Chapitre 8
Riley
Le casque sur les oreilles avec ma playlist à fond, je suis assise en tailleur sur ma chaise de bureau et m'attèle à la tâche qui m'a été confiée : trouver le maximum d'informations sur ce fameux Alexander Barocchi. Cet homme est un vrai fantôme, il est introuvable dans mes serveurs. Je ne comprends vraiment pas qui il peut bien être car très peu de personnes échappent à mes radars.
Depuis le Nouvel An, ça fait des jours que je ne sors plus et que je suis face à mes écrans clignotants et mes serveurs bourdonnants pour rechercher sa piste ou la moindre information sur sa vie ou l'histoire de son réseau, mais je ne trouve rien du tout. J'ai beau utiliser un million de codes différents, rien ne fonctionne.
Je commence à me demander si ce mec existe vraiment et s'il s'appelle comme il le prétend. Dopée à la caféine je ne dors pratiquement plus. Dans ce genre de mission je peux rester plusieurs jours sans dormir car mon cerveau ne s'arrête jamais, il est toujours à rechercher ou essayer de nouveaux messages cryptés.
Quand mon esprit se met en mode automatique, il devient complexe. Je suis comme un robot alimenté par l'adrénaline de la traque. Tant que je n'aurais pas trouvé sa trace, ce sera impossible de fermer les yeux. Après avoir visualisé tous les serveurs encore une fois, je me triture l'esprit pour mettre au point un nouveau message crypté à l'aide de codes bien méthodiques en espérant que cette fois-ci je trouve quelque chose, même juste un simple indice à transmettre à Marco.
D'ailleurs il faudra peut-être revoir la sécurité de son réseau car je n'ai pas mis autant de temps à pirater leur système...
Une nouvelle fois mes recherches sont un échec cuisant, je n'ai absolument rien. La frustration monte crescendo comme une marée inexorable. Les lignes de codes défilent devant mes yeux fatigués, mais chaque tentative de contournement échoue. Mon poing s'abat alors violemment sur mon clavier.
Maudit Dark Web.
- Bordel mais où te caches-tu Alexander ? grogné-je à haute voix.
Je me relève et commence à faire les cent pas dans mon trente-huit mètres carrés encombrés de câbles, écrans et gadgets électroniques. Mes pensées tourbillonnent, un mélange de colère et de frustration se forme à l'intérieur de moi. Alors je décide de faire une pause, de laisser mon esprit se reposer le temps de quelques minutes.
Je me dirige dans ma cuisine et ouvre la fenêtre pour admirer la ville encore endormie. New-York repose sous un voile de tranquillité et les premières lueurs de l'aube caressent doucement les grattes-ciels, projetant des ombres longues et mystérieuses sur les rues désertes. Les trottoirs, habituellement bondés de passants pressés par leur vie quotidienne, sont pour le moment silencieux, seulement perturbé par le murmure lointain d'un taxi.
Mes yeux se posent sur un petit écureuil courant avec quelque chose dans les pattes, à l'affût du moindre geste ou moindre bruit puis soudain il dévie pour se cacher derrière un arbre, apeuré par la venue d'un joggeur matinal.
D'un coup une idée me vient en tête. Et si je ne cherchais pas au bon endroit, si finalement ce fameux Alexander n'était pas trouvable sur le dark web mais dans la vie paisible de New York. Un homme qui se cacherait derrière un masque donnant l'image d'une vie tranquille et normale en guise de vitrine.
Ni une ni deux je me dépêche de rejoindre à nouveau mon siège et commence à mettre en place un nouveau cryptage de données. Après une longue réflexion intense et technique, une ligne de codes apparaît et défile sur l'écran. Je croise les doigts pour que mon discernement soit enfin le bon.
Bingo ! Après avoir regardé tout un tas de codes répondre au mien, le fantôme fait enfin son apparition : Alexander Barocchi, trente deux ans, diplômé de la AMPN * Académie de médecine psychiatrique et de neurosciences, il travaille depuis cinq ans à l'hôpital psychiatrique de Manhattan. Aucune famille connue ou encore en vie.
Pourquoi un médecin en psychiatrie aurait besoin d'arme à feu ? Et pourquoi se faire connaître comme le chef d'un réseau ?
