Chapitre 39
Emilie
Je me tiens debout devant la glace pour ajuster une dernière fois ma robe de soirée rouge flamboyante. Mes cheveux blonds sont relevés dans un chignon sophistiqué, laissant apparaître des boucles d'oreilles en diamant qui scintillent à la lumière.
Riley, qui se tient à mes côtés, râle tout en se dandinant pour réussir à fermer la fermeture Éclair de sa robe de soirée noire. Plus discrète, mais tout aussi élégante avec son bustier et sa coupe sirène, elle est parfaite pour se fondre dans la masse.
La jolie geek n'aime pas être au centre de l'attention, mais ce soir, la mission oblige et la voir être aussi mal à l'aise en étant apprêtée de la sorte est très risible. Ça n'a pas été une mince affaire de lui faire quitter son mythique tee-shirt ACDC et ses Doc Martens, mais son envie de justice et les gros yeux de son chef ont eu finalement raison d'elle.
Toutes les deux, face au grand miroir sur pied qui orne le mur blanc de mon ancienne chambre dans la demeure familiale, nous finissons de nous préparer pour la soirée qui nous attend ; le gala de charité donné par le directeur de l'hôpital psychiatrique de Manhattan.
Cela fait une semaine que nous nous préparons à cet événement. Depuis que nous avons découvert une partie de la vérité sur l'histoire des femmes disparues et des jumeaux Barocchi, nous mettons tout en œuvre pour mettre fin à ce réseau une bonne fois pour toutes. Et c'est ce soir que tout va se jouer.
Cette nuit-là, dans l'entrepôt, quand j'ai compris que nous faisions fausse route et qu'Alexander a fini par nous révéler l'identité de son frère jumeau qui était censé être mort depuis de nombreuses années, nous l'avons libéré et avons soigné ses blessures.
Puis, nous avons discuté pendant de longues heures pour comprendre comment tout ça a pu se dérouler sous ses propres yeux, sans qu'il ne s'aperçoive de rien.
Vicente a quand même usurpé son identité pour bénéficier des avantages du médecin à des fins peu conventionnelles.
Le psychologue s'est alors agacé en nous indiquant qu'il s'était rendu compte des disparitions et en avait directement informé le directeur, mais il n'y a jamais eu de suite. Quand il a voulu garder des preuves comme garantie, tout avait disparu. Les dossiers étaient inexistants comme si les jeunes femmes n'avaient jamais intégré l'hôpital.
Ensuite, il a voulu s'intéresser d'un peu plus près à ce mystère, mais le directeur l'a menacé de lui faire perdre son job s'il allait trop loin. S'il continuait de fouiner là où il ne fallait pas.
Un peu plus mal à l'aise, il nous a ensuite confié qu'il avait fait comme on lui avait demandé pour protéger la femme qu'il aime. Le médecin entretient une liaison avec une infirmière qui est mariée et il ne pouvait pas se permettre que cette relation soit mise en lumière. Alors, par amour, il a décidé de fermer les yeux et a laissé toutes ces pauvres femmes dans l'oubli.
Après toutes ces révélations, j'ai compris pourquoi il avait eu du mal à m'avouer lors de notre dernière thérapie qu'il pouvait de temps en temps rester plus tard au bureau. C'était pour passer du temps avec cette fameuse infirmière.
Il nous a aussi informé qu'il pensait que le sous-sol était lié de près à toute cette histoire, car l'accès est interdit et strictement réservé au staff privé et au directeur. Et connaissant son frère, si c'est réellement lui derrière toute ça, il n'a pas dû avoir de mal à forcer le directeur à lui manger dans la main.
Riley ronchonne une nouvelle fois en tirant sur le bas de sa robe bien trop cintrée pour elle, ce qui me ramène à l'instant présent.
- J'ai l'impression d'être une potiche dans cette tenue, se plaint-elle toujours en se regardant dans le miroir.
Un petit gloussement m'échappe quand je la vois tourner dans tous les sens sur elle-même, mal à l'aise dans cette tenue. Pourtant, derrière son allure de geek coincé à lunette, elle cache de jolies choses sous toute cette couverture. Elle est sacrément canon, notre hackeuse, avec ses cheveux châtains légèrement ondulés qui cascadent sur ses épaules dénudées pour l'occasion. Elle a troqué ses lunettes pour des lentilles et ses yeux verts sapin sont mis en valeur avec un smoky eyes charbonneux. Son cou fin est sublimé par un collier serti de petits diamants.
- Tu es sûre que tout est en place ? demandé-je en réajustant mon rouge à lèvres carmin.
