Tu ne m'as pas non plus envoyé le lien de l'article pour lequel Jeonghan s'est battu ; rien. Vous ne faisiez plus attention, ni à l'un, ni à l'autre. » Il quitta Seungcheol de ses yeux perçant pour prendre son verre d'eau. Il but une gorgée puis conclu : « Au lieu de vous hurlez dessus, vous êtes devenu silencieux. Jusqu'à ce que Jeonghan en le supporte plus et demande le divorce. »
Seungcheol baissa les yeux sur son assiette. Il avait perdu l'appétit.
« Je... je n'avais jamais vu ça comme ça.
- On l'avait bien compris. Mais vaut mieux tard que jamais.
- Oui... »
Hansol hocha la tête. Il étudia le visage de son ami et, comprenant qu'il avait encore une fois était un peu trop brusque, fit une mine peinée.
« Tu sais ce qu'on dit Seungcheol. On apprend de ses erreurs. Je sais que tu feras mieux dans ta prochaine relation.
- Si tu le dis... »
Et si Seungcheol ne voulait pas d'une prochaine relation ?
4
« Je t'aime.
- Tu m'aimes ?
- A la folie. »
Seungcheol embrassa les temps de Jeonghan, ses joues, sa mâchoire, son cou. Son fiancé gigota un peu sous lui, rigolant doucement aux tendres chatouilles. Il continua ses baisers jusqu'à atteindre les épaules de Jeonghan. Il remonta ensuite pour poser un dernier baiser sur les lèvres de Jeonghan.
Il voulut s'écarter pour laisser son partenaire respirer mais celui-ci le maintenu fermement en place par les joues. Finalement, c'est le manque insoutenable d'oxygène qui les força à se séparer.
« Je t'aime aussi. » murmura Jeonghan.
Il était midi. Ils avaient passé la matinée au lit ; comme ils y passé toute la soirée de la veille. La lumière qui entrait dans la chambre était forte et chaude et les yeux de Jeonghan étaient encore plus marrons et brillant que d'habitude. Il avait encore une trace d'oreiller sur la joue. Ses cheveux étaient si emmêlés qu'on aurait dit qu'il s'était battu. Il était magnifique.
« A quand remonte la dernière fois où je t'ai dit que tu es beau ? » demanda-t-il.
Jeonghan prit son menton entre ses mains et fit mine de réfléchir.
« Hmmmm, hier soir. Mais tu me l'as aussi dit hier matin, et avant-hier aussi, et tous les jours avant ça.
- Ce n'est clairement pas assez.
- Il faut y remédier, alors. » Jeonghan passa ses bras au-dessus des épaules de Seungcheol, la douceur de sa peau arrachant quelques frissons à l'autre homme. « Embrasse-moi. »
Seungcheol n'hésita pas une seconde.
J'ai survécu à ces deux semaines de l'enfer. Plus qu'à gérer les partiels :')
J'espère que ce chapitre vous aura plu. En tout cas, j'ai beaucoup aimé l'écrire (sûrement parce que je suis en vacances haha).
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Une amie m'a donné son ancien ordinateur et laissez-moi vous dire que c'est beaucoup plus agréable d'écrire avec que sur une tablette et un téléphone x)
On se revoit bientôt !!
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