Un nouveau mystère à élucider, car ce type a forcément quelque chose à cacher pour se faire passer pour ce qu'il n'est pas. Il faut que je transmette toutes ces informations à Marco au plus vite. Je parcours ma silhouette des yeux et une grimace se dessine sur mon visage. Je ne peux pas aller le voir dans cet accoutrement. Mon pyjama cupcake fétiche et mes cheveux en pagaille ne sont pas très présentables.
Après avoir pris une douche et enfilée une tenue confortable, j'ai utilisé mille et un transports en commun pour enfin arriver au portail de la propriété. Je n'oublierai pas de mentionner un chauffeur quand je lui ferai part de mon augmentation.
- Salut Ted, dis-je au garde assis dans sa guérite.
Il me regarde de la tête au pied puis répond :
- Bonjour, pièce d'identité s'il vous plait ?
- Tu te fous de moi j'espère ?! claqué-je agacée en posant les deux mains sur les hanches.
- Non, ordre du patron, si vous voulez passer je dois voir vos papiers.
Je laisse exploser un souffle d'agacement et récupère ma carte d'identité dans mon sac à dos et la colle à côté de mon visage. Je dévisage le garde d'un air blasé attendant qu'il daigne enfin ouvrir ce foutu portail car je commence à réellement perdre patience.
Cela fait plusieurs mois que je travaille pour Marco et ils ne sont toujours pas capable de se rappeler de mon visage ou alors ils le font exprès pour me faire chier. Je me demande bien si cet ordre vient vraiment du boss et non d'un grand blond assez casse-couille sur les bords. Ça ne m'étonnerait pas de lui à vrai dire...
Après avoir arpenté le long chemin gravillonné j'arrive face à la majestueuse porte en bois. Cette propriété est magnifique, elle ressemble à une ancienne maison de maître avec sa forme rectangulaire et ses pierres angulaires. Je crois que je ne me lasserais jamais de l'admirer à chaque fois que je viens ici.
Sonia, la femme qui s'occupe de maintenir cette maison en bon état vient m'accueillir à l'entrée et elle m'invite à rejoindre Marco dans son bureau. Je la remercie poliment et pars en direction du bureau. La porte entreouverte j'entends qu'il n'est pas seul, je toque et patiente d'avoir l'autorisation pour entrer.
Je pénètre dans la pièce et j'aperçois qu'Emmett est avec lui, assis dans le fauteuil placé face au bureau de son père.
- Bonjour Riley, que me vaut cette visite matinale ? me salue mon boss un sourire aux lèvres.
- Salut vous deux, j'espère que je ne vous dérange pas ?
- Non non pas du tout, rétorque Emmett. Toi aussi tu fuis une future mariée hystérique ? demande-t-il ironiquement.
Je le regarde dubitative et harque un sourcil car je ne comprends pas vraiment ce qu'il veut dire.
- Je plaisante, enfin pas pour moi. Je me suis réfugié ici pour fuir Mia. Elle est en plein préparatif du mariage et notre appartement ressemble plus à un QG de wedding planner. m'informe-t-il en riant suivi de près par son père.
- Oh oui je vois, merci de l'info j'éviterais de passer à l'improviste du coup, blagué-je avant de commencer à expliquer la raison de ma venue.
Je leur énonce tout ce que j'ai trouvé au sujet de notre mystérieux client, leur tant les différents papier montrant les diplômes et le contrat d'embauche que j'ai imprimé au préalable à mon appartement. Les deux hommes se lancent quelques regards d'incompréhension à chaque nouvelle donnée que je leur apporte.
- Pourquoi un psy aurait besoin d'arme à feu ? souligne Emmett en levant les yeux vers nous.
- C'est exactement ce que je me suis demandé en découvrant son identité. Je suis sur qu'il cache quelque chose de pas net.
- Il va falloir qu'on découvre ce que c'est et si il y a un quelconque risque pour que ça porte atteinte à notre réseau, rétorque Marco en confirmant que lui aussi ne trouve pas ça normal.
- D'accord mais comment comptes-tu t'y prendre ?
Marco porte son pouce sous son menton et son index à sa bouche comme s'il réfléchissait et après un moment de réflexion, il répond :
- Il faut qu'on comprennent ce qu'il cache, et pour ça je ne vois pas d'autre solution que de se rapprocher de lui... De n'importe quelle façon...
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