J'espère qu'en détournant la discussion pour parler des détails de la mission, elle se détendra un peu.
Riley hoche la tête.
- Oui, j'ai vérifié notre équipement une nouvelle fois et tout est OK. Nos micros sont dans nos bijoux et nos caméras miniatures sont installées dans le revers de nos bustiers.
Un nouveau coup d'œil sur sa silhouette, quand elle me demande dans un souffle.
- Tu peux me rappeler pourquoi on fait ça ?
Comment ça, pourquoi faisons-nous ça ?
- Enfin je veux dire... Pourquoi moi, je dois porter ça, précise-t-elle en pointant son corps du doigt.
Je secoue la tête face à son air renfrogné et avec un large sourire, je pose mes deux mains sur ses épaules.
- Tu es sublime dans cette robe, avoué-je sincèrement. Et ne t'en fait pas, si c'est ce qui t'inquiète tes ordis seront toujours là demain, je la charrie pour détendre l'atmosphère.
- Tu ne vas pas t'y mettre, toi aussi. Qu'est-ce que vous avez tous avec mes ordis, ronchonne-t-elle en posant ses mains sur ses hanches après avoir froncé les sourcils.
Je glousse de nouveau, puis éclate de rire, rapidement suivi par mon amie.
- Prête ? demandé-je en lui tendant la main après avoir repris mon sérieux.
Elle la saisit avant de prendre une grande inspiration.
- Prête, confirme-t-elle en hochant la tête.
Nous sortons de ma chambre et déambulons dans le couloir pour prendre la direction du rez-de-chaussée. Quand nous arrivons en haut de l'escalier, Riley passe son bras sous le mien pour s'assurer de ne pas tomber du haut de ses escarpins de douze centimètres.
Nos talons résonnent sur le marbre quand nous descendons les marches, ce qui attire le regard des garçons qui patientent dans le hall d'entrée.
Nos trois amis et mon père se tiennent maintenant debout, face à nous, près de la grande porte en bois et leurs visages expriment de la stupéfaction.
Mes yeux restent figés sur Connor qui est habillé d'un costume trois pièces intégralement noir. Les mains jointes devant lui, il ne loupe pas une miette de ma démarche.
Son regard sombre glisse le long de mes jambes nues dévoilées par la fente de ma robe à chaque pas que je fais. Il remonte sur ma taille cintrée et ma poitrine mise en valeur par le drapé de mon bustier et sur les fines bretelles qui sont posées délicatement sur mes épaules pour maintenir le tout.
Quand ses yeux détaillent mon visage et tombent enfin dans les miens, je le vois esquisser un sourire enjôleur et cela déclenche des bouffées de chaleur dans l'intégralité de mon corps.
Soudain, mal à l'aise que quelqu'un remarque la chaleur qui m'emporte, je détourne rapidement le regard.
Kyle, qui se tient à droite du brun, ne lâche pas des yeux la femme à mon bras et en voyant son expression choquée, je suis obligée de sourire.
L'effet de surprise est réussi et je suis très fière de moi.
Appelez-moi la fée entremetteuse à partir d'aujourd'hui.
Riley capte le regard du blond qui la dévore littéralement des yeux et je lui lance un petit clin d'œil discret et presse son bras pour l'encourager.
Quand nos pieds foulent la dernière marche, mon père s'avance vers moi pour me chuchoter que je suis sublime, mais un frisson dévale ma peau quand il m'étreint par la taille. Je crois que je n'ai toujours pas digéré sa trahison et même si en apparence je ne le montre pas, il m'a énormément blessé.
Le père aimant et prêt à tout pour sa fille a disparu au profit de l'homme d'affaires, au chef de réseau, prêt à tout pour ne pas perdre son entreprise.
Ne voulant pas me morfondre davantage, j'esquisse un sourire et le remercie en déposant un léger baiser sur sa joue.
- Vous êtes prêtes ? nous questionne Emmett en s'adressant à Riley et moi.
Nous échangeons un regard toutes les deux, puis répondons par l'affirmative.
Je me détache de mon amie pour m'avancer vers la sortie et Connor vient à ma rencontre. Il passe son bras dans le bas de mes reins et s'approche sensuellement de mon cou pour me souffler à l'oreille à quel point il me trouve divine.
- Quand toute cette merde sera finie, je te promets de t'arracher cette robe et de te dévorer comme personne ne l'a jamais fait, assure-t-il une dernière fois avant de m'ouvrir la porte du 4x4.
Rebonjour petits papillons et électricité qui me rend folle.
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